Institut d'etudes politiques

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Institut d'études politiques

Les instituts d'études politiques (IEP) sont neuf établissements publics d'enseignement supérieur français situés à Aix-en-Provence, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulouse. Leur vocation est de diffuser les savoirs et de développer la recherche sur les questions politiques contemporaines, l'adjectif « politique » étant entendu dans son acception la plus large, incluant les questions sociales, internationales et économiques.

Ils sont également désignés dans le langage familier et dans leur propre communication sous le surnom « Sciences Po » suivi du nom de la ville où ils sont situés (par exemple « Sciences Po Rennes »). En général, l'appellation « Sciences Po » sans précision de lieu désigne l'IEP de Paris (même s'il regroupe, en réalité, l'ensemble formé par l'IEP de Paris et la FNSP), en raison de son antériorité (il est l'héritier de l'École libre des sciences politiques, qui portait déjà ce surnom) et de sa différence de statut (l'IEP de Paris est un grand établissement alors que ceux de provinces sont des instituts appartenant à des universités).

Sur l'usage de l'expression « Sciences Po », voir l'article Sciences Po

Sommaire

Les neuf IEP

Le plus ancien des instituts d'études politiques est celui de Paris, créé en 1872 sous le nom d'École libre des sciences politiques et nationalisé en 1945. Son rayonnement international, l'influence de ses anciens élèves dans les milieux politique et économique, sa notoriété dans le monde universitaire lui procurent une place à part parmi les grandes écoles. Les huit autres ont été créés sur ce modèle entre 1945 et 1991.

Les neuf IEP sont par ordre de création :

Seul l'IEP de Paris est un « grand établissement », indépendant des universités, ce statut ayant été créé par l'article 37 de la loi Savary[1]. L'IEP de Strasbourg est un institut interne d'une université, en application de l'article 33. Les sept autres sont des établissements publics à caractère administratif rattachés à une université, en application de l'article 43.

Les instituts fondés entre 1945 et 1956, Paris compris, s'appelaient à l'origine « Institut d'études politiques de l'Université de … », et ont pris leur nom actuel en 1969.

Liens

Il n'existe aucun lien statutaire entre les instituts d'études politiques, ou entre les instituts en régions et la Fondation nationale des sciences politiques.

Les neuf instituts ne forment un « réseau » que dans le sens d'une parenté de buts et de formations. Ils collaborent également par des réunions des directeurs et des personnels, et par « une attention spécifique accordée aux demandes d’accès aux masters venant d’étudiants des autres IEP, démarche qui s’organise graduellement par des conventions de mutualisation. »[2]. Par ailleurs, depuis 2008, le concours d'entrée en première année est commun à six IEP, les instituts de Paris, Bordeaux et Grenoble organisant leur concours séparément.

De plus, la FNSP est liée par convention avec deux autres IEP (Bordeaux et Grenoble) pour l'accueil de laboratoires et de chercheurs. Voir dans l'article Fondation nationale des sciences politiques : Liens avec d'autres IEP.

Projet d’un nouvel IEP

La création d’un dixième institut d’études politiques est envisagée sur le campus de Villetaneuse de l’université Paris-Nord, en raison de la croissance continue du nombre de candidats franciliens. Richard Descoings, Directeur de Sciences Po indique « Puisqu'il y a un besoin, j'ai proposé à l'État et à la région francilienne d'ouvrir un premier cycle hors de Paris. Ils étudient ma proposition[3]. »

Selon le président de l’université Paris-Nord, « ce serait un IEP de délestage pour Sciences Po Paris, et de plein exercice. Le recrutement se ferait sur le même concours d’entrée que celui de Paris, sauf que certains admis seront affectés à Villetaneuse. Ce ne sera pas un IEP dédié aux jeunes de Seine-Saint-Denis[4]. » Toutefois, le site de Villetaneuse est en compétition avec celui de l’université de Marne-la-Vallée et celui de Créteil.

Ce nouvel IEP proposerait une spécialisation attrayante, non enseignée à Sciences Po, telle que les relations transatlantiques, les relations euro-asiatiques ou une formation sur l'Afrique afin d'éviter que ce nouvel établissement ne soit considéré comme un « sous-Sciences Po ».

