Histoire du kayak-polo

Histoire du kayak-polo
Kayak-polo
Un joueur de kayak-polo

Cet article résume l'histoire du kayak-polo.

Le kayak-polo est un sport collectif deux équipes de cinq joueurs en kayak s'affrontent avec un ballon sur un plan d'eau rectangulaire pendant deux mi-temps de dix minutes. L'équipe gagnante est celle qui a inscrit le plus grand nombre de buts. Ce sport est un mélange de kayak, de handball et de water-polo.

Sommaire

La naissance du kayak-balle

Cest en remontant en 1880, en Écosse, que lon retrouve la trace dun jeu populaire auquel on peut apparenter directement le kayak balle, connu actuellement sous la dénomination de kayak-polo.

Ce jeu, qui mettait en scène des « cavaliers » chevauchant des tonneaux et manœuvrant leurs très instables embarcations à laide de « palettes » fixées aux deux extrémités dun manche, est reconnu officiellement comme lancêtre du water polo. En effet, les « montures » étaient tellement instables, que les joueurs finissaient par renoncer à les chevaucher, et terminaient le plus souvent la partie dans leau. Cependant, on peut croire, sans vouloir engager de polémique partisane, que ce jeu, très prisé lors des fêtes nautiques des villages, trouve une filiation plus logique avec le kayak polo, puisquil met en évidence lutilisation dun véhiculant nautique, et surtout lexistence dune « pagaie », si archaïque fut-elle, symbole même de lappartenance au monde du canoë-kayak.

En matière de nouvelles pratiques, les innovations sont souvent le fruit dun emprunt à des activités déjà existantes, dactions, dattitudes, de comportements ou de techniques. Ces « modèles », confirmés par des pratiques corporelles populaires, souvent ancestrales mettant en évidence un impact sur limaginaire des pratiquants et traduisant le plus souvent une volonté de valorisation, servent de supports à une parodie de pratiques sportives ou ludiques[1]. Lexemple montré ici de ces manifestations de "Tonneaux-Chevaux " démontre bien le symbolisme équestre de ces rencontres, et la transposition, pour les classes populaires (sans moyens) de pratiques physiques, donc sociales, dune certaine élite.

(Le polo à cheval étant le père dactivités telles : le polo-vélo, le moto-ball, le horse-ball, le kayak polo, etc.)

Les premiers pas du kayak-balle en France

Sil semble incontestable que le kayak-balle trouve ses racines en Grande-Bretagne, comme dailleurs beaucoup dautres activités sportives, il nen est pas moins vrai que son développement outre manche semble avoir subi les oscillations perverses de la société britannique. Les sources que nous possédons ne nous permettent pas de juger dune continuité réelle de cette pratique, et la très bien organisée British Canoe Union, équivalent pour le Royaume-Uni de la FFCK (Fédération française de canoë-kayak), ne donne des traces dun championnat de « Canoë Polo » (puisque le terme "kayak" nexiste pas en anglais…) quau début des années 70.

En France, certaines traces, au contraire, nous relatent lexistence de manifestations. La première remonterait le 23 juin 1929, à Chalifert (77Seine-et-Marne), , lors de la réunion nautique du Canoë Club de France, structure mère de la FFCK, Monsieur Jaubert dirigea une compétition par équipe de "repêchage de balles en canoë"[2].

Cette manifestation traduit bien lambiance au sein des sociétés nautiques de canoës et de kayaks, qui organisaient régulièrement ces réunions festives. La vie associative, plus riche parce que moins dispersée, de cette époque permettait lorganisation de ces fêtes nautiques. De plus, les moyens de locomotion encore peu popularisés, ne permettaient que peu de sorties sur les rivières ou autres sites de pratiques.

Par la suite, un véritable règlement du « Canoe Ball » fut imprimé dans la revue La rivière en 1935[3]. Ce dernier est réalisé par : « un groupe dexperts composés en parties égales de joueurs et darbitres de rugby et de fervents du water-polo, tous bons pagayeurs par surcroît… ».

