Jean lacave-laplagne

Jean lacave-laplagne

Jean Lacave-Laplagne

Jean Pierre Joseph Lacave-Laplagne est un magistrat à la Cour des comptes et homme politique français né à Montesquiou (Gers) le 12 août 1795 et mort à Paris le 14 mai 1849.

Biographie

Admis en 1811 à l'École polytechnique, Jean Lacave-Laplagne en sortit avec le grade de lieutenant d'artillerie. Dans les rangs de la Grande armée, il prit part aux dernières campagnes de l'Empire et donna sa démission lors du retour des Bourbons. Il s'appliqua alors à l'étude du droit, se fit recevoir avocat au barreau de Toulouse et entra dans la magistrature comme procureur du roi (1819) avant d'être nommé conseiller référendaire à la Cour des comptes (1821).

Rallié à la monarchie de Juillet, il fut promu conseiller-maître (13 mars 1831) sur la proposition du baron Louis et se présenta, avec l'appui du gouvernement, à la députation dans le 5e collège du Gers (Mirande), en remplacement d'Adolphe Thiers, nommé ministre. Il fut élu le 27 décembre 1834 (121 voix sur 233 votants et 322 inscrits contre 64 à M. Lassis et 45 à M. Abeilhé) et siégea au centre, soutenant la politique ministérielle, participant activement à plusieurs discussions où sa compétence et son talent oratoire furent favorablement remarqués (la responsabilité des ministres, le jury, le budget, les remontes, la taxe sur les fers) et rapportant le projet de loi sur le Conseil d'État. La session de 1836 le vit fréquemment à la tribune : la loi sur les chemins vicinaux, les finances, la proposition Gouin en faveur de la conversion des rentes lui fournirent matière à des discours intéressants. En 1837, il traita la question des attributions municipales et soutint comme rapporteur un projet de loi pour l'ouverture d'un crédit d'un million destiné à solder la dot de la princesse Louise d'Orléans, devenue reine des Belges, que le gouvernement ne put, malgré l'appui du rapporteur, faire adopter par la Chambre.

En récompense de son soutien dans cette affaire délicate, Lacave-Laplagne fut nommé ministre des Finances le 15 avril 1837 dans le deuxième gouvernement Molé et dut, en conséquence, se représenter devant ses électeurs qui confirmèrent son mandat (179 voix sur 209 votants). Il fut réélu aux élections générales du 4 novembre 1837 (215 voix sur 285 votants et 366 inscrits) et le 2 mars 1839 (228 voix sur 274 votants contre 33 à M. Abeilhé).

Comme ministre, il eut à défendre, durant cette période, tous les projets de lois financiers du gouvernement. Dans la session de 1838, il exposa les idées du cabinet relativement à la conversion des rentes, à l'esclavage, au défrichement des bois, à la fixation du cadre de l'état-major général de l'armée, aux chemins de fer, au budget, à la perception de l'impôt sur les sucres et à l'exploitation des mines de sel et des sources salées. Il montra de la compétence, mais peu d'éclat.

Le 4 mars 1839, il quitta le pouvoir avec le ministère dont il faisait partie, et reprit sa place dans la majorité conservatrice de la Chambre des députés où il continua de s'intéresser activement aux débats touchant les finances et les travaux publics. Il intervint ainsi, en 1842, dans le débat sur les privilèges de la Banque de France, sur le recensement, sur les chemins de fer, etc. Il fut également le rapporteur du budget de 1843.

Il occupa pour la seconde fois le portefeuille des finances à la mort de Georges Humann, le 25 avril 1842, et le conserva jusqu'au 8 mai 1847 dans le troisième ministère Soult. Il soutint notamment la position du gouvernement sur la réduction de l'effectif de l'armée, la police de la chasse, les patentes, le recrutement, la conversion, la réforme postale, l'affranchissement du timbre des journaux et écrits périodiques, des concessions de chemins de fer, les douanes, l'impôt du sel, etc.

