- Histoire du Stade toulousain
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Cet article présente l'histoire du Stade toulousain.
Article principal : Stade toulousain.Sommaire
Genèse
Le rugby à XV fait son apparition à Toulouse à la fin du XIXe siècle et les premiers clubs se forment dans les années 1890. Ce sont notamment les étudiants qui pratiquent ce sport dont l'existence en France est toute récente (1872). Le SOET (Stade olympien des étudiants toulousains), créé en 1897 et regroupant des étudiants de toutes les disciplines, est bientôt scindé puisque l'USEV (Union sportive de l'École Vétérinaire) voit le jour en 1900 ou 1901. À ces deux clubs s'ajoutent le SAT (Sport Athlétique Toulousain).
Néanmoins, le SOET est le club principal de la ville et le 26 avril 1903, au stade de la Prairie des Filtres à Toulouse, devant 5 000 spectateurs, il s'incline face au Stade français en finale du championnat de France, sur le score de 16 à 8.
Premières années
En 1907, la fusion des trois clubs toulousains (le SOET, l'USEV, et le SAT) donne naissance au Stade toulousain. La même année, l'association des « Amis du Stade », regroupant quelques notables, et notamment Ernest Wallon et Charles Audry, achète un terrain de sept hectares dans le quartier des Ponts-Jumeaux et y fait construire le premier stade du club, le stade des Ponts Jumeaux qui sera remplacé par l'actuel stade Ernest-Wallon en 1980.
Le 31 mars 1912, le Stade toulousain bat à domicile le Racing club de France, sur le score de 8 à 6[1]. Ce premier titre de champion de France vient clore une saison durant laquelle le club, invaincu, est surnommé la « Vierge Rouge »[2].
Les cinq glorieuses
Il faut ensuite attendre dix ans pour voir le Stade toulousain empocher un nouveau titre. De 1922 à 1927, il remporte cinq championnats sur les six disputés.
Le tableau ci-après donne le palmarès du championnat de France depuis 1920 jusqu'à 1927. On accède à l'article qui traite d'une saison particulière en cliquant sur le score de la finale.
Date Vainqueur Score Finaliste Lieu Spectateurs 25 avril 1920 Stadoceste tarbais 8-3 Racing club de France Stade Sainte-Germaine, Le Bouscat 20 000 17 avril 1921 USA Perpignan 5-0 Stade toulousain Parc des Sports de Sauclières, Béziers 20 000 23 avril 1922 Stade toulousain 6-0 Aviron bayonnais Stade Sainte-Germaine, Le Bouscat 20 000 13 mai 1923 Stade toulousain 3-0 Aviron bayonnais Stade Yves-du-Manoir, Colombes 15 000 27 avril 1924 Stade toulousain 3-0 USA Perpignan Parc Lescure, Bordeaux 20 000 3 mai 1925 USA Perpignan 5-0 [3] US Carcassonne Maraussan, Narbonne 20 000 2 mai 1926 Stade toulousain 11-0 USA Perpignan Parc Lescure, Bordeaux 25 000 29 mai 1927 Stade toulousain 19-9 Stade français Paris Stade des Ponts Jumeaux, Toulouse 20 000 Trou noir
Malgré un bref renouveau dans l'immédiat après-guerre (l’équipe des bouchers, invaincue durant la saison 1947), il faut attendre le milieu des années 1980 pour que le club redevienne l'élément-phare du championnat français.
Un éclair dans la brume
Saisons 1973-1976
Sous la présidence d'Yves Noé nouvellement élu en 1973 à la tête de la section rugby, Toulouse démarre la nouvelle saison avec André Dabadie et Jean Gajan comme entraîneurs[4]. Max Barrau est parti, à peine arrivé, et Jean-Louis Bérot, une fois ses études terminées, quitte Toulouse pour rejoindre Dax et ouvrir un cabinet de kinésithérapie[4]. Il a évolué neuf saisons au plus haut niveau sous les couleurs rouges et noires. Jean-Pierre Rives rejoint le stade[4]. L'élite du championnat est répartie en deux groupes de trente-deux clubs, le groupe A compte quatre poules de huit clubs; à l'issue de la phase qualificative, vingt-quatre équipes du groupe A sont qualifiés pour les seizièmes de finale ainsi que huit équipes du groupe B. Le Stade fait un parcours moyen avec une troisième place (huit victoires, un nul et cinq défaites), Saint-Girons et Tarbes l'ont emporté en particulier aux Ponts-Jumeaux[4]. Opposés à Albi (groupe B) en phase finale, les rouges et noirs s'inclinent 12-20 pour une journée de honte[4]. Un jeune junior venu de Montréjeau, Gérald Martinez, joue un match avec l'équipe première en Challenge Yves du Manoir[4].
