Gérard Zinsstag

Gérard Zinsstag
Gérard Zinsstag
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Naissance 9 mai 1941
Genève
Activité principale Compositeur
Style Musique contemporaine

Gérard Zinsstag est un compositeur suisse de musique contemporaine, né le 9 mai 1941 à Genève.

Sommaire

Biographie

Origines familiales

Gérard Zinsstag est issu d'une famille de musiciens, puisque déjà son grand-père Adolphe, bijoutier de métier, jouait de la contrebasse, du piano et du violon et était engagé dans des tournées en Allemagne, Russie, Palestine, etc. Quant à son père, de son nom d'artiste Claude Yvoire, il était un musicien hors normes, sachant jouer d'une multitude d'instruments : basson, violoncelle, contrebasse à l'Orchestre de la Suisse romande, organiste et chef de chœur, compositeur très fécond de musique légère auprès de Radio-Genève, auteur également d'une opérette (créée à Avignon en 1965 et intitulée Le Faune et l'Amour) et d'une musique de film en 1949 avec Pierre Fresnay (Barry).

Formation

Il fait ses premières études au collège Calvin et au Conservatoire de musique de Genève. Très tôt, il écrit des poèmes, apprend le russe en autodidacte et n'achève pas ses études au collège, car ses mauvais résultats en mathématiques le découragent définitivement de suivre la filière traditionnelle. En revanche, il suit assidument, mais clandestinement, des cours de philosophie et de littérature à l'Université de Genève.

Dès l'âge de seize ans, Gérard Zinsstag donne des concerts en tant que flûtiste et s'essaie à composer de petites pièces de circonstance. Bien qu'ayant échoué à obtenir son diplôme de flûte au Conservatoire de musique de Genève, il poursuit néanmoins sa formation musicale en réussissant le concours d'entrée en 1961 au Conservatoire de Paris où il restera jusqu'en 1964 avec un deuxième prix qui le satisfait amplement. Son compagnon d'étude est Edward Beckett (le neveu de Samuel Beckett, qu'il rencontrera plusieurs fois).

En 1963 il suit les cours de l'Accademia musicale chigiana (it) à Sienne avec les membres du Quintetto chigiano : découverte et révélation de l'Italie, mariage à Rome avec Maria Vittoria Semino (de cette union naît en 1969 une fille, Nadia, qui mourra en 1998). Mais la vie est difficile à Rome pour un jeune musicien étranger en quête d'emploi : il s'engage comme flûte solo dans un orchestre itinérant (Deutsche Gastspieloper Berlin), puis, de manière irrégulière, il est invité comme « supplémentaire » à l'Orchestre de la Suisse romande. Pendant cette période de soucis matériels, il ne compose plus. En 1969, il est finalement engagé par l'Orchestre de la Tonhalle de Zurich, qu'il quitte après seulement sept ans, peu intéressé par le métier de musicien d'orchestre, pour se consacrer exclusivement à la composition. Béatrice Rolli, sa seconde épouse, l'encourage à reprendre la composition (de cette union naît en 1984 un fils, Silvio).

Carrière

La vie de Gérard Zinsstag s'oriente alors définitivement vers la composition. Il étudie, à 33 ans, auprès de Hans Ulrich Lehmann qui l'assiste avec bienveillance et compétence dans ses efforts. Assez rapidement, Gérard Zinsstag reçoit des commandes qui le soutiennent et l'encouragent dans sa démarche (Télévision suisse, Ville de Zurich, Camerata, Orchestre de la Tonhalle de Zurich). Il se perfectionne ensuite, en temps qu'élève privé, auprès de Helmut Lachenmann à Stuttgart et Hanovre. Cette période est décisive, et l'influence de son professeur aura été très bénéfique, car Zinsstag apprend avec lui à « penser la musique », à l'organiser dans des rapports nouveaux, aussi bien au niveau du matériau que de la forme et de l'idée musicale. Composer, disait son professeur, signifie « construire un instrument ».

Il participe activement aux cours d'été de Darmstadt en 1976 et 1978 avec deux créations mondiales, suit les cours de György Ligeti, Karlheinz Stockhausen, Helmut Lachenmann, Gérard Grisey et Mauricio Kagel, et se lie d'amitié avec les musicologues Martin Zenck et Herman Danuser. Il rencontre progressivement des poètes (Claus Bremer, Charles Racine, qui était son voisin et confident), des peintres (Péter Panyoczki, Monique et Yves Planès, Claude Garanjoud surtout, à Villeneuve-lès-Avignon), des sculpteurs (Kurt Laurenz Metzler, Peter Meister, Sibylle Pasche, Oriano Galloni), des intellectuels (Marco Baschera, Peter Schweiger) : une période donc très riche et stimulante commence pour lui.

En 1978 il reçoit une commande de Radio Baden-Baden pour le Festival de Donaueschingen : création de Foris en 1979, pour deux orchestres, sous la direction d'Ernest Bour. Cette pièce, écrite encore un peu sous l'influence de Lachenmann, le lance avec succès dans le monde musical de l'Allemagne. A cette époque il séjourne aussi brièvement plusieurs fois aux États-Unis, notamment à San Francisco (d'où Richard Felciano l'invite à prononcer une conférence à l'Université de Berkeley) et à New York, où sa mère habite. La bourse du DAAD lui est attribuée en 1981 à Berlin où il rencontre Gérard Grisey qui bénéficie de cette même bourse. Rencontre capitale : une grande amitié s'établit bientôt entre les deux compositeurs, qui se développera pendant plus de 15 ans jusqu'à la mort subite de Grisey en 1998. Les deux amis partageaient une maison dans les alpes grisonnes, où ils se retrouvaient le plus souvent pour composer et pour jouir de la nature (c'est dans cette maison de Schlans que Grisey, accompagné de sa fidèle compagne, la chanteuse Mireille Deguy, composa ses dernières œuvres, dont Quatre Chants pour franchir le seuil). Françoise et Allain Gaussin, amis de longue date, les y rejoignaient souvent en été, ainsi que Reinhard Febel.

