Général Husseïn

Général Husseïn

Le général Husseïn, également orthographié Hussein ou Hassine, né en 1828 et décédé en 1887 à Florence (Italie)[1], est un homme politique tunisien d'origine circassienne.

Sommaire

Biographie

Portrait du général Husseïn

Mamelouk élevé au palais du Bardo, Husseïn est un ancien élève de l'École militaire du Bardo et compagnon de Kheireddine Pacha et du général Rustum, les trois personnages ayant la même origine et ayant fait leurs classes militaires ensemble.

Il est nommé président de la municipalité de Tunis, poste qu'il occupe de 1858 à 1865, et directeur des affaires étrangères en 1860, poste qu'il cumule avec celui de président du Tribunal civil et criminel de Tunis jusqu'en 1863[2]. Il s'installe à cette période dans le palais Dar Hussein, nommé ainsi en son honneur, dans la médina de Tunis. Il est aussi chargé de la mise en place de la première imprimerie tunisienne et édite, à partir de 1860, le Journal officiel tunisien. Forcé de démissionner par Mustapha Khaznadar, qu'il avait accusé de détourner des fonds publics, il part alors dans un premier exil.

Lorsque Husseïn revient de son exil temporaire en Europe, en 1870, il est nommé conseiller au ministère d'État par Mustapha Khaznadar, grand vizir de l'époque, qui pense le faire rentrer « dans le rang ». En 1874, dès son retour au pouvoir, Kheireddine Pacha le nomme ministre de l'instruction et des travaux publics. En 1875, il fonde, avec ce dernier, le Collège Sadiki, première institution moderne d'enseignement supérieur en Tunisie. Le général Husseïn soutient alors activement les efforts de modernisation et de résistance à l'impérialisme des puissances européennes en Tunisie menés sous l'égide de Kheireddine. Mais son engagement, au sein de la commission financière, contre Khaznadar puis son successeur, Mustapha Ben Ismaïl, lui coûte de nombreuses disgrâces.

Dans ses mémoires, il indique avoir écrit à Mahmoud Ben Ayad lors de son premier exil :

« Quant aux causes de mon départ de mon pays, ou plus exactement de mon expatriement, étaient dues au fait que je fus parmi ceux qui avaient dénoncé les agissements de votre complice, le ministre corrompu Mustapha Khaznadar, qui se livra à une mauvaise gestion des affaires financières de l'État[3]. »

Il ajoute plus loin :

« J'ai visité tant de royaumes autour de la mer [Méditerranée] et au-delà, mais je n'ai jamais découvert de royaume plus accablé que le nôtre, ni d'hommes capables de commettre des abus et des injustices, comme il en exista dans notre pays[3]. »

Il occupe ses fonctions de ministre jusqu'au début de l'occupation française en 1881 et rejoint finalement dans l'exil ses compagnons Kheireddine Pacha et le général Rustum. En 1886, dans l'une des lettres à son ami Kheireddine Pacha, il écrit à propos de son parcours qu'il a « enduré ce qu'aucun mamelouk [tunisien] n'a enduré » avant lui[3]. Il meurt à Florence le 17 juillet 1887 et reste comme l'un des protagonistes d'une prémisse de mouvement national. Dans son testament, il lègue une partie de ses biens, constitués en biens habous, au profit de l'armée tunisienne, notamment des invalides militaires de Tunis[1].

Son ami, le cheikh Salem Bouhageb, et son fils Amor, prendront soin de sa veuve, une Italienne convertie à l'islam, et de sa fille unique Frida, qui se mariera avec le nationaliste tunisien Ali Bach Hamba.

Références

Bibliographie

  • Mohamed Fadhel Ben Achour, Le mouvement littéraire et intellectuel en Tunisie au XIVe siècle de l'hégire (XIXe-XXe siècles), éd. Alif, Tunis, 1998 (ISBN 9789973221389)
  • Ibn Abi Dhiaf, Présent des hommes de notre temps. Chroniques des rois de Tunis et du pacte fondamental, éd. Maison tunisienne de l'édition, Tunis, 1990

Voir aussi


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