- Héraklès archer
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Héraklès archer
Héraklès archer, plâtre, musée Ingres de MontaubanArtiste Antoine Bourdelle Année 1909 Type Plâtre Technique Sculpture Dimensions (H × L) 2 500 cm × 2 400 cm Localisation Musée Ingres, Montauban, France modifier Réalisée en 1909, Héraklès archer est la sculpture la plus connue du sculpteur Antoine Bourdelle. Elle représente l'un des douze travaux d'Héraclès, celui où il doit abattre les oiseaux du lac Stymphale.
Il s'agit d'une commande du financier et mécène Gabriel Thomas. La sculpture devait être initialement réalisée en un seul exemplaire selon le vœu de Gabriel Thomas. Présentée au salon de la Société nationale des beaux-arts de 1910, la sculpture en bronze doré fit sensation.
Sommaire
La sculpture
Origine de la sculpture
Bourdelle s'est inspiré des travaux d'Héraclès, il a choisi le sixième de ceux-ci : l'extermination des oiseaux du lac Stymphale. Dans la mythologie grecque, les oiseaux du lac Stymphale (en grec ancien Στυμφαλίδες όρνιθες / Stumphalídes órnithes) étaient des oiseaux monstrueux, se nourrissant de chair humaine (selon une des versions), qui infestaient les bois entourant le lac Stymphale, en Arcadie, utilisant les pointes acérées de leurs plumes de bronze (selon encore une des nombreuses versions) comme flèches, pour tuer hommes et bêtes et les dévorer.
Pour la création de cette œuvre, Antoine Bourdelle demanda à son ami le commandant Doyen-Parigot (1854-1916), qu'il avait rencontré aux « Samedis Rodin » de poser pour lui. Ce militaire était un sportif accompli. Le déploiement du corps et la tension des muscles exigés par le tir à l'arc mettent en valeur la musculature du modèle. Bourdelle modifia la tête de son modèle, celui-ci ayant demandé qu'il soit impossible de le reconnaître[1].
Bourdelle réalisa plusieurs études pour aboutir à une petite sculpture, qu'il considéra comme achevée, en 1909.
Lors de la visite de son atelier, le mécène Gabriel Thomas, émerveillé par celle-ci, lui commanda une sculpture monumentale pour les jardins de sa demeure de Bellevue.
Composition
Les deux versions d’Héraklès archer
La première version date de 1909. Après la commande de Gabriel Thomas en avril 1909, Bourdelle réalisa la sculpture dans sa dimension monumentale (2,50 m × 2,40 m) pendant l'été 1909. Elle fut fondue par Eugène Rudier
La deuxième version a été mise au point vers 1923. Elle diffère de la première version par des rajouts de reliefs sur le rocher de droite, représentant l'hydre de Lerne et le Lion de Némée. Enfin, un bandeau qui court le long de la base de la sculpture et le monogramme conçu en 1921 viennent compléter l'œuvre.
Les fondeurs
L'industrie du bronze française en 1878, occupe dans 600 fonderies plus de 7500 ouvriers. Dès 1818, les fondeurs s'organisent en une « Réunion des fabricants de bronze » pour défendre leurs intérêts et en particulier lutter contre la contrefaçon. Pour lutter contre celle-ci ainsi que la multiplication inconsidérée de tirages d'une même œuvre, les fondeurs Rudier, Hébrard et Valsuani sont les premiers à numéroter leurs tirages. Chaque épreuve porte un numéro d'ordre et le chiffre total du tirage.
Alexis Rudier et Fonderie Susse
Consécration internationale
En 1914 Antoine Bourdelle prend conscience du préjudice subi de par l'exclusivité concédée à Gabriel Thomas. En effet, à l'issue de la biennale de Venise où Bourdelle avait exposé un plâtre d'Héraclès archer il doit refuser de vendre une statue en bronze. Devant la déception de Bourdelle, Thomas accepte de mettre fin à son exclusivité et rend sa sculpture à Bourdelle. Cette sculpture sera acquise par la Suède en 1920. Par la suite Thomas acheta un nouveau bronze qui resta dans sa famille jusqu'à sa vente en 1991 à Drouot-Montaigne, cet exemplaire est aujourd'hui à Tokyo.
Après l'accord de Thomas de concéder ses droits, un premier exemplaire était livré en 1916 à la Galerie d'Art moderne de Rome. En 1920 le musée Waldemarsudde de Stockholm achète le premier exemplaire de Thomas. En 1923 un exemplaire est vendu aux musées de : Bruxelles, Prague et New York. En 1925 la ville de Toulouse se procure un Héraklès pour un monument aux morts dédié aux sportifs. En 1926 le musée du Luxembourg à Paris achète un Héraklès (il est aujourd'hui au musée d'Orsay). En 1927 c'est au tour du musée des Beaux Arts de Lyon.