À partir de cette époque, la musique de Zinsstag est de plus en plus jouée en France, grâce à l'ensemble L'Itinéraire, grâce aussi à Radio-France[1], qui lui commande plusieurs œuvres. En 1982, Zinsstag est stagiaire à l'Ircam, séjour assez décevant (sur le plan de l'organisation des cours) mais toutefois bénéfique et utile pour deux de ses œuvres (Artifices et Artifices II). Dès son retour de Berlin, Zinsstag décide de fonder, en 1985, avec l'appui de Thomas Kessler, un festival de musique contemporaine, le premier du genre en Suisse, les Tage für Neue Musik, qu'il dirigera jusqu'en 1994. Ce festival a été rendu possible par l'appui inconditionnel et enthousiaste de Peter Schweiger, à l'époque directeur du Theater am Neumarkt, qui proposa sa maison et son infrastructure pour faire démarrer le festival en 1986 et le soutenir jusqu'en 1988, date à laquelle Peter Schweiger accepta la direction du Théâtre de Saint-Gall.

Depuis 1995, le compositeur a renoncé à son activité pédagogique au Conservatoire de Zurich (flûte et musique de chambre), pour se consacrer à la composition. Il partage son temps entre sa ville d'adoption, Zurich, et Villeneuve-lès-Avignon, sa ville de prédilection. Ses œuvres sont dirigées par des chefs d'orchestre renommés : Gilbert Amy, Gerald Bennett, Ernest Bour, Philippe de Chalendar, Olivier Cuendet, Péter Eötvös, Mark Foster, Fabio Luisi, Robert HP Platz, Pascal Rophé, Pierre-André Valade, Mario Venzago, Jürg Wyttenbach, David Zinman etc. Quoique n'exerçant pas une activité pédagogique dans le domaine de la composition, Gérard Zinsstag a été invité à de nombreux séminaires et conférences (Universités de Bamberg, de Berkeley, de la Sorbonne, Mozarteum de Salzbourg, aux conservatoires de Moscou, de Zurich, de Paris et de Taipeh). Il compte parmi ses amis l'essayiste et romancier Guy Lelong, le plasticien Patrice Hamel, les compositeurs Jean-Luc Hervé, Philippe Hurel, Allain Gaussin, Philippe Schoeller, Vladimir Tarnopolsky et récemment le poète Joël-Claude Meffre. En octobre 2010 il devient membre de la Société des Amis d'Alfred Jarry dont le siège est à Paris.

Œuvres

Les œuvres de Gérard Zinsstag sont publiées chez :

EDITION RICORDI Munich

Incalzando (1982) pour deux pianos

  • Durée : 24'
  • Commande de Yukiko Sugawara
  • Dédicataires : Yukiko Sugawara et Helmut Lachenmann
  • Création : 23 mars 1983 à Baden-Baden par le duo Sugawara-Cramer

Artifices (1982-83) pour ensemble, 2 bandes magnétiques et dispositif électro-acoustique

  • Durée : 20'
  • Commande de l'Itinéraire
  • Dédicataires : les membres de l'Itinéraire à l'occasion du vingtième anniversaire de l'ensemble
  • Création : 20 avril 1983 à Paris par l'ensemble de l'Itinéraire, direction : Gilbert Amy

Sept fragments (1982-84), premier quatuor, version complète

  • Durée : 32'
  • Commande de la WDR
  • Dédicataire : Martin Zenck
  • Création : 4 novembre 1984 à Cologne par le Quatuor de Sarrebruck

Stimuli (1984) pour alto, violoncelle et contrebasse

  • Durée : 18'
  • Commande de l'État français
  • Dédicataires : les membres du Trio Basso (Cologne)
  • Création : 7 octobre 1984 à Metz par le Trio Basso

Artifices II (1988) pour ensemble, 2 bandes magnétiques et dispositif électro-acoustique

  • Durée : 16'
  • Commande de l'État français
  • Dédicataires : Françoise et Tristan Murail
  • Création : 23 juin 1988 à Paris par l'ensemble de l'Itinéraire, direction : Yves Prin

Tempor (1991-92) pour flûte, clarinette, piano et trio à cordes

  • Durée : 16'
  • Commande du Festival Antidogma, Turin
  • Dédicataire : Gérard Grisey
  • Création : 20 novembre 1992 à Perpignan par l'Ensemble Ex Novo, direction : Claudio Ambrosini

Anaphores (1989) fantaisie pour piano et orchestre

  • Durée : 16'
  • Commande de Radio France
  • Dédicataires : les peuples du Caucase
  • Création : 7 octobre 1989 à Angers par Ichiro Nodaïra, piano, et le Nouvel Orchestre Philharmonique, direction : Yves Prin

Hommage à Charles Racine (1996-97) d'après un choix de poèmes de Charles Racine, pour mezzo soprano et ensemble