Réélu député le 9 juillet 1842 (235 voix sur 264 votants et 444 inscrits) et le 1er août 1846 (300 voix sur 339 votants et 467 inscrits contre 24 à Louis Marie de Lahaye Cormenin), il apporta son concours dévoué à la monarchie de Juillet jusqu'à la Révolution de 1848. Louis-Philippe Ier lui avait également confié l'administration des biens du duc d'Aumale.

Il fut élu le 13 mai 1849 à l'Assemblée législative dans le département du Gers (7e et dernier par 30.230 voix sur 70.087 votants et 96.572 inscrits), mais il succomba le lendemain à un accès de goutte.

Son fils, Louis Lacave-Laplagne, fut également député du Gers, puis sénateur de ce département. Son frère, Raymond Lacave-Laplagne-Barris, magistrat et Pair de France, fut également sénateur.

Résidence

Source

  • Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français, Paris, Dourloton, 1889
  • Guy Antonetti, Notice biographique de Jean Lacave-Laplagne, extrait de l'ouvrage Les ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 2007, 624 p, (ISBN 978-2-11-094807-6).



  • Portail de la France au XIXe siècle Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail de la politique Portail de la politique
Ce document provient de « Jean Lacave-Laplagne ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jean lacave-laplagne de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Jean Lacave-Laplagne — Jean Pierre Joseph Lacave Laplagne est un magistrat à la Cour des comptes et homme politique français né à Montesquiou (Gers) le 12 août 1795 et mort à Paris le 14 mai 1849. Biographie Admis en 1811 à l École polytechnique, Jean Lacave Laplagne… …   Wikipédia en Français

  • Jean Paul Lacave-Laplagne-Barris — est né le 24 décembre 1817 et décédé le 8 novembre 1888 à Laplagne. Conseiller à la cour de Paris. Substitut du procureur à Vitry le François, Auxerre, Reims. Procureur impérial. artiste, érudit chevalier de la légion d honneur Le baron Lacave… …   Wikipédia en Français

  • Raymond Lacave-Laplagne — Raymond Jean François Marie Lacave Laplagne est né le 21 décembre 1786 à Montesquiou et décédé le 14 octobre 1857 à Montesquiou. Il prend le nom de Baron Lacave La Plagne Barris en 1825. Homme de loi. Président de la Cour de Cassation. Pair de… …   Wikipédia en Français

  • Paul Lacave-Laplagne-Barris — Paul Lacave Laplagne Parlementaire français Date de naissance 24 octobre 1881 Date de décès 1er avril 1982 Mandat Député 1914 1919 Circonscription Haute …   Wikipédia en Français

  • Jean-Georges Humann — Georges Humann Portrait de Jean Georges Humann par Gabriel Christophe Guérin (1790 1846) Georges Humann (Strasbourg 1780 Paris 1842), financier et homme politique français. Il fut plusieurs fois ministre des Finances sous la Monarchie de Juillet …   Wikipédia en Français

  • Gouvernement Nicolas-Jean-de-Dieu Soult, duc de Dalmatie (3) — Gouvernement Nicolas Jean de Dieu Soult (3) Gouvernements de la France Précédent : Gouvernement Adolphe Thiers (2) 1 mars 1840 29 octobre 1840 …   Wikipédia en Français

  • Gouvernement nicolas jean-de-dieu soult (3) — Gouvernements de la France Précédent : Gouvernement Adolphe Thiers (2) 1 mars 1840 29 octobre 1840 …   Wikipédia en Français

  • Gouvernement Nicolas Jean-de-Dieu Soult (3) — Régime Monarchie de Juillet Président du Conseil Nicolas Jean de Dieu Soult Début 9 octobre 1840 Fin 18 septembre 1847 Durée …   Wikipédia en Français

  • Paul Jean Pierre Sauzet — est un homme politique français né à Lyon (Rhône) le 23 mars 1809 et mort dans la même ville le 12 juillet 1876. Sommaire 1 Biographie 2 Œuvres …   Wikipédia en Français

  • Liste Des Ministres Français Des Finances — Sommaire 1 Sous l Ancien Régime (Surintendant des finances puis contrôleur général des finances) 2 De la Révolution française à la Troisième République 2.1 Premier Empire …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”