Les auteurs tenaient cependant à préciser leurs intentions : « Loin de nous, bien entendu, lidée de créer des compétitions, moins encore une fédération de « Canoe Ball », il sagit simplement, précisons le bien, de permettre aux pagayeurs désireux de varier leur entrainement ou, un jour de fête ou de réunion, de mesurer leur adresse, de navoir point à recréer à chaque partie une règle du jeu. »

Il est à noter, déjà, combien le mot même de « Compétition », semble prendre un goût amer dans la bouche de ces « idéalistes de la pagaie, fervents défenseurs dune pratique naturelle ». La conception de lactivité Canoë-kayak, du moins celle de la "Voix officielle" issue du mensuel La Rivière, ne pouvait accepter aucun compromis laissant supposer une quelconque ouverture vers une pratique sportive.

Et pourtant, le fait même de proposer un règlement, en 13 points, du « Canoe Ball », était déjà, à lévidence, un début de structuration de lactivité, qui devait déboucher un jour sur des matchs "officiels".

A la lecture de ce règlement, on peut cependant quelques points peu précis démontrant la volonté affirmée de ne pas imposer un carcan règlementaire à ce jeu : longueur du terrain 60 à 100m, largeur : celle des rives, équipes de 3 à 4 ou 5 bateaux, ainsi que des règles floues concernant les fautes et larbitrage

Si le règlement de 1935 semble bien montrer la volonté des joueurs de lépoque, de conserver ce jeu dans une pratique festive, il en va tout autrement pour le règlement qui vit le jour en 1943 sous la plume de Marcel Stibbe.

Entre temps, le C.C.F était devenu le K.C.F et le « Canoe Ball », le « Kayak Ball ». Ce changement, plus quun simple sigle, dénote de la prédominance maintenant assise du Kayak sur le Canoë.

Du Kayak-balleau Kayak Ball

Pour la première fois également, on note une réelle volonté de proposer pour cette activité un règlement construit autour de la logique : -comportement de jeurèglessanctions.

Les règles proposées sont également beaucoup plus précises (trois arbitres, terrain 80mx35m, maintenant de la balle, matériel, règle du hors jeu, etc.)

Cependant, une fois de plus, on constate que de nombreux points préliminaires démontrent la volonté affichée de faire de cette activité ludique, préparatoire aux descentes de rivières très prisées à lépoque.

Marcel Stibbe introduit le document de la manière suivante[4] :

« Le KAYAK BALL nest pas seulement un jeu qui exige dexcellentes qualités athlétiques et une grande virtuosité dans le maniement de la pagaie, mais cest surtout un entraînement et une merveilleuse école pour le candidat aux descentes sportives, but visé par tout kayakiste. De même que pour devenir un bon joueur de polo, il faut avant tout, être excellent cavalier, de même ne peut devenir un bon kayak-baller que celui qui sait parfaitement manœuvrer un kayak. »

« Or dans la plupart des cas, les rivières sportives sont éloignées des centres résident les propriétaires dun kayak et ceux-ci doivent se contenter dévoluer sur des rivières généralement calmes les manœuvres de propulsion et de direction restent dans le cadre le plus élémentaire. »

« Il fallait donc trouver quelque chose de divertissant et déducatif à la fois, cest ainsi quest le kayak ball. Sa pratique donne à ses joueurs loccasion daccomplir des demandant de se dépenser en se distrayant. Une balle à manipuler et un adversaire à vaincre, quy a-t-il de plus tentant pour lhomme, qui dinstinct, aime jouer et combattre ?. Ainsi le joueur rompu à toutes les finesses de la pagaie par des matchs et surtout un entraînement suivi peut-il affronter nimporte quelle rivières aussi torrentueuse soit-elle, il sera maître de son embarcation et pourra donc pratiquer le tourisme nautique sportif sans risque ni danger,… »

La lecture de ce texte montre bien létat desprit dans lequel les kayakistes de lépoque évoluaient. Le "but de tout kayakiste" était la descente de rivière sportive. Conception hédonique de la pratique corporelle seul le plaisir de leau vive, du corps, des yeux était important. Ceci correspond dailleurs avec la création dans les années 30 du G.H.R. (Groupe de Haute Rivière), issu de la polémique entre les adeptes de la randonnée et ceux des "premières" en rivière sportive[5]

Ces derniers se plaisaient à affronter les obstacles de plus en plus difficiles. Sans doute trop contraints par la politique du moment qui régnait au sein du Canoë Club de France, ils fondèrent le groupe autonome du G.H.R, qui disparaitra en 1954 lorsque la majorité des rivières auront été "ouvertes". Ces personnes vivaient sinon une "compétition" du moins une "émulation" permanente par des entraînements et du matériel sophistiqué, à linverse des adeptes de la randonnée nautique.

