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Grève en France
Cet article fournit diverses informations sur les grèves en France.
Sommaire
Données chiffrées
Secteur privé
Nombre de millions de journées non-travaillées Année 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 Nombre 0,4 23,4 11,9 7,2 11,7 3,3 1,8 9,7 1,4 3,0 Année 1956 1957 1958 1959 1960 1961 1962 1963 1964 1965 Nombre 1,4 4,1 1,3 1,9 1,0 2,6 1,9 6,0 2,5 1,0 Année 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 Nombre 2,5 4,2 150,0 2,2 1,8 4,4 3,8 3,9 0,3 3,9 Année 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 Nombre 5,0 3,7 2,2 3,7 1,7 1,5 2,3 1,5 1,4 0,9 Année 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 Nombre 1,0 0,9 1,2 0,9 0,6 0,6 0,4 0,5 0,5 2,1 Année 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Nombre 0,7 0,2 0,6 0,6 1,5 0,5 * 0,2 * 0,2 * 0,2 * Source: Ministère du Travail.
L'unité employée est le nombre de journées de grève. Exemple: vingt salariés participant à un conflit de 5 jours comptent pour 100 jours de grève.
Note: (*) Pour 2001, 2002 et 2003, ces chiffres ne prennent compte que les conflits localisés, excluant les grèves pour des motifs nationaux (ex : la grève contre la loi Fillon).Secteur public
Ces chiffres ne concernent que la fonction publique d'État et ne comprennent donc pas la fonction publique hospitalière ni la fonction publique territoriale. Ils excluent aussi les PTT, la Poste et France Télécom.
Nombre de journées non-travaillées Année 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 Nombre 0,8 0,7 0,6 2,3 0,5 2,3 0,2 0,3 0,2 3,7 Année 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Nombre 0,6 0,3 0,6 0,7 1,6 0,9 0,7 3,7 Source: Direction Générale de l'Administration de la Fonction Publique
Les principaux mouvements
Les tableaux ci-dessus permettent de repérer les principaux mouvements de la seconde partie du XXe siècle et du début du XXIe. Après les grandes grèves de 1936 et du Front populaire, le plus grand mouvement est celui de mai-juin 1968. Évidemment, ces tableaux ne prennent pas en compte les étudiants et après le 15 mai, mai 68 est d'abord un mouvement social des travailleurs.
A contrario, le mouvement de fin 1986 contre le plan Devaquet est resté un conflit de monde étudiant, d'où des statistiques de jours de grève étales.
D'autres dates moins restées dans les mémoires réapparaissent:
- 1944 : La contribution de la grève dans le mouvement de Libération, notamment à Paris, est importante.
- 1947 : De nombreuses grèves, notamment chez Renault, conduisent à la sortie des ministres PCF du gouvernement. Les mouvements conduits par la CGT se multiplient après mai chez Citroën, à la SNCF, dans les banques, dans les grands magasins, à EDF, puis chez Peugeot, Berliet, Michelin... Le principal motif des grèves est la revendication de hausse des salaires.
- 1953 : Grandes grèves dans la fonction publique, perceptibles aussi dans le privé, contre le projet du gouvernement de retarder l'âge de la retraite pendant l'été. Le projet sera retiré.
- 1963 : Grandes grèves dans le secteur minier.
Plus près de nous, on peut observer un pic de grèves dans le secteur public en 2003 pour protester contre le projet Fillon de retarder les départs en retraite de tous les salariés (vers les 42 ans et plus d'années de cotisation).
L'année 2000 est également riche en conflits. Dans le secteur public, il s'agit notamment de grèves au Ministère des Finances qui conduiront à la démission du ministre socialiste Christian Sautter et dans l'Education Nationale contre la politique de Claude Allègre.
Dans le secteur privé, les revendications se font jour relatives à l'application des 35 heures, mais surtout, à l'occasion de la baisse du chômage, les salaires redeviennent le principal motif de grève. On pouvait déjà observer, à degré bien moindre le même phénomène lors de la brève reprise économique de 1989 (grèves de Peugeot à Sochaux et Sausheim, etc.).
Les mouvements de 1910, 1920, 1944, 1947, 1953, 1968, 1986 obtiennent la satisfaction des revendications, ceux de 1938, 1948 et 1971 échouent. Les mineurs ont été une profession très combative. Les gouvernements sont également attentifs au mouvement des enseignants et des étudiants.
