- Kachgar
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Qeşqer (Kāshí) · 喀什 (قەشقەر) Localisation de la ville de Kachgar dans la préfecture de Kachgar (en jaune) Pays Chine Statut administratif Ville-district Province Région Autonome ouïghour du Xinjiang Préfecture Kachgar Préfixe téléphonique 998 Code postal 844000[1] Code aéroport KHG Coordonnées Altitude 1 290 m Températures
moyennesmois le plus froid -6 °C
mois le plus chaud +26 °C
annuelles +11,6 °CPluviométrie 58 mm Population District : 318 890 hab. (1999)
Ville : 295 065 hab. (2007)
modifier Kachgar (Kashgar, Kashi) (喀什 ; pinyin : Kāshí ; ouïgour : قەشقەر / Qeşqer) est une ville de la Région autonome ouïghoure du Xinjiang (ou Turkestan chinois). Son nom signifie « caverne (ghar en arabo-persan) de jade (qash en ouïgour) ».
Sommaire
Géographie
La ville de Kachgar se situe à l'ouest du désert du Taklamakan au pied des montagnes du Tian Shan. L'oasis de Kachgar se trouve au point de rencontre des routes nord et sud qui contournent le désert de Taklamakan. La route du Karakoroum qui emprunte le col de Khunjerab relie Kachgar à la ville d'Islamabad au Pakistan. Le Kirghizistan voisin est aussi accessible depuis Kachgar via les cols de Torugart et d'Irkeshtam.
Histoire et culture
Histoire
- Sous la dynastie chinoise des Han, le général han Ban Chao fut envoyé pour soumettre les royaumes de la région qui s'étaient rebellés. Après avoir soumis la région, il y installa des souverains pro-chinois, et poussa ses explorations vers l'Ouest jusqu'à la Mésopotamie et au-delà.
- Pendant toute la période allant du IIe siècle jusqu'à l'arrivée de l'Islam au IXe siècle, Kashgar et sa région furent une terre où dominait le bouddhisme hīnayāna (« Petit Véhicule »)
- À l'époque de la dynastie Tang, les Chinois avaient pleine souveraineté sur Kashgar, et y installèrent une garnison.
- Mais l'avancée de l'Islam, au IXe siècle, repoussa la mainmise chinoise.
- Au XIIIe siècle, ce sont Gengis Khan et ses successeurs qui prennent le contrôle de la région (et d'ailleurs, de la Chine); puis ce furent les armées de Tamerlan qui déferlèrent sur l'Asie centrale; vinrent ensuite des guerres entre différentes tendances religieuses de l'islam[2].
- Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que l'Empire chinois retrouva la maîtrise de Kashgar et de sa région.
- L'intérêt de la Russie pour la région fut au XIXe siècle un foyer d'instabilité dans le Turkestan chinois. Profitant de cette situation et de la lassitude des musulmans de la régions vis-à-vis du despotisme mandchou, le chef militaire Yakoub Beg (ou en transcription anglaise Yaqub Beg; en pinyin 阿古柏 ; en persan یعقوب بیگ) conquiert Kashgar et Yarkand et prend progressivement le contrôle de la région. D'abord vassal du Khan de Kokand, il déclare l'indépendance de la Kachgarie ou Kasgharie en 1866, et y établit un pouvoir musulman, qui fut vite contesté par ses sujets. Profitant de la concurrence entre Chine, empire Ottoman, Russie et Grande-Bretagne, Yakoub Beg signa des traités avec ces dernières puissances et obtint des armes de l'empire ottoman, mais fut impuissant à décider ses partenaires à le soutenir effectivement contre la première. Les forces chinoises, menées par le général Tso tsung T'ang, entamèrent la reconquête et défirent les forces de Yakoub Beg, qui meurt (à un moment et dans des circonstances donnant lieu à controverse), vers 1877.
Culture
Kachgar a été le point de rencontre des routes de la soie du Sud et du Nord pendant deux mille ans, car c'était un lieu remarquablement situé, après la traversée du désert de Taklamakan à l'Est, et après les hautes montagnes du Pamir lorsqu'on vient de l'Ouest, et qu'il fallait échanger les yaks contre des chameaux. Sa population à 90% ouïghoure continue d'exercer sa vocation principale : le commerce. À la différence d'Ürümqi, la capitale officielle du Xinjiang, complètement chinoise, Kachgar a su rester une ville à l'identité ouïgoure fortement marquée. Celle-ci est notamment réputée dans la région pour son marché du dimanche, réputé le plus gros marché d'Asie centrale, et où se pressent des commerçants de tous les pays alentours (Kazakhstan, Tadjikistan, Kirghizistan, Afghanistan, Pakistan et Inde).
À la fin des années 2000, les autorités ont lancé un programme de destruction de la vieille ville ouïgoure, dont les habitants sont relogés dans de nouveaux quartiers en périphérie (jusqu'à plusieurs kilomètres de distance). Selon le magazine Time, plus de 85% du vieux Kachgar devrait être rasé avant fin 2009[3].
