- Jardin botanique de Bruxelles
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Le Jardin botanique (en néerlandais : Kruidtuin), situé sur le territoire de la commune de Saint-Josse-ten-Noode, est un parc public implanté à l'emplacement de l'ancien Jardin botanique de l'État à Bruxelles.
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Histoire
Dès après l'annexion de la Belgique par la France en 1795, un premier jardin des Plantes est créé le long de la première enceinte de la ville, à l'emplacement des jardins de l'ancien Palais du Coudenberg. La collection des espèces indigènes et exotiques suscite rapidement l'intérêt de tous. Mais sacrifié à l'extension de l'habitat, ce jardin dut être relogé ailleurs.
C'est ainsi qu'en 1826, la Belgique étant depuis une dizaine d'années sous la domination hollandaise, cinq notables férus de botanique acquièrent un beau terrain boisé, aéré et bien alimenté en eau, pour lequel y créer un ensemble abritant les collections de plantes.
Oscillant entre ambition monumentale et contraintes financières, l'élaboration du bâtiment du jardin botanique suit un processus particulièrement complexe où interviennent trois personnalités essentielles : l'architecte Tilman-François Suys, Pierre-François Gineste et Jean-Baptiste Meeus-Wouters. Bien que des plans et devis pour la construction du jardin aient été demandés à l'architecte Tilman-François Suys, c'est finalement le plan de Petersen qui est soumis au conseil.
L’orangerie se compose d’une rotonde centrale à coupole et de deux allées latérales vitrées avec, aux extrémités, deux bâtiments à colonnes. Le schéma de la structure monumentale correspond à celui fréquemment utilisé au XIXe siècle. L'édifice et les jardins sont inaugurés officiellement avec feu d'artifice, fête champêtre et banquet à l'occasion de la première exposition des produits de l'horticulture organisé par la Société royale d'horticulture des Pays-Bas du 1er au 3 septembre 1829.
Comme la société exploitante, devenue Société royale d'horticulture de Belgique à l'indépendance du pays en 1830, avait un cruel besoin de fonds, un commerce de plantes s'installa à l'Orangerie dès 1835, et en sous-sol se pratiquaient diverses cultures qui devaient conduire curieusement à la naissance du chicon. Hélas ! le Botanique n'allait pas connaître que cet heureux événement gastronomique.
La période de 1837 à 1841 fut à cet égard particulièrement difficile. Les soucis financiers firent trembler la société à maintes reprises qui de plus par la force des choses et l'insistance de ses créanciers multipliait ses opérations commerciales au détriment de la recherche scientifique. Pour sortir de ces crises répétées les différentes solutions trouvées renforcèrent la tutelle du Gouvernement sur la société. Le dernier acte de cette évolution se joua en 1867 : la ville de Bruxelles souhaitait devenir l'actionnaire majoritaire de la Société ; ceci lui aurait permis de réaliser à plus ou moins brève échéance son projet de lotissement ou encore d'utiliser le terrain pour la construction d'un Palais des Beaux-Arts. La question restera d'actualité jusqu'en 1870, quand l'État rachètera le jardin.
C'est à l'extrême fin du XIXe siècle que la décoration sculptée du Jardin botanique est commandée et réalisée. Il est décidé de doter le parc d’une série de sculptures dans le but à la fois de l’embellir et de stimuler l’art public. Le projet est confié à deux sculpteurs reconnus de l’époque, Constantin Meunier et Charles Van der Stappen. Ceux-ci se chargent de la conception générale et des esquisses et en confient la réalisation à leurs collaborateurs. L’ensemble comprend 52 sculptures, exécutées entre 1894 et 1898, dont différentes fontaines, des groupes sculptés et des figures évoquant le temps, les saisons, les plantes et les animaux, ainsi que des luminaires électriques.
Lieu de promenades quotidiennes ou de fêtes exceptionnelles, le jardin est cher aux cœurs bruxellois ; les témoignages du succès de ce « jardin public » abondent. Comme établissement scientifique, « il est à la hauteur des plus importants jardins du monde entier ». Toutes ces réussites seront fêtées dignement lors du 40e anniversaire de la reprise du jardin par l'État en 1910. Sa survie, pourtant, est à nouveau menacée.
