- Histoire du Corps des Marines des États-Unis
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L'histoire du Corps des Marines des États-Unis commence lors de la Guerre d'indépendance, lorsque le Congrès des États-Unis crée le corps des Continental Marines, le 10 novembre 1775. Ceux-ci sont rapidement démobilisés, dès 1785. Mais la Quasi-guerre contre la France en 1798 oblige le Congrès à revenir sur sa décision, en votant un texte recréant un corps de fusiliers marins le 11 juillet 1798. Ce corps est alors placé sous l'autorité directe du Secrétaire à la Marine. Ce Corps des Marines est celui qui existe encore aujourd'hui, et a servi dans la quasi-totalité des conflits dans lesquels ont été engagés les États-Unis.
Sommaire
La naissance des Marines
Toute nation ayant une armée développée possède des fusiliers marins. Si l’organisation est différente et si les conflits modernes les ont amenés à être différents de par leur implication dans les dits conflits, à la base, ils ont tous une mission similaire. À savoir : combattre sur des navires. En fait le concept n’est pas nouveau, il remonte même à la nuit des temps. Depuis que les hommes naviguent, et depuis qu’ils se battent sur les mers. Les Phéniciens, ces commerçants navigateurs qui commerçaient sur tout le pourtour méditerranéen dès 3000 ans av. JC avaient déjà créé les marines. Ou en tout cas leur équivalant antique. Leurs navires étaient dotés d’un contingent de quelques hommes dont le talent était le combat, et pas la navigation. Si les marins combattaient également, ces «marines» étaient la première ligne d’attaque, ou de défense. Ils étaient des professionnels du combat avant tout. Les matelots des professionnels de la mer avant tout.
C’est exactement dans cet esprit que les premiers marines furent recrutés.
C’est en s’inspirant des Royal Marines anglais que les États-Unis naissant créèrent leurs US marines. La plupart des nations importantes étaient déjà dotées de telles unités. L’Espagne avaient créé son infanteria de marina en 1537, leur nom était Compagnies Des Vielles Mers de Naples ; Le Portugal en 1621 avec le Régiment Maritime de la Couronne du Portugal ; la France en 1622 avec les Compagnies Ordinaires de la Mer, fondée par Richelieu. Les premiers marines anglais portaient le nom de Régiment Maritime à Pied du Duc d’York et d’Albany, régiment fondé en 1664. Avec la guerre d’indépendance, les USA se munirent d’hommes dont la mission étaient de défendre leur flotte contre les abordages anglais et aborder les bâtiments ennemis. Ainsi, des unités furent créées de manière désordonnée, souvent à l’initiative d’officiers de la navy.
Le 10 novembre 1775, est la date d’anniversaire du corps des marines. C’est à cette date que le Congrès constituera 2 bataillons de «Continental» Marines pour servir comme infanterie embarquée à bord des bâtiments de la flotte. Un homme, Samuel Nicholas fut promu au rang de major, et commença à recruter des marines dans une taverne de Philadelphie, alors capitale des séparatistes. Le propriétaire de la taverne, Robert Mullan deviendra capitaine. La plupart des Marines d’alors devaient être des marins afin de pouvoir servir en tant que tels sur les navires sur lesquels ils étaient placés en plus de leur mission de combat. La première véritable mission d’envergure impliquant des marines eut lieu le 1er mars 1776 sous les ordres de Nicholas. 230 marines et 50 matelots débarquèrent sur l’île de New Providence avec pour mission de capturer un important dépôt de munitions. Une grande partie de la poudre fut évacuée par les Anglais, les marines capturèrent 103 pièces d’artillerie et suffisamment de poudre pour les utiliser. C’est le premier fait d’arme des marines lors de la guerre d’indépendance.