Après ce parcours médiocre, de nombreux joueurs, dont Mike O'Callaghan et Michel Billière, quittent le Stade, Henri Cazaux devient président de la section rugby. Un jeune joueur de Montréjeau, Serge Gabernet, rejoint le Stade[5]. Les Toulousains font une phase de championnat sérieuse avec une troisième place (neuf victoires, deux nuls et trois défaites) à seulement un point des Agenais et des Dacquois[5]. La formule de championnat a encore changé avec huit poules de huit clubs, les quatre premiers de chaque poule accèdent aux phases finales, Toulouse joue contre le RC Toulon, il est dominé devant et s'incline 16-9[5].
L'ambition pour la saison 1975-1976 est plus grande avec les arrivées de Dominique Harize et surtout de Walter Spanghero. La troisième ligne J-P Rives-W.Spanghero-J-C Skrela est prometteuse. La saison est pourtant catastrophique[6]. La formule de championnat est encore modifiée avec deux groupes de quarante clubs, chaque groupe compte cinq poules de huit clubs; à l'issue de la phase qualificative, les cinq premiers de chaque poule du groupe A sont qualifiés pour les seizièmes de finale ainsi que les premiers et les deux meilleurs deuxièmes des poules du groupe B[6]. La saison commence bien, avec une victoire en terre lavelanétienne. Mais pour le dernier match de la phase aller, Stade toulousain-Valence se transforme en affrontements continuels[6]. Les sanctions sont lourdes en suspensions de joueurs et en points retirés pour les deux équipes. Lavelanet vient l'emporter à Toulouse, comme Béziers. Toulouse est relégable à deux journées de la fin[6]. Il faut vaincre Tulle puis aller gagner à Valence. Si le premier pas est réussi (22-3), le Stade perd à Valence (4-10)[6]. Toulouse est sauvé par l'USAP qui fait match nul à Tulle et qui condamne les Corréziens. Si Henri Cazaux reste à la tête de la section rugby, l'entraîneur change et Claude Labatut est appelé. La saison a vu les débuts de deux jeunes, Serge Laïrle (formé à Lisle-Jourdain comme Skrela) et Guy Novès[6],[7].
Saisons 1976-1980
La saison 1976-1977 n'est pas brillante, le Stade toulousain fait un parcours moyen en phase aller de championnat avec une troisième place (neuf victoires, deux nuls et six défaites), les seizièmes de finale se déroulent sur deux matchs sur terrain neutre, l'adversaire est le CA Bègles qui s'incline 13-4, 16-7[8]. Le huitième a lieu à Perpignan contre le RRC Nice d'André Herrero et des dissidents toulonnais. Le match est télévisé et disputé: 6-6 à la mi-temps, 9-9 après quatre-vingt minutes, 17-16 après la prolongation pour les Niçois[8]. Trois Toulousains ont participé à la grande aventure du Grand chelem en rugby à XV de la France en 1977: l'équipe de France a remporté le Tournoi des cinq nations 1977 en réussissant un Grand chelem (quatre victoires en quatre matchs). Fait remarquable, l'équipe de France n'a pas encaissé d'essai au cours des quatre rencontres disputées et une même équipe de quinze joueurs a disputé et gagné les quatre rencontres. Jean-Pierre Rives, Jean-Claude Skrela et Dominique Harize font partie de cette équipe.
