- La passion du Christ
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La Passion du Christ
La Passion du Christ Titre original The Passion of the Christ Réalisation Mel Gibson Acteurs principaux Jim Caviezel
Maia Morgenstern
Monica Bellucci
Hristo Chopov
Mattia Sbragia
Rosalinda CelentanoScénario Benedict Fitzgerald
Mel GibsonMusique John Debney
Gingger ShankarPhotographie Caleb Deschanel Production Bruce Davey
Mel Gibson
Stephen McEveetySociété de distribution Newmarket Films Budget 30 000 000 $ Durée 127 minutes Sortie 25 février 2004 Langue(s) originale(s) araméen
latin
hébreuPays d’origine États-Unis La Passion du Christ (The Passion of the Christ), est un film américain écrit, produit et réalisé par Mel Gibson sorti en 2004. Ce film retraçant les dernières heures de la vie du Christ connut un succès très important au niveau mondial. Devenu l'un des films les plus rentables du cinéma, il fut l'objet d'une très vive critique, tant d'antisémitisme, dont s'est défendu Mel Gibson, que sur le réalisme de la violence du film. Le film a été tourné dans Matera et Craco (Basilicate) et dans Cinecittà (Rome).
Sommaire
Synopsis
Le film relate les douze dernières heures de la vie de Jésus-Christ, considérées comme les plus intenses de sa vie dans lesquelles Jésus-Christ institue l'Eucharistie. Il montre Jésus priant au mont des Oliviers, et résister à la tentation de Satan. On voit ensuite Jésus capturé par les autorités juives, et flagellé du fait de sa dénonciation par Judas auprès des Grands Prêtres. Suite à cela on voit son jugement devant le préfet romain Ponce Pilate, ainsi que son passage devant Hérode, et sa condamnation à mort. Le film étant coupé de flash back sur les moments principaux de la vie publique du Christ, comme le sermon des Béatitudes. Le film s'achève par la montée au Calvaire de Jésus et par sa crucifixion, avec Marie et Marie Madeleine comme témoins. Puis finit par la résurrection du Christ.
Polémiques
De nombreuses polémiques ont entouré ce film avant même sa sortie et ont sans doute contribué à son immense succès populaire. Il fut d'ailleurs l'objet de nombreux débats.
Critique d'antisémitisme
La critique la plus répandue concerne l'éventuel caractère antisémite du film. Elle a débuté lorsque le projet de scénario du film a commencé à circuler. Le rôle des prêtres juifs dans le film est très important dans la torture puis l'exécution du Christ. Ce sont eux qui soulèvent la foule, pour pousser Ponce Pilate à torturer puis crucifier le Christ. Ponce Pilate est présenté comme un simple exécutant, qui ne se montre pas favorable à la crucifixion du Christ, mais fait passer le souci de l'ordre public en priorité. Lors de la distribution du film, Mel Gibson a de nombreuses fois déclaré qu'il n'était pas antisémite et qu'il a fait tout son possible pour retranscrire le plus fidèlement possible les Évangiles à l'écran.
Diverses personnalités juives sont d'ailleurs montées au créneau pour défendre Gibson, dont David Klinghoffer dans la revue juive new-yorkaise Forward et Barbara Amiel dans le journal britannique The Daily Telegraph, en plus de l'actrice principale.
La lettre des Évangiles est respectée (les langues utilisées dans le film étant toutefois le latin et l'araméen, tandis que les Évangiles sont écrits en grec), bien que le film montre une Passion plus charnelle et moins sulpicienne que celle tournée par un autre cinéaste, Pier Paolo Pasolini dans le film L'Évangile selon saint Matthieu, qui s'en réclame aussi.
