- Hydrant
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Les hydrants sont des dispositifs de lutte contre l'incendie mis en place par les communes, ou les entreprises privées (industrie, établissements recevant du public, sites militaires), dans leurs enceintes.
Il s'agit de prises d'eau disposées sur un réseau aérien ou souterrain d'eau sous pression permettant d'alimenter les fourgons d'incendie des sapeurs-pompiers. Ces réseaux sont soit dédiés à la lutte contre l'incendie, soit destinés à l'alimentation en eau potable, à l'irrigation ou l'industrie (eau brute). Ils sont constitués de canalisations d'un diamètre intérieur d'au moins 100 mm.
Les points d'accès au réseau (les hydrants) sont situés à proximité de la chaussée, de manière à toujours rester accessibles.
Sommaire
Étymologie
Le mot « hydrant » provient de l'anglais fire hydrant qui signifie littéralement « prise d'eau d'incendie ». En France, les mots « poteau incendie » et « bouche incendie » sont utilisés. Au Québec, on parle généralement de « borne-fontaine » ou de « borne hydrante ». En Suisse, on rencontre indifféremment les termes de « borne hydrant(e) » ou « poteau incendie », et de « bouche souterraine » ou « hydrant souterrain ».
Histoire
Le premier hydrant aurait été conçu par James Henry Greathead, un ingénieur anglais du XIXe siècle et qui est notamment connu pour ses travaux sur le métro de Londres conçu en 1863 en Angleterre[1].
Types
S'ils sont enterrés et accessibles par un regard, on parle de bouche d'incendie (BI), de bouche souterraine ou d'hydrant souterrain, et il est nécessaire d'y fixer ou visser une colonne mobile, un coude d'alimentation ou une retenue pour pouvoir raccorder les tuyaux. Les bouches ont l'avantage de ne pas empiéter sur la chaussée, mais courent le risque d'être inaccessibles lorsqu'un véhicule est garé au-dessus, ce qui risque de poser problème en cas d'urgence. Dans beaucoup de juridictions, il est interdit de se stationner sur une bouche incendie ou à une certaine distance d'une bouche incendie (qui est généralement de 3 à 5 mètres).
S'ils sont sous la forme d'un poteau d'environ un mètre de haut, on parle alors de poteau d'incendie (PI), de borne d'incendie, de borne hydrante ou de borne-fontaine en français canadien.
Fonctionnement
Dans le déroulement classique de l'extinction d'un feu, les tuyaux des sapeurs-pompiers sont alimentés, pour des raisons de sécurité par l'autopompe du fourgon d'incendie (afin de contrôler et garantir la pression de refoulement nécessaire au bon fonctionnement des lances en bout d'établissement et à la sécurité des intervenants). La pompe est fournie en eau par la tonne du fourgon (pendant le court laps de temps où le conducteur se branche à l'hydrant), puis par le tuyau d'alimentation relié à l'hydrant. Le conducteur remplit à nouveau sa tonne par le « retour tonne » (la sortie de la pompe vers la tonne).
Exceptionnellement, on peut brancher une motopompe sur le poteau ou la bouche pour alimenter directement les tuyaux (en secours ou remplacement d'une autopompe, ou pour alimenter un établissement de tuyaux en relais).
Le réseau d'eau doit alors être suffisamment dimensionné pour garantir que la canalisation souterraine reste en charge[2]. À défaut, le tuyau souple utilisé pour brancher la pompe sur l'hydrant se pince, et il y a un risque de détérioration du réseau (destruction et aspiration des joints entre tuyaux de la canalisation, voire effondrement de la canalisation sous le poids du terrain, tous ces éléments étant conçus pour résister à une pression positive).
Le réseau doit être pourvu de réserves suffisantes pour permettre l'extinction d'un incendie et l'usage normal du réseau (eau potable ou industrielle).
L'utilisation d'un hydrant par un pompier nécessite un équipement approprié de protection individuelle, tels que des gants, un casque avec visière et une clé tricoise.