Pour la saison 1977-1978, Walter Spanghero s'est retiré, remplacé par Dugald MacDonald, Nigel Horton, deuxième ligne de l'équipe d'Angleterre, est arrivé également[9]. Le 11 novembre 1977, l'équipe de France reçoit au Stadium les All Blacks pour une victoire 18-13 et pour la première sélection de Guy Novès[9]. Si la première journée du championnat est difficile avec une défaite à domicile contre le Stade beaumontois 10-12, le Stade enchaîne sur cinq succès dont deux à Mazamet et Aurillac[9]. Le Stade toulousain aligne comme d'habitude des performances chaotiques[9] en phase aller de championnat pour terminer avec une troisième place (huit victoires, un nul et cinq défaites). L'équipe compte pourtant des joueurs de qualité: les internationaux Jean-Pierre Rives, Jean-Claude Skrela, Dominique Harize, Guy Novès, Dugald MacDonald, Nigel Horton, Pierre Villepreux et les futurs bleus Gérald Martinez, Serge Gabernet. Pierre Villepreux est réapparu à l'ouverture, de retour de Polynésie. En seizième de finale, les rouges et noirs défont le CA Bègles 31-10, l'US Romans s'incline en huitième 18-6 avec un match remarquable de Pierre Villepreux[9], le Stade est alors en quart, ce qui n'est plus survenu depuis 1971. En quart, l'adversaire redoutable est le Stade bagnérais d'Antranik Torossian, Michel Urtizverea, Roland Bertranne, Jean-François Gourdon ou de Jean-Michel Aguirre. Le Stade s'impose 18-14 avec un essai inscrit sur un exploit individuel de Guy Novès[9]. En demi-finale, le futur champion est solide sans être génial: 12-9 pour Béziers et ses joueurs, Armand Vaquerin, Alain Paco, Jean-Louis Martin, Georges Senal, Michel Palmié, Olivier Saïsset, Alain Estève, Richard Astre, Henri Cabrol, René Séguier, ou Jack Cantoni[9], qui dominent alors le championnat de France (titres en 1971, 1972, 1974, 1975, 1977, 1978, 1980, 1981, 1983 et 1984).
Pour la saison 1978-1979, la formule de championnat est encore modifiée avec deux groupes de quarante clubs, chaque groupe compte quatre poules de dix clubs; à l'issue de la phase qualificative, les sept premiers de chaque poule du groupe A sont qualifiés pour les seizièmes de finale ainsi que les premiers des poules du groupe B. Le stade fait pour une fois un très bon parcours de phase préliminaire en terminant premier de sa poule et troisième en tout, devancé seulement par les deux grosses écuries, Béziers et le RC Narbonne[10]. Le CA Périgueux joue contre le Stade en seizième sur un match et s'incline 18-10. Pour le huitième, c'est Valence sui fait preuve de vaillance et résiste 7-3[10]. Enfin, l'AS Montferrandaise propose une opposition solide en quart-de-finale et le Stade ne parvient pas à passer l'éceuil, s'incinant 12-10. Ont rejoint le Stade en début de saison Jean-Michel Rancoule, Thierry Merlos et Marcel Salsé.
Après avoir renforcé les lignes arrières, le stade toulousain recrute pour la ligne d'avants pour la saison 1979-1980, avec les arrivées de Roger Viel (Graulhet), Christian Breseghello (Saverdun) et de Claude Portolan, international junior formé à Auterive[11]. L'élite est constituée de quatre groupes de dix clubs. A l'issue de la phase qualificative, les huit premiers de chaque groupe sont qualifiés pour les seizièmes de finale. Pour la première fois, seules les équipes du groupe d'élite (groupe A) participent aux seizièmes de finale. Le 30 mars 1980, lors du dernier match de poule, le Stade toulousain joue pour la dernière fois au stade des Ponts Jumeaux[11]. Les Toulousains l'emportent 29 à 11 contre Aurillac avec des essais de Harize, Santos, Bentaboulet à deux reprises; c'est Bentaboulet qui marque le dernier essai et Serge Gabernet en transformant, inscrit les derniers points entre les poteaux les plus hauts du monde[11]. Les poteaux, sciés à la base pour être transférés au nouveau stade en 1980, ne font plus 22,50 mètres mais 21,35 m[12]. L'équipe qui joue ce dernier match aux Ponts Jumeaux est composé ainsi: Christian Breseghello, Patrick Bentaboulet, Serge Laïrle; Michel Coutin, Jean-Jacques Santos; Jean-Pierre Rives, Jean-Claude Skrela, Roger Viel; Gérald Martinez (m); Jean-Michel Rancoule (o); Guy Novès, Thierry Merlos, Marcel Salsé, Dominique Harize; Serge Gabernet[11]. C'est la même équipe qui dispute la finale du championnat quelques semaines plus tard. Car, si le Stade termine avec une quatrième place de poule la phase préliminaire (onze victoires, un nul et six défaites) derrière Agen, Oloron et Lourdes, le système permet en théorie aux trente-deux qualifiés d'espérer remporter le titre.
Le renouveau des années 1980
En effet, depuis 1985, le Stade toulousain est même l'un des tout meilleurs clubs d'Europe.
1994-2001
Il a ainsi soulevé le Bouclier de Brennus à neuf reprises, dont quatre consécutives de 1994 à 1997.
Il est également le premier club à gagner la Coupe d'Europe.
