Juan Carlos I

Juan Carlos I

Juan Carlos Ier d'Espagne

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Juan Carlos Ier
42e roi d'Espagne
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Règne
Depuis le 22 novembre 1975
Prestation de serment 22 novembre 1975
(Misa de Espíritu Santo
le 27 novembre 1975)
Dynastie Maison de Bourbon
Titre complet titulature complète
Hymne royal La Marcha Real
Prédécesseur Francisco Franco
Alphonse XIII
Héritier Felipe, prince des Asturies
Président(s) du gouvernement Adolfo Suárez González
Leopoldo Calvo-Sotelo y Bustelo
Felipe González Márquez
José María Aznar López
José Luis Rodríguez Zapatero

Autres fonctions
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Biographie
Nom de naissance Juan Carlos Alfonso Víctor María de Borbón y Borbón-Dos Sicilias
Naissance 5 janvier 1938
Flag of Italy (1861-1946).svg Rome (Italie)
Père Juan de Borbón y Battenberg, comte de Barcelone
Mère María de las Mercedes de Borbón-Dos Sicilias y Orléans, comtesse de Barcelone
Consort(s) Sofía de Grèce
Descendance Infante Elena de Borbón y Grecia, duchesse de Lugo
Infante Cristina de Borbón y Grecia, duchesse de Palma
Prince Felipe de Borbón y Grecia, prince des Asturies
Résidence(s) Palais royal de Madrid
(Palais d'Orient)
Palais de la Zarzuela

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Monarques d'Espagne

Le roi Juan Carlos Ier[1],[2] (de son nom complet en espagnol : Juan Carlos Alfonso Víctor Maria de Borbón y Borbón), né le 5 janvier 1938 à Rome (Italie), est l'actuel roi d'Espagne. Il est le fils de Juan de Borbón, comte de Barcelone, et de son épouse, María de las Mercedes de Borbón-Dos Sicilias. Descendant direct de Louis XIV de France, il a accédé au trône le 22 novembre 1975.

Sommaire

La désignation

Son grand-père Alphonse XIII fut roi d'Espagne jusqu'à l'avènement, en 1931, de la Seconde République espagnole. La Guerre d'Espagne met fin à la République et est suivie par la dictature du général Franco, qui exerce les fonctions de chef de l'État jusqu'à sa mort le 20 novembre 1975. Le 22 novembre, le prince Juan Carlos devient Juan Carlos Ier, roi constitutionnel d'Espagne.

Il naît le 5 janvier 1938 à Rome, en Italie, où sa famille vit en exil. Enfant, il est surnommé Juanito (« Jeannot »). Il quitte ses parents et vient en Espagne pour suivre une formation sous l'égide de Franco, qui avait posé cette condition à la restauration de la monarchie.

En 1956, son frère cadet Alfonso meurt d'un coup de fusil dans la résidence de ses parents à Estoril, Portugal. Officiellement, il s'agit d'un accident survenu pendant le nettoyage d'un fusil, mais Juan Carlos étant le seul témoin, des doutes subsistent sur l'identité de celui qui tenait cette arme.

Franco écarte du trône le père de Juan Carlos, Juan de Borbón, préférant prendre comme successeur Juan Carlos lui-même afin de contrôler l'évolution du régime. Pendant la dictature, Franco crée le titre de prince d'Espagne (plutôt que prince des Asturies) pour Juan Carlos. Celui-ci commence à utiliser son deuxième prénom, Carlos, pour avancer ses prétentions à l'héritage.

Pendant un temps, on a prêté au général Franco une hypothétique intention de placer sur le trône le cousin germain de Juan Carlos, Alfonso de Borbón (1936-1989), sans qu'aucun élément tangible vienne jamais étayer cette thèse (en dehors du mariage, le 8 mars 1972, de ce dernier avec la petite-fille de Franco, Carmen Martínez-Bordiú). Alfonso de Borbón avait d'ailleurs renoncé solennellement à toute prétention au trône d'Espagne, deux ans et demi auparavant, suivant en cela la démarche de son père, Jaime de Borbón, duc de Ségovie.

Roi d'Espagne

Durant les périodes de maladie de Franco en 1974 et 1975, Juan Carlos est nommé chef de l'État par intérim. Proche de la mort, Franco avoua le 30 octobre 1975 qu'il était trop malade pour gouverner, mais ce ne sera que deux jours après la mort du dictateur, survenue le 20 novembre 1975, que Juan Carlos sera proclamé roi d'Espagne.