Il y en eu biens d’autres dont voici quelques uns des principaux. En 1776, 4 nouvelles compagnies furent créées en plus des 5 déjà existantes afin de pourvoir en effectif à 4 nouvelles frégates en construction. L’ordre parvint aux marines de se mettre sous les ordres de Washington afin de le renforcer pour lutter contre les Anglais qui remontaient à travers le New-Jersey. Il arrivèrent trop tard pour se joindre à la bataille de Trenton mais participèrent à la bataille la libération de Princetown. Après cette bataille les marines furent replacés à bord de différents navires. Pendant longtemps, on pensa que leur commandant, Nicholas, fut astreint aux nombreuses tâches administratives qui surviennent lorsqu’une unité est dispersée de la sorte. On le crut pendant 175 ans, mais il n’en est rien. En fait, on lui confia une mission de la plus haute importance, faire transiter depuis Boston jusque Philadelphie un somme d'argent importante. Argent avancé par les Français pour créer la North America Bank, équivalent de la 1re banque nationale américaine, ce qui permit de continuer à financer la guerre. Un contingent de 300 Marines, provenant de 4 navires fédéraux, renforça 900 miliciens du Massachusetts lors d’une expédition contre une base navale fortifiée, mais même si les marines se comportèrent admirablement sous le feu, emmenant les miliciens à leur suite, ce fut un échec cuisant, entre autres à cause de querelles entre les officiers de la flotte et ceux de la Milice.
La dernière opération en tant qu’unité fut le débarquement et la défense de Charlestown, sous les ordres du général Benjamin Lincoln. La ville résista trois mois et tomba le 11 mai 1780. Les marines furent ensuite réembarqués en plus petites unités sur des navires.
Le principal de leur engagement fut en mer, contre les équipages de corsaires anglais et de Royal Marines. Dans le cadre de ces engagements, citons les hommes qui servirent sous le commandement de John Paul Jones, un officier de la Continental navy qui partit pour la France avant même le traité d’alliance franco-américain. Il agit, entre autres, au départ de Brest dans la Manche, la mer du Nord, la mer d’Irlande et conduisit même 2 raids avec ses marines sur le sol anglais. Les marines de Jones n’étaient pas tous Américains, Certains avaient été recrutés dans les ports français. Le conflit prit fin en 1783.
Les États-Unis nouvellement formés, ayant besoin de fonds pour reconstruire les dommages subis durant la guerre, vendirent leur flotte. La garde des côtes fut le plus souvent assurée par les «navy» d’état, équivalent maritime des milices que chaque État avaient formées, et qui avaient à leur bord leur propres unités d’infanterie embarquée.
L’uniforme
Comme pour l’armée continentale et la navy continentale, l’uniforme des marines fit l’objet de «regulations» précises. La tenue des hommes de troupe est la suivante :
- La tunique était verte, à boutons d’étain avec des parements blancs, une chemise verte et un gilet blanc.
- Une boutonnière rouge pour les sous-officiers.
- Des pantalons blancs, des bas de laine blancs jusqu’aux genoux, éventuellement guêtres noires.
- Un petit chapeau rond noir avec liseré blanc, dont un bord est recourbé.
- Des chaussures noires
- L’engagé devait fournir lui-même une besace blanche, une musette à munition en cuir noir et une gourde en bois, bleue ou au aux bords peints en rouge avec une ancre peinte sur le centre.
- L’armement était un fusil français Charleville ou anglais de prise, Brown Bess. Le mousquet devait être équipé d’une sangle blanche uniquement, à défaut pas de sangle. Une baïonnette et un sabre d’infanterie britannique pour l’abordage.
- Un outil, pelle, hache, pioche, ...
Les officiers avaient une tenue assez semblable. Les différences notables sont des boutons d'argent, une épaulette d’argent (sur l’épaule droite), un passepoil vert sur le pantalon, guêtres noires obligatoires. Les officiers étaient libres du choix de leur épée.
Dans la pratique, beaucoup d’hommes n’eurent pas cet uniforme. Les officiers se le faisaient faire sur mesure, mais les hommes de troupes qui n’eurent pas la chance de le toucher n’avaient pas toujours les moyens de se le faire fabriquer, tout au moins dans les premières heures de la guerre. Par exemple, les marines qui servaient sur les bateau de Johne Paul Jones furent vêtus de tuniques rouges prises aux Anglais. Il en va de même avec l’armement. Certains rapports font état de marines qui se battaient avec des pics, et même certains avec des tomahawks.
Effectifs
Les effectifs varièrent beaucoup au cours de l'Histoire. Au 14 mai 1801, lorsque le Bay de Tripoli déclara la guerre aux États-Unis, le Marine Corps comptait 38 officers et 319 hommes du rang. Le 11 novembre 1918, le Corps comptait 2 474 officiers et 70 489 hommes du rang[1].
