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L'Aurore (journal)
Pour les articles homonymes, voir Aurore.Cet article concerne le journal L'Aurore fondé en 1897 par Vaughan. Pour son homonyme fondé en 1944, voir L'Aurore (journal, 1944).L'Aurore {{{nomorigine}}} Pays France Langue(s) Français Périodicité quotidien Genre Date de fondation 1er octobre 1897 Date du dernier numéro 2 août 1914 Ville d’édition Paris ISSN 1255-9792[1] L’Aurore est un ancien quotidien français créé par Ernest Vaughan à la fin du XIXe siècle.
Sommaire
Chronologie du journal
Création et différents administrateurs
Ernest Vaughan, ancien rédacteur chassé de l’Intransigeant en 1896, fonde un journal républicain socialiste nommé L’Aurore le 19 octobre 1897. Dans un premier temps, la rédaction est effectuée essentiellement par Urbain Gohier (anarchiste), Francis de Pressensé (socialiste) et Georges Clemenceau. Ce dernier quitta le journal en 1899 car il était en total désaccord avec Gohier.
Le journal a l’appui de la ligue des droits de l’homme et connaît tout d’abord une période propice grâce à la qualité de sa rédaction (auteurs comme Emile Bré, François Albert, Alphonse Au lard, Georges Mandel, Gérard Bauer, Paul Lévy…). Ont aussi été publiés dans L'Aurore à cette période des textes littéraires, notamment certains de Mirabeau ou France.
En 1903, Gohier quitte le journal et Clemenceau y revient (jusqu’à son accession au pouvoir en 1906). Celui ci fait de L’Aurore, non plus une page littéraire mais un journal au service de ses idées politiques.
En 1904, la société qui le finançait fait faillite, il est néanmoins sauvé par Victor Simond.
De 1906 à 1908, Ranc devient le rédacteur politique du journal. Mais ensuite L’Aurore subit une vraie descente : il ne tire plus que 7 000 exemplaires en 1912 (présidence de Gohier).
Disparition
L'Aurore disparut en 1914, de même que de nombreux journaux en provinces ou en ville (La Justice, La Gazette de France, etc.). En effet en ce début de Première Guerre mondiale, les journaux ne pensaient pas que celle-ci serait longue et ils n’ont donc pas envisagé de solutions au cas où elle se prolongerait. Ainsi, la mobilisation des hommes rendit désert les ateliers d’imprimerie et les salles de rédaction, de même que la censure empêcha la parution de nombreux titres.
Éditions du journal
Dreyfus et Zola : l’Affaire qui a fait connaître L’Aurore
En novembre 1894, lorsque commence le procès du capitaine français Alfred Dreyfus, accusé d’espionnage avec les allemands, L’Aurore n’était encore qu’un petit journal presque inconnu. De plus la condamnation de Dreyfus puis les rumeurs d’erreurs judiciaires, n’ont pas vraiment intéressé la presse française, d’autres affaires (crimes, procès d’assassins) la mobilisent davantage.
Cependant, les administrateurs de ce modeste quotidien osèrent s’opposer à ce verdict du conseil de guerre, et ainsi, s’opposer au 95 % de la presse qui était anti-dreyfusard. C’est grâce à l’écrivain Émile Zola, qui s’était d’abord intéressé à l’affaire comme un romancier qui découvre de nouveaux personnages et situations pour ses livres, que cela fut possible. En effet lorsque celui-ci découvrit qu’un innocent avait été condamné à la déportation perpétuelle et la dégradation militaire, il ne put se taire. En accord avec Clemenceau, il décida de relancer l’affaire en publiant une lettre ouverte au président de la république (Félix Faure) dans laquelle il accusera violemment de forfaiture les chefs de l’État-Major et le ministre de la guerre (Cavaignac).
Le « J'accuse » de Zola, publié dans le numéro 87 paru le 13 janvier 1898, porta les tirages à plus de 300 000 exemplaires, alors que jusque là, ils n’étaient que de l'ordre de 20 000 à 30 000[2]. Néanmoins les outrances antimilitaristes de Gohier le discrédita quelque peu et détourna beaucoup de dreyfusards du journal. Son but est que cette lettre entraîne des poursuites pour diffamation, c’est à dire devant la cour d’assise. Ainsi on pourra expliquer l’affaire devant une juridiction civile. C’est d’ailleurs ce qui se produisit, mais sans réel succès puisque cette dernière, sans doute sous la pression des arguments de l’armée, réitéra le même verdict.
Cependant, ce n’est pas sûr que l’affaire ait beaucoup mobilisé l’opinion à l’époque. Le nombre d’articles parus entre le « J’accuse » de Zola (janvier 1898) et le procès de Rennes (septembre 1899), montre que l’affaire y occupa peu de place. Ce qui est certain, en revanche, c’est que c’est essentiellement grâce à l’article de Zola que l’on connaît le périodique de nos jours.
Autres événements secondaires paru dans L’Aurore
- Le nouveau gouvernement commença une politique de concentration républicaine, et notamment une sévère lutte contre l’Église. Dans ce cadre de tensions religieuses fut publié un article sur le « banquet de Yom Kippour » (protestation israélite).
- La politique extérieure de la France était aussi un sujet important pour l’opinion. Dans le cadre de l’expansion coloniale, L’Aurore publia un article sur « l’expédition française en Chine ».
- Les manifestations sportives occupaient également une grande place dans la presse. À l’occasion du tour de France cycliste en 1903 parut une publicité sur les vélos par exemple.
- Cette fin du XIXe siècle fut encore une période d’innovation scientifique. Et l’article sur « le téléphone sans fil » a permis à la population de connaître les progrès de la télégraphie.
Références
- ↑ Notice bibliographique no FRBNF32706846, catalogue Bn-Opale Plus, BnF.
- ↑ Alain Pagès, « J’accuse... Un cri pour la rue », dansMichèle Sacquin et (préface de Jean-Noël Jeanneney), Zola, BnF & Fayard, Paris, 2002, 254 p. (ISBN 2-7177-2215-7), p. 184–187.
À l'occasion de l'exposition organisée à la Bibliothèque François-Mitterrand du 18 octobre 2002 au 19 janvier 2003
Liens externes
- Archives de L'Aurore de 1897 à 1916 sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF
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