Les rivières, éloignées des centres les pratiquants du canoë-kayak étaient les plus nombreux, étaient difficilement accessibles, les moyens de locomotion individuels (pour emmener son bateau…) étant peu répandus. Cest donc logiquement que lon recherchait des activités dentrainement "divertissantes" et "éducatives".

Cette période trouble avait resserré les liens associatifs au sein des clubs de canoë-kayak. Les quelques années qui suivirent, en raison des difficultés économiques daprès guerre, continuèrent de voir les différentes manifestations de KAYAK BALL se développer dans différentes manifestations de Kayak Ball se développer dans différentes régions de France. Les ressources documentaires manquent malheureusement pour cette période, mais quelques anciens témoignent encore.

Adolphe Tesnières relate des matchs de Kayak Ball qui se déroulèrent en 1947 vers Périgueux (Dordogne), Daniel Bonigal se souvent également de compétitions regroupant plusieurs équipes venues de régions diverses, (Paris, Laferte Bernard) en 1948 sur le canal de la petite Marne en région parisienne[6].

Ces quelques souvenirs ne nous permettent cependant pas daffirmer que de réels championnats de Kayak Ball étaient organisés. Il semble, tout comme par le passé, que ces rencontres donnaient lieu à des fêtes locales, et quaucune autorité ne maîtrisait lorganisation nationale de ces manifestations ludiques.

Un phénomène, dont on peut retrouver la trace dans la revue mensuelle du CCF dès 1947, allait pourtant modifier les comportements associatifs : lautorisation de la pratique de compétitions pour les adeptes de leau vive (la course en ligne étant inscrite au programme des jeux olympiques dès 1936…)

Dans un article intitulé : "Canoë et compétition", Jean-Jacques Languepin écrivait[7] :

« jusquà une époque relativement récente, nous avions considéré le canoë non comme une fin mais comme un moyen, merveilleux instrument permettant lexploration dune nature renfermée et particulièrement belle, celle de la rivière ; moyen permettant une vie sociale autrement véritable que celle de la cité, celle du camp.(…)Aujourdhui soudainement, notre bon vieux bateau est devenu un instrument de compétitiondevrons nous pleurer le temps passé ou nous réjouir dune évolution qui, à certains égards, peut sembler naturelle »

Un autre phénomène important, dont on trouve la trace en 1951, allait lui aussi modifier les comportements, et par voie de conséquence, réduire considérablement ces manifestations festives qui servaient de supports jusqualors au Kayak Ball.

En effet, Monsieur Jacques Jubert constatait[8] :

« la pratique généralisée des sports en France nest pas très ancienne comparée à dautres grandes nationsest cest pour ces motifs que lesprit de club » est si peu répandu dans notre pays.»

et déplorait :

« le fait est simplement à ce que les sociétaires ne pratiquant plus ou ayant quitté la région, ne restant plus fidèles à leurs couleurs »

Ce constat montre bien comment les pratiquants eux-mêmes sentaient séloigner ce quils appelaient "lesprit de club".

La révolution technologique du plastique

Dès le début des années cinquante, une nouvelle technologie allait également révolutionner le monde du canoë-kayak.

Le "plastique" ou plus exactement le polyester, faisait son apparition dans la construction, jusqualors très lourde, des canoës et des kayaks. Le constructeur « Cavé » présentait pour la première fois en France, au salon nautique International de Paris en 1953, un canoë à coque moulée en matière plastique[9] :

Dès lannée suivante, en 1954, ce matériau de construction semblait faire la quasi-unanimité grâce « à ses qualités de stabilité et de résistance »[10].

