- Lakhdaria
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Pour les articles homonymes, voir Palestro (homonymie).
Lakhdaria Administration Nom algérien الأخضرية Pays Algérie Wilaya Bouira Daïra Lakhdaria
(chef-lieu)Code ONS 1013 Code postal 10200 Culture et démographie Population 52 723 hab. (2008) Densité 549 hab./km2 Géographie Coordonnées Superficie 96 km2 Lakhdaria (en arabe الأخضرية, al-Akẖḍariyah), ex-Palestro, est une commune d'Algérie, située dans le nord de la wilaya de Bouira, et le chef-lieu de la daira du même nom.
Sommaire
Géographie
Situation
Lakhdaria se trouve à 33 kilomètres au nord-ouest de Bouira et à 74 kilomètres au sud-est d'Alger sur une boucle de l'oued Isser. La ville est entourée de montagnes dont la plus haute est "Lalla Moussaad ". L'oued a creusé sur 4 km dans la montagne des gorges qui portent le nom de gorges de Beni Amrane (autrefois gorges de Palestro).
Relief, géologie, hydrographie
Transports
- Suite à la réalisation de l'autoroute est-ouest passant à proximité de la ville de Lakhdaria, la distance Lakhdaria - Alger a beaucoup diminué, puisque environ 15 minutes en voiture suffiront pour couvrir cette distance, lorsque le tunnel trans-Bouzegza sera réceptionné sous peu. Ceci conférerait à la ville d'être une des banlieues de la capitale d'où l'intérêt économique.
- Le transport reliant Lakhdaria au chef-lieu de Bouira est quasi permanent pendant la journée, par mini-cars Toyota et Renault J9 exploités par des privés.
- Traversée par l’autoroute Est-Ouest
Lieux-dits, quartiers et hameaux
Outre son chef-lieu Lakhdaria-ville, la commune de Lakhdaria est composée des localités suivantes[1] : Guergour, Hazama, Igil Izafane, Taouint, Belazem, Bouyegdad, Ouled Sidi Mahdi, Ouled El Hadj, Ould Sidi Abdelaziz, Taliouine, Boumelah, Talghoumt, Ouled Osmane, Bourebeche, Tassalaht, Messouna, Mesmoulata, Takoucht, Zemala, Mohali, Mehouene Berkata et Sebt.
Urbanisme
Toponymie
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Histoire
Le nom pendant l'époque romaine de la région de Lakhdaria est Zazzi. Après l'arrivée des Arabes elle prend le nom de Beni Djaad. Abderrahmane Ethaalibi exégète en islam( fondateur de la mosquée "Qortoba" de Cordoue en Espagne) dont le mausolée se trouve actuellement à Alger Centre, est originaire de la région à l'ex-commune de Yesseri actuellement Zbarbar dans la daira de Lakhdaria. El-Djerroumi, grammairien , auteur d'un livre célèbre sur la grammaire arabe classique du Moyen Âge, intitulé El-Djerroumia est également originaire de la région dans la commune de Guerrouma. Soit dit en passant, il semblerait selon certains linguistes que le mot français " grammaire "est issu justement du nom de ce djerroumi - à prononcer "guerroumi" (de guerrouma).
Un fort datant de l'époque ottomane, dont les ruines ont survécu à l'occupation française, a été détruit après l'indépendance pour laisser place à des cités dortoirs. Étant donné l'importance historique de ce fort pour l'histoire de la région, il importe que des fouilles soient entreprises sur le site par des équipes archéologiques spécialisées. Le Douar de Palestro (arrondissement) fut créé le 18 novembre 1869 par un décret de l'empereur français Napoléon III portant superficie exacte, origine des populations qui y vivent et les tribus s'y rattachant . Le chef lieu du Douar de Palestro était un village de 59 feux sur le territoire de Ben Hini (?), Hini étant le nom d'un hameau kabyle, situé sur les hauteurs des gorges de Palestro, d'accès difficile, à pente abrupte et rocailleuse, au pied de cette pente se trouve une grotte préhistorique où plusieurs outils avaient été retrouvés durant l'époque coloniale, distant de l'actuelle Lakhraria de 5 km. Le village de Palestro ou Lakhdaria actuellement, était au moment de l'arrivée des Français, traversé par la route impériale numéro 5 d'Alger à Constantine, à 79 kilomètres d'Alger et à 25 kilomètres de Tizi n'Aït Aïcha (Thenia). Il fut nommé Palestro (transcrit باليسترو en arabe), en mémoire de la bataille de Palestro en Italie.
