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Hunéric
Hunéric (né avant 430 - mort le 23 décembre 484), roi des Vandales et des Alains d'Afrique (« Rex Wandalorum et Alanorum »[1]), est le fils aîné et successeur du roi Genséric[2].
Sommaire
Biographie historique
Encore prince, il épouse une première fois (avant 450) une princesse wisigothe, fille du roi Théodoric. Cette dernière est peu après sauvagement mutilée au visage (dont le nez et les oreilles coupés) avant d'être renvoyée en Gaule. En 455 ou peu après, il épouse de force une princesse romaine catholique, Eudocie (ou Eudoxie), fille de l'empereur d'Occident Valentinien III, ramenée comme otage à Carthage, capitale vandale, et gardée 7 années prisonnière de Genséric. De cette union, nait le futur roi Hildéric.
En janvier 477 Genséric meurt octogénaire après un règne d'un demi-siècle sur les Vandales dont 40 années en Afrique: Hunéric peut enfin monter sur le trône vandale. Il prend la précaution de faire assassiner ou exécuter deux de ses frères encore vivants, les princes Theudéric et Théodéric, ainsi que leurs femmes et leurs enfants.
Roi arien à l'esprit tyrannique, très hostile aux chrétiens, il les persécute tout en menant une politique religieuse ambigüe. Il autorise par exemple l'élection d'un nouvel évêque chrétien à Carthage en 481, vingt-quatre ans après la suppression de l'évêché par Genséric. Mais dès 483, il fait de nouveau interdire le siège et fait déporter l'évêque Eugène pour le Sud-tunisien, lorsque ce dernier écrivit un « Liber Fidei » (« Livre De La Foi »). Les historiens chrétiens ont laissé un portrait accablant du roi Hunéric: Victor de Vita le qualifie de "lion rugissant", de "dernier des scélérats", insistant sur la maladie épouvantable du roi à la fin de sa vie qui a "putréfié son corps grouillant de vers", un "châtiment divin"[3].
Les persécutions, qui n'avaient jamais vraiment cessées, reprennent alors de plus belle et de façon encore plus violente. Hunéric accuse les catholiques de comploter avec Byzance contre lui. Sa tyrannie atteint son paroxysme lorsqu'il oblige toutes les personnes s'adonnant au commerce de se faire baptiser sous le culte arien.
Lorsqu'il ne fait pas torturer et jeter aux flammes ses opposants, il fait exiler ou emprisonner de nombreux prêtres qu'il parque dans de véritables camps de concentration situés dans le Sud de son royaume. C'est ainsi qu'en 483/484, pas moins de 466 évêques sont internés dans des barraquements au Sud de Gafsa, après avoir parcouru le chemin du désert à pied, sous bonne escorte. 88 périrent, soit en chemin, soit emprisonnés. Les survivants seront rappelés en 487 sous le règne du roi Gunthamund. D'autres opposants sont exilés en Gaule, en Sardaigne jusqu'en Corse ou condamnés à travailler dans des mines. Enfin, beaucoup s'exilent volontairement en Italie, en Espagne et en Gaule.
Hunéric doit également combattre la secte des Manichéens qui s'est propagée en Afrique.
Atteint par la peste à la fin de l'année 484 (une punition divine pour les catholiques), il meurt le 23 décembre de la même année, mettant ainsi fin à une persécution d'une rare violence, jamais atteinte dans les autres royaumes romano-barbares et sous ses successeurs.
Notes et références
- ↑ rex Hunirix Wandalorum et Alanorum, Victor de Vita
- ↑ Huniricus maior filius [Geiserici], Victor de Vita
- ↑ Histoire générale de la Tunisie, Volume 1. Par Hédi Slim, Ammar Mahjoubi, Khaled Belkhodja (2003) [1]
Sources
- Victor de Vita, Histoire de la persécution vandale en Afrique, Ve siècle
- Jordanès, VIe siècle
Liens externes
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