Mission

L'article 2 du décret du 18 décembre 1989[5] leur donne pour mission : « 1° De contribuer, tant en formation initiale qu'en formation continue, à la formation des cadres supérieurs des secteurs public, parapublic et privé de la nation, et notamment des fonctions publiques de l'État et des collectivités territoriales ; 2° De développer, notamment en relation avec les établissements d'enseignement supérieur, la Fondation nationale des sciences politiques et le Centre national de la recherche scientifique, la recherche en sciences politique et administrative. »

Recrutement

Le recrutement des élèves se fait par différentes procédures d'admission sélectives, permettant l'accès en première année, en deuxième année ou en quatrième année. La règle générale est le concours, même si elle accepte de plus en plus d'exceptions.

À partir de 2008, les six instituts d'études politiques d'Aix-en-Provence, Lyon, Lille, Rennes, Strasbourg et Toulouse organisent un concours d'entrée commun d'accès en première année ouvert aux terminales et aux bacheliers de l'année précédente[6]. En 2008, un nombre total de 1 100 places, réparties entre les six IEP, est proposé aux 9 000 candidats[7], les lauréats étant admis en fonction de leurs choix préférentiels et de leur rang de classement.

Les IEP de Grenoble, Bordeaux et Paris continuent à avoir des concours distincts.

Enseignement

Les instituts d'études politiques ne préparent pas à un métier en particulier mais délivrent une formation fondamentale et pluridisciplinaire incluant du droit, de l'économie, de l'histoire, de la science politique, de la géographie, de la sociologie et des langues vivantes, afin de donner aux étudiants une solide culture générale, une aisance dans l'expression orale et une forte capacité de synthèse. Cette formation intellectuelle ouverte à l'international permet d'appréhender un large éventail de professions allant de la politique aux administrations publiques en passant par les affaires, le journalisme ou encore les métiers du droit.

Les IEP de province présentent en outre une ou plusieurs spécialités d'enseignement, par exemple la finance et les études européennes à Strasbourg, le monde arabe à Aix-en-Provence ou le monde asiatique à Lyon.

Les IEP préparent aussi, pour certain d'entre eux, aux concours de la haute fonction publique. La plupart des admis à l'École nationale d'administration et à l'Institut national des études territoriales sont ainsi diplômés d'un IEP, généralement celui de Paris (80% des reçus à l'ENA pour le concours externe).

Scolarité

À l’origine, la scolarité dans ces établissements était de trois ans après le baccalauréat et servait à la préparation au concours de la fonction publique. La très grande majorité des diplômés continuait donc leurs études en troisième cycle dans une université ou une école de formation des fonctionnaires (ENA, etc). À la fin des années 1990, une année de césure à l’étranger s’est généralisée, portant la scolarité à quatre ans.

Suite à la réforme dite "LMD", la formation des IEP est désormais organisée en cinq années, découpées en deux cycles. Les cursus de certains instituts incluent une année à l’étranger.

Le premier cycle, en trois ans, est pluridisciplinaire, et le second cycle, en deux ans, permet une spécialisation.

Le grade de master est conféré aux titulaires du diplôme de fin d’études, ils ne reçoivent par contre pas le grade de licencié.

Critérium inter-IEP

Le « critérium inter-IEP » (ou « Crit’ ») est une compétition sportive entre les neuf Instituts d'études politiques (IEP) de France.

Organisé chaque année à la fin du mois de mars, il a été créé en 1986 avec l'organisation d'une rencontre de rugby entre Sciences Po Bordeaux et Sciences Po Toulouse[8] avant de s'élargir à tous les IEP et à des dizaines de disciplines.

Un critérium rassemble près de trois mille étudiants[9] pour un coût évalué à 200 000 euros, pris en charge par les participants ainsi que des sponsors et des subventions[réf. souhaitée].