Seul le problème de la construction artisanale des bateaux, restait un point qui pouvait compromettre le sérieux, la qualité industrielle et un bas prix de revient.

Comment cette révolution technologique a-t-elle modifié profondément les pratiques du canoë-kayak ? La réponse nous est donnée par Monsieur Daniel Bonigal[11] :

« Lapparition des kayaks en matière plastique vers 1955 pour remplacer les "toilés" ou bien encore les canoës en bois latté, a relancé la pratique individuelle de leau vive. Chacun pouvait alors construire son propre bateau puisque des moules circulaient dans les sections régionales. Le GHR, qui commençait à ne plus trouver de "rivières extrêmes" navigables, reprit ses activités pour "ouvrir" quelques nouvelles portions jusqualors irréalisables. "

Cette soudaine jouvence pour les activités deau vive, allait contribuer à accentuer les difficultés que connaissait la "vie de club" à cause de "lindividualisme" des pratiquants. Cette remarque ne veut en aucun cas correspondre à un jugement de valeur de notre part et ce type de comportement nest que le prémisse de modalités de pratiques que daucun allait appeler : "les pratiques californiennes", vers les années soixante.

Cette "démocratisation" du canoë-kayak (le coût de revient et surtout les facilités de construction permettaient à tous de se procurer "son" kayak) devait aller de paire avec le développement des moyens de locomotion individuels (automobile) et surtout avec laugmentation du "temps libre".

Durant ces quinze années, on ne retrouve pas la trace de manifestations de Kayak Polo en France, et les sources documentaires étrangères, parfois minimes, ne nous permettent pas non plus daffirmer la pérennité de cette pratique en Europe.

Pourtant, dès 1970, on note le renouveau du Kayak Polo (enfin découvert sous cette appellation …) en Angleterre, en Allemagne, et en Finlande.

Dautres pays sassocieront à ce renouveau vers 1973 (Australie), en 1976 (Pays-Bas, Espagne), 1977 (ITALIE)…

Un championnat national est désormais organisé en Angleterre, tous les ans à compter de 1970. Ce championnat qui regroupe une dizaine déquipes, est en fait une "coupe", formule qui se déroule sur un week-end, lors du salon nautique de Cristal Palace à Londres. Ce point est très important car, cest en se rendant à ce salon nautique, pour y suivre les évolutions technologiques, quun cadre technique français, René Tragaro, découvrira le Kayak Polo et limportera en Bretagne.

Le Kayak Polo rentre donc, dans ce que lon pourrait qualifier de "période moderne" à partir des années 1970.

Etude chrono-géographique de lémergence du Kayak Polo en France (de 1979 jusquà nos jours)[12]

Il semble que "lentrée" du Kayak Polo en France se fasse vers 1978/79 à partir de la région de Bretagne. René Tregaro conseiller technique régional de cette ligue, organise avec certains clubs, des matchs de Kayak-balle (ou Kayak Ball) lors de fêtes locales, très prisées dans la région. Le règlement utilise est très voisin de celui des anglais.

Des aménagements locaux sont réalisés pour permettre la pratique de cette nouvelle activité : utilisation de kayak surf (de type sabot notamment puisque ces bateaux étaient souvent utilisés par les Bretons…. La vie festive en Bretagne étant très développée, même encore de nos jours, le Kayak Polo va se structurer assez vite en un petit championnat régional.

En 1981, René Tregaro , revient dun voyage à Cristal Palace en Angleterre (lieu du "salon nautique" anglais) avec une traduction du règlement anglais et des images de jeu plein les yeux. Une "sélection" de Bretagne participe lannée suivante au tournoi qui y est organisé tous les ans.

La cuisante défaite sur le score de 7 à 0 face à léquipe anglaise, montre lécart important qui existait à ce moment entre les deux nations. Cependant, au dire des joueurs présents à lépoque, cest à ce moment que le Kayak Polo fera réellement son entrée en France. Le jeu anglais était si plaisant et spectaculaires que chacun se sentait motivé pour le pratiquer.

