Karakoroum

Karakoroum

Karakorum

Page d'aide sur l'homonymie Ne pas confondre la ville avec Karakoram, le massif montagneux se trouvant dans la région du Gilgit-Baltistan, au nord du Pakistan.
La fontaine Arbre d'Argent dessinée par Wilhelm de France

Karakorum (mongol Хар Хорум, possiblement « muraille noire ou du nord », qara, xar : « noir » et « nord » en turco-mongol, xerem : "muraille" en mongol), fondée en 1235 par Ögödei et occupée par ses successeurs jusqu'à ce que Kubilai Khan transfère sa capitale à Pékin, fut la capitale de l'Empire mongol. Elle est située dans l'actuelle Mongolie.


Sommaire

La capitale de l'Empire mongol

Au XIIIe siècle, Gengis Khan a établi la domination des Mongols sur un immense empire qui s'étend du Pacifique à la mer Caspienne, et qui comprend les steppes de Mongolie, la Corée et la Chine du Nord, l'Asie centrale et l'Iran. Or, cet empire manque d'une capitale car les Mongols, nomades depuis toujours, n'ont pas de ville.

Gengis Khan meurt en 1227 et son fils Ögödei lui succède. Un des faits majeurs du règne d’Ögödei est la fondation d’une capitale. Le nouvel empereur veut imiter les peuples soumis et surtout offrir au monde l’image de la nouvelle puissance mongole, maîtresse du plus puissant Empire qu’ait alors connu l’histoire. En 1235, après avoir soumis les derniers peuples récalcitrants, Ögödei choisit le site de Karakorum en Mongolie. Le nom signifie « pierre noire » en turc. Sur la rive gauche de l’Orkhon, affluent de la Selenda, Karakorum est à un site très significatif : la ville est à quelques kilomètres de l’ancienne capitale ouïghoure Qara Balgassun (VIIIe siècle) et Gengis Khan y avait établi vers 1220 son camp de base, y laissant femmes et administration centrale durant ses campagnes militaires.

Ögödei édifie un mur tout autour de la ville, car c’était là le symbole de toute ville. Le mur ne protège guère la cité ; Marco Polo parle d’un simple remblai de terre et Guillaume de Rubrouck d’un mur de briques. Quatre portes s'ouvrent sur les quatre points cardinaux. Deux énormes statues de tortues en granit, avec des inscriptions en style sinisant, ornent la porte Est qui conduit vers la Chine. Karakorum est ouverte à tous les cultes et tous les peuples de l’Empire. D’ailleurs, il n’y a presque que des étrangers car les Mongols refusent la sédentarisation. Deux grands quartiers dominent : celui des Chinois et celui des Sarrasins, pour l’essentiel des artisans et artistes. La capitale mongole montre une grande qualité de vie. Les archéologues y ont repéré du chauffage par air chaud, des canaux d’irrigation et d’adduction d’eau. L’agriculture apparaît à proximité de la cité pour en nourrir les habitants, mais Karakorum dépend largement des importations agricoles venues de Chine. Mongka, le successeur d'Ögödei, fera ériger en 1256 dans la ville une immense stupa de cinq étages, haute de cent mètres, qui révèle les faveurs que les Mongols accordent au bouddhisme. Le monastère bouddhique de l'Erdene Zuu sera construit beaucoup plus tard, en 1585, non loin de la ville.

Le palais impérial est appelé Qarchi (« château ») par les Mongols ou Wan-an kung (palais des Mille Tranquillités) par les Chinois. Il s’élève au centre d’une cour qu’entourent plusieurs enceintes, la plus grande mesurant 200 mètres sur 225. Un tertre haut de 28 mètres accueille la yourte impériale. Le palais en lui-même adopte un plan basilical à cinq nefs, séparées par de gros piliers en bois. Le Gakhan siège au chevet, assis comme un dieu au-dessus des sujets grâce à deux escaliers qui le surélève. Mais au final, le palais mongol est bien simple en comparaison de l’immensité de l’Empire. Il traduit les premiers pas hésitants d’un peuple qui ignore encore tout de l’architecture et de l’urbanisme.

Karakorum ne sera jamais une grande capitale et, dès 1260, l'empereur mongol Kubilai Khan transfèrera à Pékin-Khanbaliq la capitale impériale.


Lieux et Monuments

Vue de l'Erdene Zuu

Fondé à la fin du XVIe siècle, le sanctuaire bouddhique Erdene Zuu fut construit sur ordre du prince Abadai Khan juste à l'extérieur de l'enceinte des ruines de la capitale de l'empire mongol.

Durant des siècles, Erdene Zuu fut le sanctuaire religieux le plus important de Mongolie.

Au début du XXe siècle, on comptait plus de 700 temples et habitations (à l'extérieur de l'enceinte) pour près d'un millier de moines. Partiellement détruit dans les années 1930 par l'armée soviétique, le site a été restauré à la fin du siècle et a retrouvé en partie son aspect religieux.

  • Les tortues

Quatre tortues de pierre déterminent les limites de l'ancienne capitale et sont censées la protéger.

Galerie

Références

Jean Paul ROUX, "Histoire de l'Empire mongol", Paris, Fayard, 2008, pages 270-274 spécialement.

Liens externes

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