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Le Symbole des Apôtres est une profession de foi chrétienne.

Elle est aussi connue sous le nom de Credo (je crois, son premier mot en latin), mais cet emploi est abusif car le Credo désigne en principe le Symbole de Nicée-Constantinople.

Article détaillé : Credo (religion).

Sommaire

Historique

Le Symbole des Apôtres aurait été transmis directement par les Apôtres sous l'influence de l'Esprit saint, ce que conteste l'exégèse dite critique. L'auteur Kattenbusch retrace l'origine du credo jusqu'à l'époque de Tertullien. L'auteur Harnack affirme que sa forme finale correspondait à la confession baptismale du sud de la Gaule du Ve siècle, mais il laisse aussi entendre qu'elle aurait pu venir de Rome au IIe siècle. Le Catéchisme de l'Église Catholique[1] confirme qu'il s'agit de l'ancien symbole baptismal de l'Eglise de Rome en citant Saint Ambroise[2].

Le concile de Trente avait accepté l'origine apostolique du Credo. Rufinus a défendu son origine apostolique.

Au IIe siècle, on faisait mention de la confession de foi sous d'autres désignations (regula fidei, doctrina, traditio).

Ignace d'Antioche fait explicitement allusion au symbole dans sa lettre aux Tralliens[3].

Tertullien cite le symbole dans plusieurs écrits: De Virginibus Velandis, Adv. Prax., De Praescriptione:

De Praescriptione Remarques
(1) Je crois en Dieu, le créateur du monde, Dieu tout-puissant in De Virginibus Velandis
(2) au Verbe, son Fils, Jésus-Christ
(3) qui par l'Esprit et la puissance de Dieu le Père prit chair dans le sein de Marie, et naquit d'elle vierge Marie in De Virginibus
(4) fut attaché à une croix. (4) fut crucifié sous Ponce Pilate, in De Virginibus

(4) souffrit, mourut et fut enterré, in Adv. Prax.

(5) Il se releva le troisième jour,
(6) fut emporté aux Cieux,
(7) prit place à la droite du Père,
(9) déléguant la puissance de son Saint Esprit,
(10) pour gouverner les croyants
(8) reviendra dans la gloire pour emmener le bon à la vie éternelle et comdamner le mauvais au feu perpétuel, (8) reviendra pour juger les vivants et les morts, in De Virginibus et Adv. Prax.
(12) en la restauration de la chair. résurrection, in De Virginibus

On trouve une analyse détaillée dans la Catholic encyclopedia (voir lien externe ci-dessous).

Origine apostolique

Dès les temps apostoliques, on trouve les débuts du symbole de la foi:

  • Matthieu 28,19
  • Romains 10,9
  • I Corinthiens 15,3-5

Si le texte actuel du symbole des apôtres n'est pas un texte apostolique, il se base néanmoins sur le Nouveau Testament:

Symbole des apôtres Sources
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, Éphésiens 3,9

I Corinthiens 8,6 : "Pour nous, il n' y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui tout vient"

et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, I Jean,2,22

Marc,3,11 : Tu es le Fils de Dieu "

qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie ; Luc,1,35
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli, est descendu aux enfers ;. Matthieu,27,2

Actes,2,23 : "cet homme, vous l'avez fait supprimer en le faisant crucifié par la main des impies"

I Corinthiens 15,3 : "Le Christ est mort pour nos péchés, il a été enseveli"

Actes,2,31 : "il n'a pas été abandonné au séjour des morts"

le troisième jour, est ressuscité des morts ; I Corinthiens, 15,4 : "il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures"
est monté au ciel, est assis à la droite de Dieu, le Père tout-puissant ; I Pierre,3,22 : "qui est monté au ciel , à la droite de Dieu"
d'où il viendra pour juger les vivants et les morts. II Timothée,4,1 : "Le Christ Jésus qui doit juger les vivants et les morts"
Je crois en l'Esprit-Saint, Jean,14,26 : "Mais le Défenseur, l'Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom "
à la sainte Église universelle (catholique), à la communion des saints, Matthieu,16,18 : "sur cette pierre, je batirai mon Église"

Éphésiens,5, 29-30 : "Personne ne méprise son propre corps...C'est ce que fait le Christ pour l'Église, parce que nous sommes les membres de son corps "

à la rémission des péchés, Matthieu, 26,28 : "Ceci est mon sang, [...] versé [...] en rémission des péchés"
à la résurrection de la chair, I Corinthiens, 15,13 : "s'il n'y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n'est pas ressuscité"
et à la vie éternelle. Matthieu, 25,46 : "ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle"

Emploi liturgique

Dans la liturgie catholique des heures (la récitation du bréviaire), le symbole des apôtres était récité tous les jours, au début des offices de matines et de prime. Depuis l'édition de 2002 du Missel romain, il peut être employé à la Messe en lieu et place du Symbole de Nicée. Ce dernier usage était déjà régulier dans les pays francophones depuis plus de vingt ans [4].