  • Durée : 24'
  • Commande de Radio France
  • Dédicataire : Charles Racine (dédicace posthume)
  • Création : 13 février 1998 par Mireille Deguy et l'Ensemble de l'Itinéraire, direction : Renato Rivolta

Trois Etudes (1998) pour marimba basse

  • Durée : 12'
  • Commande de Christoph Brunner
  • Création : 6 décembre 2005 à Moscou par Dimitri Vlassik

Ubu cocu (1998-2001), opéra bouffe d'après Alfred Jarry, livret de P. Schweiger et G. Zinsstag

  • Durée : 104 minutes
  • Commande du Théâtre de Saint-Gall, de la fondation Henneberger-Mercier et de la fondation STEO
  • Dédié à la mémoire de mon père
  • Création : 28 avril 2001, Opéra de St-Gall, Suisse, direction : Jürg Wyttenbach

Passage (2000-2001) pour orchestre

  • Durée : 20'
  • Commande de Radio Suisse Romande
  • Dédié à la mémoire de Gérard Grisey
  • Création : 20 mars 2002 à Genève par l'Orchestre de la Radio Suisse Romande, direction : Fabio Luisi

Cinq fragments (2001), premier quatuor (version courte)

  • Durée : 24'
  • Dédicataires : les membres du quatuor à cordes de l'Itinéraire
  • Création : 8 novembre 2002 au Festival Manca à Nice par le Quatuor de l'Itinéraire

Troisième Quatuor à cordes (2002-2003)

  • Durée : 20'
  • Commande du Lucerne Festival
  • Dédicataires : les membres du quatuor Sine Nomine
  • Création : 14 septembre 2003 à Lucerne par le Quatuor Sine nomine

Kinêsis (2002) pour hautbois et piano

  • Durée : 7-8'
  • Dédicataire : Allain Gaussin
  • Commande du Conservatoire de Zurich
  • Création : 13 octobre 2003 à Winterthur par Pilar Fontalba

Empreintes (2003) pour mezzo soprano et orchestre

  • Durée : 22'
  • Commande du SWR Stuttgart
  • Dédicataire : Mireille Deguy
  • Création : 2 avril 2004 à Stuttgart par Mireille Deguy et l'Orchestre du SWR, direction : Ruppert Huber

Ubuphonie (2003-2004) suite tirée de l'opéra pour trois voix solistes et orchestre

Quatre mouvements (2004-05) pour ensemble mixte de 15 musiciens

  • Durée : 20'
  • Commande de la Fondation Pro Helvetia
  • Dédicataire : Christoph Keller
  • Création : 2 Avril 2005 à Zurich par l'Ensemble Collegium Novum, direction : Mark Foster

Rémanences (2004-2006) pour voix, cinq instruments, trois percussions et dispositif électro-acoustique

  • Durée : 21'
  • Commande de l'Ircam et du Centre Pompidou
  • Dédicataire : Elisabeth Lepidi
  • Création : 5 décembre 2006 à Genève par Sylvia Nopper, soprano et l' Ensemble Contrechamps, direction : Pascal Rophé
  • Technique Ircam (Alexis Baskind)

Gilgamesh (2004-2007) pour récitant, ensemble instrumental, danse et vidéo

  • Durée : 90' environ
  • Commande de l'État français
  • Dédicataires : Anne-Catherine de Perrot et Philippe Moënne-Loccoz
  • Création en langue française : 13 novembre 2007 à Annecy par l'Ensemble Pléiade et Marianne Pichon, direction : Jean-Paul Odiau
  • Création en langue allemande : 8 février 2008 au Schiffbau de Zurich par l'Ensemble Pléiade et Peter Schweiger, direction : Jean-Paul Odiau
  • Chorégraphie/mise en scène : Perrine Maurin
  • Danse :Franck Picart
  • Vidéo : Hervé Bailly-Basin
  • Technique : Studio MIA (Philippe Moënne-Loccoz)

Mozaic (2008) pour violoncelle et piano

  • Durée : 7-8'
  • Commande du Concours de Genève
  • Dédicataire : Edward Beckett
  • Création : entre le 19 et le 22 octobre 2008 à Genève (23 candidats)

Cinq petites études sur les résonances (2008) pour piano

  • Durée : 8'
  • Commande de la Fondation Landolt pour le Département de la Haute Ecole des Arts de Zurich
  • Dédicataire : Anne-Catherine de Perrot et See Siang Wong
  • Création interne le 28 mai 2009 à Zurich par Ju-Young Im (1er prix) et cinq autres candidats
  • Création officielle  : le 9 septembre 2009 à Zurich par See Siang Wong

BING (2009), sur un texte de Samuel Beckett, pour voix et ensemble

  • Durée : 16'
  • Commande de la Société Suisse de Musique Contemporaine
  • Dédicataires : Marco Baschera et Georges Kan
  • Création : le 25 mars 2010 à Genève (Festival Archipel) par Martine Bovet, voix, et les ensembles Vortex et Mondrian, direction : Gérard Zinsstag

Réitération (2010), pour piano

  • Durée : 12'
  • Commande de l'Ensemble TaG (Theater am Gleis), Winterthour
  • Dédicataire : Philippe Schoeller
  • Création : le 25 novembre 2010 à Winterthour par Rafael Rüti

Lasciar vibrar (2010), pour ensemble

  • Durée : 20'
  • Commande du Festival de Zurich (Tage für Neue Musik)
  • Dédicataire : Pierre-André Valade
  • Création : le 13 novembre 2010 à Zurich par l'ensemble Athelas de Copenhague, direction : Pierre-André Valade

edition modern (Munich)