Liste plus détaillée de mouvements
- 1831 : la révolte des canuts à Lyon.
- 1864 : la grève devient légale suite à l'abrogation du délit de coalition à l'occasion de la libéralisation de l'Empire.
- 1891 : première célébration française et internationale de la journée d'action du 1er mai. À Fourmies (Nord) la troupe tire sur des grévistes : dix morts, 35 blessés.
- 1920 : Grève générale des cheminots, des Mines du Nord et d'autres corps de métier (tels l'habillement)
- Mai-juin 1936 : grève générale spontanée suite à la victoire électorale du Front populaire : occupation des usines. Instauration des congés payés, hausses de salaires de 20% en moyenne (plus tard compensées par la hausse des prix[1]).
- 1946 : la Constitution de la Quatrième République consacre le droit de grève dans son préambule. Ce préambule a toujours valeur constitutionnelle par décision du Conseil constitutionnel.
- 1947 : grèves ouvrières, notamment chez Renault.
- 1950 : l'arrêt Dehaene du Conseil d'État confirme que le droit de grève a le statut de principe fondamental.
- mai 1968 : grève générale sauvage. Des manifestations étudiantes sont suivies d'occupation de locaux universitaires puis de nombreux salariés de différents secteurs économiques se mettent en grève. Le pays est paralysé par l'arrêt de la distribution des carburants. Les accords de Grenelle décident de hausses de salaires de 30 % environ[réf. souhaitée].
- printemps 1973 : grève autogestionnaire à l'usine de montres Lip de Besançon.
- octobre 1973 : grève générale dans la région de Laval (Mayenne).
- 23 mars 1979: manifestation lancée par la CGT contre le plan de restructuration de la métallurgie du gouvernement Barre, marquée par de violents affrontements avec les autonomes.
- mars 1980 : grève des instituteurs parisiens.
- 1982 : grève des sidérurgistes de Vireux (Ardennes) contre les licenciements (occupation d'usine) et nombreuses grèves menées notamment par les salariés immigrés de l'automobile à l'usine Citroën d'Aulnay et à l'usine Talbot de Poissy.
- mai 1983 : grève contre la réforme Savary. 22 septembre : début de l'occupation de l'usine SKF d'Ivry-sur-Seine; elle durera jusqu'au 28 mai 1985 !
- janvier-février 1984: grève des douanes françaises, puis des camionneurs, qui auront une influence décisive sur la signature de l'accord de Schengen l'année suivante.
- décembre 1986 - janvier 1987 : grève des cheminots.
- 1988 : après le mouvement chez les gardiens de prison, ce sont les mouvements chez les infirmières 29 septembre - 24 octobre et à La Poste qui retiennent l'attention. Apparition de coordinations de grève, réunissant syndiqués et non-syndiqués, combattues par la CFDT.
- 1993 : grève des pilotes à Air France
- novembre-décembre 1995 : Mouvement étudiant en novembre, puis grève, principalement dans la fonction publique, contre la réforme de la Sécurité Sociale, dite « plan Juppé ».
Article détaillé : Grèves de 1995 en France.
- 2000 : Grève chez Cellatex à Givet (Ardennes) du 5 au 21 juillet ; les salariés menacent de déverser de l'acide dans une rivière pour attirer l'attention.
- novembre 2002 : grève des routiers pour la réduction du temps de travail.
- mars-juin 2003 : grève de la fonction publique contre la réforme du régime des retraites, dite « plan Fillon ».
- été 2003 : grève des intermittents du spectacle contre la réforme du système d'indemnisation-chômage.
Notes et références
- ↑ Encyclopædia Britannica, 15e édition, volume 19, entrée « France », p. 517.
Voir aussi
Bibliographie
- Guy Groux et Jean-Marie Pernot, La Grève, Presses de Sciences Po, 2008, ISBN 978-2-7246-1029-1.
Articles connexes
- Grève
- Droit de grève
- Syndicalisme
- Syndicat
- Salaire
- Travailleur
- Retraite
- Conditions de travail
- Salariat
- Lutte des classes
- Chronologie du syndicalisme en France
Lien externe
- Portail du syndicalisme
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