Critiques concernant la violence du film
La seconde polémique concerne le choix de montrer la scène de torture du Christ de façon très « réaliste ». On peut y voir Jésus flagellé pendant plusieurs minutes par des soldats romains de façon extrêmement violente. Le Comité permanent pour l'information et la communication, organe de la Conférence des évêques de France, ainsi que de nombreuses personnes, ont condamné cette violence qu'elles jugent gratuite et excessive, jugeant que ces scènes feraient passer au second plan le message d'amour que le Christ aurait tenté de faire passer, pour en faire plutôt une sorte de film gore - certains cinéphiles défendent d'ailleurs le film pour ses qualités purement cinématographiques et le talent de réalisation de Gibson.
Dans un entretien, René Girard, anthropologue et philosophe, défend la vision de Mel Gibson, affirmant que son réalisme loin d'être une apologie de la violence, en est une critique : « On traite Mel Gibson de « pornographe » de la violence, alors qu'en réalité il est un des très rares metteurs en scène à ne pas systématiquement mêler de l'érotisme à la violence » [1]. René Girard reprend ensuite toutes les critiques et prend la défense du film, considérant toutes les critiques comme injustifiées.
Critique de l'Église catholique
Pour leur part, les instances dirigeantes de l'Église catholique romaine, principaux juges en matière de respect des dogmes catholiques, n'ont pas émis de critique défavorable sur le fond à l'encontre de ce film. Parmi les évêques francophones recommandant la vision de ce film, on peut citer l'évêque de Vannes et celui de Namur.
On peut aussi noter le commentaire succinct mais explicite de Jean-Paul II : « It is as it was » (« C'est comme ça que cela s'est passé », c'est-à-dire qu'il considère la version du film comme historiquement correcte)[2], et le fait qu'il reçut en audience l'acteur principal, Jim Caviezel et sa famille, quelques semaines après la sortie du film[3].
Critiques sur la véracité historique
La troisième polémique concerne les libertés prises avec l'Histoire. Mel Gibson a dès le début voulu tourner son film entièrement en araméen (langue transnationale du Proche-Orient) et en latin. De fait, à cette époque, la langue de communication entre les communautés de la partie orientale de l'Empire romain était (outre les langues locales) le grec ; seuls les militaires utilisaient le latin, langue dans laquelle les ordres étaient donnés. Autre oubli, l'hébreu, langue sacrée du judaïsme dans laquelle on lisait l'Écriture (langue dont la vitalité avait probablement été maintenue dans les familles sacerdotales par l'usage par sa pratique dans la liturgie du Temple, et peut-être, selon un point de vue défendu par certains chercheurs, au sein d'une plus large population[4],[5]) : on n'entend pas un seul mot en cette langue - notamment des citations scripturaires - tandis que, d'après l'Évangile de Luc[6], Jésus commence sa vie publique par la lecture de versets d'Isaïe[7].
Il semble que Jésus n'ait pas porté la croix entièrement, mais uniquement le patibulum (poutre horizontale), la partie verticale se trouvant probablement déjà sur place (la croix entière eût été trop lourde, même pour un homme fort). Sur ce plan, le film semble se référer davantage aux Écritures et aux œuvres picturales qu'à la réalité historique.
Succès
Le film de Mel Gibson fut un succès mondial incontesté. Le film fut le onzième plus rentable de l’histoire du cinéma américain avec plus de 370 millions de dollars de recettes [8] (et 610 millions au niveau mondial). Malgré ce succès il ne connut pas de reconnaissance de ses pairs, il fut nominé pour trois oscars, l’Oscar de la meilleure photographie, Oscar de la meilleure musique de film, Oscar du meilleur maquillage, mais il ne reçut aucune récompense. Le 31 août 2004 le film sortit en DVD, VHS, et D-VHS aux États-Unis et plus de 2,4 millions d’articles furent vendus en une journée. Le film connu un succès surprenant dans les pays musulmans en Égypte, Turquie, et Émirats arabes unis mais aussi au Liban (Pays islamo-chrétien).
A savoir
- Le jour de sortie du film La Passion du Christ fut le mercredi des Cendres de l'année 2004, jour du début du Carême chez les catholiques.
