- Joan Fuster
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Joan Fuster i Ortells (Sueca, Pays valencien, 23 novembre 1922 - ídem, 21 juin 1992) est un écrivain valencien de langue catalane, personnalité fondamentale du nationalisme valencien. Bien qu'il fût largement reconnu pour son essai, Nosaltres, els valencians (Nous, les Valenciens, 1962), son travail de recherche et d'édition est multiple et aborde de nombreux champs de connaissances, notamment la linguistique, l'histoire, le tourisme et la philosophie.
Sommaire
Biographie
Il naît à Sueca en 1922 dans une famille d'origine paysanne, son père (un dirigeant local du parti carliste) étant professeur de dessin.
En 1943, il entame des études de Droit à l'université de Valence. En parallèle, il cultive un goût pour l'écriture qui l'amène à faire plusieurs contributions journalistiques. L'année suivante, il publie son premier texte en valencien dans un almanach de Las Provincias.
Entre 1946 et 1959, il codirige avec Josep Albi la revue Verbo. En 1947, il exerce en tant qu'avocat à Sueca, sa ville natale où il résidera toujours. Il poursuit ses collaborations avec la presse régionale, particulièrement avec le journal Levante-EMV, puis dans la revue Destino et dans le journal barcelonais La Vanguardia. Entre 1961 et 1966, il collabore également avec le journal catalan El Correo Catalán.
À deux reprises, en 1978 et le 11 septembre 1981, il est victime d'un attentat à la bombe dont il sort physiquement indemne, causant dans le deuxième cas des dommages dans sa bibliothèque et ses archives personnelles[1]. Le premier entre dans le cadre d'une série d'attentats dont fut également victime le linguiste Manuel Sanchís Guarner et fait suite à un manifeste auquel souscrirent de nombreux professionnels et intellectuels s'affirmant en défense de la culture valencienne[2]. Les auteurs n'ont jamais été arrêtés.
En 1983, il est nommé professeur d'histoire de la langue à l'Université de Valence, en 1984, il est nommé docteur honoris causa de l'Université de Barcelone, il est titulaire de la chaire de littérature de l'Université de Valence à partir de 1986.
Il meurt le 21 juin 1992 à Sueca.
Lors de la soirée de commémoration de son 75e anniversaire, sa tombe au cimetière de Sueca a été profanée avec cinq autres sépultures[3].
Œuvre
Il fait ses débuts dans la presse mais ses premiers écrits publiés sont des recueils de poésies : Sobre Narcís (1949), Ales o mans (1949), Terra a la boca (1953) ou Escrit per al silenci (1954), qui se situent dans une lignée existentialiste et reflète les préoccupations de l'époque.
Avec El descrèdit de la realitat (1955), édité par Francesc de Borja Moll, il entame une brillante carrière dans le champ de l'essai couvrant une large thématique et dans un style très incisif qui lui est propre. Il doit faire face à la censure, à des hostilités plus ou moins masquées, à un important manque de moyens, à un milieu culturel globalement défavorable et au silence des médias du pays valencien. Un autre aspect de son œuvre est celui de l'érudition, de l'histoire, de la critique littéraire et des anthologies. Son dévouement aux thèmes valenciens culmine en 1962 avec la publication de Nosaltres, els valencians (récompensé par le prix Lletra d'Or l'année suivante), Qüestió de noms et El País Valenciano, des livres primordiaux dans l'approche de la connaissance de l'histoire, de la culture et des problèmes d'identité nationale du pays valencien. Dans ces livres, Fuster affirme que pour revaloriser la culture autochtone valencienne il faut resserrer les liens avec les autres territoires catalanophones, en créant une communauté dans un premier temps culturelle, puis politique : les pays catalans (els països catalans).
Il poursuit dans cette thématique avec Raimon (1964), Combustible per a falles (1967) et Ara o mai (1981), entre autres. Une partie de ses nombreux études et articles érudits, historiques, biographiques et de voyage sont rassemblés dans les volumes I et III des Obres completes et dans le Diari 1952-1960. Parmi les auteurs dont il a fait l'étude, on peut citer Sant Vicent Ferrer, Isabel de Villena, Ausiàs March, Joan Roís de Corella, Joan Salvat-Papasseit, Josep Pla ou Salvador Espriu.
Dans le champ de l'essai il publie Figures de temps, premi Yxart (1957), Judicis finals (1960), Diccionari per a ociosos (1964), Causar-se d'esperar (1965), L'home, mesura de totes les coses (1967), etc. Parmi ses travaux d'histoire, de critique et de divulgation littéraire, on peut citer La poesia catalana (1956), Poetes, moriscos i capellans (1962), Heretgies, revoltes i sermons (1968) et Literatura catalana contemporània (1972).
Notes et références
- (es)Atentado contra el domicilio del escritor Joan Fuster, El País, 11/09/1981.
- (es)Un paquete con pólvora y metralla contra el lingüista Sanchís Guarner, El País, 06/12/1978
- (es)Profanan la tumba de Joan Fuster, el padre del nacionalismo valenciano, El País, 14/09/1997.
Annexes
Articles connexes
Lien externe
Catégories :- Personnalité catalaniste
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