Déliements (1975) pour flûte démontée et orgue

  • Durée : 12'
  • Commande de Janine Lehmann
  • Dédicataire : Hans Ulrich Lehmann
  • Création : 12 mai 1975 à Zurich par Gérard Zinsstag (flûte) et Janine Lehmann (orgue)

tatastenfelder (1975), théâtre instrumental pour 3 machines à écrire, piano, décors et magnétophone

  • Durée : 12'
  • Dédicataire : Armin Brunner
  • Création : 28 janvier 1976 à Zurich, direction : Armin Brunner

wenn zum beispiel (1975) d'après un texte de Franz Mon, pour 4 récitants et 5 instrumentistes

  • Durée : 16'
  • Commande de la Télévision Suisse Alémanique
  • Dédicataire : Franz Mon
  • Création : 24 septembre 1976 par un ensemble ad hoc, direction : Armin Brunner

suono reale (1976) pour piano étouffé

  • Durée : 12'
  • Dédicataire : Werner Bärtschi
  • Création : 24 juillet 1976 à Darmstadt par Christoph Delz

Hülsen... oder die Irrfahrt des Kerns (1977) pour 4 vocalistes, sextuor à cordes, 2 bandes magnétiques et chœur parlé

  • Durée : 30'
  • Commande de la Ville de Zurich
  • Dédicataire : Béatrice Rolli
  • Création : jamais créé

Innanzi (1978) pour contrebasse et orchestre

  • Durée : 23'
  • Commande de la Société de la Tonhalle de Zurich
  • Dédicataire : Wolfgang Güttler
  • Création : 20 janvier 1981 à Hambourg par Fernando Grillo et l'orchestre du NDR, direction : Christopher Kean

Foris (1978-79) pour grand orchestre divisé en deux groupes

  • Durée : 18'
  • Commande de Radio Baden-Baden
  • Dédicataire : Josef Häusler
  • Création : le 20 octobre 1979 à Donaueschingen par l'orchestre de la radio, direction : Ernest Bour

Perforation (1980) pour 2 pianos, guitare électrique, 3 percussions et 2 violoncelles

  • Durée : 21'
  • Commande de la Ville de Bâle
  • Dédicataires : Reinhard Febel et Michaël Zilm
  • Création : 20 juin 1980 à Stuttgart par l'ensemble Planetarium, direction : Michael Zilm

Altération (1980) pour orchestre de chambre

  • Durée : 21'
  • Commande de l'État français
  • Dédicataires : les membres de l'Itinéraire
  • Création : 30 mars 1981 à Paris par l'ensemble de l'Itinéraire, direction : Boris de Vinogradov

Trauma (1980-81) pour double chœur a cappella

  • Durée : 18'
  • Commande de Radio Stuttgart
  • Dédicataire : Clytus Gottwald
  • Création : 23 avril 1981 à Kassel par le chœur de Radio Stuttgart, direction : Klaus Martin Ziegler

Altération (1991) version révisée comme fragment

  • Durée : 10'
  • Dédicataire : Edison Denisov
  • Création : 27 avril 1991 à Moscou par l'ensemble ASM, direction : Alexei Vinogradov

Éditions Salabert (Paris)

Cut Sounds (1984, révision 1991) pour orgue à traction mécanique obligatoire

  • Durée : 20'
  • Commande de l'Université de Hartford
  • Création : 20 septembre 1991 à Lucerne par Kei Koïto

Tempi inquieti (1984-86) pour piano, 2 percussions et grand orchestre

  • Durée : 25'
  • Commande de la Fondation Pro Helvetia
  • Dédicataire : Jürg Wyttenbach
  • Création : 30 septembre 1989 à Lausanne par Daniel Cholette (piano), Siegfried Kutterer et Gerhard Huber (percussion) et l'Atelier Philharmonique de Suisse, direction : Mario Venzago

eden jeden (1987) d'après un poème de Claus Bremer, pour mezzo-soprano, ensemble et bande magnétique

  • Durée : 20'
  • Commande du SWF Baden-Baden
  • Dédicataire : Claus Bremer
  • Création : 17 octobre 1987 à Donaueschingen par Yukiko Kanegae et l'Ensemble Köln, direction : Robert Platz

Espressivo (1990) pour cymbalum et 13 instrumentistes

  • Durée : 15'
  • Commande de l'Ensemble InterContemporain
  • Dédicataire : Péter Eötvös
  • Création : 11 avril 1991 à Paris par Michel Cerutti et l'Ensemble InterContemporain, direction : Péter Eötvös

Diffractions (1993) pour trois percussions

  • Durée : 12'
  • Commande de la Ville de Bâle
  • Dédicataire : Trio à Percussions de Bâle
  • Création : 12 novembre 1993 à Bâle par le Trio à percussions de Bâle

EDITION TRE MEDIA/RICORDI Munich

...u vremenu rata... (1994) pour percussion seule (avec petit texte)

  • Durée : 10’
  • Commande de la Fondation Suisa, Neuchâtel
  • Dédicataire : Mircea Ardeleanu
  • Création: 7 octobre 1994 à Graz par Mircea Ardeleanu

2e quatuor (1994-95) pour quatuor à cordes

  • Commande du canton de Zurich
  • Durée : 20’
  • Dédié à la mémoire de Béla Bartók
  • Création: en avant-première le 6 novembre 1997 à Paris, le 7 novembre 1997, Zurich par le Quatuor Diotima