Or, Juan Carlos promulgue rapidement des réformes démocratiques, au grand dam des éléments conservateurs, notamment les forces armées, qui s'attendaient à ce qu'il maintînt l'État franquiste. Juan Carlos nomme Adolfo Suárez, ancien chef du Mouvement national, au poste du président du gouvernement. La pièce maîtresse des réformes démocratiques est la Loi pour la réforme politique (Ley para la Reforma Política) présentée par le gouvernement Suárez, adoptée par le Parlement le 18 novembre 1976 et par le peuple espagnol lors du référendum du 15 décembre 1976 (94,2% de oui). Cette loi, de rang constitutionnel (« loi fondamentale », selon la terminologie franquiste), crée les bases juridiques nécessaires à la réforme des institutions franquistes depuis l'intérieur et permet que se déroulent le 15 juin 1977 les premières élections démocratiques depuis l'instauration de la dictature. Le Congrès des députés (Congreso de los Diputados) et le Sénat (Senado) issus de ces élections seront chargés d'élaborer, notamment, la nouvelle Constitution démocratique que le roi approuvera au cours d'une session conjointe des deux Chambres le 27 décembre 1978.

En 1977, le père du roi, Juan de Borbón, avait formellement renoncé à ses prétentions au trône ; Juan Carlos le remerciera en confirmant le titre de comte de Barcelone que Juan de Borbón s'était donné pendant son exil. La nouvelle Constitution de 1978 stipulera que Juan Carlos est l'« héritier légitime de la dynastie historique ».

Une tentative de coup d'État militaire surprend le Congrès des députés le 23 février 1981. Des officiers, avec à leur tête le lieutenant-colonel Tejero, tirent des coups de feu dans la Chambre parlementaire durant une session retransmise en direct à la télévision. On craint alors la déroute du processus démocratique, jusqu'à ce que le roi étonne la nation par une allocution télévisée exigeant que l'armée apporte son soutien inconditionnel au gouvernement démocratique légitime. Le roi avait auparavant appelé plusieurs chefs de l'armée pour leur ordonner en tant que commandant en chef de défendre la démocratie.

Lors de sa prestation de serment devant les Cortes Generales (le Parlement), un chef communiste, Santiago Carrillo, lui avait donné le sobriquet « Juan Carlos le Bref », prédisant qu'il se trouverait rapidement écarté avec les autres restes du fascisme. Après l'avortement du coup d'État du 23 février 1981, ce même homme politique, ému, dira aux médias, Dieu protège le Roi ! Si les démocrates et les partis de gauche s'étaient jusque là montrés réservés, après l'échec du coup d'État leur soutien deviendra inconditionnel, un ancien chef de la IIe République déclarera : « Nous sommes tous des monarchistes maintenant ». Néanmoins, une expression courante dit que les Espagnols ne sont pas des monarchistes, mais des « juancarlistes ».

Plus tard, une tentative d'assassinat par des membres du groupe terroriste basque ETA avortera à Majorque, lieu de villégiature de la famille royale.

Aujourd'hui, le roi règne en tant que monarque constitutionnel, sans exercer de réel pouvoir sur la politique du pays. Il est considéré comme un symbole essentiel de l'unité du pays, et ses interventions et points de vue sont écoutés respectueusement par des politiciens de tous les côtés. Son discours annuel la veille de Noël est diffusé par la plupart des canaux télévisuels espagnols. Puisqu'il est le chef suprême des forces armées espagnoles, son anniversaire est une fête militaire.

Titulature complète

En français, la titulature officielle complète de Juan Carlos Ier est : « Juan Carlos Ier, roi d'Espagne ». D'après la Constitution, il est également commandant en chef des forces armées.

  • Anciens titres : roi d'Espagne, de Castille, de Léon, d'Aragon, des Deux-Siciles, de Jérusalem, de Navarre, de Grenade, de Tolède, de Valence, de Galice, de Sardaigne, de Cordoue, de Corse, de Murcie, de Jaen, d'Algésiras, des îles Canaries, des Indes orientales et occidentales espagnoles, des Îles et de la Terre Ferme de la Mer Océane, archiduc d'Autriche, duc de Bourgogne, de Brabant, de Milan, d'Athènes, de Neopatras, comte de Habsbourg, de Flandres, de Tyrol, de Roussillon, de Barcelone, seigneur de Biscaye et de Molina
  • Ordres dynastiques : grand maître de l'Ordre de la Toison d'Or, de l'Ordre de Charles III, de l'ordre d'Isabelle la Catholique, de l'Ordre de Saint-Hermenégilde, de l'Ordre de Saint-Ferdinand, de l'Ordre de Montesa, de l'Ordre d'Alcantara, de l'Ordre de Calatrava, de l'Ordre de Saint-Jacques, et de l'Ordre de Marie-Louise.

La Constitution de 1978

Espagne

Armoiries de l'Espagne
Cet article fait partie de la série sur la
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sous-série sur la politique.


