- Jérémie Jacques Oberlin
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Jérémie-Jacques Oberlin
Jérémie-Jacques Oberlin Gravure par Charles-Louis Schuler, 1801Naissance 1er août 1735
StrasbourgDécès 10 octobre 1806 (à 71 ans)
StrasbourgProfession(s) Philologue, archéologue Jérémie-Jacques Oberlin, né le 1er août 1735 à Strasbourg où il est mort le 10 octobre 1806, est un philologue et archéologue français.
Oberlin fit ses études à Strasbourg, d’abord au gymnase protestant où son père Jean-Georges Oberlin était professeur, puis à l’université. Schœpflin, un de ses maîtres, le remarquant comme un élève des plus assidus et des plus intelligents, lui ouvrit sa bibliothèque et lui prodigua des conseils et des encouragements. Cette protection fut très utile au jeune étudiant, qui se fit recevoir docteur en philosophie en 1758, et, tout en suivant les cours de théologie, vécut des répétitions que lui procurait Schœpflin.
En 1764 il fut nommé bibliothécaire adjoint de l’université, et obtint la permission d’ouvrir un cours public de langue latine. En 1770 il succéda à son père comme professeur au gymnase, et reçut en même temps la place de professeur adjoint d’éloquence latine à l’université.
En 1778 les magistrats de Strasbourg le chargèrent de faire un voyage archéologique dans le midi de la France. Peu après son retour il devint, en 1778, professeur extraordinaire de philosophie à l’université. Nommé en 1782 professeur de logique et de métaphysique, il joignit à tant de places, remplies avec beaucoup de zèle, celle de gymnasiarque ou de directeur du gymnase de Strasbourg et un canonicat de Saint-Thomas. Tant d’occupations ne suffisaient pas à l’activité d’Oberlin, qui trouvait encore du temps pour faire des thèses savantes, des compilations instructives, de bonnes éditions, pour des cours publics et des leçons particulières d’archéologie, de géographie, de diplomatie.
La Révolution, dont il accueillit les idées et ne partagea pas les excès, l’enleva à ses travaux d’érudition et le jeta dans la politique. D’abord administrateur de la ville de Strasbourg, puis du département du Bas-Rhin, il fut arrêté en 1793 avec presque tous ses collègues, sur une accusation calomnieuse, et transféré dans les prisons de Metz. Sa détention, d’abord rigoureuse s’adoucit beaucoup lorsqu’il fut reconnu que l’accusation lancée contre lui n’était pas fondée. Il resta simplement interné à Metz jusqu’au 9 thermidor et obtint ensuite la permission de revenir à Strasbourg, où il reprit ses cours d’archéologie et de diplomatique.
À l’époque de la fondation des écoles centrales, Oberlin fut nommé bibliothécaire de l’école du Bas-Rhin. Il mit en ordre le dépôt de livres provenant des couvents supprimés et confié à ses soins. Pour en rendre les richesses plus accessibles au public, il ouvrit un cours de bibliographie.
Cet infatigable érudit n’était pas moins remarquable par ses qualités morales que par son savoir. « Ses talents, selon E. Haag, étaient rehaussés par une humeur douce, gaie, serviable, une simplicité patriarcale, une piété vraie, sans ostentation, une vie irrépréhensible. » Son savoir, qui embrassait presque toutes les branches de l’érudition, était plus étendu que profond et original. On estime ses éditions de César et de Tacite, moins à cause de la nouveauté des recherches que parce qu’elles offrent un choix intelligent des notes des autres commentateurs ; son édition de Tacite doit son principal mérite à la réimpression de l’excellent commentaire de Juste Lipse.
Oberlin était un des principaux rédacteurs du Magasin encyclopédique de Millin ; il a publié un récit de son voyage dans le midi de la France dans le Neuer Briefwechsel de Schlözer (part. IV et V) et une édition du Glossarium, germanicum medii ævi de Scherz, avec des éclaircissements, ibid., I780-1784, 2 vol. in-fol. Parmi ses écrits en français, on compte un Essai sur le patois lorrain des environs du comté du Ban-de-la-Roche[1], 1775, in-8°, des Dissertations sur les Minnesingers, 1782-1789 et des Observations concernant le patois et les mœurs des gens de la campagne, ibid., 1798, in-8°.
Membre associé de l’Académie des inscriptions depuis 1772, il mourut d’une attaque d’apoplexie à l’âge de soixante et onze ans.
Notes
- ↑ Où son frère Jean-Frédéric officiait comme ministre.
Source
- Jean Chrétien Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. 37-38, Paris, Firmin-Didot, 1863, p. 394-6.
Bibliographie
- (de)(fr) Marie-Renée Diot-Duriatti (dir.), Gelehrtennetzwerke in Straßburg am Ende des 18. Jahrhunderts : Jérémie-Jacques Oberlin - Jean-Baptiste-Gaspard d'Ansse de Villoison / Réseaux savants strasbourgeois à la fin du XVIIIe siècle, Leipziger Univ.-Verl., Leipzig, 2007, 337 p.(ISBN 978-3-86583-202-3)
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