- Intifada Al-Aqsa
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Seconde Intifada
Pour les articles homonymes, voir Al-Aqsa.La seconde Intifada ou Intifada Al-Aqsa (en Arabe إنتفاضة فلسطينية ثاني) désigne l'ensemble des événements ayant marqué le soulèvement des Palestiniens à partir de septembre 2000, en référence à la Première Intifada déclenchée en 1987.
Sommaire
Contexte historique
- Processus de paix israélo-palestinien dans l'impasse ;
- Retrait israélien du Liban Sud interprété par certains comme un succès des méthodes du Hezbollah ;
- Luttes d'influence entre les factions palestiniennes du Fatah et du Hamas ;
- Désaccord d'une partie de la population israélienne avec les concessions proposées par le gouvernement en place lors des sommets de Camp David II (juillet 2000) puis de Taba (juillet 2001).
Déclenchement
Le 28 septembre 2000, Ariel Sharon, parlementaire et membre du Likoud (à l'époque dans l'opposition politique au gouvernement de Ehud Barak), fait une visite sous haute sécurité sur l'esplanade des mosquées/Mont du Temple à Jérusalem. Sa venue, prévue et autorisée depuis longtemps, est encadrée par 1 500 policiers. Plus d'un millier de Palestiniens l'attendent, dont de nombreux jeunes appartenant à la chabiba qui relève du Fatah. Cette visite est interprétée comme une provocation par les Palestiniens et la population arabe.
La veille, Yasser Arafat, invité à diner par Ehud Barak à son domicile, s'entretient avec le Premier ministre israélien. Il s'agit de la première rencontre entre les deux dirigeants depuis le sommet de Camp David II. Le statut de l'Esplanade des mosquées et du Mont du temple occupe l'essentiel de la conversation[1]. Arafat demande à Ehud Barak d'interdire la visite car il s'agit selon lui d'une provocation susceptible d'accroître les tensions entre les deux peuples et risque de provoquer de nouvelles émeutes. Le général Amos Guilad, chef d'Aman, et Yehouda Wilk, inspecteur général de la police, partagent ses craintes. Barak répond à Arafat qu'il ne peut pas s'opposer à la volonté d'un membre de la Knesset de se rendre sur l'endroit[2].
Le lien entre le déplacement d'Ariel Sharon et le déclenchement de la seconde Intifada est discuté : certains commentateurs israéliens et internationaux n'y voient que le prétexte au déclenchement d'une insurrection préparée par Yasser Arafat depuis l'échec du sommet de Camp David II à l'été 2000 et après 8 ans de négociations infructueuses et dans le contexte des attentats par les groupes extrémistes palestiniens. D'autres analystes excluent le caractère prémédité du soulèvement et pensent au contraire qu'Arafat n'a fait que prendre en marche le train de l'Intifada.
Le rapport Mitchell a établi que les émeutes n'étaient pas la conséquence de la visite d'Ariel Sharon[3], bien que son effet provocateur aurait dû être prévu. Selon la même Commission, le Premier ministre Ehud Barak déclare que la visite était destinée à être un acte de politique intérieure dirigé contre lui par un adversaire politique et qu'il a refusé de l'interdire.
Chronologie
Article détaillé : Chronologie de la Seconde Intifada.Cycle de la violence
Après le départ d'Ariel Sharon, des affrontements opposent des Palestiniens et des Israéliens. Des barres de fer, des pierres sont jetés sur les prieurs juifs du haut du mur des Lamentations et des cocktails molotov sur les forces israéliennes. Sept Palestiniens sont tués et plusieurs centaines sont blessés dont certains trouveront la mort dans les jours qui suivent.
Relais médiatique
Article détaillé : Affaire Mohamed Al-Durah.La violence monte d'un cran, le 30 septembre, lorqu'un cameraman de France 2 filme la mort de Mohamed Al-Durah dans les bras de son père. Les autorités israéliennes rejettent la responsabilité sur Yasser Arafat, tandis que les Palestiniens accusent Israël d'avoir imposé ce conflit à Arafat[4].
Attentats palestiniens
Les Palestiniens s'en prennent aux emblèmes du pouvoir israélien surtout les colons dans les territoires occupés et leur tendent des embuscades meurtrières. Marouan Barghouti s'impose comme « un vrai chef de guerre »[5].