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L'Espagne a été un pays sans Constitution de 1936 à 1978. Après la prise du pouvoir, le général Franco légiférait à coups de Fuero de los españoles, de lois organiques et de lois de succession.

Point d'orgue de l'idéal consensuel de la transition, l'élaboration du texte constitutionnel repose sur un esprit de tolérance prôné conjointement par le parti au pouvoir et les formations de l'opposition. Celles-ci - PSOE et PCE notamment - acceptent la voie ouverte par la "loi de réforme politique" et finissent par conserver le seul héritage qui leur paraît acceptable: le système monarchique, signe que le seul dilemme d'actualité se réduit désormais à l'alternative entre monarchie parlementaire et monarchie absolue, et non plus, comme en 1931, à l'alternative république-monarchie.

Le 25 juillet 1977, la nomination de la Commission des affaires constitutionnelles et les libertés publiques, présidée par le centriste Emilio Atard ouvre la période constituante. De cette première émane un groupe de sept personnalités qui constituent la Ponencia Constitucional: Manuel Fraga Iribarne, Gabriel Cisneros Laborda, Miguel Herrero, Gregorio Peces Barba, José Pedro Pérez Llorca, Miquel Roca et Jordi Solé Tura. Après quatre mois de travail, les « Pères de la Constitution » achèvent la rédaction de l'avant-projet qui sera modifié par près de 2000 amendements présentés par les députés et les sénateurs. Enfin, le 31 juillet 1978, le texte est adopté par les parlementaires. Au Congrès des Députés, l'approbation est écrasante : 94,2% sont favorables au « oui » (UCD, PSOE, PCE et la plupart des députés d' Alliance populaire - dont Manuel Fraga Iribarne et une partie du groupe mixte). Au Sénat, les résultats sont identiques : 94,5% de « oui ». Le corps électoral apparaît cependant moins motivé que ne l'est la classe politique: un tiers des électeurs ne prenant pas part au référendum du 6 décembre. Néanmoins, sur l'ensemble des bulletins dépouillés, près de 88% se prononcent en faveur du texte.

Finalement le 27 décembre 1978, le roi d'Espagne se présente devant le Parlement - députés et sénateurs réunis - pour ratifier la Constitution.

Ascendance et descendance

La dynastie royale espagnole

Ascendance bourbonienne et victorienne

La Famille royale d'Espagne

Juan Carlos a épousé le 14 mai 1962 à Athènes la princesse Sofía de Grèce, fille du roi Paul Ier et de son épouse, Frederika de Hanovre. La reine est la sœur de l'ex-roi de Grèce Constantin II, actuellement en exil. Ils ont trois enfants et huit petits-enfants :

La résidence officielle de la Famille royale est le palais d'Orient mais il ne s'agit en fait que d'un lieu d'apparat, réservé aux cérémonies officielles, tout comme le palais du Pardo. Le couple royal réside en fait au palais de la Zarzuela tandis que le couple héritier, Felipe, prince des Asturies, et son épouse Letizia occupent une construction récente très proche.

Euro

Citations

  • En septembre 2007 lors du 17e Sommet ibéro-américain, l'intervention de roi Juan Carlos sera rendue célèbre (par les médias et des sites de partage de vidéo) pour son fameux "¿Por qué no te callas?" (« Mais pourquoi est-ce que tu ne te tais pas ? ») à l'encontre du président vénézuélien Hugo Chávez, alors qu'il interrompait sans cesse le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, qui lui demandait de retirer le qualificatif de fasciste à l'encontre de son prédécesseur, José María Aznar.
  • Lors de la réception donnée au palais du Pardo le 9 janvier 2008, à l'occasion du soixante-dixième anniversaire du roi, son fils, le prince Felipe s'adressa à son père en ces termes : "Merci, cher patron (Gracias, querido patrón) puisque c'est comme cela que nous t'appelons".

Autres activités

  • Passionné de voile, le roi Juan Carlos participe régulièrement à des régates.
  • L'indicatif radioamateur du roi est EA0JC.
  • Il est membre honoraire du Club de Rome.[3]

Voir aussi

Liens externes

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Références

  1. Il est plus rarement désigné par son nom francisé Jean-Charles Ier
  2. Les institutions officielles emploient généralement pour le désigner son nom en castillan Juan Carlos I dans toutes les langues étrangères à l'Espagne, bien que son nom soit aisément traduisible dans toutes les langues d'Europe. Ce nom s'est aujourd'hui imposé partout dans l'usage. Pourtant, en catalan, basque et galicien, on emploie respectivement les noms Joan Carles I, Joan Karlos I.a et Xoán Carlos I, dans la presse notamment, dû à la volonté linguistique de tout traduire dans la langue propre de chaque communauté autonome.
  3. (en) Liste des membres honoraires du Club de Rome
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