Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat

Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat

Al-Qaida au pays du Maghreb islamique

Al-Qaïda au pays du Maghreb islamique
ex Groupe salafiste pour la prédication et le combat
Classification
Islamisme
Objectifs
Révolution islamique
Statut
actif
Victimes
plusieurs centaines
Fondation
Date de formation 2007
Pays d’origine Algérie
Fondateur(s) Abdelmalek Droukdal
Force
Nombre 300 à 800 membres[1]
Zone d’opération Algérie et Sahel
Dernière attaque assassinat d'un travailleur humanitaire américain à Nouakchott,le 23 juin 2009
Financement
Filiation
Chefs principaux
Abu Mussab Abdel Wadoud
Groupes reliés
Groupe islamique armé
Al-Qaida

Le 25 janvier 2007, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, une organisation islamique armée d'Algérie, change de nom et devient Al-Qaïda au pays du Maghreb islamique[2] (AQMI). Ce changement aurait obtenu l'approbation d'Oussama Ben Laden[3].

L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes des Etats-Unis d'Amérique[4], de l'Australie[5] et de la Russie[6]. Elle est considérée par l'ONU comme proche d'Al-Qaida et à ce titre sanctionnée par le Conseil de sécurité des Nations unies[7].

Si les racines du groupe se trouvent en Algérie, la zone d'opération s'est étendue et correspond aujourd'hui à la région désertique du Sahel qui s'étend des régions semi-arides du Sénégal jusqu'à certaines parties de la Mauritanie, du Mali et du Niger.

Sommaire

Histoire

2007

Le 26 mars 2007, l’armée algérienne lance une vaste offensive aérienne et terrestre dans la wilaya de Béjaïa, pour éliminer des membres du GSPC. L’ANP menait des opérations de ratissage depuis plusieurs mois, et mène cette offensive avec le soutien de forces de la gendarmerie, de groupes de patriotes et du BMPJ. Cette réaction de l'État algérien s'explique par la multiplication d'attaques isolées contre des positions de militaires algériens à l'automne dernier, dont certaines attribuées au GSPC. Selon certaines sources, 4 membres du GSPC auraient été éliminés (dont un combattant originaire de Boumerdès), et des membres importants du mouvement seraient désormais encerclés[8].

D'avril à décembre, l'organisation va être responsable d'une série d'attentats, visant le siège du gouvernement algérien, un cortège du président Bouteflika, le Conseil constitutionnel, le siège algérien du HCR, faisant plus d'une centaine de morts et de très nombreux blessés.

Le 11 avril 2007, il revendique deux attentats suicides à Alger[9],[10], qui font 30 morts et plus de 220 blessés. Sans être rigoureusement formel sur les visées de ces attentats Yazid Zerhouni, le ministre de l'intérieur, connu pour être au cœur de la décision politique en Algérie, estime pour sa part qu'ils sont « l'une des dernières manifestations de gens ne voulant pas que l'État fonctionne normalement[11] ». Et d'ajouter dans une allusion à d'autres forces politiques hostiles à la politique du président algérien qu'« il y a peut-être d'autres intérêts, d'un autre type, que politico-religieux[11] ». Dans cette hypothèse, ces attentats ne seraient qu'un épisode de plus de la lutte entre les clans de l'armée par le biais d'un groupe (le GSPC) dont de nombreux experts considèrent qu'il est (à l'instar des Groupes Islamiques Armés dont il a pris la suite) très largement infiltré par les services secrets[12].

Le jeudi 26 avril 2007, Samir Saïoud, alias Samir Moussaab, numéro deux du GSPC est tué lors d'un affrontement avec l'armée algérienne[10]. En juillet 2007, l'armée a affronté avec de l'artillerie lourde et des hélicoptères de combat des partisans d'AQMI dans la région de Yakourène, village situé à une centaine de kilomètres à l'est d'Alger, en Kabylie.

Le 11 septembre 2007, un attentat à Lakhdaria fait dix morts.

Le 5 octobre 2007, les autorités confirment la redition d'Hassan Hattab, une information déjà publiée le 28 septembre[13].

Le 7 octobre 2007, Harek Zoheir, alias Sofiane el Fasila, un des plus importants lieutenants de l'"émir" Droukdal, est abattu par les forces de sécurité algériennes.

Il revendique un double attentat à la voiture piégée ayant fait soixante-sept morts à Alger, le 11 décembre 2007.

Toujours en décembre, les menaces précises d'attentats ont amené à l'annulation de la course du Paris-Dakar, alors qu'un réseau d'appui aux maquis algériens, en partie constitué d'ancien djihadistes afghans, était démantelé en France.