Tahir (1995) fantaisie pour alto solo, orchestre à cordes et petite percussion

  • Commande de l’État français et avec le soutien de Mark Foster
  • Durée : 15’
  • Dédicataire : Mark Foster
  • Création : 27 mars 1996 à Lyon par Dimitrios Polisoidis et l'Orchestre des Pays de Savoie, direction : Mark Foster

Ergo (1996) deux mouvements pour piano, petit ensemble à vent et percussion

  • Durée : 14’
  • Commande de la Ville de Zurich
  • Dédicataire : Helmut Lachenmann pour ses 61 ans
  • Création : 14 novembre 1996 à Zurich, par Tomas Bächli et l'Ensemble S, direction : Christoph Mueller

Bibliographie

Textes de Gérard Zinsstag (sélection)

  • Aspects of Composing, ms., conférence à l’Université de Berkeley, février 1979
  • Tagebuch (Foris), programme général du festival de Donaueschingen, oct. 1979
  • Innanzi, Revue Musicale Suisse, 1982, 1er cahier
  • Replik an Rudolf Kelterborn, Revue Musicale Suisse, 1982, 3e cahier
  • Musik hören, Musik erfahren, ms., WDR Cologne, mars 1984
  • L’avenir de la musique électronique, programme général de Metz, nov. 1984
  • Die helvetische Vorsicht oder die Ohnmacht der zeitgenössischen Musik in der Schweiz (50 Jahre Pro Musica, Atlantis Musikbuch, 1988)
  • Entretien avec G. Zinsstag, Salabert-Actuel N° 5, Paris, 1988
  • Das Phänomen Scelsi, programme général des “Tage für Neue Musik Zürich” 1989
  • Editorial, programme général des “Tage für Neue Musik Zürich” 1990
  • Leningrad: Printemps musical 1990, Dissonance N° 24, mai 1990
  • Regards sur l’Itinéraire, Revue Musicale, Paris 1991
  • Gedanken über die Gattung “Streichquartett”, programme général du symposium de Brême, 1991
  • 20 compositeurs suisses sur la sellette, Dissonance N° 42, 1994
  • Conférences de Moscou, Paris, Salzbourg et Zurich sur l’esthétique et l’artisanat, ms., 1992-1995
  • Le matériau aboli, texte de présentation de Vortex temporum (G. Grisey, CD una corda), 1997
  • Le Seuil est franchi, hommage à Gérard Grisey, 1999, Dissonance N˚ 64
  • Humus musical, 1999, Entre Denges et Denezy, pages 154 -157 ISBN 3-7957-0400-6 (Edition Schott)
  • Simplicité et dépouillement dans le deuxième chant des Quatre chants pour franchir le seuil de Gérard Grisey, 2004, l’Harmattan (Conférence à la Sorbonne, Paris 1999)
  • Présence insaisissable et passage éphémère: la musique, pourquoi faire ? (Conférence donnée à l’Université de Zurich dans le cadre du colloque "Präsenzerfahrung in Literatur und Kunst" en juin 2004), Wilhelm Fink Verlag 2008, pages 101 à 106.
  • Entretien avec Gérard Zinsstag, auteur de la pièce imposée au Concours de Genève (propos recueillis par Walter Grimmer) in : Le Violoncelle, N° 30, février 2009

Textes et articles sur Gérard Zinsstag (sélection)

  • Bossert, Dorothea : Trauma in “Musik in Deutschland 1950-2000” (CD Deutscher Musikrat, RCA Red Seal)
  • Breidenbach Beate (Hrg) : Von der Lust nach Befreiung und Enthemmung, ein Gespräch mit Gérard Zinsstag und Peter Schweiger, Programmheft Theater St.Gallen (2000-2001) dans le cadre de la création mondiale d’Ubu Cocu
  • Duruz Martine : entretien avec Gérard Zinsstag, Scènes magazine, septembre 2001, page 9
  • Herbert Büttiker : Ein Krokodil ist definitiv kein Polyeder, der Landbote (St.Gallen), 30 avril 2001
  • Sandro Cappelletto : Tempor, texte de présentation du compact disc Edipan
  • Philippe de Chalendar : Artifices I et II, cahiers de l’Itinéraire, Paris, 1991
  • Florian Drouet : Voyages en Orient, Le Dauphiné libéré, 27 mars 1996
  • Ehrismann Sybille : Das Klanggeheimnis im Geräusch, MLZ, 12 avril 1995
  • Feld Ulrike : Von der Schönheit der Monster (Programmheft Theater St-Gallen, anlässlich der UA von Ubu Cocu)
  • Jungheinrich Hans-Klaus : Zitiermaschine auf vollen Touren, Frankfurter Rundschau, 30. April 2001
  • Gartmann Thomas : Tempor, texte d’introduction Grammont Portrait “Opera Nova” CTS-M 63”
  • Glanz Christian : Trauma, programme ORF, Vienne, 23 janvier 1992
  • Harry Halbreich : Gérard Zinsstag, texte de présentation du compact disc Grammont
  • Kühn Georg-Friedrich : Foris, ms., Südwestfunk Baden-Baden, 1981, Komponistenportrait, ms., Deutschlandfunk, Cologne, 1982
  • Korschunova Victoria : Musique russe et suisse, La vie musicale, Moscou, 1993, Gérard Zinsstag: popularité et impopularité, Académie musicale 1, Moscou, 1993
  • Langlois Frank : Tempi inquieti, texte de présentation du catalogue Salabert
  • Meyer Thomas : Ein Gespräch mit dem Komponisten Gérard Zinsstag, Tages-Anzeiger Zürich, 13. 10. 1979 ; Unbändige Phantasie, Tages-Anzeiger Zürich, 7.4.1995 ; Schreissquätsche und Archäoptéryx, St.Galler Tagblatt, 27. 4. 2001
  • Müller Patrick : Les Ubuistes et les Bourgeois, Revue Dissonance N° 69, juin 2001
  • Renggli Hanspeter : Der Witz des Absurden - die Faszination des Bösen (Ubu Cocu), Schweizer Musikzeitung-Revue Musicale Suisse Nr. 6, juin 2001
  • Szendy Peter : - Rencontres insolites, programme EIC, Paris 1991 ; Matière et Mémoire, Dissonance N° 31, 1992
  • Schibli Siegfried : Und zum Abendessen gibt es Bürgerhirn, Basler Zeitung, 30 avril 2001
  • von der Weid Jean-Noël : Si par exemple, Dissonance N° 28, 1991 ; Gérard Zinsstag, interview publiée dans “swiss contemporary composers”, distribué par Pro Helvetia ; Le débauché sublime (au sujet d’Ubu Cocu), Programme 2001 (Editions Musicales Européennes)
  • Wohnlich David : Diffractions, texte de présentation du CD JS 304-2 “Percussion”
  • Zenck Martin : Trauma, ms., S. F. Berlin, 1981 ; Sept fragments, ms., WDR Cologne, avril 1983 ; Zeit-Schönheit-Tradition, Kategorien im Musikdenken von Gérard Zinsstag, MusikTexte, Janvier 1994, cahier 52.
  • Zimmerlin Alfred : Ein singulärer Weg, Neue Zürcher Zeitung, 9. Mai 2011

