La Reine de Chrypre

La Reine de Chrypre

Jacques Fromental Halévy

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Jacques Fromental Halévy

Jacques Fromental Lévy dit Halévy est un compositeur français, né à Paris le 27 mai 1799 et mort de la tuberculose à Nice le 17 mars 1862.

Sommaire

Biographie

Son père, du nom de Lévy, originaire de Fürth (ville située en Bavière), était maître d’école et poète, alors que sa mère, Julie Meyer, venait de Malzéville, près de Nancy. En 1807, la famille change de nom pour s’appeler Halévy.

Dès l’âge de 7 ans, il entre au Conservatoire de Paris où il devient l’élève de Félix Cazot, Lambert, Henri Berton, Étienne Nicolas Méhul et Luigi Cherubini, qui restera un ami intime sa vie durant. En 1817, il obtient le premier second prix de Rome, puis le premier grand prix en 1819.

En 1827, il est nommé professeur d’harmonie au Conservatoire et, un peu plus tard, il y enseigne le contrepoint et la composition. Il compose une quarantaine d'opéras. Seul La Juive, grand opéra français sur un livret de Scribe, se joue encore actuellement.

Il épouse une femme artiste et cultivée, fille de banquier, Léonie Rodrigues-Henriques, et a deux filles, l'aînée morte en 1864 alors qu'elle est fiancée à son cousin Ludovic Halévy, et Geneviève (1849-1926), future Madame Georges Bizet, puis Madame Émile Straus.

Il a été un mélodiste très abondant, parfois inspiré, très intelligent, sincère jusqu’à la naïveté. Par contre, il s’est montré peu doué pour la musique de ballet. Il avait également un réel talent d’écrivain : Lettres sur la musique, parues sous le pseudonyme de Gervasius.

Parmi les 36 ouvrages qu’il a écrits pour le théâtre, les plus applaudis sont Guido et Ginevra ou la Peste de Florence sur un livret de Scribe (5 mars 1838), La Reine de Chypre sur un livret de Saint-Georges (22 décembre 1841) et Charles VI sur un livret de Casimir et Germain Delavigne (15 mars 1843).

On peut citer, parmi ses opéras-comiques, L’Eclair (1835), Les Mousquetaires de la Reine (1846), Le Val d’Andorre (1848) et La Tempesta (1850). Son œuvre comprend également quelques cantates, diverses pièces de musique vocale, un De Profundis pour la cérémonie funèbre du duc de Berry.

En 1833, il succède à François-Joseph Fétis comme professeur de contrepoint au Conservatoire avant d'être élu en 1836 à l’Académie des Beaux-Arts en remplacement d'Antoine Reicha. Il en devient le secrétaire perpétuel en 1837. Après sa mort, il est demandé au Corps législatif une pension de 5 000 francs, accordée à sa veuve comme récompense nationale.

Comme professeur, il compte des élèves qui deviendront célèbres, dont Charles Gounod, Victor Massé, François Bazin et Georges Bizet, qui épouse sa fille Geneviève en 1869.

Faisant preuve d’un certain enthousiasme, il disait : « La musique offre ce merveilleux et sublime accouplement de l’art qui crée, qui émeut, et de la science qui régit. Mais l’art seul domine en maître ; la science gouverne et ne règne pas. »

Son neveu Ludovic Halévy a écrit les livrets de nombreux opéras, au premier rang desquels Carmen de Bizet.

Opéras

Buste à l'Opéra de Paris
  • L'Artisan (1827)
  • Le Batelier (1827)
  • Clari, en italien (1828)
  • La Dilettante d'Avignon (1828)
  • Les Souvenirs de Lafleur (1829), à l'occasion du départ en retraite du baryton Martin
  • Ludovic, initié par Hérold (1833)
  • La Juive (1835)

La Juive fait figure de prototype de « grand opéra français », en cinq actes avec ballet, genre que cet opéra - créé en 1835 à Paris - inaugure et qui connaîtra une grande postérité au cours du XIXe siècle. L'opéra est composé sur un livret d'Eugène Scribe. L'action se situe lors du Concile de Constance en 1414. Compliquée et dépourvue de logique, elle met en scène la descente aux enfers et la condamnation au bûcher d'un orfèvre juif, Eléazar et de sa fille Rachel, dont on apprendra qu'elle n'est en fait que sa fille adoptive, qui se trouve séduite et abandonnée par un prince chrétien vainqueur des Hussites, Léopold, par ailleurs marié à la Princesse Eudoxie nièce de l'Empereur. Le camp catholique est représenté par un puissant ecclésiastique, le cardinal de Brogni qui, plutôt bien intentionné, ne parvient pas à sauver ceux que, pour des motifs parfaitement dérisoires le Concile a condamnés. Les haines sont réciproques, le personnage d'Eleazar véhicule des stéréotypes antisémites et les invraisemblances sont innombrables. La partition est d'une exceptionnelle qualité. Le texte de l’aria du IVe acte, chanté par Eléazar :

« Rachel, quand du Seigneur
la grâce tutélaire
à mes tremblantes mains confia ton berceau,
j’avais à ton bonheur
voué ma vie entière.
et c’est moi qui te livre au bourreau ! »

a été écrit par le ténor Adolphe Nourrit afin que les syllabes, notamment les voyelles, puissent bien correspondre à sa voix.

Cette aria a beaucoup marqué les esprits et a eu une postérité littéraire dans La Recherche du temps perdu de Marcel Proust. « Rachel-quand-du-Seigneur », est le surnom que le narrateur avait donné à une petite prostituée que la tenancière du bordel lui avait vanté comme juive. Quelques tomes de la recherche plus loin, le narrateur reconnaît cette Rachel-quand-du-Seigneur dans la personne de la maîtresse de son ami Robert de Saint-Loup.

Jacques Fromental Halévy.
Portrait par Charles-Michel Geoffroy.
  • L'Éclair (1835)
  • Guido et Ginevra (1838)
  • Le Shérif (1839)
  • Le Drapier (1840), d'après Balzac
  • Le Guitarréro (1841)
  • Le Lazzarone, ou le bien vient en dormant
  • La Reine de Chypre (1841)
  • Charles VI (1843)
  • Les Mousquetaires de la reine (1846)
  • Le Val d'Andorre, (1848)
  • La Fée aux roses (1849)
  • La Tempesta, en italien, d'après le drame de Shakespeare (1850)
  • La Dame de pique, d'après la nouvelle d'Alexandre Pouchkine traduite par Prosper Mérimée (1850)
  • Le Juif errant (1852) d'après l'œuvre d'Eugène Sue
  • Le Nabab (1853)
  • Jaguarita l'Indienne (1855)
  • Valentine d'Aubigny, composé sous un pseudonyme
  • La Magicienne(1858)
  • Noé, terminé par Bizet

Bibliographie

  • Michel Faure, Musique et liberté de croyance et de culte sous la Monarchie de Juillet ou L'émergence des protestants et des juifs sur les scènes lyriques, in L'influence de la société sur la musique, Paris, 2008.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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