- Jacquemart
-
Pour les articles homonymes, voir Jacquemart (homonymie).
Un jacquemart ou jaquemart est un automate d'art représentant un personnage sculpté en bois ou en métal, qui indique les heures en frappant une cloche avec un marteau.
Sommaire
Histoire
L'un des plus anciens et des plus célèbres est celui de Dijon. Pris en 1382 à Courtrai par le duc de Bourgogne Philippe le Hardi, il fut installé en 1383 sur l'amorce de la tour sud de la façade occidentale de l'église Notre-Dame de Dijon. Il comportait à l'origine un automate mû par une horloge et sonnant sur une cloche. Ce personnage ne fut appelé Jacquemart[1] qu'à partir de 1458. Les Dijonnais lui adjoignirent en 1651 une épouse automate, Jacqueline. En 1714 ou peu après, ils ajoutèrent un fils, Jacquelinet, et, en 1884, une fille, Jacquelinette. Ces deux enfants sonnent de quart d'heure en quart d'heure sur deux petites cloches.
Étymologie
L'origine du mot jacquemart est incertaine : il pourrait venir de
- jacques ou jaque, ancien sobriquet des paysans français[2], et marteau, le jacquemart étant le paysan qui frappait l'angélus dans les champs,
- du nom latin jaccomarchiardus (d'où Jacques-Marc), donné aux guetteurs de beffrois, qui portaient une jaque (en allemand : jacke) de mailles,
- du nom de plusieurs horlogers à Courtrai, Dijon, Lille[3]...
- Du provencal Jaqueme, Jacques, auquel s'ajoute le suffixe -mart ou -mard[4].
Quelques jacquemarts
Belgique
- Jean de Nivelles de la collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles
- Le complexe de la Bibliothèque royale de Belgique au Mont des Arts à Bruxelles
- La collégiale Saint-Pierre de Louvain
- Le beffroi de Courtrai
France
- La Collégiale Notre-Dame d'Auffay (Seine-Maritime) où sonnent deux Jacquemarts, Houzou Bénard et Paquet Sivière
- Le jacquemart de l'hôtel de ville d'Avignon situé dans une tour gothique
- L'église Sainte-Madeleine de Besançon
- L'hôtel de ville de Brebières (Pas-de-Calais)
- Le campanile de l'hôtel de ville de Cambrai, où sonnent Martin et Martine
- La Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Clermont, à Clermont-Ferrand, où se trouve un jaquemart à trois personnages, « Mars », « Temps » et « Faune »
- Le « jacquemard » (écrit avec un d) de Lambesc près d'Aix-en-Provence
- Le « mandarin » de la place de l'hôtel de ville à Nîmes
- L'église Saint-Martin à Nolay (Côte-d'Or)
- La tour Jacquemart, ancienne tour d'enceinte et porte fortifiée du XIIe siècle à Romans-sur-Isère (Drôme)
- L'église Saint-Cyr à Sargé-sur-Braye (Loir et Cher)
- Le « forgeron », place de l'hôtel de ville à Thiers (Puy-de-Dôme)
- L'église Notre-Dame de Feurs (Loire)
Italie
- La tour de l'horloge de la place Saint-Marc à Venise
- Torre dell'Orologio sur l'Hotel de ville de Trieste.
Littérature
William Shakespeare fait plusieurs fois référence à la mécanique du jacquemart. Dans Richard III (IV, ii), le héros éponyme compare son complice, Buckingham, à un jacquemart, l’accusant d’interrompre ses méditations par ses interventions répétées :
« [..] like a Jack thou keep'st the stroke
Betwixt thy begging and my meditation. »Articles connexes
Notes
- http://www.notre-dame-dijon.net/histoire/histoire5.htm
- Jacques Bonhomme, qui a laissé son nom à la Jacquerie. Voir
- Site de Worldtempus
- Dictionnaire étymologique du CNRTL
Lien externe
- M. Hanke, Jacquemarts: Little Big Men Striking, chez PuristSPro
Wikimedia Foundation. 2010.