Réservoirs et réseau de distribution
En France et en Belgique, les réservoirs doivent permettre au service d'incendie de mobiliser 120 m³ d'eau en deux heures au minimum (60 m³ chaque heure), plus en fonction du calcul de besoin en eau effectué par le service d'incendie en fonction du risque (surface, distribution interne, activités, stockages du bâtiment présentant le plus gros risque)[3]. En France, le débit sur l'hydrant de DN 100 est mesuré pour un débit de 60 m³/h sous une pression résiduelle de 1 bar au minimum. En Suisse, le débit et la capacité des réservoirs sont déterminés pour chaque zone en fonction du risque.
En Belgique, ils peuvent être fournis indifféremment par
- un réseau de distribution d'eau (bouches et bornes d'incendie)
- des réserves artificielles (citernes, piscines, ...)
- des réserves d'eau naturelles (étang, lacs, cours d'eau, ...)
En France, les réserves d'eau doivent être pérennes. Par exemple, un cours d'eau qui n'aurait pas de débit en été du fait de la sécheresse ne peut être répertorié, comme hydrant. De même les piscines ne sont pas prises en compte, car considérées comme non pérennes. (Dans le département du Var, en France, une étude des Services du Conseil Général montre que dans les zones exposées au feu de forêt, moins de 25 % des piscines sont accessibles aux services de lutte contre l'incendie.)
La plupart du temps le réseau est maillé, ce qui limite la stagnation de l'eau et permet notamment de fermer certains quartiers aux moyens de vannes de fermeture. Cette situation est particulièrement réelle dans les zones urbaines, mais cela est plus difficile dans les zones rurales.
Dans le tunnel sous la Manche, les hydrants disposent de raccords aux normes françaises (raccord Guillemin) et de raccords aux normes britanniques.
Construction
Un hydrant est constitué de métal. Il est généralement peint en rouge (couleur réglementée en France par la NFS 62 200[2]) mais d'autres couleurs telles que le jaune et le bleu (couleur apparaissant en France pour les poteaux à usage d'aspiration sur une capacité d'eau) sont observées.
Les hydrants peuvent être également peints de façon multicolore. C'est le cas notamment aux États-Unis où certains hydrants peints en blanc, en rouge et en bleu font penser au drapeau du pays. Les couleurs des hydrants sont purement pratiques ou artistiques. Leur couleur est généralement exigée par la commune en question. Le rouge est souvent choisi pour sa visibilité.
Sous l'hydrant se trouve des canalisations souterraines qui permettent d'alimenter l'hydrant en eau. En période d'hiver, la vanne de vidange souterraine s'ouvre lorsque la valve d'eau est complètement fermée afin que l'eau ne gèle pas.
Maintenance et inspections
Les hydrants nécessitent des inspections et des entretiens annuels. Leur garantie est généralement de un an mais certains disposent d'une garantie de cinq ou même de dix ans selon le fabriquant. Toutefois, la garantie ne supprime pas la nécessité de contrôles périodiques de l'hydrant.
Les inspections sont généralement effectuées par les municipalités locales. Il est recommandé chaque année par les fabriquants de changer les joints de culasse et les joints toriques afin que l'hydrant fonctionne correctement. Les hydrants privés ne sont pas inspectés la plupart du temps par les municipalités locales mais par des entreprises privées qui sont bien évidemment payantes.
Les hydrants peuvent être également sujets à des vandalismes, c'est une raison de plus pour laquelle il est nécessaire de les entretenir.
Galerie d'images
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Poteau incendie en Allemagne
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Poteau incendie aux États-Unis
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Poteau incendie récent à Genève, en utilisation avec une ligne de 75 mm
Notes et références
- (en) Biographie de James Henry Greathead
- en France cf. Norme Afnor NFS 62 200 Poteaux et Bouches d'incendie : Règles d'Installation
- Un consensus s'est fait en France autour des Documents D9 et D9A pour déterminer les ressources en eau à mettre en place au titre de la Défense Extérieure Contre l'Incendie :
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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