Jean-Paul de Gua de Malves

Jean-Paul de Gua de Malves

Jean-Paul de Gua de Malves, prieur de Saint George-de-Vigou, vers 1712 à Carcassonne et mort le 2 juin 1786 à Paris, est un savant français, premier concepteur de lEncyclopédie.

Sommaire

Biographie

dans une famille ruinée par les spéculations du système de Law, Jean-Paul de Gua de Malves vit, dans sa jeunesse, la fin de lancienne fortune de sa famille et la vente de toutes les terres de Languedoc de son père, Jean de Gua, baron de Malves. Gentilhomme et prêtre, de Gua aurait pu, en suivant la route commune, parvenir aux dignités ecclésiastiques, mais aimant les sciences plus que la fortune, il partit pour lItalie il eut des amis illustres qui ne firent rien pour lui.

Revenu à Paris, il fut présenté au comte de Clermont, qui voulait alors y fonder une société des arts, comme un homme qui, joignant létude des sciences à celle des arts, honorerait cette société naissante qui neut quune existence éphémère. En 1741, il se fit connaître par louvrage intitulé Usages de lAnalyse de Descartes, traité de la théorie des courbes algébriques, entrepris par le seul motif de prouver que non seulement on pouvait, dans cette théorie, se passer du calcul différentiel, mais y employer même avec plus davantage les méthodes de Descartes se trouvent des théories simples et générales, présentées dune manière nouvelle, presque toujours étendues ou perfectionnées et rendues plus intéressantes par des rapprochements singuliers et inattendus. Le 18 mars 1741, il fut reçu comme adjoint géomètre à lAcadémie des sciences. Il présenta dans le même temps à cette Académie des recherches sur la géométrie des solides renfermant plusieurs propositions nouvelles et remarquables par lélégance de leur énoncé ou la difficulté de les démontrer. Ces recherches, alors restées manuscrites, forment la plus grande partie des mémoires que de Gua publia vers la fin de sa vie. Le volume de 1741 contient deux de ses mémoires sur la manière de reconnaître la nature des racines des équations. Le premier examine la règle daprès laquelle Descartes détermine le nombre des racines positives ou négatives des équations, elles sont toutes réelles, règle contestée qui navait encore été démontrée par personne et dont de Gua donna une démonstration générale et rigoureuse qui justifia Descartes. Son second mémoire avait pour objet de donner une règle qui apprenne à reconnaître, dans une équation, le nombre des racines réelles ou imaginaires, et parmi les premières, celui des racines positives ou négatives. Dans la règle de Descartes, applicable aux seules équations toutes les racines sont réelles, il suffisait de connaître le signe des coefficients de tous les termes de léquation, mais dans celle de de Gua, on a besoin de résoudre une équation dun degré immédiatement inférieur, ou du moins de faire sur cette équation, et sur des équations analogues de degrés toujours moins élevés, une suite dopérations longues et compliquées. On trouve, à la tête du même mémoire, une histoire de la théorie des équations, lauteur a réuni une critique éclairée à une grande érudition.

En 1745, de Gua demanda et obtint, le 3 juin, le titre dadjoint géomètre vétéran à lAcadémie, dans une discussion élevée avec un de ses confrères, il montra une vivacité que ce corps, malgré son estime de pour ses talents et son caractère, ne put sempêcher de désapprouver. Sétant présenté, quelque temps après, pour une place dassocié alors vacante, un autre lui fut préféré. Il en résulta pour de Gua un relâchement des liens qui lunissaient à un corps auquel il était attaché avec la force que son caractère donnait à toutes ses affections. Cette espèce de séparation, qui cependant nétait pas absolue, fut à la fois une perte pour les sciences et un malheur pour de Gua qui, dominé par son imagination, un peu porté vers les opinions extraordinaires, avait besoin des conseils de ses confrères pour empêcher son talent de ségarer et lobliger à suivre les voies il pouvait lemployer utilement pour sa notoriété et pour le progrès des sciences. Il occupa pendant quelques années la chaire de philosophie au Collège de France.

