- Huile de colza
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Huile de colza / canola Général No CAS , No EINECS Propriétés chimiques Indice d’iode 97-100[1] Indice de saponification 167-174[1] Propriétés physiques T° fusion -10 à -2 °C [2] Solubilité sol. dans le chloroforme et l'éther; pratiquement insol. dans l'éthanol (95%); miscible avec les huiles fixes[2] Masse volumique 0,916 g·cm-3 (20 °C)[3] Point d’éclair 285 °C [3] Viscosité dynamique 7,78×10-2 Pa·s (20 °C)
2,57×10-2 Pa·s (50 °C)[3]Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. L'huile de colza (canola au Canada) est une huile végétale que l'on obtient par trituration de graines de colza.
Sommaire
Composition
La composition en acides gras de l'huile de colza utilisée pour l'alimentation humaine est la suivante (en pourcentage massique):
- Acide oléique (C18:1 ω-9 monoinsaturé) : 58 %
- Acide linoléique (C18:2 ω-6 polyinsaturé) : 22 %
- Acide α-linolénique (ALA) (C18:3 ω-3 polyinsaturé) : 9 %
- Acide palmitique (C16:0 saturé) : 6 %
- Acide gadoléique (C20:1 ω-9 monoinsaturé) : 3 %
- Acide stéarique (C18:0 saturé) : 2 %
Soit pour 100 grammes d'huile de colza[4] :
- 7 g d'acides gras saturés (palmitique, stéarique)
- 61 g d'acides gras monoinsaturés (oléique, gadoléique)
- 32 g d'acides gras polyinsaturés dont :
- 11 g d'acide alpha-linolénique de la catégorie oméga-3
- 21 g d'acide linoléique de la catégorie oméga-6
- Rapport calculé oméga-6/oméga-3 = 1,91
D'autres sources comme le USDA National Nutrient Database for Standard Reference Release 23[5] donnent des compositions légèrement différentes, qui aboutissent à un rapport de 2,1 ; l'étude AFSSA retenant le ratio de 1,9.
Cette composition (en particulier le rapport oméga-6/oméga-3 inférieur à 5) permet de se rapprocher de la valeur de 5 recommandée pour l'ensemble de l'alimentation[6].
Utilisation
- Huile alimentaire. C'est la deuxième huile alimentaire la plus consommée en France, après le tournesol[7],[8].
- Fabrication de margarine
- Directe comme biocarburant
- Incorporation dans les biocarburants (utilisation principale en France)
- Utilisation dans des thermomètres (notamment pour bébés)
- Usages industriels divers (pour l'huile brute) : lubrifiant pour engins de chantier, tronçonneuses, pour panneaux de coffrage béton
- Utilisation en tant qu'insecticide contre les cochenilles (utilisable en agriculture biologique)
Consommation alimentaire de l'huile de colza
Dans les années 1960, l'huile de colza a fait l'objet d'études de nutrition sur des rats qui faisaient apparaître des lésions cardiaques, apparemment liées à la consommation d'huile érucique[9]. Des associations de consommateurs se sont alertées et ont demandé son interdiction. L'huile de colza a été retirée, dans la pratique, de l'alimentation humaine, ce qui a permis à l'huile de tournesol de remplacer l'huile de colza sur le marché. Depuis, l'étude sur les rats a été relativisée[Note 1] et parallèlement, le colza a été sélectionné pour en ôter l'acide érucique. Malheureusement le nom de l'huile de colza a été associé pendant longtemps à une image de dangerosité alimentaire, qui n'a été finalement corrigée que dans les années 2000.
Surtout depuis les années 2000, plusieurs arguments sont avancés pour mettre en valeur l'huile de colza :
- sa faible teneur en acides gras saturés (7 %).
- sa teneur en oméga-3, catégorie d'acides gras dont l'intérêt nutritionnel a été mis en avant dans plusieurs études scientifiques[6], ainsi que dans des livres grand public.
- son rapport oméga-6/oméga-3 de 1,9 (faible) permettant de se rapprocher de la valeur moyenne apportée par l'alimentation conseillée par l'AFSSA (rapport 5), les autres apports alimentaires - la graisse de bœuf ou de canard par exemple - présentant un rapport beaucoup plus élevé. L'huile de colza se classe mieux que l'huile de noix (4,2), l'huile de soja (6,9), l'huile de germe de blé (7,1) et l'huile de tournesol (plus de 100).