En 1935, les travaux de la jonction Nord-Midi ne l'épargnent pas : il est donc question de déplacer l'institution sur un site plus vaste. Le problème de la réaffectation ou du réaménagement des bâtiments et du jardin se pose. C'est sur leur avenir incertain que se greffe un autre projet : celui d'édifier à Bruxelles une grande bibliothèque publique.
Le site échappe de justesse à la destruction pure et simple, mais il n'en est pas pour autant sauvé.
En octobre 1938, la décision de déplacer le jardin botanique est prise. Le 1er janvier 1939, l'État prend possession des 93 hectares du domaine de Bouchout[1], dans la commune de Meise, qui sera consacré désormais à la botanique et ou se trouve aujourd'hui le jardin botanique national de Belgique[2]. Dès le mois d'avril suivant, les plantes de la collection écologique de plein air sont déménagées, ensuite ce sera le tour des arbres et arbustes, puis de la grande serre remontée à Bouchout.
Dans un site méconnaissable, le bâtiment est sauvé de l'abandon par la décision du Ministère de la Communauté française de le reconvertir en centre culturel, dont le nom Le Botanique rappelle son ancienne affectation.
Dernier élément qui agrémente la partie haute du parc, un jardin de l'iris a été inauguré en 1995.
Sculptures
- L'Aigle d'Henri Boncquet
- L'Hiver ou La Vieille Bûcheronne de Pierre Braecke
- Le Lierre d'Arthur Craco
- Le Vautour d'Alfred Crick
- Le Palmier de Victor De Haen
- Le Souci de Maurice De Mathelin
- Le Chèvrefeuille d'Eugène De Pleyn
- Le Héron d'Isidore De Rudder
- Le Lys d'Albert Desenfans
- Le Condor de Godefroid Devreese
- Le Laurier de Julien Dillens
- Les Quatre Eléments de Paul Dubois
- La Panthère de Jean-Marie Gaspar
- Le Tigre de Jean Hérain
- Le Chardon de Frans Joris
- Les Quatre Ages de Jules Lagae
- La Cigogne d'Edmond Lefever
- Le Cygne d'Edmond Lefever
- Le Printemps ou La Bergère d'Hippolyte Leroy
- L'Automne ou Le Semeur de Constantin Meunier
- L'Eté ou Le Moissonneur de Constantin Meunier
- L'Olivier ou La Paix de Léon Mignon
- Le Crocodile et le Serpent d'Emile Namur
- Le Vautour de Joseph Pollard
- Le Hibou de Victor Rousseau
- Le Perroquet de Victor Rousseau
- Les Deux Nymphes entourant une Source de François Rude
- Le Lion de Charles Samuel
- L'Aigle d'Alphonse de Tombay
- Le Buis de Gustave Van Hove
Arbres remarquables
Ci-dessous, quelques uns des plus gros arbres remarquables du jardin botanique répertoriés par la Commission des monuments et des sites :
nom français nom latin cir. en cm Platane d'Orient Platanus orientalis 450 Platane à feuilles d'érable Platanus x hispanica 447 Marronnier commun Aesculus hippocastanum 330 Noyer noir Juglans nigra 281 Févier sans épines Gleditsia triacanthos var. inermis 248 Arbre aux quarante écus Ginkgo biloba 241 Marronnier à fleurs rouges Aesculus carnea 241 Frêne à feuilles étroites Fraxinus angustifolia 227 Notes et références
- Léopold II pour y enfermer sa sœur la princesse Charlotte de Belgique, était inoccupé depuis le décès de cette dernière en 1927. Le domaine, acquis par le roi
- Le jardin botanique en (bonne) voie de flamandisation, par Olivier Paye (Politique, revue de débats, Bruxelles, n°70, mai-juin 2011) et Le Jardin botanique flamandisé, par Dirk Vanoverbeke (Le Soir, Bruxelles, 1er avril 2011, p. 16). Le caractère "national" du Jardin botanique est en débat. Voir notamment
Voir aussi
Articles connexes
- Le Botanique, centre culturel
- Liste des parcs et jardins de Bruxelles
- Jardin botanique national de Belgique (Meise)
Liens externes
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