- Ildut de Llantwit
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Ildut
Ildut (forme bretonne courante) ou plus correctement Iltud (d'après la forme galloise) est le nom d'un moine breton (soit insulaire, soit armoricain), devenu saint. Il est considéré comme le père fondateur du christianisme celtique.
Sommaire
Sur le nom
Le nom breton Ildut se retrouve dans le nom de lieu Lanildut, et le nom de l'Aber-Ildut, tous deux situés sur la côte nord du Léon.
Le nom gallois Illtud, parfois transcrit en anglais Illtyd ou Eltut est associé au monastère de Llanilltud Fawr, en Galles, lieu anglicisé sous la forme Llantwit Major.
La forme latinisée du nom est Hildutus.
Biographie et questions
Il est né au milieu du Ve siècle, et il est mort vers 522. Les lieux de naissance et de mort de ce saint sont entourés de mystère.
- Serait-il né dans l'île de Bretagne, dans le sud du pays de Galles d'aujourd'hui, comme bien des saints de son époque, dont certains ont émigré en Armorique ?
- Serait-il né en Armorique, puis aurait émigré au pays de Galles ? C'est ce que suggère l'historien Léon Fleuriot.
- Serait-il revenu avec ses disciples ?
- Sinon comment expliquer que les églises et lieux qui lui sont dédiés soient aussi nombreux en Bretagne insulaire qu'en Bretagne péninsulaire ?
Il est probable qu'il a toujours vécu au pays de Galles et que ses disciples ont popularisé son nom en Armorique.
Certaines sources le font fils d'un chef de clan breton et d'une fille d'un roi de Cambrie. Il aurait, dans sa jeunesse, préparé le métier des armes puis y aurait renoncé pour embrasser la voie monastique.
D'après le texte de la Vie de saint Samson (VIIe siècle), Ildut, « l'illustre maître des Bretons », était disciple de Germain d'Auxerre (ce qui ne signifie pas forcément qu'il reçut son enseignement de la bouche du saint gallo-romain). Ildut était « de tous les Bretons le plus versé dans les Écritures, à savoir l'Ancien et le Nouveau Testament, ainsi que dans les sciences de toute espèce, c'est-à-dire la géométrie, la rhétorique, la grammaire, l'arithmétique et toutes les théories de la philosophie[1] ». Samson nous apprend aussi qu'il était abbé de son monastère dans le Glamorgan.
On en retient également que Gallois et Armoricains sont considérés dans ce texte comme Bretons.
Légende
Une autre vie du saint, pleine de légendes, fut écrite vers 1140. On en retient que Ildut navigua vers la Bretagne armoricaine avec quelques bateaux de blé pour soulager la population en proie à la famine.
Ce qui est certain c'est que son nom figure dans la toponymie bretonne armoricaine.
Par ailleurs, cette vie déclare que Ildut est fils d'un prince breton armoricain et guerrier habile du nom de Bican Farchog, au service de son cousin maternel qui n'est autre que le Roi Arthur. Ses manières de soudard lui attirent le courroux de saint Cadoc de l'abbaye de Llancarfan. Ildut prend la tête d'un groupe armé pour ravager l'abbaye, mais les moines les poursuivent et la terre avale tous sauf ildut. Cadoc alors rappelle au jeune prince sa religion et le guerrier entre au monastère.
Le monastère de Llanilltud
Il fonde le monastère de Llanilltud (devenu Llantwit Major par la suite en anglais) dans le Glamorgan. Ce monastère était l'un des plus illustres de la Bretagne insulaire, tant par la qualité de la formation spirituelle qu'on y dispensait que par l'étendue de la culture littéraire, biblique et même agronomique de ses moines. Le lieu devint ainsi une école recherchée pour l'aristocratie bretonne de l'époque.
On voit généralement le lieu d'organisation de l'émigration bretonne en Armorique. Ainsi Ildut est-il vénéré par certains comme un des pères de la nation bretonne.
L'école monastique d'Ynis Byr
Quelques années plus tard, plus à l'ouest, dans le royaume de Deheubarth, Ildut fonde l'école monastique d'Ynis Byr[2] (île de Caldey), dont le premier abbé est sans doute Pyro, formé à Llanilltud.
Disciples
C'est dans ces deux monastères qu'ont été formés ses disciples.
Certains resteront en Galles, comme Baglan et David.
D'autres iront en Cornouailles, comme Petroc, Piran, Morwenna.
D'autres passeront en Armorique comme saint Samson, saint Magloire, Pol Aurélien, saint Lunaire, saint David de Ménevie, saint Gildas le Sage, saint Cadou, Brieuc, tous également d'ascendance aristocratique.
Culte
Une inscription sur une croix à Llanilltud dit : « Samson plaça sa Croix ici pour son âme, l'âme d'Illtud, Samson, Rhain, Sawyl et Ebisar ».
On pense que Samson lui-même éleva cette croix au VIe siècle, même si la croix pourrait être plus tardive. Beaucoup d'églises galloises lui sont consacrées. Don monastère fut très influent. Sa vie légendaire mentionne une cloche qui fut reprise aux armées du roi Edgar d'Angleterre, ainsi que la protection contre les attaques des Gallois du Nord au temps de Guillaume le Conquérant.
Fête du saint
On le fête le 6 novembre.
Sources
- Léon Fleuriot, A Dictionary of old breton – Dictionnaire du vieux breton Part 1, Toronto Prepcorp Limited 1985, page 15.
Liens internes
Liens externes
- 12th century Life of Saint Illtud in English
- Life of Saint Illtud in Latin
- Early British Kingdoms: St. Illtud Farchog
Notes et références
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