Violence israélienne
Les généraux israéliens qui dirigent l'armée en Cisjordanie et dans la bande de Gaza demandent des instructions claires. Les troupes reçoivent l'ordre de ne circuler qu'en voitures blindées et sont autorisées à tirer dans les jambes des manifestants. Des brigades sont envoyées en renfort dans les territoires occupés[4].
Un rapport de 2001 du Public Committee Against Torture in Israel et d'autres organisations (dont l'Organisation mondiale contre la torture, basée en Suisse) affirmait avoir eu connaissance d'une vingtaine de cas de torture entre la décision de 1999 de la Cour suprême israélienne interdisant la torture, et 2001 [6].
Après le lynchage de deux soldats réservistes israéliens en civil à Ramallah, retransmis par une télévision italienne, l'armée israélienne commence à répondre par des raids aériens contre des cibles de l'Autorité palestinienne.
Violence interpalestinienne
Depuis le début de la seconde intifada, plusieurs centaines de Palestiniens sont morts lors d'affrontements armés inter-palestiniens, selon les chiffres du ministère de l'intérieur de l'Autorité palestinienne.
Selon une ONG, cette violence a causé entre 2000 et 2005 au moins 267 victimes par armes à feu (excluant autre catégorie d'arme) dont 98 pour la seule année 2005 Voir statistiques annuelles.
En 2005, le départ des troupes israéliennes et des populations juives de la Bande de Gaza, décidé par Ariel Sharon devenu Premier ministre, a laissé une situation tendue. Les échanges de tirs entre des membres du Hamas et du Fatah sont courants et des incidents armés ont également eu lieu en octobre 2005 entre groupes rivaux palestiniens au Liban. On compte enfin parmi les victimes des Palestiniens accusés d'être des collaborateurs.
Article détaillé : Tensions interpalestiniennes.Bilans
Bilan humain
Depuis septembre 2000, les affrontements ont fait 5 580 morts, dont 4 458 Palestiniens, 1 045 Israéliens et 77 autres au 30 novembre 2006.
Conséquences politiques
- Élection du Premier ministre israélien de 2001
- Élections législatives israéliennes de 2003
- Plan de désengagement des territoires occupés
- Élections législatives palestiniennes de 2006
Le politologue français Olivier Roy considérait en 2002 que la seconde intifada et la victoire du Likoud en 2001 ont « relancé la volonté israélienne de réoccuper les territoires, bref de revenir à la politique d'avant Oslo : pas d'État palestinien, maintien des colonies, contrôle direct par l'armée, fragmentation de l'espace palestinien, paupérisation des populations condamnées soit à s'exiler, soit à devenir des citoyens de seconde zone dans une situation de plus en plus proche de l'apartheid »[7].
Traitement médiatique du conflit
- Guerre médiatique dans le conflit israélo-arabe
Voir aussi
Ouvrages sur le sujet
- Calvo-Goller et Michel A. Calvo, Le Dossier Arafat, Albin Michel, 2004, ISBN 2226151540
- Amos Harel et Avi Isacharoff, La 7e Guerre d'Israël, Éditions de l'Éclat et Hachette Littératures, 2005, ISBN 2-84162-114-6, ISBN 2-01-235860-8
- Luc Rosenzweig, Lettre à mes amis propalestiniens, Éditions de La Martinière, 2005, ISBN 2846751668
- Joël Kotek, Au nom de l'antisionisme. L'image des Juifs et d'Israël dans la caricature depuis la seconde intifada, Paris, Éd. Complexe, 2005, ISBN 287027999X
Liens externes
- (en) Liste nominale des victimes israéliennes de la 2e intifada : Site du ministère israélien des Affaires étrangères
- (fr)[pdf] Israel et le Hamas dans le cadre du conflit israëlo-palestinien, Collège interarmées de défense, Ministère de la Défense française, texte de 2002
Notes
- ↑ Ton rêve est mon cauchemar, Elizabeth Schemla, page 111
- ↑ Tsahal, Pierre Razoux, p.443
- ↑ (fr)[pdf]Traduction du rapport Mitchell
- ↑ a et b Tsahal, Pierre Razoux, p.444
- ↑ Tsahal, Pierre Razoux, p.445
- ↑ Steve Weizman, Israel uses torture in defiance of court ban, report says, The Independent, 12 novembre 2001.
- ↑ Olivier Roy, Les illusions du 11 septembre, Seuil, La République des Idées, 2002, p. 50-51.
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