Discographie et autres

  • Disque portrait (wenn zum beispiel, Innanzi, Foris, Trauma) Grammont CTS -P 36-2
  • Tempor, CD PAN 3053
  • Diffractions, CD Jecklin Edition “Percussion”, JS 304-2
  • Tempor, CD, Grammont CTS-M 63, Ensemble opera nova
  • Tahir (CD promotionnel de l’Orchestre des Pays de Savoie, Radio France)
  • Hommage à Charles Racine, CD Fuga libera (FUG 501)
  • Trauma, Musik in Deutschland 1950-2000, Deutscher Musikrat, RCA Red Seal
  • u vremenu rata (en temps de guerre) par Mircea Ardeleanu, percussion, Grammont CTS-M 121
  • Cinq petites études sur les résonances pour piano par See-Siang Wong, Swiss Piano Music, ZHdK Records 23/10


Videographie

  • wenn zum beispiel, mise en scène et régie : Peter Schweiger, production DRS, Zurich, 1976
  • Komponistenportrait, régie : Klaus Figge, introduction P. Wapnevski, SWF 3, 1979
  • eden jeden, régie: inconnu , ZDF, 1989
  • Traumjäger (Espressivo), chorégraphie de Pablo Ventura, Zurich 1997, vidéo privée

Dictionnaires

  • New Grove, Edition 2000, page 848
  • How's How in Music, Edition 1991-1992, page 927
  • La musique de XXe siècle, Jean-Noël von der Weid, Hachette, pages 114 et 116
  • Die Musik des 20. Jahrhunderts, Jean-Noël von der Weid, Insel, pages 166, 168, 171, 524, 635
  • Kürschners Deutscher Musik-Kalender
  • Encycloædia Universalis, pages

Témoignages

Harry Halbreich pour le booklet du CD Grammont CTS-M 36, écrit en été 1989 à Schlans :

"Gérard Zinsstag aime à se définir comme un "Solitaire". S'il entend par là un farouche besoin d'indépendance, un refus de se laisser embrigader dans une quelconque idéologie ou tendance esthétique, de se laisser circonscrire dans un groupe ou une coterie, on ne peut que lui donner raison. Sa quête irrépressible de liberté intellectuelle, son rejet du dogme, de la vérité révélée au profit du libre examen, se traduit également par son amour des grands espaces et de la nature. Mais ce solitaire n'est pas un isolé, et surtout pas un misanthrope. Si sa musique aime intégrer toutes les manifestations de la vie réelle d'où maintes œuvres "mixtes" dans tous les sens du terme, si le risque esthétique, y compris celui soigneusement pesé de l'éclectisme comme moyen d'enrichissement, ne lui fait pas peur, si sa conscience aiguë du rôle actif du musicien dans la Cité le fait largement s'ouvrir au travail de ses collègues, il a su, avec sagesse et sérénité, se préserver l'espace vital qui lui permet de s'épanouir tout en n'empiétant pas sur le domaine d'autrui. Tard venu à la composition, ayant mis du temps à se trouver, cet artiste concentré et réfléchi appartient à la race des coureurs de fond plutôt que des brillants sprinters. Mais ce sont eux qui vont le plus loin. Créateur certes, et en priorité, mais aussi animateur, consacrant beaucoup de temps et d'énergie au labeur colossal et désintéressé de ce festival qu'il a créé à Zurich (Tage für Neue Musik Zürich) en réaction contre l'inertie, la passivité et l'esprit de routine, et qu'il développe contre vents et marées, Gérard Zinsstag, esprit curieux, ouvert et disponible, est cet oiseau rare : un compositeur qui ne médit pas de ses confrères, mais les aide et les soutient. Sa maison de Zurich, sa retraite campagnarde des Grisons, sont des lieux ouverts et accueillants. Cultiver l'amitié fait partie de l'élégance de coeur et d'esprit de ce véritable humaniste. Et devant tant de simplicité sans apprêt, tant de naturel, tant de gentillesse, on est tout surpris de constater qu'en quinze ans de labeur discret et acharné, il s'est tranquillement taillé une place de choix, celle d'un des compositeurs les plus personnels et les plus accomplis de notre temps."

