- Indépendance des rédactions
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L' indépendance des rédactions signifie la liberté assurée aux éditeurs de publier sans l'interférence des propriétaires du média. A titre d'illustration, l'indépendance des rédactions s'observe lorsqu'un journal publie des articles qui peuvent être hostiles aux clients qui y font de la publicité.
Sommaire
Le ratio abonnement/publicité du budget des rédactions
Dans la profession journalistique, l'indépendance des rédactions est assurée par des moyens qui garantissent l'indépendance des journalistes d'une rédaction vis-à-vis des pouvoirs politiques ou de l'actionnaire. Elle se distingue de l'indépendance des journalistes proprement dite, car il s'agit de l'indépendance d'une collectivité, la rédaction, où les articles sont systématiquement relus et discutés, et qui travaille en équipe par le biais de conférences de rédaction où sont choisis les sujets, la place qui leur est accordée, l'angle du traitement de l'information et les moyens financiers d'enquête et de reportage. Ce concept est repris par les cinq principaux syndicats de journalistes dans une pétition commune [réf. nécessaire] peu après l'élection à la présidence de la République française de Nicolas Sarkozy.
La notion d'indépendance de la rédaction répond aux questions de déontologie et de crédibilité qui menacent un organe de presse quand son contenu est victime d'un conflit d'intérêt avec une autorité supérieure, qu'il s'agisse des pouvoirs publics ou du propriétaire du journal. L'indépendance de la rédaction s'illustre notamment par la désignation d'un responsable éditorial approuvé par les journalistes, ou bien, dans une formule plus modeste, la désignation d'un responsable par l'actionnaire, qui présente son projet éditorial mais doit se soumettre à un droit de veto de la rédaction par le biais d'un scrutin à bulletin secret.
Presse écrite française
Les tentatives avortées de rachat du titre L'Express par Le Monde puis par Serge Dassault ont constitué dès 1997 une « expérience fondatrice » et nourri le débat public sur la nécessité de protéger juridiquement l'indépendance des rédactions[1].
Le mouvement pour l'indépendance des rédactions a été relancé au printemps 2007 lors du rachat du quotidien Les Échos par l'homme d'affaires Bernard Arnault, témoin de mariage du président de la République Nicolas Sarkozy. Les journalistes des Echos, après plusieurs journées de grève et une pétition signée par de nombreuses personnalités du monde économique[réf. nécessaire], ont obtenu un droit de veto sur la nomination du directeur de la rédaction. La question de l'indépendance des rédactions a été très souvent évoquée dans la campagne de l'élection présidentielle 2007, en particulier par le candidat François Bayrou, qui s'est plusieurs fois heurté sur ce point aux journalistes Nicolas Beytout [réf. nécessaire], Jean-Michel Apathie et Robert Namias.
Le mouvement pour l'indépendance des rédactions s'est poursuivi au cours des mois suivants. Les cinq premiers syndicats de journalistes professionnels se sont concertés durant tout l'été 2007 pour rédiger une plate-forme commune, proposant une loi pour l'indépendance des rédactions, relayée par une pétition[réf. nécessaire]. Le texte a reçu le soutien de 17 000 signataires et de personnalités comme le généticien Axel Kahn, l'écrivain et économiste Bernard Maris (l'Oncle Bernard) de Charlie Hebdo ou l'ex-présentateur du journal télévisé Noël Mamère. La pétition, soutenue par le Syndicat national des journalistes (SNJ), le premier de la profession[2] a reçu un écho en Afrique, où cette indépendance est rare[2].
Le mécanisme protégeant l'indépendance de la rédaction de Libération prévoit cependant toujours que la rédaction puisse élire son directeur, même si elle ne peut plus élire l'homme qui dirige l'ensemble du journal. Au quotidien Le Monde, le directeur de l'entreprise est toujours élu par les journalistes.
L'indépendance d'une rédaction ne nécessite pas forcément l'élection de son directeur par les journalistes. Un système plus doux de droit de veto a été retenu, dans un but consensuel, par le texte de la pétition de l'intersyndicale des journalistes français [réf. nécessaire]. Ce droit de veto donne à l'actionnaire la plus grosse part du travail: à partir de son projet éditorial, il recherche une personnalité capable de fédérer les journalistes et les lecteurs dans une même recherche de qualité. Le rôle des journalistes se limite ensuite à donner leur feu vert.
En 2009, ce sont les journalistes de l'AFP qui ont lancé une pétition pour l'indépendance et la survie de leur agence, car ils craignent que la réforme en cours ne porte atteinte aux principes votés en 1957 à l'unanimité par le parlement[3], tandis que l'association pour la qualité de l'information[4] a relancé l'intérêt du public pour ces questions.A un échelon plus modeste, Nicolas Totet, journaliste et chef d'agence du quotidien régional Le Courrier picard à Saint-Quentin est devenu célèbre en janvier 2010 à la suite d'une émission de la chaîne Public Sénat au cours de laquelle Xavier Bertrand, élu local de Saint-Quentin et secrétaire général de l'UMP l'a pris longuement en partie, l'accusant d'avoir posé des questions scandaleuses, en particulier sur son éventuelle candidature à la mairie de Saint-Quentin[5], ce qui a déclenché de nombreux articles de presse.