2008

Début janvier 2008, les autorités françaises font état de nombreuses menaces proférées sur le site salafiste al-Ekhlass, bien connu pour être un lieu de diffusion de communiqués, de vidéos et de messages sonores, utilisé par al-Qaïda, par AQMI, par les groupes islamistes radicaux d'Irak, de Somalie et d'Afghanistan, mais aussi par toute une nébuleuse de farfelus et de fanatiques. Un certain Mourabit Mouwahed (le combattant de l'unité) appelle les islamistes à perpréter le plus possible d'attentats en France afin de « provoquer la chute du président Nicolas Sarkozy (...) un effondrement économique de la France » en s'attaquant à des « personnalités prestigieuses, dont le maire de Paris » mais aussi à des lieux symboliques comme le quartier de le Défense et la Tour Eiffel. Cette situation renvoie aux attentats de 1995, avec de février à juin, des écrits contre la France avec un passage à l'acte en juillet[14].

Le 22 février 2008, un groupe lié à l'organisation terroriste enlève deux touristes autrichiens, Andrea Kloiber (44 ans) et Wolfgang Ebner (51 ans) et les transfère en territoire algérien, dans une zone montagneuse. Le 15 mars, ils sont localisés au nord du Mali à 150 km de Kidal. Il s'agit selon le quotidien algérien, Al Djazaïr News, de la première opération menée par le chef algérien Abdelhamid Abou Zaïd qui exige le versement d'une rançon et la libération de militants islamistes emprisonnés en Algérie et en Tunisie, dont l'ancien chef du GSPC, Amar Saïfi, instigateur en 2003 de l'enlèvement dans le sud algérien d'un groupe de trente-deux touristes européens.

2009

L'année 2009 est marquée par une recrudescence d'enlèvements de ressortissants occidentaux contre le paiement de rançons. En janvier 2009, AQMI enlève quatre touristes britanniques au Mali, puis en libère deux assez rapidement. Fin avril, elle menace d'en exécuter un si Abou Qatada, Jordanien d'origine palestinienne condamné à mort dans son pays pour activité terroriste et prisonnier au Royaume-Uni sans avoir été jugé en vertu des lois contre le terrorisme, n'est pas libéré[15].

Le 22 janvier 2009, un groupe armé enlève quatre touristes européens (un couple suisse, une Allemande et un Britannique) dans la zone frontalière entre le Niger et le Mali.

Le 22 avril 2009, Al-Qaïda libère deux diplomates canadiens enlevés en décembre 2008 [16].

La perte de nombreux éléments importants (250 terroristes éliminés entre 2007 et 2009) [17] a poussé Abdelmalek Droukdal à promouvoir de nouveaux chefs à la tête de ses phalanges.

Le 4 février 2009, l'"émir" sanguinaire de katibat El Feth, Omar Bentitraoui Antar, également connu sous le nom de guerre de Yahia Abou Khitma, est abattu par les autorités en plein centre-ville à Boumerdès. Le 15 février 2009, Mourad Bouzid, 65 ans, infirmier de l'ex-GSPC et responsable de l'endoctrinement de jeunes recrues est tué par les forces algériennes dans la même ville [18].

Le 5 mai 2009, le journal Euroinvestor révèle la préparation d'une opération de grande envergure de quatre Etats riverains du Sahara pour traquer et neutraliser les combattants d'Al-Qaïda. L'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie veulent empêcher l'implantation des islamistes dans la zone saharienne et les combattre avant qu'ils ne deviennent une réelle menace[19]. L'opération décrite comme « imminente » est toutefois reportée [20].

Le 31 mai 2009, une cellule d'Al-Qaïda basée au Mali annonce sur un site islamiste avoir exécuté l'otage britannique Edwin Dyer, après avoir repoussé un premier ultimatum jusqu'à la fin du mois[21].

Le10 juin 2009, un officier malien à l'origine de l'arrestation de nombreux militants islamistes, le lieutenant-colonel Lamana Ould Bou, est assassiné par balles à Tombouctou. Al-Qaïda revendique la responsabilité de l'attentat[22].

Le 16 juin 2009, l'armée malienne attaque et détruit une base de la branche maghrébine d'Al-Qaïda au Nord du pays, dans la localité de Garn-Akassa, près de la frontière algérienne. L'offensive intervient deux semaines après l'annonce d'une "lutte sans merci" contre "tous les groupes terroristes" de la zone sahélo-saharienne, décrétée par un responsable au Ministère de l'Intérieur malien. L'attaque visait l' "émir"Abdelhamid Abou Zeid, responsable de l'assassinat de l'otage britannique Edwin Dyer. Les militaires maliens annoncent l'élimination de 26 terroristes dont certains corps ont été retrouvés hâtivement enterrés par les survivants dans une fosse commune[23].

