- Anticatalanisme
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L'anticatalanisme est une forme de xénophobie dirigéee à l'encontre des Catalans, leur langue ou leur culture. Le terme peut également désigner une attitude de rejet du catalanisme en tant que doctrine politique.
Sommaire
Histoire
Origines et antécédents
On fait généralement remonter les origines de l'anticatalanisme au XVIIe siècle, vers le même moment où ont eu lieu en Catalogne une série de révoltes en opposition à l'État espagnol (Guerre des faucheurs entre 1640 et 1659). Sont relevés comme anticatalans, entre autres, l'attitude hostile envers la région par le roi Philippe IV et de son proche conseiller le comte d'Olivares, ainsi que divers propos xénophobes fustigeant les Catalans tenus par le célèbre écrivain castillan Francisco de Quevedo[1],[2].
À la suite de la Guerre de Succession d'Espagne (1701-1704), les territoires ayant pris parti pour Charles de Habsbourg, notamment la plus grande partie de la Couronne d'Aragon dont la Catalogne, subissent les représailles du vainqueur Philippe de Bourbon, petit-fils de Louis XIV, qui impose un modèle d'État centraliste inspiré du modèle français[3].
Les Décrets de Nueva Planta sont publiés à partir de 1707 (le décret relatif à la Catalogne ne le sera que le 16 janvier 1716)[3]. Ils suppriment les privilèges juridiques (fors) et institutions historiques de ces territoires et instaurent le castillan comme langue unique de l’administration[3], au détriment de l’aragonais et du catalan (parlé dans la principauté de Catalogne et au royaume de Valence). Le catalan reste cependant la langue commune et le castillan connu seulement d'une petite minorité en Catalogne[4],[5]. Au Pays valencien au contraire, un processus de substitution du valencien (variante locale du catalan) a été entamé par la noblesse dès le XVIe siècle, qui s'étendra par la suite aux classes proches de la bourgeoisie mercantile, spécialement dans les grandes villes de la région[6].
Formes modernes
La dictature de Primo de Rivera
Le franquisme
Le régime franquiste (1939-1975) a mené une politique ouverte de prohibition et de persécution dirigée contre les langues et cultures régionales, et tout particulièrement en Catalogne[7]. Après une phase initiale particulièrement dure, le régime se montre toutefois plus permissif à partir des années 1960, et des publications en langue catalane sont de nouveau autorisées, ainsi que l'utilisation de la langue dans certains textes officiels en Catalogne.
L'anticatalanisme au Pays valencien
On attribue au poète et sculpteur valencien Josep Maria Bayarri l'une des premières formulations explicites de l'anticatalanisme moderne, avec la publication en 1931 de El perill català[8] (« Le Péril catalan »).
Au Pays valencien, la période de la Transition démocratique (1976-1983) a été marquée par l’apparition d'un mouvement politico-idéologique radicalement anticatalaniste nommé blavérisme, qui a profondément marqué le panorama culturel et politique de la région.
Notes et références
- (es)Joan B. Culla i Clarà, "La ingrata conducta del pueblo catalán..." - La catalanofobia tiene una larga historia en España, y la democracia no ha logrado erradicarla. Ahora, la derecha política y mediática vuelve a azuzarla con motivo de la reforma de la financiación autonómica, El País, 28/07/2009.
- (ca)Antoni Simon (université de Barcelone), Els orígens històrics de l'anticatalanisme/(en)The historical origins of anti-Catalanism
- (es) Juan Pablo Fusi, España. La evolución de la identidad nacional, Madrid, Temas de Hoy, coll. « Historia », 2000, 1re éd., 309 p. (ISBN 84-7880834-5), p. 130-131
- (ca)Joan Coromines, El que s'ha de saber de la llengua catala, 2e édition, Moll, Palma de Majorque, 1965, p. 11.
- (es) Francesc Vallverdú (trad. José Fortes Fortes), Sociología y lengua en la literatura catalana [« L'escriptor català i el problema de la llengua »], Madrid, Edicusa, coll. « Cuardernos para el diálogo », 1971 (1re éd. 1968), 227 p., p. 51
- (ca) Rafael Ninyoles, Conflicte lingüístic valencià : Substitució lingüística i ideologies diglòssiques, Valence, Eliseu Climent, coll. « L'ham », 1985, 2e éd. (1re éd. 1969), 142 p. (ISBN 84-7502-121-2), p. 43 et suivantes
- (es)Yvonne Griley Martínez, Perspectivas de la política lingüística en Cataluña, dans Georg Bossong et Francisco Báez de Aguilar González (dir.), Identidades lingüísticas en la España autonómica, Latinoamericana-Vervuert, col. « Lingüística iberoamericana », Madrid/Francfort-sur-le-Main, 2000, 189 p. (ISBN 84-95107-93-7) (ISBN 3-89354-784-3), p. 61-67.
- Viadel 2009, p. 49-52.
Voir aussi
Bibliographie
- (ca) Josep Maria Bayarri, El perill català, 1931 [lire en ligne] (écrit en valencien non standard)
- (ca) Vicent Bello Serrat, la Pesta blava, Valence, Edicions 3i4, 1988, 331 p. (ISBN 84-7502-228-6)
- (ca)Francesc Ferrer i Girones, Catalanofòbia, El Pensament Anticatalà a Través de la Història, 2000, Edicions 62, (ISBN 9788429746570)
- (ca)Vicent Flor i Moreno, Noves glòries a Espanya. Anticatalanisme i identitat valenciana, Editorial Afers, Valence, 2011, 379 p. (ISBN 9788492542475)
- (ca)Jaume Medina, L'Anticatalanisme del diari ABC (1916-1936), Publicacions de l'Abadia de Montserrat, 1995, (ISBN 8478266062 et 9788478266067), OCL 32527940
- (ca) Francesc Viadel, « No mos fareu catalans » : Història inacabada del blaverisme, Valence, Universitat de València, 2009, 2e éd., 455 p. (ISBN 978-84-370-7414-6)
Articles connexes
- Blasquisme
- Incidents du ¡Cu-Cut!
Liens externes
- (ca)Ramon Freixes, L'anticatalanisme de Quevedo, Fundació d'Estudis Històrics de Catalunya
- (es)María Soledad Arredondo, (Université Complutense de Madrid) Armas de papel. Quevedo y sus contemporáneos ante la guerra de Cataluña
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