Kachgar est le lieu d'origine du linguiste Mahmoud de Kachgar qui composa vers 1075 en arabe un remarquable Recueil des langues turques (dîwân lughât 'at-turk) qui est une source précieuse de connaissance de divers dialectes turcs médiévaux.
Un conte des Mille et une nuits (Le Conte du tailleur, du bossu, du Juif, de l’Intendant et du Chrétien) se déroule à Kachgar.
Principaux monuments et sites
- Mosquée de Aid Kah : C'est la plus grande mosquée de Kashgar, et peut-être la plus grande en Chine. Cette « mosquée du Vendredi » peut abriter jusqu'à 10 000 fidèles. Dans son état actuel, elle remonte à la première moitié du XVIIIe siècle, mais fondée en 1442. La salle des prières est soutenue par 140 piliers de bois.
- Tomb de Yusup Hazi Yajup : C'est la tombe d'un poète et d'un penseur Ouighour du XIe siècle. Son poème épique, La connaissance du bonheur, est particulièrement connu. La tombe est surmontée d'une coupole bleue.
- Mausolée d'Abakh Khoja : Construit au XVIIe siècle, c'est le lieu le plus sacré du Xinjiang, et l'un des plus beaux exemples d'architecture islamiques en Chine. Abakh Khoja était à la tête de six villes de la région, tout en étant vénéré comme un prophète. Sa renommée était telle que ce mausolée prit finalement son nom, alors qu'il avait en fait été construit pour son père Yusup. On appelle aussi ce mausolée du nom de Xiang Fei, en souvenir de la petite-fille de Abakh Khoja, Iparhan, qui fut la « concubine parfumée » de l'empereur Qianlong.
- Grottes des Trois Immortels (Sianxian Dong) : Ces trois grottes datent probablement du IIe siècle après Jésus-Christ. Ce sont donc les grottes bouddhistes les plus anciennes de Chine. Elles sont situées en hauteur sur une falaise de grès, au point d'être pratiquement inaccessibles.
- Ruines de Ha-Noi : C'était une ville du temps de la dynastie Tang, pendant la seconde moitié du VIIe siècle. On y voit des vestiges de puits karez, destinés à irriguer l'endroit[4].
- Wupoer : On y trouve la tombe de Mahmoud de Kashgar, l'éminent linguiste du XIe siècle précédemment cité. Son tombeau a été reconstruit en 1983.
Population
La population du district était de 318 890 habitants en 1999[5], et celle de la ville de Kachgar était estimée à 295 065 habitants en 2007[6].
La population est à forte majorité ouïghoure, bien que la proportion de Hans soit en constante progression.
On y parle l'ouïghour et le dialecte chinois de Kachgar du mandarin Zhongyuan.
Climat
Le climat de Kachgar est de type désertique avec une pluviométrie annuelle de seulement 64 mm. Les températures connaissent de forts contrastes en fonction de la saison en raison du caractère continental du climat. Les températures moyennes vont d'environ -6 °C pour le mois le plus froid à +26 °C pour le mois le plus chaud, avec une moyenne annuelle de 11,8 °C[7].
Relevé météorologique de Kachgar-altitude:1289 m (période 1961-1990) mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année Température minimale moyenne (°C) -10,7 -6,5 1,6 8,6 12,8 16,0 18,6 17,4 12,0 4,7 -1,9 -8,1 5,4 Température moyenne (°C) -5,6 -1,2 7,7 15,5 19,9 23,6 25,7 24,4 19,4 12,3 3,7 -3,9 11,8 Température maximale moyenne (°C) 0,2 4,7 13,9 22,1 26,5 30,3 32,1 30,8 26,2 19,7 10,1 1,5 18,2 Précipitations (mm) 2,5 5,5 5,8 5,5 11,4 6,5 7,5 8,3 5,9 2,5 1,9 1,2 64,5 Nombre de jours avec pluie 0,8 1,3 1,0 0,9 1,4 1,5 1,3 1,7 1,2 0,6 0,4 0,3 Source : Le climat à Kachgar (en ° C et mm, moyennes mensuelles) Hong-Kong ObservatoryNotes et références
- (en) Codes postaux et téléphoniques du Xinjiang, (en) China Zip Code/ Telephone Code, ChinaTravel
- ISBN 2-88086-343-0 Judy Bonavia : Route de la Soie. Éditions Olizane, pages 247 à 251,
- Time (magazine), v. 174, n° 9, du 7 septembre 2009, p. 40.
- ISBN 2-88086-343-0 Judy Bonavia : Route de la Soie. Éditions Olizane, pages 252 à 257,
- (en) National Population Statistics Materials by County and City - 1999 Period, in China County & City Population 1999, Harvard China Historical GIS
- (en) Fiche de World Gazetteer sur Kachgar
- (en) Températures et pluviométrie moyennes à Kachgar, Historique des relevés météorologiques à Kachgar
Voir aussi
Bibliographie
- Judy Bonavia : Route de la Soie. Éditions Olizane, ISBN 2-88086-343-0
Liens externes
- (zh) Site gouvernemental
- (zh) Autre Site gouvernemental
- (fr) Reportages photos de Kashgar
- (en) The Id Kah Mosque (site gouvernemental)
- (zh) Plan de la ville de Kachgar
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