En 2009, les IEP de Grenoble et de Lyon organisent ensemble un pré-crit grâce à leur proximité. Il remplit le même rôle que le Crit' avec des rencontres sportives.[réf. souhaitée]

Hôtes

  • 1987 : Bordeaux
  • 1988 : Aix-en-Provence
  • 1989 : Grenoble
  • 1990 : Toulouse
  • 1991 : Lyon
  • 1992 : Paris
  • 1993 : Strasbourg
  • 1994 : Lille
  • 1995 : Rennes
  • 1996 : Bordeaux
  • 1997 : Aix-en-Provence
  • 1998 : Grenoble
  • 1999 : Toulouse
  • 2000 : Lyon
  • 2001 : Strasbourg (« L'odyssée du Krit' »)
  • 2002 : Paris
  • 2003 : Lille (« Moules Crit »)
  • 2004 : Bordeaux (« Bordeaux provoque la Gaule »)
  • 2005 : Rennes (« Cui, Cuite, Crit »)
  • 2006 : Aix-en-Provence (« Crit, Aix and Sun »)
  • 2007 : Grenoble (« Posi'Crit'Altitude »)
  • 2008 : Toulouse (« Oc'CritAnia »)
  • 2009 : Lyon (« Lugdunum Criterium »)
  • 2010 : Strasbourg (« ChouKrit »)
  • 2011 : Paris
  • 2012 : Lille

Épreuves sportives

De plus, chaque année, l'IEP organisateur a par tradition le droit d'ajouter deux épreuves, plus ou moins sérieuses, comme le frisbee. Après le babyfoot des Lillois en 2003, l'escalade et le judo (mixte) ont fait leur apparition en 2006 à Aix-en-Provence, tout comme le rugby féminin et le squash ont été inaugurées comme disciplines officielles à Bordeaux en 2004. En 2007, le ski, le snowboard et la luge font leur apparition à Grenoble. En 2009 à Lyon, l'escalade, le canoë et une véritable course de chars font partie des épreuves proposées.[réf. nécessaire]

Résultats

Récompenses

En plus du classement général du critérium, cinq récompenses annexes sont décernées :

  • La « cuillère en bois », une véritable cuillère en bois d'environ 1,80 m de haut, pour la dernière équipe du classement général (depuis 1996).
  • Le « bouclier de Brannus » pour l'équipe qui remporte le tournoi de rugby masculin.
  • Le « bouclier de Clitus » pour l'équipe qui remporte le tournoi de rugby féminin.
  • Le « trophée Karl-Marx » pour le gagnant d'un match opposant les équipes de football de Bordeaux (Torpedo) et Grenoble (Lokomotiv).
  • Le « trophée Thierry-Gilardi » pour le gagnant d'un match opposant les équipes de football de Lyon (Steaua) et Grenoble (Lokomotiv).

Par ailleurs, la délégation d'Aix-en-Provence consacre par la « coupe du niaï » son supporteur le plus stupide et donc le plus audacieux.

Vainqueurs

Vainqueurs du prix de l'ambiance

Vainqueurs du prix du fair-play

Vainqueurs de la cuillère en bois

Annexes

Notes et références

  1. Loi n° 84–52 du 26 janvier 1984 sur l'enseignement supérieur
  2. Le réseau IEP, sur le site de l'IEP de Rennes (consulté le 3 avril 2006)
  3. Christine Ducros, « Sciences Po veut se délocaliser au-delà du périphérique », Le Figaro, 2 avril 2007.
  4. Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis, 19 décembre 2006.
  5. Décret n° 89–901 du 18 décembre 1989 relatif aux instituts d'études politiques, publié au Journal officiel de la République française du 19 décembre 1989
  6. (fr) [pdf] « Communiqué de presse : un seul concours pour six instituts » sur le site internet de l'Institut d'études politiques de Toulouse, 13 novembre 2007
  7. (fr) « Hexa succès... » (mot du Directeur) sur le site officiel de l'Institut d'études politiques de Rennes, juillet 2008
  8. (fr)« « Faire la fête », le leitmotiv du Crit'2008 » par Matthieu Gherardi, La Dépêche du Midi, 31 mars 2008
  9. L'édition 2008 a réuni à Toulouse 2700 participants.

Articles connexes

Lien externe

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