Sous une forme dialoguée entre le prêtre et l'assemblée, il est utilisé comme profession de foi solennelle notamment lors de la vigile pascale ou lors du baptême:
« Croyez-vous en ...?
– [Oui,] je crois. »
Dans ce cas, la formule « est descendu aux enfers » est omise. Ce dialogue est généralement précédée de la renonciation à Satan, toujours sous la forme d'un dialogue.

Le texte de la profession de foi

Français (ancien symbole romain, antérieur à 150 ap. JC)[5]

1. Je crois en Dieu, le Père tout-puissant,
2. et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
3. qui est né du Saint-Esprit et de la Vierge Marie ;
4. a été crucifié sous Ponce Pilate, et a été enseveli,
5. le troisième jour, est ressuscité des morts,
6. est monté au ciel,
7. est assis à la droite du Père,
8. d'où il viendra pour juger les vivants et les morts.
9. et à l'Esprit-Saint,
10. à la sainte Église,
11. à la rémission des péchés,
12. (à) la résurrection de la chair

Français (version traditionnelle depuis le 7e S) [6]

Curieusement, le texte de la troisième édition typique (2002) du Missel Romain commence par "Credo in unum Deum". C'est en fait le début du Symbole de Nicée-Constantinople, non le texte traditionnel du Symbole.

1. Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre,
2. et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
3. qui a été conçu du Saint-Esprit, (et) qui est né de la Vierge Marie ;
4. (il) a souffert sous Ponce Pilate, (il) a été crucifié, (il) est mort, (il) a été enseveli, (il) est descendu aux enfers ;
5. le troisième jour, (il) est ressuscité des morts ;
6. (il) est monté au ciel,
(il) est assis (variante : il siège) à la droite de Dieu, le Père tout-puissant ;
7. d'où il viendra (variante : il viendra de là) pour juger les vivants et les morts.
8. Je crois en l'Esprit-Saint (variante : au Saint-Esprit)
9. à la sainte Église universelle (version catholique : Je crois à la sainte Église catholique),
(à) la communion des saints,
10. (à) la rémission des péchés,
11. (à) la résurrection de la chair
12. et (à) la vie éternelle.
Amen


À noter : Les variantes de la version protestante du Credo sont dues à un souci de clarté ou de traduction, mais ne traduisent pas une divergence de doctrine. Ainsi, l'adjectif « catholique » du dernier article est remplacé par sa traduction (καθολικός / katholikós signifiant « général », « universel »), pour ne pas prêter à confusion avec l'Église catholique romaine.

Latin

Credo in Deum, Patrem omnipotentem, Creatorem caeli et terrae.
Et in Iesum Christum, Filium eius unicum, Dominum nostrum:
qui conceptus est de Spiritu Sancto, natus ex Maria Virgine,
passus sub Pontio Pilato, crucifixus, mortuus, et sepultus,
descendit ad infernos,
tertia die resurrexit a mortuis,
ascendit ad caelos,
sedet ad dexteram Dei Patris omnipotentis,
inde venturus est iudicare vivos et mortuos.
Credo in Spiritum Sanctum,
sanctam Ecclesiam catholicam,
sanctorum communionem,
remissionem peccatorum,
carnis resurrectionem,
vitam aeternam.
Amen.

Références

  1. Catéchisme de l'Église Catholique (1992) n°194
  2. "Il est le symbole que garde l'Eglise romaine, celle ou a siégé Pierre, le premier des apôtres,et où il a apporté la sentence commune" (in "Explanatio symboli")
  3. "Soyez donc sourds quand on vous parle d'autre chose que de Jésus-Christ, de la race de David, [fils] de Marie, qui est véritablement né, qui a mangé et qui a bu, qui a été véritablement persécuté sous Ponce Pilate, qui a été véritablement crucifié et est mort, aux regards du ciel, de la terre et des enfers, qui est aussi véritablement ressuscité d'entre les morts. C'est son Père qui l'a ressuscité, et c'est lui aussi qui à sa ressemblance nous ressuscitera en Jésus-Christ" (in "Les Pères apostoliques", coll. Sagesse chrétienne, Ed. CERF, 2001)
  4. Bénédictins de Saint-André/Hautecombe/Clervaux: Missel dominical de l'assemblée, éditions Brepols, Paris, 1981
  5. Catholic encyclopedia, 1913
  6. Catéchisme de l'Église Catholique (1992) page 57, edition pocket (nouvelle edition )

Voir aussi

Lien externe

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