Actuellement, selon l'AFSSA (devenue récemment ANSES), le rapport de la consommation oméga-6/oméga-3 actuel en France est fortement déséquilibré[6]. Selon des études récentes de consommation alimentaire[10], il serait compris entre 10 et 15, avec une moyenne à 12. L'AFSSA recommande d'augmenter la consommation d'oméga-3 et de diminuer la consommation d'oméga-6 pour atteindre un rapport de 5.
De nombreux spécialistes des oméga-3 pensent qu'un rapport plus bas serait souhaitable car plus proche des conditions de vie datant d'avant l'ère industrielle. Notre physiologie, notre biochimie et nos gènes seraient adaptés à un rapport plus bas, qui a augmenté seulement très récemment avec l'élevage intensif et l'alimentation des animaux en céréales (maïs et tournesol, riches en oméga-6) au lieu des végétaux habituels (moins riches en oméga-6 et contenant davantage d'oméga-3).
L'excès néfaste d'oméga-6 dans l'alimentation est maintenant reconnu. Les huiles de tournesol et de maïs, et les graisses animales, en sont de grands pourvoyeurs. L'huile d'olive est neutre à ce sujet, contenant surtout des acides gras mono-insaturés (AGMI) comme l'acide oléique (oméga-9).
L'huile de colza serait donc la meilleure huile[11] à consommer au quotidien[6], avec l'huile de noix et l'huile d'olive. Le conseil de « varier les huiles » devrait donc surtout s'appliquer à ces trois huiles, et ne pas inclure des huiles trop riches en oméga-6 (tournesol, maïs, soja, pépins de raisin, arachide). L'huile est disponible pure ou en mélange. Elle doit être conservée à l'abri de la lumière pour limiter sa dégradation.
Aux États-Unis, une allégation concernant la réduction des maladies cardio-vasculaires a été approuvée par la FDA en 2006[12].
Liens externes
- Site de l'association sectorielle du secteur, Prolea
- Une autre référence sur le site des producteurs canadiens de canola (colza) Comparaison de matières grasses alimentaires, document à télécharger en version française
- Canola Council of Canada (en anglais)
Notes
- La proportion d'acide érucique dans le régime des rats représentait plus de 20%, ce qui représente le chiffre des apports lipidiques moyens en nutrition humaine. L'acide érucique représentait alors 30 à 60% des acides gras du colza, qui n'était pas la principale source de lipide à l'époque. Aucun effet n'a jamais été prouvé sur l'être humain.
Références
- (en) Hans Zoebelein, Dictionary of renewable resources, Wiley-VCH, 2001, 2e éd., 428 p. (ISBN 3527301143) [lire en ligne (page consultée le 24 octobre 2009)], p. 241
- (en) Raymond C Rowe, Paul J Sheskey, Marian E Quinn, Handbook of Pharmaceutical Excipients, Pharmaceutical Press and American Pharmacists Association, 2009, 6e éd., 888 p. (ISBN 978 0 85369 792 3), p. 108
- A1770, 10 Nov 1985, p. 11 Jean-François MOLLE, « Biocarburants », dans Techniques de l'Ingénieur, Référence
- (en) Source: Canola Council of Canada
- (en) Base de données de l'USDA pour les valeurs nutritives des aliments
- Rapport et recommandations de l'AFSSA sur les oméga-3
- Débouchés actuels et futurs du tournesol produit en France, INRA CETIOM ONIDOL >
- Consommation d'huiles alimentaires en France Nota: Les utilisations industrielles sont comprises dans la consommation apparente calculée par le CETIOM
- (en) Etude de Food Standards Australia New Zealand
- Acides gras Oméga-3 pour réduire les risques cardiovasculaires, Michèle Faussier, diabétologie, nutrition & facteurs de risque ; 2005, vol. 11, no95, pp. 232-238
- http://www.lanutrition.fr/Les-meilleures-huiles-a-2197-4.html
- (en) Lettre de reconnaissance de l'allégation
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