- Juliette Récamier
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Juliette ou Julie Récamier (de son nom complet : Jeanne Françoise Julie Adélaïde Bernard), dite Madame Récamier, née le 3 décembre 1777 à Lyon et morte le 11 mai 1849 à Paris, est une femme d'esprit et Merveilleuse du Directoire.
La famille de Juliette Bernard appartenait à la bourgeoisie de Lyon. Le père, Jean Bernard, était notaire royal. Nommé receveur des Finances, il monta à Paris en 1786. Il fut destitué sous le Consulat comme suspect de connivence avec les royalistes. Madame Bernard, issue d'un milieu aisé, était une femme coquette et intelligente.
En 1793, à 15 ans et en pleine Terreur, Juliette fut mariée à un ami de ses parents, M. Récamier, riche banquier de Paris avec lequel elle noua une relation affectueuse et platonique : elle en était vraisemblablement la fille naturelle, ce qu'elle apprit bien plus tard. Le salon qu'ouvrit Juliette Récamier devint bientôt le rendez-vous d'une société choisie, mais ne tarda pas à exciter les ombrages du pouvoir. La beauté et le charme de Madame Récamier lui suscitèrent une foule d'admirateurs. Elle fut l'une des premières à se meubler en style « étrusque » et à s'habiller « à la grecque », sous le Directoire, et joua de ce fait un rôle non négligeable dans la diffusion du goût pour l'Antique qui allait prévaloir sous l'Empire.
Amie de Madame de Staël et après l'Empire, de Chateaubriand, elle fut une figure clé de l'opposition au régime de Napoléon. Son salon eut un rôle non négligeable dans la vie politique et intellectuelle de l'époque. Elle finit par être éloignée de Paris par la police impériale. Après avoir séjourné quelque temps de septembre 1811 à juin 1812 à Châlons-sur-Marne puis à Lyon, où elle se lia avec Camille Jordan et Ballanche, elle visita l'Italie et ne put revoir la France qu'après la chute de Napoléon. C'est également à cette époque qu'elle noue une relation avec Benjamin Constant, ex-amant de madame de Staël.
Éprouvée par de grands revers de fortune, elle alla s'installer en 1819 à l'Abbaye-aux-Bois[1] à Paris. Elle n'en fut pas moins recherchée du monde qu'elle fuyait, et vit sa retraite fréquentée par toutes les célébrités de l'époque : Chateaubriand, l'un des plus assidus, resta jusqu'à la mort son ami le plus intime.
Elle meurt à 72 ans le 11 mai 1849, sous la seconde république. Elle est inhumée au cimetière Montmartre à Paris aux côtés de Pierre-Simon Ballanche.
Sa nièce et fille adoptive, Amélie Lenormant, est l'auteur d'une biographie publiée en 1859 qui publie une partie des nombreuses lettres reçues de ses illustres correspondants. Celles-ci sont aujourd'hui conservées en partie au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.
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Liens connexes
Le mot récamier est entré dans l'usage pour désigner une sorte de chaise longue.
Notes et références
- cistercienne, se trouvait au 16, rue de Sèvres en face de l'actuel hôtel Lutetia. Elle a été détruite lors de l'agrandissement d'une partie du boulevard Raspail. L'Abbaye-aux-Bois, ancienne abbaye
Bibliographie
- Amélie Lenormant, Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Madame Récamier, Paris, Lévy, 1859.
- Édouard Herriot, Madame Récamier et ses amis, Paris, Plon-Nourrit, 1909.
- Agnès Kettler, Lettres de Ballanche à Madame Récamier, Paris, Champion, 1996.
- Françoise Wagener, Madame Récamier, Paris, 1990.
- Juliette Récamier, muse et mécène, catalogue d'exposition, musée des Beaux-Arts de Lyon, 2009.
Liens externes
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