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Histoire de la construction navale dans l'estuaire de la Loire
Dans l'histoire de la construction navale française, l'estuaire de la Loire a occupé et occupe toujours une place de première importance.
Sommaire
Histoire
Il faut remonter à l'histoire du développement de la ville de Nantes. En effet, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, Nantes s'est développée avec le commerce triangulaire. Ainsi, des chantiers navals y ont été construits. Mais l'agrandissement des navires a commencé à poser des problèmes. Nantes est située à 60 kilomètres en amont dans l'estuaire de la Loire, interdisant à des navires à fort tirant d'eau de pouvoir y entrer.
L'idée est donc venue de construire ces unités en aval de Nantes. Mais il faut attendre une décision du Second Empire pour que le projet se concrétise.
En effet, au début des années 1860 la France ne possède pas de grand chantier naval permettant la construction de grosses unités. Cette époque est le début des liaisons transatlantiques et le Second Empire cherche à construire de grands navires. Ainsi, l'industriel écossais John Scott est chargé de construire un chantier naval à Saint-Nazaire. Ce Chantier portera son nom.
Saint-Nazaire fut choisi au détriment de Paimboeuf. À l'époque, Saint-Nazaire n'était qu'une petite cité portuaire vivant de la pêche.
L'histoire des Chantiers débute avec l'industrialisation de la navale en France, au milieu du XIXe siècle, alors que l'industrialisation débute en France. Dés le début, les Chantiers sont liés aux paquebots. A l'époque Saint-Nazaire est désignée tête de ligne pour l'Amérique du Sud, par la loi du 18 juillet 1840, confirmée par 3 décrets en 1857, 1858 et 1861. La Ligne postale des Antilles et du Mexique par la Compagnie Générale Transatlantique est crée. A l'époque le savoir-faire manque pour construire des navires modernes, c’est-à-dire à la vapeur et à coque métallique, est totalement inexistant en France. La CGT, obligée par Napoléon III d'assurer la ligne pour avril 1862, achète en Angleterre 4 paquebots. La ligne est lancée le 14 avril 1862, vers Fort-de-France. Pour pouvoir acheter des paquebots en France, la CGT va alors développer un chantier au plus proche, c’est-à-dire Saint-Nazaire.
Des débuts difficiles
Le savoir-faire est importé d'Angleterre, qui lance en 1857 le Great Eastern, un navire en coque métallique de 230 mètres. Un écossais, John Scott, est débauché du chantier de Greenock pour apporter ses techniques. Il fait construire des cales à Penhoët, et construit 4 navires avec 15 contre-maîtres anglais, et une main d'œuvre recrutée en Brière. Le chantier reçoit l'appui financier des frères Pereire. Le 24 avril 1864, le premier navire des Chantiers Scott est lancé. Il s'agit du paquebot Impératrice Eugénie, de 108 mètres de long. Mais l'euphorie est de courte durée. En 1866, le chantier, qui embauche 1800 personnes, fait faillite. 13 ans plus tard, la Compagnie Générale Transatlantique reconstruit le Chantier. L'année suivante, en 1882, les Ateliers et Chantiers de la Loire, une entreprise nantaise, s'installe sur les mêmes lieux
Le chantier John Scott
Le chantier fut fondé en 1861 par l'industriel écossais John Scott. Les constructions furent essentiellement effectuées pour la Compagnie générale transatlantique. Ce chantier fut construit en 1861.
Le premier navire construit fut le paquebot transatlantique Impératrice Eugénie en 1864. Les Chantiers John Scott construisirent huit paquebots jusqu'à leur faillite en 1866.
Plusieurs chantiers
Après la faillite des chantiers Scott, il faut attendre 1869 pour que la Société des Chantiers de l’Océan reprenne le flambeau de la construction navale à Saint-Nazaire. Le premier navire de ce nouveau chantier fut Ville de Brest. Ce fut le premier navire à hélices construit en France.
Construction du Normandie
La construction du Normandie est une phase importante pour la construction navale à Saint-Nazaire, pour le port de Saint-Nazaire et pour la ville de Saint-Nazaire.
À l'époque, Saint-Nazaire est un port transatlantique. En effet, le port accueille des liaisons transatlantiques. La Compagnie générale transatlantique émet la volonté de construire un très grand paquebot. Les chantiers navals de Saint-Nazaire et du Havre sont en compétition. Un compromis est trouvé pour satisfaire tout le monde. Ce grand paquebot sera construit à Saint-Nazaire, mais Le Havre obtient les lignes transatlantiques d'Amérique du Nord (New York), Saint-Nazaire obtenant celles d'Amérique du Sud.
Ainsi, Saint-Nazaire se lance dans la construction du Normandie. Mais le port ne dispose pas d'un bassin de radoub. La construction d'une immense cale sèche est décidée, elle permettra d'accueillir le Normandie pour les travaux de finition. Cette cale sèche est toujours en activité. Les Chantiers de l'Atlantique s'en servent, mais elle appartient au port. Elle est appelée Forme Joubert.
Par la construction de ce paquebot, la construction navale pris un essor important à Saint-Nazaire.
La Seconde Guerre mondiale
Saint-Nazaire n'est pas et n'a jamais été un arsenal militaire, mais l'État français et la marine militaire ont souvent commandé des bateaux de guerre aux chantiers navals de Saint-Nazaire.
Au milieu des années 1930, la marine commande un cuirassé, le Jean Bart. Sa construction est encore en cours quand la guerre éclate. Sa sortie des chantiers et son départ pour le Maroc est réalisée de nuit avec les Allemands aux portes de la ville. Pendant l'occupation, les Allemands se sont servis des outils industriels pour l'effort de guerre et la réparation de leur arsenal militaire (construction de la base sous-marine).
Après la Seconde Guerre mondiale, l'activité des Chantiers s'est dirigée, pendant quelques années, sur la réparation navale. En effet, suite aux combats, de nombreux navires étaient endommagés (Europa).
En 1955, les Chantiers de la Loire et les Chantiers de Penhoët forment les Chantiers de St Nazaire.
En 1961, les Chantiers de Saint-Nazaire deviennent Chantiers Alsthom-Atlantique et se lancent dans la construction du France.
Dates importantes
- 1856 : ouverture du premier bassin à flot de Saint-Nazaire
- 1900 : Le chantier devient une filiale de la Compagnie Générale Transatlantique.
- 1955 : fusion des Ateliers et Chantiers de la Loire et des Chantiers de Penhoët, le nouveau chantier s'appelle Chantiers de l'Atlantique
- 1983 : naissance d'Alsthom-Atlantique-Dubigeon-Normandie
- 1987 : fermeture des Chantiers Dubigeon
- 2006 : acquisition par Aker Yards des Chantiers de l'Atlantique
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Sources
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