Dès février 1983, les Normands, qui ont eu ces échos du match des bretons en Angleterre, envoient une "délégation" à Cristal Palace, et reviennent eux aussi, enthousiasmés par le jeu doutre Manche. Le Kayak Polo, (terme accrédité officiellement en France à la réunion de septembre 1983 à Paris) va connaître ses premières compétitions nationales en juillet 1983.

Lors des championnats de France deau vive de Thonon-les-Bains(74- Haute-Savoie), la Fédération Française de Canoë Kayak confie à François Parmentier, alors conseiller technique régional du Dauphiné Savoie, lorganisation dun tournoi intitulé "coupe de France des Ligues", afin de combler, par une animation nouvelle et spectaculaire, le "trou" entre le slalom et la descente sportive.

La présence des compétiteurs en eau vive dans certaines sélections de ligue, va permettre une importante participation à cette manifestation.

Cependant, parmi les seize équipes présentes, plusieurs sont constituées de joueurs (plus ou moins bien préparés) ayant fait le déplacement uniquement pour le Kayak Polo. Cest le cas notamment de léquipe normande, qui lemporte en finale devant la sélection dAlpes-Provence, constituée, quant à elle, exclusivement de slalomeurs de bon niveau (tous parmi les 20 meilleurs nationaux…)

Cette "opposition" entre la dominante "canoë-kayak" et la dominante "sport collectif", au niveau des joueurs, va perdurer de longues années. On peut retrouver cette dualité qui existait au sortir des années 40/50 entre ceux qui préconisaient la pratique du Kayak Polo comme "moyen de formation et dentraînement à leau vive " et ceux qui considéraient que le KAYAK POLO était une discipline la maîtrise du ballon lemportait[13].

1984 devait être lannée des « clubs ». En effet, après lessai dune coupe de France de Ligues, la toute "jeune" sous-commission Kayak Polo de la FFCK, décidait la mise en place dune coupe de France des clubs.

Trois étapes de sélections :

  1. deux représentants par ligue sont sélectionnés pour une finale de zone
  2. les quatre zones réparties sur la France donnent deux sélectionnés
  3. poule finale à Saint-Pierre-de-Bœuf (42- Loire) à huit clubs

On remarque sur la carte, lextension des régions participant à cette coupe.

Ce sont les Normands du club de Pont-d'Ouilly (14- Calvados) qui lemportent devant les Bretons de Hennebont (Lorient). On peut déjà parler de tradition pour ces régions à lorigine du Kayak Polo en France.

1985 : pour la première fois, un championnat de France est mis en place. Cependant, on constate lexistence dune phase finale (à Caen) pour ce championnat.

Il y a donc peu de différence avec une formule "coupe", mais lintitulé même de "championnat" apporte une dimension nouvelle au "statut" du Kayak Polo français.

Pour ce championnat, on recense une centaine de clubs, mais une quinzaine seulement pratiquent cette activité avec sérieux. Cest le club de Lochrist (Lorient) qui lemporte devant le club dHennebont.

Le véritable championnat de France de Kayak Polo va débuter en 1986. Suite aux résultats de la formule de 1985, un groupe de 8 équipes est sélectionné pour un championnat de première division, avec matchs aller et retour. Un championnat de seconde division est organisé avec 80 équipes. Cette sélection sera à lorigine dune désaffectation de certains clubs (coût trop élevé des déplacements engendrés par la nouvelle formule). Certaines régions vont donc voir leur club phare séteindre.

Une fois de plus cest le club de Lochrist qui lemporte devant Pont-d'Ouilly. 1986 sera également lannée de la structuration réelle de larbitrage du Kayak Polo en France.

1987 : année internationale pour le Kayak Polo. La Fédération Internationale, qui trouvait en 1985 que : « Le Kayak Polo ralentit son évolution à cause de la disparité des règlements en vigueur… »[14], confie à sa commission Kayak Polo, la mise au point dun règlement international unique. La lutte fut âpre entre les deux tendances : le jeu à dominante à la main avec but surélevé (Angleterre, Australie, France) et le jeu à dominante à la pagaie avec but sur leau (Allemagne, Italie, Pays-Bas).