L'initiateur de l'encyclopédie

À peu près vers le même temps, les libraires qui avaient le privilège de la traduction de la Cyclopaedia or Universal Dictionary of Arts and Sciences de Chambers, sadressèrent à lui pour présider à la correction de ce qui était défectueux dans louvrage original, et aux additions que de nouvelles découvertes rendaient nécessaires. Il séleva entre ce savant, qui nenvisageait dans cet ouvrage quune entreprise utile au perfectionnement des connaissances humaines ou de linstruction publique, et les libraires, qui ny voyaient quune affaire de commerce, de fréquentes discussions dont il résulta que de Gua, que le malheur navait rendu que plus facile à blesser et plus inflexible, se dégoûta bientôt de ce travail de lEncyclopédie. Mais pour avoir abandonné ce travail, que Diderot devait reprendre et mener à bien, de Gua avait pourtant eu le temps den changer la forme : après son intervention, le projet de lEncyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers nétait plus une simple traduction augmentée, cétait un ouvrage nouveau, entrepris sur un plan plus vaste. Au lieu dun dictionnaire élémentaire des parties des sciences les plus répandues, les plus usuelles, ouvrage utile en lui-même, de Gua avait entrepris de réunir, dans un dépôt commun, tout ce qui formait alors lensemble des connaissances de son époque et il avait, de plus, su intéresser au succès de ce travail, et engager à y concourir plusieurs hommes célèbres dans les sciences et dans les lettres, MM. de Fouchy, le Roy, Daubenton, Louis, Condillac, Mably et surtout DAlembert et Diderot, qui devait lui succéder à la tête de ce projet. Si de Gua na pas pris part à la réalisation de lEncyclopédie, le mérite den avoir eu la première idée lui revient incontestablement.

Un traducteur subtil

Pour suppléer à la modicité de sa fortune, de Gua avait été obligé de faire quelques traductions. Une de ces traductions, celle des dialogues dHylas et de Philonoüs du philosophe anglais George Berkeley, dont lobjet de louvrage est de prouver que les raisonnements des philosophes sur lexistence et la nature des substances matérielles sont vagues et souvent vides de sens et que le langage scientifique quils y emploient les conduit à des résultats inintelligibles ou contradictoires. Pour bien faire cette traduction, il ne suffisait pas des qualités quon exige dun traducteur ordinaire, il fallait être très exercé dans toutes les subtilités de la métaphysique la plus abstraite ; il fallait connaître toutes les finesses de la langue philosophique des deux idiomes, pour rendre facile la lecture dun ouvrage lon est tenté de prendre pour des chimères les vérités mêmes quil renferme et les raisonnements les plus justes paraissent des sophismes. De Gua fit graver à la tête du livre une vignette très ingénieuse montrant un philosophe riant dun enfant qui, voyant son image dans un miroir, la prend pour un objet réel et cherche à la saisir ; on lit au bas : Quid rides ! mutato nomine de te fabula narratur le traducteur rend ainsi, par une seule image, un système métaphysique tout entier.

Des projets brillants mais pas toujours réalisables

Bientôt après l'abandon de la tête de l'encylopédie, de Gua soccupa dun projet dun recueil destiné à publier périodiquement tous les ouvrages que les savants auraient voulu y insérer, et que le rédacteur en aurait jugés dignes. Ce projet utile au progrès des sciences fut exécuté, quoique sur un plan moins étendu, en France et en Italie. Les avantages du projet de de Gua étaient de répandre plus promptement, et sur un plus grand espace, toutes les découvertes, tous les essais, toutes les vues, toutes les observations, de procurer à tous les savants lavantage réservé aux membres des académies, de pouvoir insérer leurs ouvrages dans un recueil connu de toutes les nations, doffrir aux jeunes gens un moyen facile et prompt de se faire connaître, et souvent dapprendre à se connaître eux-mêmes, et détablir plus dindépendance et dégalité dans le monde scientifique, en diminuant le besoin de ceux entrant dans la carrière, dy paraître sous les auspices dun nom déjà célèbre. Cependant, de Gua, croyant que toutes les connaissances humaines qui sacquièrent par le raisonnement, le calcul et lobservation, perdent à être trop séparées, que cest même de leur réunion quon doit attendre leurs progrès les plus étendus et les plus utiles, avait placé, dans son recueil, la philosophie abstraite et léconomie politique au rang des sciences admises. Leibnitz avait suivi, lorsquil traça, pour le premier roi de Prusse, le plan de lAcadémie de Berlin, ce même principe, qui parut pourtant, même quarante ans après, dangereux en France et de Gua, qui tenait à ses idées, et qui avait le malheur commun à tous les hommes de courage, davoir besoin dêtre convaincu pour céder, aima mieux abandonner son projet, que den retrancher des parties qui nen étaient pas à ses yeux les moins importantes.