Sandro Capelletto pour le booklet EDIPAN de l'Ex Novo Ensemble PAN CD 3053, écrit en 1994 (à propos de Tempor) :

"Temperatura, temperamento : calore, colore. O soltanto angoscia, nel Tempo, che i latini ci consegnano di genere neutro ? Mai neutrale comunque e qui capace di assumere tre diversi caratteri : incarcéré, suspendu, manipulé. Nulla è se non per come appare. Ossessivo, ci imprigiona all'inizio il pizzicato "secco" degli archi, orizzonte fisso come sbarre di una galera, gelido rimbalzo ai tocchi di desiderio del pianoforte. Rumori, nella solitudine : echi, rimbombi, ripetizioni, scansioni subite da chi è privo della libertà. (Il sogno del prigioniero, il sadismo di chi lo illude : ascoltare Dallapiccola, Montale). Ma quando aviene questo sogno ? È l'alba, oppure la notte a schiudersi su quelle visioni impotenti ? Tecniche strumentali raffinate : divaricazioni di altezza, a creare conflitti spaesanti ; il suono è tempo, nel tempo diventa struttura percettiva : la ripetizione si trasforma in concentrazione, l'economia degli intervalli provoca l'ondeggiare di un pendolo, che incanta. "Résonance spectrale", viene indicato in partitura ; e nell'episodio conclusivo -il tempo manipolato- si vuole esplicitamente raggiungere l'illusione : "souffle sans émission de son". Ma in quel preciso istante sentiamo il flauto. Si sfalda il confine tra ascolto e visione, la persistenza del suono non è più nello strumento ma nell'aria e poi, soltanto, nella mente  : così sperimentava, col sonoscoop, Luigi Nono nello studio di Friburgo. Quanti piano sono possibili, udibili ? "Piano, piano, piano, piano, piano, fortissimo nel mio cuore" scriveva pensando a Schubert. Utopia del suono infinito, manipolazione genetica ambitissima ai compositori, loro faustiano delirio. Non occore barattare l'anima con l'eternità, basterà "aumentare progressivamente la pressione dell'archetto, provocando così l'emissione di armonici molto lontani". Lo straniamento è garantito, se l'esecuzione è efficace. E il "pizzicato" secco dell'inizio, divento ora, al congedo, un "pizzicato arpeggiato", svanito.

  • Jean-Noël von der Weid à propos de "Hommage à Charles Racine", 1998 :

Gérard Zinsstag fût de longues années durant l'ami intime de Charles Racine (1926 - 1995), dont le «verbe violent et cinglant» - écrit le compositeur - cisaillé d'illuminations et de fulgurantes révoltes, cachait mal une profonde culture et une «acuité politique saisissante». Tous deux font («Il y a une telle connivence entre les poètes et les compositeurs!», glisse Zinsstag) preuve d'une certitude intérieure incessante, sont (l'«impur» du sang et de la sueur, de la parole, de la musique les fascine) à bonne distance de l'effluve humain, enragés et absolus (on les voudrait définitivement maudits). D'où, chez Gérard Zinsstag, une volonté de composer une musique plus «enragée» qu'«engagée», car pour faire passer une idée, parfois il faut de la véhémence, procéder à des perforations (titre d'une de ses pièces) d'auditeurs, qu'ils se mettent, dans leurs vacillations, à réfléchir, à se remettre en question. Dans cet Hommage où le compositeur «prit la décision difficile, périlleuse [...] de mettre en musique quelques-uns [des] poèmes» de Racine, la voix chantée est multiple («rauque, fendue», «rauque, cassée», «éperdue»...), entremêlée de chuintements, sifflements, cris et récitations. En effet, Zinsstag n'avait pas pour but de «sublimer le texte au moyen de la musique, mais bien plutôt de le façonner sur une grille sonore et d'en communiquer de façon directe, brutale même, son contenu». Comme la compréhension du texte est ici essentielle, certains passages sont récités, doivent l'être, comme dans un mélodrame, tant ces poèmes sont «beaux et poignants, tant ils sont lourds de sens, tant il est important de les appréhender dans leur immédiateté et leur fulgurance» (Zinsstag).

La pièce, dans son ensemble, se charpente autour d'un Corpus en trois parties : I. «Si je m'égare» ; II. «J'écris pour mourir» ; III. «Cette pensée est d'encre», corpus encadré par un prologue et un épilogue où s'apparentent rythme et matériau.

  • "SWISS CONTEMPORARY COMPOSERS" (leaflet publié par la fondation Pro Helvetia, 1996)

Jean-Noël von der Weid : There are various ways of doing a composer portrait. For example, you can assign the task to one or more observers, who could subject the man and his work to a scrutiny that would certainly honest and competent but also subjective and necessarily transitory. We have chosen another way, and that is, to allow the composer full liberty to present himself from the angle that seems best to him. (...) At a very early stage you seem to have set out in several creative directions. What were they ?