Le 23 juin 2009, Christopher Leggett, travailleur humanitaire américain, est assassiné par balles à Nouakchott en Mauritanie. Selon des déclarations d'Al-Qaida, qui a revendiqué la responsabilité de l'attentat, Legett a été tué pour avoir voulu convertir des musulmans au christianisme[24].

Le 30 juin 2009, le dirigeant d'Al-Qaida au Maghreb islamique Abou Moussab Abdoul Wadoud déclare «Hier c'était le hijab et aujourd'hui, c'est le niqab. Nous nous vengerons de la France et de ses intérêts par tous les moyens à notre disposition, pour l'honneur de nos filles et de nos sœurs» a déclaré , en réactions aux propos de M. Sarkozy sur la burqa.

Dans la nuit du 4 au 5 juillet 2009, l'armée malienne a attaqué lourdement des éléments de l'Aqmi dans la région de Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali. Les forces de l'Aqmi ont riposté.

Notes et références

  1. 500 selon le général Abderrezak Maïza, chef d’état-major algérien (« Le GSPC confronté à une nouvelle dissidence (journaux) », 5 février 2004)
  2. Xavier Raufer (directeur), Alain Chouet, Anne-Line Didier, Richard Labévière & Leïla N., Atlas de l’Islam radical, Paris : CNRS éditions, 2007 (ISBN 978-2-271-06577-3), p 266
  3. Un groupe allié d'Al-Qaeda annonce changer de nom sur « ordre de ben Laden » - Agence France-Presse, vendredi 26 janvier 2007.
  4. http://www.state.gov/s/ct/rls/other/des/123085.htm
  5. http://www.nationalsecurity.gov.au/agd/WWW/NationalSecurity.nsf/Page/What_Governments_are_doingListing_of_Terrorism_Organisations
  6. (ru)http://nak.fsb.ru/nac/ter_org.htm
  7. http://www.un.org/french/sc/committees/1267/consolist.shtml
  8. Slimani Mourad, L’Anp accentue la pression sur les groupes terroristes : Des émirs encerclés à Béjaïa , El Watan, 1er avril 2006
  9. « Al-Qaida au Maghreb revendique les deux attentats d'Alger » - Le Monde, 11 avril 2007.
  10. a  et b « Elimination du n°2 du GSPC : coup dur porté à la stratégie de l'attentat suicide » - Jeune Afrique, 27 avril 2007
  11. a  et b « Que veut Al Qaïda ? » - Le Jour d'Algérie, 14 avril 2007
  12. « L’« ennemi algérien » de la France : le GSPC ou les services secrets des généraux ? » - Par Omar Benderra, François Gèze, Salima Mellah, publié par Algeria-Watch, 23 juillet 2005
  13. Le fondateur du GSPC, Hassan Hattab s'est "rendu" aux autorités algériennes fin septembre - Le Monde, 6 octobre 2007
  14. Menaces islamistes : la DST sur le qui-vive, Le Figaro du 11 janvier 2008
  15. « Al-Qaïda au Maghreb menace de tuer un otage britannique », Le Monde, 28 avril 2009, p 8
  16. [1]
  17. « 250 terroristes éliminés en deux ans », L'Expression, 21 avril 2009, p 3
  18. « L’infirmier du Gspc abattu à Boumerdès », L'Expression, 17 février 2009, p. 3
  19. « Opération imminente de quatre États sahariens contre Al Qaïda », Euroinvestor, 5 mai 2009.
  20. (en)« Sahel countries suspend huge military attack against Al-Qaeda for 2 weeks », El Khabar, 11 mai 2009.
  21. « Al Qaïda au Maghreb dit avoir tué son otage britannique », Le Point, 3 juin 2009.
  22. (fr)Mort du lieutenant-colonel Lamana Ould Mohamed Yehia Ould Bou : ACCROCHAGE ENTRE L’ARMEE ET LES ASSASSINS L'Essor, 17 juin 2009
  23. (fr)Repère d'islamistes attaqué Radio-Canada, 18 juin 2009
  24. Al-Qaïda au Maghreb revendique l'assassinat d'un travailleur humanitaire en Mauritanie Jminforme.ca, 25 juin 2009

Liens externes

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