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Jean-Joseph Mounier
Jean-Joseph Mounier, né à Grenoble (Dauphiné) le 12 novembre 1758 et mort à Paris le 27 janvier 1806, est un avocat et un homme politique français.
Sommaire
Biographie
Fils d'un marchand d'étoffes de Grenoble, il reçoit une solide éducation, dispensée par un oncle curé, avant de rejoindre le collège. Il devient avocat en 1779, après avoir successivement tâté d'une carrière militaire et renoncé au commerce, et accède assez jeune à la position de juge royal au Parlement de Grenoble. Considéré comme un spécialiste du droit public anglais, il ne plaide pas, car sa voix est trop faible. Admirateur des institutions britanniques, il apprend l'anglais et figure parmi les principales personnalités politiques de Grenoble.
Avec Barnave, il est l'un des initiateurs et principaux élus de l'assemblée qui se réunit à Vizille (où une centaine de notables des trois ordres du Dauphiné, clergé, noblesse et tiers état, font front commun pour obtenir le rétablissement des États provinciaux du Dauphiné et la convocation des États généraux, où les représentants du tiers seraient à parité avec les deux autres ordres), en Isère, le 21 juillet 1788.
Premier député du Tiers état aux États généraux élu par l'assemblée du Dauphiné en décembre 1788, il adresse de nombreux mémoires au gouvernement et publie, en février 1789, ses Nouvelles observations sur les États généraux de France, où il demande l'abolition des privilèges provinciaux, l'adoption d'une constitution inspirée des institutions anglaises, qui préserve la prérogative royale.
À Versailles, devant la résistance royale et la réticence des ordres privilégiés, il propose, le 20 juin, aux députés présents dans la salle du jeu de paume de prêter un serment, rédigé par Jean-Baptiste-Pierre Bevière et lu par Bailly, le fameux serment du jeu de paume.
Rapporteur du comité de Constitution à l'Assemblée constituante, il développe, le 9 juillet, les principes qui devront présider à l'élaboration de la Constitution et proclame la nécessité de la faire précéder d'une Déclaration des droits de l'Homme.
Cependant, il s'inquiète des progrès de la Révolution, qui évolue dans un sens plus radical, et de l'agitation qui gagne le pays. Le 16 juillet, le débat sur le renvoi éventuel des ministres compromis dans la tentative de coup de force royal qui a conduit à la journée du 14 juillet 1789 entraîne la rupture politique entre Mounier et Barnave (qui reproche à son collègue de ne pas saisir qu'une révolution a eu lieu et de vouloir reconstuire un État avec des matériaux qui viennent d'être brisés). De fait, il voudrait faire adopter une constitution « à l'anglaise » avec deux chambres et un roi disposant du droit de veto absolu. C'est le programme des Monarchiens.
Le 28 août, il ouvre la discussion sur la Constitution par une intervention où il résume les principes du gouvernement monarchique et se prononce en faveur du veto absolu, contre le veto suspensif défendu par Barnave ou Pétion. Le 31, avec Lally-Tollendal, il propose l'établissement d'un sénat héréditaire. Bien que ses propositions aient été repoussées, il est élu Président de l'Assemblée Constituante le 28 septembre 1789 pour une durée de 15 jours.
Lors des journées des 5 et 6 octobre 1789 (durant lesquelles 6 000 à 7 000 parisiennes emmenées par Maillard, l'un des « vainqueurs de la Bastille », obligent la famille royale à séjourner au palais des Tuileries à Paris), l'Assemblée le choisit pour conduire une délégation de femmes auprès du roi. Mais, le 6, il lui conseille la résistance.
Déçu dans ses espoirs, devant la méfiance de Louis XVI et l'impatience populaire, il se retire en Dauphiné (le 10 octobre 1789) et publie un plaidoyer en faveur de sa politique intitulé Exposé de ma conduite à l'Assemblée nationale et les motifs de mon retour en Dauphiné. Le 15 novembre, il envoie sa lettre de démission à l'Assemblée, avant de quitter la France sous un nom d'emprunt ( M. Duverger) pour la Savoie, où l'attend sa famille, le 22 mai 1790.
Puis il passe en Suisse, où il publie un Appel au tribunal de l'opinion publique, en Angleterre, en Italie et finalement dans le grand-duché de Saxe-Weimar, où le grand-duc lui propose de former, dans l'un de ses châteaux, une maison d'éducation destinée à préparer aux carrières publiques, en juillet 1797; il y enseigne la philosophie, le droit et l'histoire.
Après le 18 Brumaire, il rentre en France en 1801 et devient préfet d'Ille-et-Vilaine (1802), puis conseiller d'État (1805).
Oeuvres
- De l’influence attribuée aux philosophes, aux franc-maçons et aux illuminés sur la Révolution de France, (1801).
- Exposé de ma conduite à l'Assemblée nationale et les motifs de mon retour en Dauphiné
- Appel au tribunal de l'opinion publique
- Considérations sur les gouvernements (1789)
- Recherches sur les causes qui ont empeché les Français de devenir libres (1792),
Source partielle
- Adolphe Robert, Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Bourloton, 1889, tome 4, de Mortemart à Mousnier-Buisson, p. 447-449
Liens externes
Généalogie reconstituée de Jean Joseph Mounier
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