Il existe de nombreuses version de l'Héraklès archer tant dans la taille que dans le matériau utilisé : bronze ou plâtre patiné, une multitude de musées et de villes présentent des épreuves de cette œuvre :
France
- À Paris : le musée Bourdelle situé au 16, rue Antoine-Bourdelle dans le XVe arrondissement conserve plusieurs étapes de l'œuvre, un bronze dans la coursive du jardin et un plâtre dans le grand hall. Le musée d'Orsay[2] présente un tirage original doré[3] sur la terrasse Lille au premier étage, cet autre original porte l'inscription "HERACLES HPAKANZ - ANTOINE BOURDELLE 1909 - ALEXIS RUDIER FONDEUR PARIS"[4]. Celui d'Orsay a été fondu en 1924 d'après la deuxième version exécutée vers 1923.
- À Montauban la ville natale d’Antoine Bourdelle dans le département de Tarn-et-Garonne : le musée Ingres[5] de la ville expose un plâtre patiné d'Héraklès[6]. Ce plâtre original resta longtemps dans l'atelier de Paris et fut remis, par Cléopâtre Bourdelle, à Montauban en 1953[7].
- À Toulouse, place Héraklès sur les allées de Barcelone, près du canal de Brienne, se trouve une version de la sculpture, l'Héraklès archer de Toulouse. C'est à l'initiative de Paul Voivenel en 1925 que cet Héraklès fut installé en mémoire de tous les sportifs morts au combat. Ce monument aux morts est aussi dédié au rugbyman toulousain Alfred Mayssonnié[8].
- Dans le département de Seine-et-Marne près de Paris, le Jardin-musée Bourdelle d'Égreville a été constitué entre 1966 et 1969 par Michel Dufet et son épouse Rhodia, fille de Cléopatre et d’Antoine Bourdelle. Le musée expose dans son jardin un bronze d'Héraklès archer d'après la première version, fondu par la fonderie Susse.
Asie
- À Tokyo au Japon : le National Museum of Western Art (NMWA) expose Héraclès archer en extérieur et le musée Bridgestone Museum of Art présente l'œuvre dans la salle des peintures des impressionnistes.
Amérique
- À Buenos Aires en Argentine : El arquero est exposé dans un parc du quartier Recoleta de Buenos Aires.
- À New York au Metropolitan Museum of Art.
Les représentations d’Héraklès
La sculpture est reprise sous diverses formes par des publicitaires[10] :
- En 1924, Héraclès archer devait apparaître sur les affiches des Jeux olympiques qui se tiennent à Paris. Mais finalement le projet de Bourdelle n'est pas retenu, ceux sont les affiches de Jean Droit et d'Orsi qui furent utilisées.
- Les cahiers d'écolier Héraklès utilise un dessin de la sculpture.
- En 1941, les pneus Goodyear utilisent l'image.
- En 1946-1948, c'est le journal Midi Sportif qui utilise l'emblème.
- Les laboratoires Delagrange dont le journal d'entreprise s'appelle L'Archer...
Citations
- « Il est entendu que ce bronze sera unique, en ce sens que vous ne le reproduirez pas dans la même grandeur ou sans quelques modifications d'interprétation », écrivait Gabriel Thomas à Bourdelle le 2 avril 1909 en lui confirmant la commande de l'Héraklès archer[11].
- La caricature de Adolphe Léon Willette est mémorable[12] :
- - Chœur des dames : « Ah ! un homme complet ! Quel rêve ! Bravo Bourdelle ! »
- - Chœur des hommes : « Ah ! une femme sans tête ! Quel rêve ! Bravo Rodin ! »
Galerie
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El arquero à Buenos Aires en bronze
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Héraklès archer en bronze au musée Bourdelle de Paris
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Hercules the Archer à New York en bronze doré
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Héraklès archer à Paris au musée d'Orsay
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Héraklès tue les oiseaux du lac Stymphale, 1909, sculpté par Antoine Bourdelle, Musée des Beaux-Arts de Lyon
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Héraklès archer au jardin musée d'Égreville bronze
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Hercules the Archer, Trammell Crow Center sculpture garden, Dallas, Texas
Voir aussi
Bibliographie
- Dossier de l'Art N° 10 de janvier/février 1993.
- Bourdelle par Ionel Jianou et Michel Dufet Edition Arted 1970.
- Jardin-musée départemental Bourdelle d'Égreville par Hervé Joubeaux - Conservateur territorial du Patrimoine en mai 2005 ISBN 2-9524413-0-8
Liens externes
Notes et références
- Source : Héraklès archer Naissance d'une œuvre, Antoinette Le Normand-Romain, Paris Edition 666/1986
- Héraklès tue les oiseaux du lac Stymphale sur le site du musée d'Orsay.
- Descriptif sur la base Joconde
- Héraclès archer sur Insecula. Source :
- Musée Ingres Source le site
- Base Joconde
- Musées de Midi-Pyrénées : Musée Ingres
- Chemins de mémoire
- Ministère de la culture - base Joconde
- Sources : Dossier de l'Art no 10 de janvier 1993
- Source : Dossier de l'art n° 10 de janvier 1993 Page : 34-39
- Luc Willette, Adolphe Willette, Pierrot de Montmartre, Éditions de L'Armaçon, 1992
Catégories :- Sculpture (œuvre)
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