Finales de 1994 à 2001 : clubs, score, lieu et nombre de spectateurs. Le score donne un lien vers l'article détaillé correspondant à l'édition du championnat. Date Vainqueur Score Finaliste Lieu Spec. 28 mai 1994 Stade toulousain 22-16 AS Montferrand Parc des Princes, Paris 48 000 6 mai 1995 Stade toulousain 31-16 Castres olympique Parc des Princes, Paris 48 615 1er juin 1996 Stade toulousain 20-13 CA Brive Parc des Princes, Paris 48 162 31 mai 1997 Stade toulousain 12-6 CS Bourgoin-Jallieu Parc des Princes, Paris 43 841 16 mai 1998 Stade français Paris 34-7 USA Perpignan Stade de France, Saint-Denis 78 000 29 mai 1999 Stade toulousain 15-11 AS Montferrand Stade de France, Saint-Denis 78 000 15 juillet 2000 Stade français Paris 28-23 US Colomiers Stade de France, Saint-Denis 45 000 9 juin 2001 Stade toulousain 34-22 AS Montferrand Stade de France, Saint-Denis 75 000 2002 à aujourd'hui
Finales de 2002 à 2008 : clubs, score, lieu et nombre de spectateurs. Le score donne un lien vers l'article détaillé correspondant à l'édition du championnat. Date Vainqueur Score Finaliste Lieu Spec. 8 juin 2002 Biarritz olympique 25-22 AP SU Agen Stade de France, Saint-Denis 78 457 7 juin 2003 Stade français Paris 32-18 Stade toulousain Stade de France, Saint-Denis 75 000 26 juin 2004 Stade français Paris 38-20 USA Perpignan Stade de France, Saint-Denis 79 486 11 juin 2005 Biarritz olympique 37-34 AP[13] Stade français Paris Stade de France, Saint-Denis 79 475 10 juin 2006 Biarritz olympique 40-13 Stade toulousain Stade de France, Saint-Denis 79 474 9 juin 2007 Stade français Paris 23-18 ASM Clermont Stade de France, Saint-Denis 79 654 28 juin 2008 Stade toulousain 26-20 ASM Clermont Stade de France, Saint-Denis 79 793 Annexes
Notes et références
- Stade des Ponts Jumeaux, Toulouse, 31 mars 1912, STADE TOULOUSAIN 8 - R.C. FRANCE 6, sur lnr.fr, consulté le 4 septembre 2008.
- Musée du Stade toulousain 1907-1917 la Vierge Rouge, sur stadetoulousain.fr, consulté le 4 septembre 2008.
- 0-0 AP. Une première finale avait été jouée le 26 avril 1925 au Stade des Ponts Jumeaux à Toulouse et s'était soldé par un
- Lucien Remplon, op. cit., Saison 1973-1974 p.183-185
- Lucien Remplon, op. cit., Saison 1974-1975 p.186-187
- Lucien Remplon, op. cit., Saison 1975-1976 p.188-190
- Jean-Claude Martinez et Jérôme Gibert, op. cit., 1947-1983. Dites 33 p.37
- Lucien Remplon, op. cit., Saison 1976-1977 p.194-196
- Lucien Remplon, op. cit., Saison 1977-1978 p.197-200
- Lucien Remplon, op. cit., Saison 1978-1979 p.201-204
- Lucien Remplon, op. cit., Saison 1979-1980 p.205-211
- Jean-Paul Cazeneuve et Jérôme Leclerc, Stade toulousain, L'Académie du rugby, Balma, éd. Universelles, 2004, 220 p, les lieux du stade, les Ponts-Jumeaux p.72
- le compte rendu du match. Plus grand nombre de points marqués en finale. Voir
Bibliographie
Cette bibliographie présente quelques ouvrages de référence de base, utilisés pour la rédaction de cet article quand l'indique la présence du symbole .
- Bruno Fabioux et Henri Rozès, Stade toulousain, un siècle de rugby en rouge et noir, ed. Midi Olympique, 2006, 477 p., (ISBN 2-9524-731-2-9)
- Jean-Claude Martinez et Jérôme Gibert, Les Maîtres du rugby moderne 2, Le Stade toulousain de 1985 à 2005, Anglet, ed. Atlantica, 2006, 409 p., (ISBN 978-2-7588-0000-2)
- Lucien Remplon, Ombres noires et soleils rouges, histoire du rugby au Stade toulousain, éd. Gazette, 1998, 216 p., (ISBN 2-912041-02-3)
- Jean-Paul Cazeneuve et Jérôme Leclerc, Stade toulousain, L'Académie du rugby, Balma, éd. Universelles, 2004, 220 p., (ISBN 2-905797-07-X)
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