Philosophe occupé de projets et de travaux utiles et géomètre ayant donné des preuves de talent original dans un très petit nombre douvrages, de Gua sest attiré, peut-être en partie, des malheurs quil navait pas mérités, lorsque il simagina quen appliquant à des objets utiles au gouvernement, ses talents et les connaissances très variées et très étendues quil avait acquises, il pourrait, appuyé par une protection très puissante que ses amis lui avaient procurée, savancer dans le chemin de la fortune, jusqualors fermé pour lui. Ayant été, dans ses premières années, témoin de lopulence de sa famille puis de lévénement qui la lui avait ravie, de Gua devait être naturellement porté à regarder la médiocrité comme un malheur, et à chercher les moyens de se rapprocher dun état dont les avantages avaient ébloui son enfance. Cest par sans doute quon peut expliquer comment un homme désintéressé, qui savait supporter les privations, et à qui un esprit profond et subtil, capable des plus grands efforts et de la patience la plus infatigable, offrait tant doccupations attachantes et glorieuses, put cependant consommer en vain partie de sa vie à faire des projets pour senrichir, et nen fut que plus malheureux. Il suffit de lire les mémoires qui renferment ses projets, pour voir combien lart de réussir lui était étranger ; leut-il connu dans la théorie, quil nest pas vraisemblable quil eût jamais ni pu, ni voulu le pratiquer, ne sachant ni tromper, ni paraître dupe, ni attendre, ni souffrir.

Le premier projet de de Gua avait pour but de perfectionner le travail de ramassage de lor mêlé au sable de plusieurs rivières de Languedoc et du pays de Foix ; de chercher, soit dans leur lit, soit dans les campagnes voisines, les dépôts les plus riches quelles peuvent avoir formés, ou la mine dont elles ont détaché lor quelles entraînent depuis tant de siècles. Content de voir son projet adopté à moitié, oubliant quil ne devait cette demi-réussite ni à la conviction ni à lamitié du ministre, mais à la nécessité de paraître bien intentionné pour lui, il se chargea imprudemment dun premier essai, neut point de succès, fit une chute de cheval, qui, après lavoir rendu impotent plusieurs années, ne lui permit jamais de marcher quavec peine, et il nobtint enfin, pour récompense de son zèle et pour dédommagement de son malheur, que des reproches.

Un projet quil fit ensuite sur les emprunts en général, et en particulier sur les emprunts par loteries, neut pas un succès plus heureux. Ce goût de de Gua pour les loteries est dautant plus singulier que celles-ci lui avaient fait beaucoup de mal dans sa jeunesse lorsquil y avait gagné une somme assez considérable, dans une circonstance il avait tenté cette ressource, uniquement parce que cétait la seule qui lui restât pour éviter le malheur de retourner dans sa province, et dabandonner la capitale. Il imagina bientôt quil serait possible de jouer ce jeu avec avantage, daprès lobservation de causes dinégalité réelles, mais trop faibles pour que lon puisse en déterminer linfluence ou en profiter, et finit par y perdre beaucoup. De Gua ignorait, de surcroit, combien il trouverait dhommes intéressés à écarter un géomètre connu pour avoir de la probité et du courage. Dailleurs, de Gua, incapable de dire ce quil ne pensait pas, commençait tous ses mémoires sur les loteries, par avouer quelles sont un jeu de hasard auquel on fait jouer à la fois une nation entière, et un impôt déguisé. De Gua a abusé plusieurs fois, et toujours à son désavantage, de lopinion quil est possible, daprès lobservation des faits passés, dy saisir une loi, et de prévoir les événements futurs avec quelque probabilité. Il lui arriva, en effet, de donner des conjectures sur quelques phénomènes météorologiques presque pour des prédictions ; lorsquelles manquèrent, lopinion exerça contre lui une sévérité très rigoureuse.