Cest la première qui devait lemporter grâce au poids important de lAustralie dans la décision. Cette décision allait permettre un nouvel élan pour la France, qui depuis le début en 1983 avait adopté cette formule. Un choix inverse eût été catastrophique dans notre pays de nombreux clubs se seraient sans doute découragés.

En 1988 et 1989, le Kayak Polo chercha essentiellement à se structurer au plus haut niveau, cherchant plus à "fidéliser" les clubs participants, quà promouvoir le Kayak Polo dans des régions il nétait que peu représenté.

Le choix politiques de cette période montrent bien cette volonté de crédibiliser dabord ce qui était fait, plutôt que de disperser lénergie dans le dépistage de clubs nouveaux. Le championnat de première division devait passer à 12 clubs, tandis que le championnat de seconde division voyait se mettre en place une poule finale à 12 clubs, après des sélections dans six zones (inter-régionales).

La détermination des zones laissait peu de place aux régions déjà défavorisées et le critère essentiel restait le niveau de jeu. Ce choix délibéré pourra peut-être être jugé ultérieurement, mais pour linstant, il semble bien quil ait permis une bien meilleure structuration de lélite et surtout de maintenir un excellent niveau de jeu, au regard des performances des clubs français lors des rencontres internationales. Cest dailleurs en 1989 que la décision de mettre en place une équipe nationale fût prise.

Afin déviter de trop grands déplacements pour les clubs débutants ou encore peu engagés, une troisième division (au niveau régional) fût également mise en place, avec une poule finale daccession en nationale 2. On peut constater un grand pourcentage de désaffection à ce niveau de jeu, et les clubs qui accèdent au niveau supérieur sont parfois dans limpossibilité (effectif de joueurs ou problèmes financiers à deffectuer la saison en nationale 2).

1990 ne devait apporter que peut de modifications au niveau de limplantation du Kayak Polo sur le territoire français. Seules la mise en place effective dune équipe nationale et de la première "Coupe dEurope des Nations" en mars à Strasbourg sont à noter.

Conclusion historique

Le Kayak Polo, comme dautres sports récents, trouve sa filiation directive au sein de la "famille du Canoë-Kayak". De tous temps, quil sagisse dune pratique ludique et festive, dun entraînement pour leau vive ou bien une pratique de compétition à part entière, ce sont les pratiquants du canoë-kayak qui composent quasi exclusivement la population des joueurs de Kayak Polo.

Au fil du temps, soumis à des fluctuations importantes, les unes pour des raisons économiques et/ou technologiques, les autres pour des raisons politiques et/ou sociologiques, le Kayak Polo a cherché sa voie parmi le monde sportif. Jamais il ne sest écarté de ses origines : le canoë-kayak.

Pour reprendre lexpression de Monsieur Daniel Bonigal qui parlait ainsi du Canoë-kayak : « Notre identité, notre spécificité que lon soit canoéistes ou kayakiste, adepte des eaux vives, de la mer ou de leau plate, que lon cherche à lutter contre ses adversaires, les éléments ou soi-même, … cest lamour de la pagaie ».

Le fait dy ajouter une balle ne devait rien changer.

Annexes

Notes et références

  1. « Techniques dhier et daujourdhui » - G.Vigarello pages 46 à 49
  2. « La rivière » n°212/1929 page 70
  3. « La rivière » n°271/1935 page 89-90
  4. « Le Kayak-Ball, sport nautique » 1943M. Stibbe
  5. « La rivière » - Janvier 1943CCF
  6. entrevue avec Daniel BonigalParis 1986
  7. « La rivière » CCF n° 330/1947 pages 14/15
  8. « La rivière » n°358CCF/1951 J.JUBERT page 190
  9. « La rivière » n°372CCF/1953 J.Jubert page 291
  10. « La rivière » n°380CCF/1954 J.Jubert page 455
  11. entretien avec M.BonigalParis/1986
  12. Source FFCK1991
  13. « La rivière » CCF / 1943
  14. « Retrospective study » by ICF/1985 page 24

Voir aussi


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Histoire du kayak-polo de Wikipédia en français (auteurs)

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