Audiovisuel
Dans l'audiovisuel, l'une des étapes importantes du débat sur l'indépendance des rédactions a été la création en 1982 par le ministre de la communication socialiste Georges Fillioud de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, à qui a succédé en 1986 la Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL), créé par le ministre de la culture UDF François Léotard. En 1988, la CNCL a été remplacée par un Conseil supérieur de l'audiovisuel. Ces trois institutions ont élargi à l'ensemble de la majorité le processus de désignation des présidents de chaîne, évitant les dérives jugées monarchiques à l'époque de l'ORTF, mais sans parvenir à imposer un consensus, dans cette désignation, entre l'opposition et la majorité.
Depuis 1er janvier 2009, on parle de n’arrêter la publicité qu’à partir de 20h avant un arrêt toute la journée à partir de 2012. Mais les exceptions sont suffisamment nombreuses pour que France Télévision récolte encore 150 millions d’euros avec son système de restriction (pub sur Internet, sur les chaînes régionales de France 3, RFO)[6]
Le Forum des sociétés de journalistes a également mis cette question sur le devant de la scène et plusieurs sociétés de journalistes de l'audiovisuel se sont retrouvées à la pointe de l'opposition aux réformes de l'audiovisuel voulues par le président Nicolas Sarkozy, en particulier celle qui prévoit que le futur président de France Télévisions soit nommé directement par le gouvernement. L’assemblée générale de la rédaction de France 2 réunie lundi 30 juin 2008 a voté contre cette réforme[réf. nécessaire], à l'appel de la Société des rédacteurs de France 2.
Contexte international
Aux États-Unis, les quotidiens prestigieux comme le New-York Times ont des actionnaires financiers qui acceptent de ne pas intervenir dans la ligne rédactionnelle du journal, par respect pour le travail des journalistes, et achètent donc des actions sans droit de vote, dont la valeur est légèrement moindre sur le marché boursier.
En Allemagne, l'indépendance des rédactions a été appliquée par l'hebdomadaire Der Spiegel à partir des années 1970, la rédaction obtenant après une série de conflits le droit d'élire son directeur. En France, ce mécanisme a servi à la croissance du quotidien Le Monde dans les années d'après-guerre, puis au quotidien Libération jusqu'au renoncement à ce statut en 2005 lors du renflouement du journal par son actionnaire Édouard de Rothschild, au moment de l'éviction de Serge July, l'un des fondateurs.
La Télévision suisse romande a diffusé en juin 2009 une enquête sur l'influence de Nicolas Sarkozy sur les média français, usant de la peur et de sanctions pour les contrôler[7].Le journalisme citoyen
Avec l'Internet, un nouveau type de journalisme citoyen est apparu sur des nombreux sites tels que AgoraVox en France. Autre illustration, OhmyNews a 20% des articles de son site écrits par des journalistes professionnels et pigistes, le reste provenant de contributeurs volontaires.
Le cas particulier des rédactions indépendantes de toute publicité
En France, Le Canard enchaîné est l'un des rares journaux nationaux à s'être totalement affranchi de toute publicité.
Voir aussi
Notes et références
- Défendre sans relâche l’indépendance éditoriale, entretien avec Vincent Hugeux, président de la société des rédacteurs de l'Express
- http://ravelthombet.canalblog.com/archives/2007/10/23/6640602.html
- http://www.sos-afp.org/fr/node/13/signatures/ind/all
- http://www.aqit.org/index.php
- http://www.rue89.com/2010/02/03/pourquoi-xavier-bertrand-ecrabouille-t-il-ce-journaliste-136737
- La fausse fin des recettes publicitaires chez France Télévision
- peur : « Sarkozy, vampire des médias », enquête de Sarah Perrig et Alexandre Bochatay, reportage disponible en ligne dans l'émission d'investigation Temps présent. Egalement disponible sur le site DailyMotion (vidéos postées par "Bender_79"). Reportage sur le controle des média français par Nicolas Sarkozy, au moyen de la
Liens internes
- Économie du journalisme
- Liberté de la presse
- Journalisme embarqué (en)
- Correspondant de guerre
- OhmyNews
Liens externes
- Pierre Rimbert, « Sociétés de rédacteurs, un rêve de journaliste », mai 2007. Consulté le 2 juillet 2008
- Les sites des associations Acrimed, Action critique des médias, (gauche) et AQIT, association pour la qualité de l'information (sans positionnement politique défini).
- Les associations et syndicats de journalistes, sur le site de l'association Acrimed
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