Un coûteux procès absorbait encore la plus grande partie du revenu très modique de de Gua qui, frappé de lidée quil avait essuyé une injustice dans le partage des biens dun de ses frères, voulut, livré à de vaines espérances, en poursuivre la réparation. Ce sentiment lemporta sur le véritable intérêt de de Gua, qui se dissimulait quil en coûte pour défendre ou recouvrer une propriété dune valeur médiocre, plus quil nen coûterait pour lacheter et que, pour suivre un procès sans se ruiner, il faut être en état de se passer de lobjet quon réclame.

Au milieu de ses malheurs, de Gua vit sélever quelques jours sereins : en 1783, quoique vétéran depuis trente-sept ans, lAcadémie le choisit comme un des trois sujets quelle présente pour les places de pensionnaires. Cette marque destime quil reçut dune compagnie qui lui était toujours chère, fut pour lui un des événements les plus heureux de sa vie. Il reprit en un instant, malgré son âge et ses infirmités, son assiduité aux assemblées, son ardeur pour la géométrie, son zèle pour les fonctions académiques. Cette sensibilité, si touchante dans un vieillard que ses talents et sa pauvreté rendaient respectable, eut sa récompense.

Lorsque le 23 avril 1785, le roi créa deux nouvelles classes dans lAcadémie, de Gua fut pensionnaire dans celle dhistoire naturelle, science quil avait longtemps cultivée. Mais du Gua ne jouit pas longtemps de cet avantage, ressentant au milieu de lAcadémie, il sétait fait porter malgré sa faiblesse, les premières atteintes de la maladie qui devait lemporter. Il était également de la Société royale de Londres.


De Gua avait dans lesprit que de flexibilité, plus doriginalité que de rectitude; il préférait dans ses opinions ce qui était singulier, dans ses travaux ce qui sécartait des routes battues; il aimait par goût tout ce qui exigeait des efforts et de la patience, tout ce qui offrait des difficultés; il portait même ce goût jusquà samuser, dans ses délassements, à faire des anagrammes très compliquées, et une fois, pour répondre à un défi, il composa un poème assez long en vers dune seule syllabe. Sa conversation était plus piquante quagréable; il aimait mieux discuter que causer, et il ne pouvait plaire quà ceux dont lesprit nétait ni fatigué par des raisonnements subtils, ni rebuté par des idées extraordinaires. Son caractère était franc, incapable de plier ou de souffrir lombre dune injure; aisé à blesser, et difficile peut-être dans le commerce de la vie, il était capable dune amitié vraie, courageuse, inébranlable. Ses malheurs navaient fait que donner à son âme plus délévation et de fierté; il fallait, pour quil permît de lui témoigner de lintérêt,quil fût sûr quun sentiment destime en était le principe: ses amis nosaient, même à laide des déguisements que lamitié fait inventer, essayer de lui rendre des services dont, à la honte de ceux qui peuvent les offrir, les infortunés qui les reçoivent sont souvent excusables dêtre humiliés ; mais sa fierté nétait point de laigreur, sa pauvreté ne lui donnait pas même lidée de trouver injuste que dautres, qui avaient moins de droits, vissent les grâces il aurait pu prétendre saccumuler sur leur tête; lenvie et la plainte étaient au-dessous de lui. Il avait quelquefois exposé aux gens en place ses besoins et ses titres avec franchise, mais sans jamais chercher à émouvoir leur sensibilité sur son infortune. Enfin, sil a été un exemple du danger que courent les savants, en se livrant à de vaines idées de richesses et de projets politiques, il a mérité en même temps dêtre un modèle pour les hommes qui, nés avec de lélévation et du courage, ont à supporter la pauvreté et labandon ; il souffrit avec résignation et avec noblesse, qualités quil est rare de réunir, parce que la résignation est difficile aux âmes fortes et sensibles[1].

Notes

  1. Nicolas de Condorcet, « Éloge de M. labbé de Gua », Œuvres de Condorcet, Firmin Didot frères, 1847-1849, Paris, p. 257-58.

Lien interne

Source

  • Nicolas de Condorcet, « Éloge de M. labbé de Gua », Œuvres de Condorcet, Firmin Didot frères, 1847-1849, Paris, p. 241-58.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jean-Paul de Gua de Malves de Wikipédia en français (auteurs)

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