Liste des guerres et opérations
- Guerre d'indépendance des États-Unis, 1775-1783
- Guerre navale avec la France, 1798-1800
- Guerre de Tripoli, 1801-1805
- Deuxième guerre d'indépendance, 1812
- Bataille de Twelve Mile Swamp (Floride), 11 septembre 1812
- Bataille de Quallah Batto (Sumatra), 6 février 1832
- Guerre contre les Indiens de Floride, 1835-1842
- Guerre américano-mexicaine, 1846-1847
- Bataille de Shanghaï (Chine), 4 avril 1854
- Bataille de la baie de Ty-Ho (Chine), 4 août 1855
- Bataille contre les Indiens près de Seattle, 26 janvier 1856
- Bataille des forts de la Barrière (Chine), 16-22 novembre 1856
- Bataille de Waya (îles Fidji), 6 octobre 1858
- Capture de John Brown (Harper’s Ferry), 18 octobre 1859
- Guerre de Sécession, 1861-1865
- USS Wyoming contre trois bateaux japonais (?) et des batteries côtières, 16 juillet 1863
- Bataille des forts de la Rivière Salée (Corée), 10-11 juin 1871
- Guerre hispano-américaine, 21 avril-13 août 1898
- Insurrection des Philippines, 30 juin 1898–4 juillet 1902
- Bataille de Tagalii (îles Samoa), 1er avril 1899
- Expédition de secours en Chine (Rébellion des Boxers), juin - août 1900
- Campagne au Nicaragua, 1912
- Capture de Veracruz (Mexique), 21–22 avril 1914
- Occupation de la République dominicaine, 5 mai 1916–17 septembre 1924
- Occupation d’Haïti, 28 juillet 1915-31 août 1934
- Première Guerre mondiale, 6 avril 1917–11 novembre 1918
- La bataille du bois Belleau en 1917 forgera leur réputation.
- Occupation du Nicaragua, 6 janvier 1927–3 janvier 1933
- Seconde Guerre mondiale, 7 décembre 1941-15 août 1945
- Guerre de Corée (sous mandat des Nations unies), 27 juin 1950–27 juillet 1953
- Crise de 1958 au Liban, 15 juillet-30 septembre 1958
- Débarquement en Thaïlande, 16 mai–10 août 1962
- Crise des missiles (contre Cuba), 24 octobre–31 décembre 1962
- Intervention en République dominicaine, 28 avril 1964–6 janvier 1965
- Guerre du Viêt Nam, 15 mars 1962–28 janvier 1973
- Opération Eagle Pull (Cambodge), avril 1975
- Opération Frequent Wind (Viêt Nam du Sud), avril 1975
- Opération de secours des otages du porte-conteneurs Mayagüez (combats des îles de Koh Tang, Cambodge), mai 1975
- Opération Eagle Claw (tentative de sauvetage des otages en Iran ; des équipages de l'USMC pilotent les hélicoptères utilisés), avril 1980
- Débarquement sur l’île de la Grenade, octobre-novembre 1983
- Déploiement au Liban (Beyrouth), août 1982-février 1984
- Guerre du Golfe (1990-1991), août 1990-avril 1991
- Zone de sécurité au Kurdistan, avril 1991, toujours en cours
- Interdiction de survol de l’Irak, 1991, toujours en cours
- Opérations de maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine 1991, toujours en cours
- Opération d’aide humanitaire en Somalie, 1992-1993
- Opération à Haïti, 1994-1996
- Évacuation du Rwanda, avril 1994
- Évacuation de la Somalie, janvier-mars 1995
- Déploiement dans le golfe Persique, novembre 1995-mai 1996
- Kosovo - Opération Joint Guardian, 1999
- Afghanistan - Opération Enduring Freedom, 7 octobre 2001, toujours en cours
- Opération Iraqi Freedom, mars - mai 2003
- Guerre d'Irak, mai 2003, toujours en cours
- Opération à Haïti, mars 2004, décembre 2004
Notes et références
- (en) One Step At A Time, Tom Bartlett, novembre 1965
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