G. Z. : I wanted to be free. I did'nt want to find myself imprisoned by the aggravating constraint of some institution. Deep down, I felt that I was a creative type of artist and not a reproductive one. So this explains my somewhat late decision to compose music (or perhaps I should say "re-compose" -no play on words intended- because I did write a few short occasional pieces between the ages of fifteen and eighteen). My decision to become a composer was prompted by the relations I had formed with painters and sculptors like Peter Meister, Peter Panyoczki and Kurt Laurenz Metzler, with whom I was going to work out a grotesque project -never achieved- called "Les parvenus", or with thater people such as Peter Schweiger and the late Claus Bremer, and above all with an angry, absolute -and therefore condemned- poet, Charles Racine, a close friend that I spent a thousand and one nights debating art and literature with. So at age thirty-three I began to study composing seriously with Hans Ulrich Lehmann. I had a few successes in Zurich that were notable but short-lived, because certain commissions were impossible to carry out in Switzerland. Which shows that a creator is not always obliged to create his own impossibilities, althought it is his lot.

Jean-Noël von der Weid : Was it Hans Ulrich Lehmann who urged you to complete your studies with Helmut Lachenmann ?

G.Z. : Yes, it was. Afters sudying the principal works of contemporay music under his helpful direction, I met Lachenmann. It was a shock and a revelation. I really learned to "think" music, to dissociate effects (simple) from causes (deep) and to structure my musical discourse, which at that time was rather diffuse. It also became clear to me that the permeating presence of a musical dialectic, encompassing memory and tradition, would be fundamental to the pursuit of my adeventure in music.

Jean-Noël von der Weid : And what about so-called "impure" sounds ?

G. Z. : These sounds have always held a fascination for me, even long before I met Lachenmann, because they acted as an aesthetic corrective to musical material that was "worn out" and difficult to renew. But behind this purely pragmatic approach was hiding -or maybe actually becoming clear- the assimilation of theorical texts I had read on the philosophy of art by people like Theodor W. Adorno, Georg Lukács, Ernst Bloch and Christopher Caudwell. At that time -the constraints of serial music were hardly being avoided- the advent of musical noise was extremly important. What could be more exciting, more intoxicating, than to produce these "noise sounds" with a concrete connotation by means of sophisticated instruments essentially disigned only for "beautiful sounds" ? I discovered that, over an entire scale of gradations, noises concealed their intrinsic beauty. So it was up to me to organize them, not as simple effects but rather as ideological links to a concrete causality, a musical interdependence constituting an integrating (and integral) part of a predetermined structure, an idea as force. With a new-found lucidity, I now knew exactly, thanks to this experience, I would be able not only to deepen the language of music but also to break it, denying it a beauty that is too immediate and too facile. In this way, musical noise is treated as an object, not of surprise or contempt, but of awarness.

Jean-Noël von der Weid : So this amounts to shifting the limit between music and noise ?

G. Z. : Absolutely. It's a displacement and a transposition, because noise is an inalienable constituent of our society and our reality (what I designate by the term "distancing"). And anyway, where does noise end and music begin ? The two elements are inseparable, there are made by the same material, they belong to the same family.

Jean-Noël von der Weid : Can one compose noise ?

G. Z. : Here I refer again to one of Lachenmann's essential ideas : to compose means reflecting on the means at your disposal, namely pre-formed and pre-existing musical material. So this is really "composing an instrument" (Lachenmann). As a result, it make little difference whether it is done with pure or impure sounds, with electronic hybrids or mutations, or with unusal ways of playing. I dont't believe the expression of this material could topple over into chaos, as one might fear, because actually, in the strict sense of the term, music in itself has no meaning. Musik is like life ; you have to give it a meaning. So the problem of form doesn't need to be confronted when it's a question of determining what is to be used in composing (in combination with "normal" instrumental sounds) into a sonorous mass that is more or less autonomous or, on the contrary, more or less dependent. (...)

Olivier Senn à propos de Hommage à Charles Racine (Tages-Anzeiger, 21 juin 2000)

(..) Ein Prolog leitet Zinsstags Epitaph für Racine ein -die Sopranistin rezitiert eines von Racines Gedichten, es zeigt ihn von aussen, einen Aristokraten und Dichter. Dann aber wechselt die Perspektive, die Wände der racineschen Verzweiflung schliessen sich um die Zuhörenden. Die Sprache der expressiven Sopranistin (Mireille Deguy) löst sich in Stottern und Hecheln auf. Durch die Instrumente stürzt die Aussenwelt herein, das Instrumentalensemble potenziert die Geräusche des Alltags ins Dämonische : Leichte Atemgeräusche werden durch die Bläser zum betäubenden Sturm, Streichinstrumente knarren nicht nur leise wie Türen oder Balken, sondern laut wie umstürzende Bäume. Es ist keine adäquate Wahrnehmung mehr möglich. Die Lyrik des suizidalen Menschen wie Charles Racine löst Mitleid aus -Mitleid mit dem anderen, dem als einzige Hoffnung die Flucht aus der Hoffnungslosigkeit des Lebens bleibt. Gérard Zinsstags grossartig furchtbare Racine-Vertonung weckt mehr als Mitleid : Sie hebt die Distanz zwischen den Beobachtenden und dem Lebenden auf. Zinsstag komponiert quasi den schwarzen Innenraum des todessehnsüchtigen Subjekts selber.

Marco Baschera, professeur de littérature comparée à l'Université de Zurich. (Texte français en attente de rédaction)

Liens externes

Notes et références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Gérard Zinsstag de Wikipédia en français (auteurs)

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