- Mel Gibson affirme avoir été acteur dans le film, on voit ainsi sa main dans le film, tendant le clou afin de crucifier Jésus.
- Selon Mel Gibson durant une interview[9], « le tournage a été assez douloureux. Tout le monde est tombé malade, Jim Caviezel s’est démis l’épaule sur la croix et a même reçu des coups de fouets lors de la scène de la flagellation. Tout le monde a plus ou moins souffert durant le tournage ».
- Un épisode de South Park (La passion du juif, épisode 4 saison 8) a parodié le film.
Fiche technique
- Réalisateur : Mel Gibson
- Scénariste : Mel Gibson, Bruce Davey, Stephen McEveety
- Société de production: Mel Gibson pour Icon Productions
- Photographie: Caleb Deschanel
- Langue de tournage : araméen, latin
- Genre: péplum
- Durée : 126 minutes
- Dates de sortie : 25 février 2004 (USA, Canada), 31 mars 2004 (France), 7 avril 2004 (Belgique, Suisse francophone)
Distribution
- Jim Caviezel : Jésus-Christ
- Maia Morgenstern : Marie
- Hristo Jivkov : Jean
- Francesco de Vito : Pierre
- Monica Bellucci : Marie-Madeleine
- Luca Lionello : Judas
- Hristo Chopov : Ponce Pilate
- Rosalinda Celentano : Satan
- Claudia Gerini : Claudia Procles
- Sergio Rubini : Dismas
- Toni Bertorelli : Annas
- Roberto Bestazzoni : Malchus
- Francesco Cabras : Gesmas
- Giovanni Capalbo : Cassius
- Mattia Sbragia : Caiphas, le grand prêtre
- Jarreth J. Merz : Simon
- Francesco De Vito : Pierre
- Matt Patresi : Janus
- Giacinto Ferro : Joseph d'Arimathie
- Pedro Sarubbi : Barabbas
Notes et références
- ↑ interview complète de René Girard sur la Passion du Christ
- ↑ L'archevêque Stanislaw Dziwisz (secrétaire personnel de Jean-Paul II) dément cette affirmation le 20 janvier 2004, le pape n'aurait jamais fait part à personne de son opinion, car il se refuse à prononcer un jugement personnel sur une œuvre artistique.
- ↑ Agence Zenit, Jim Caviezel révèle des détails de sa rencontre avec le pape, 16/03/2004, article en ligne
- ↑ Pierre Grelot, Quelles langue parlait-on au temps de Jésus, in Aux origines du Christianisme, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2000, pp. 55,56
- ↑ Joseph A. Fitmyer, jésuite, professeur émérite à l'Université catholique d'Amérique à Washington, interrogé dans le cadre de la série documentaire Corpus Christi, déclare notamment : « Est-ce qu'on parlait encore l'hébreu à cette époque ? C'est une bonne question. Franchement, je pense que cette langue n'a jamais vraiment complètement disparu. André Dupont-Sommer soutenait que cette langue avait été supplantée par l'araméen. Eh bien, ce n'est pas vrai. Mon impression que l'hébreu était en usage à cette époque, dans certains groupes et peut-être même chez des gens de niveau social différent. » (Corpus Christi, émission n° 6, Roi des Juifs). Moshe Bar-Asher, linguiste israélien, enseignant à l'Université de Jérusalem, soutient également, dans cette même émission, que l'hébreu était encore vivant à cette époque, en soulignant notamment que plusieurs des lettres de Bar-Kokhba (IIe siècle de notre ère), étaient rédigées en hébreu, de l'hébreu de tous les jours, pas de l'hébreu biblique.
- ↑ Lc 4. 16-20
- ↑ Paul Matteï, Le christianisme de Jésus à Constantin, éd. Armand Colin, 2008, p. 67
- ↑ (en) site de classement des films les plus rentables
- ↑ La Nef n°146 de février 2004.
Voir aussi
Liens externes
- (fr) Site du film
- (en) Site du film
- Fiche IMDb
- Fiche Cbo
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