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Fernand Khnopff
Fernand-Edmond-Jean-Marie Khnopff est un peintre, dessinateur et graveur symboliste belge né à Grembergen (Termonde) le 12 septembre 1858 et mort à Bruxelles le 21 novembre 1921.
Sommaire
Biographie
Né à Grembergen-lez-Termonde, il grandit à Bruges, où son père est substitut du procureur du Roi. La maison de sa petite enfance se situait Langestraat 1 (actuel Hotel Ter Reien). Cette enfance brugeoise marquera à jamais son oeuvre du sceau de la nostalgie et du regret d'une ville idéale.
En 1866 Khnopff déménage à Bruxelles, rue Belliard, son père ayant obtenu une promotion dans la magistrature. Après une année de droit à l'Université Libre de Bruxelles, il entre à l'Académie des Beaux-Arts en 1876. Il y fait la connaissance de James Ensor et de Jean Delville.
Il est l'un des fondateurs du « Groupe des XX » en 1883.
Influencé par le courant préraphaélite, et plus particulièrement Edward Burne-Jones , Khnopff participe aux premiers Salons Rose+Croix organisés par Sâr Péladan à partir de 1892. Il crée les frontispices de la plupart des oeuvres du mage rosicrucien.
Marguerite, la soeur admirée de ce dandy solitaire, est son principal modèle. Les filles, à la chevelure rousse, de l'architecte Henri Maquet la remplaceront par la suite.
Lors de l'exposition de la Sécession viennoise en 1898, Khnopff fait sensation et connaît la notoriété internationale. Cette exposition influencera de façon décisive l'oeuvre de Gustav Klimt.
De 1902 à 1904, il se souvient de son enfance brugeoise et compose de nombreuses oeuvres prenant pour motif sa ville d'élection. Certaines d'entre elles se basent sur des photographies (ca. 1900) de l'Anversois Gustave Hermans. Toutes rendent hommage à l'univers teinté de silence et de mélancolie décrit par Georges Rodenbach, l'auteur de Bruges-la-Morte.
A cette époque, il crée également des costumes au Théâtre de la Monnaie (Bruxelles). L'univers des actrices aguichantes lui fera perdre son penchant pour les femmes mystérieuses et éthérées. Dans les années 1910, Fernand Khnopff fréquente l'Eglise de la Nouvelle Jérusalem qui dispense l'enseignement mystique du philosophe Emmanuel Swedenborg, ce qui donne des indications précieuses sur son univers spiritualiste.
Son Atelier, qu'il avait transformé en temple du Moi, se dressait avenue des Courses à Bruxelles. Il a été détruit dans les années trente. Toutefois, il subsiste des vestiges de l'atelier de sa période de gloire (1888-1900) à Saint-Gilles, 1, rue Saint-Bernard (angle du 1er étage).
Il est inhumé au cimetière de Laeken (Bruxelles), non loin de son maître Xavier Mellery.
Œuvre
Deux types de femmes caractérisent son œuvre : la femme sphinx et la femme ange. Le regard des femmes dans ses tableaux est très important. C'est un regard vide qui évoque la mort, un regard qui évoque un autre monde. Ses compositions emplies de mystère, où règnent des femmes inaccessibles, entourées d'objets chargés de symboles ou plongées dans une profonde rêverie, s'imposèrent d'emblée comme l'incarnation du nouveau courant pictural.
Ses paysages de Fosset, hameau situé dans la région de Saint-Hubert, et de Bruges abordent les thématiques de l'eau et de ses reflets, du crépuscule et de la solitude. Les couleurs sont une des caractéristiques primordiales de son œuvre : les gamme de tons délavés accentuent l'aspect nostalgique et froid de ses tableaux. Les pastels évoquent le monde du rêve. Le bleu, par exemple, est la couleur du ciel et d'Hypnos, dieu du sommeil. Assez logiquement, Khnopff privilégie donc l'aquarelle et le dessin au crayon par rapport à la peinture à l'huile. Le cadrage est toujours moderne et original.
On peut caractériser le symbolisme de Khnopff en utilisant une phrase d'Edmond-Louis De Taeye en 1898 : « ni religieux, ni chrétien, ni mythologique, mais plutôt emblématique ». Sa lecture est souvent énigmatique, voire impossible, mais une exquise délicatesse de composition, une grande séduction de style et une évidente subtilité intellectuelle corrigent toujours cette faiblesse.
L'une de ses œuvres les plus célèbres est Des caresses, parfois appelé "l'Art", ou le Sphinx.
Son goût pour le téléscopage d'objets insolites annonce le surréalisme de son compatriote Magritte qui l'admirait. Il est également un précurseur de la notion contemporaine des mutiples chers à Andy Warhol.
Après un long purgatoire, Khnopff connaît un regain d'intérêt lors de l'exposition bruxelloise de 1979. En 2004, la grande rétrospective organisée aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles a connu un succès de foule.
Sélection d'Oeuvres dans les Musées
- Portrait de Marguerite Khnopff, 1887, Fondation du roi Baudouin, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles.
- Secret-reflet, 1902, pastel et crayon, Musée Groeninge, Bruges.
- Des caresses, ou l'Art, ou le Sphinx, 1896, Huile sur toile, 50,5 x 150, Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles.
- En écoutant du Schumann, 1883, Huile sur toile, 101,5 x 116,5, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles.
- Bruges. Un portail , c.1904, Huile sur toile, 44 x 87, Clemen-Sels-Museum, Neuss.
- Portrait de Marie Monnom, 1887, Huile sur toile, 50 x 50, Paris, Musée d'Orsay.
- Portrait de Germaine Wiener, c.1893, Huile sur panneau, 50 x 40, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles.
- Du Silence, 1890, Pastel sur papier, 85 x 41,5, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles.
- Memories, 1889, Pastel sur papier, marouflé sur toile, 127 x 200, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles.
- Orphée, 1913, Crayons, crayons de couleurs et pastel sur papier, 67,3 x 91,5, Communauté française, en dépôt au MAMAC, Liège
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