En 1838, l'émir Abd el-Kader débarqua dans la région et installa sa "zmala" (cour itinérante) au niveau des Aït Hini, à proximité du pont dit de Ben-Hini( Quantrate el-Turk) . Il avait fait une "emplette" dans les villages avoisinants (Tamarkaunit, Aït Ziane, Arkoub, Bellemou) habités jadis par les Kourroughli (prononciation: "rr" se prononce roulé à la manière des algériens - "gh" se prononce "r gutural", à la manière des français . Le mot est au singulier . Le pluriel est kraghèles - de mères algériennes et de pères ottomans ou bien Zouatnas (de l'oued Zeitoune, oued Bou-amoud ou Oued Bidhane actuellement...)[2]. A noter que les habitants de la région surnommés "zouatnas" (Les huiliers), eu égard à l'importance de leurs oliveraies, ont prêté allégeance à l'émir Abdelkader. D'où la venue de ce dernier pour prélever "la zakate" (3e précepte de l'Islam, consistant en des offrandes annuelles faites par chaque famille aisée et destinées aux nécessiteuxet au renflouement des caisses de l'État. Le 20 avril 1871, lors des insurrections qui firent suite à la défaite française face à la Prusse, le village fut attaqué et en partie détruit par des résistants kabyles dirigées par le cheikh El-Mokrani contre les envahisseurs français. On rapporta 46 morts et de nombreux disparus. Le village fut reconstruit par la suite[3].
Le 18 mai 1956, une embuscade surprend une vingtaine de soldats français de la 2e section du 9e RIC : 21 sont tués ; un seul survit.
Lakhdaria, peuplé de populations d'origine kabyle, aujourd'hui majoritairement arabisée, est célèbre pour ses poteries au décor berbère angulaire, ocre sur fond blanc.
Après l'indépendance en 1962, la ville a été renommée Lakhdaria, en hommage à un martyr de la guerre de libération contre la colonisation française, Mokrani Rabah, dont le nom de guerre était Si Lakhdar, né à Guergour[4]. Le patronyme "Lakhdar" signifiant en arabe "vert", le nom de Lakhdaria prend le sens de " la verdoyante "
La commune était rattaché au département d'Alger, puis au département de Grande Kabylie et enfin à la wilaya de Bouira en 1974 avec la création de cette nouvelle wilaya.
Démographie
D'une population de 53.000 âmes, la commune de Lakhdaria est parmi les plus peuplée d'Algérie. L'origine des habitants est berbère. Mais pour des considérations de religion, de proximité par rapport à la capitale Alger et des mariages mixtes entre algériennes et turk datant de la période ottomane , la langue dialectale punico-arabo-berbère est dominante (dialecte barbaresque). Néanmoins, la population reste en partie kabylophone et en grande partie barbaresque. L'arabe classique a gagné du terrain puisque il est étudié dans les écoles de façon généralisée. L'accent arabe des lakhdaris se distingue parfois par la prononciation du "T" mouillé comme dans le mot "titulaire" à la manière du constantinois . Par opposition au "T" du mot " tatouage" usité dans l'algérois. D'autre part, le dialecte arabe de la région est d'une grande richesse linguistique et se rapproche beaucoup de l'arabe classique malgré son origine "punique", (ceci est mis en évidence par l'existence des vocables "tche", "gue" qui n'existent pas dans l'arabe classique).
Suite à l´isolement et l´insécurité en Algérie due aux évènements des années 1990, les habitants des villages alentours se sont regroupés en masse à Lakhdaria, provoquant une hausse rapide de sa population et la construction d'immeubles bon marché. Cet exode massif a entraîné une large dégradation du cadre de vie, commerce anarchique, encombrement des routes par les piétons et des trottoirs par des petits commerces illégaux. Néanmoins la situation semble changer un peu, puisqu'un certain nombre d'agriculteurs ont bénéficié du soutien multiforme de l'État pour la construction de logements ruraux, la réalisation de projets agricoles conformément au programme du FNDA (Fonds National de Développement Agricole).
Administration et politique
Économie
Avec une moyenne de 600 mm de pluie annuellement, la région de Lakhdaria est la plus humide de la wilaya. Ceci se constate par sa végétation luxuriante et verdoyante. La région produit en grande partie des olives d'où le surnom de ses habitants " les Zouatnas " (les huiliers). Elle produit également des agrumes (oranges, mandarines, citrons, vallentialate, double fine, thomson, clémentines). D'autre part, beaucoup d'espèces fruitières, de vignoble et maraichères sont cultivées. Mais la région se distingue par sa grosse production de viandes blanches( poulet de chair, dinde, caille... ) et de miel d'abeilles. Par ailleurs, la région a bénéficié de la réalisation d'un grand barrage (Koudiète Acerdoune), 2e en Algérie et 5e en Afrique avec ses 769 millions de m3 d'eau, bâti sur l'oued Isser. Ce barrage alimente également par canalisations plusieurs wilaya du pays en eau potable (M'sila, Tizi-Ouzou, Bordj-Bou Arreridj, Medéa, Alger). Une station d'épuration et de traitement de l'eau du barrage est en fonctionnement à Djebahia (ex. Lapérrine). Ce qui confère à cette eau une qualité identique aux eaux minérales naturelles, après traitement bien sûr.
La région est dotée d'un complexe de fabrication de peintures et vernis (ENAP) et abrite la direction générale de l'Entreprise Nationale de Peintures. Elle possède également un complexe de fabrication de détergents (ENAD).
Depuis les années 1970, un Centre de télécommunications par satellites est en fonctionnement à Lakhdaria, doté de plusieurs paraboles géantes que les habitants appellent "le radar ". Ce centre est à l'échelle nationale et relie l'ensemble du pays par la télévision terrestre et numérique ainsi que les communications téléphoniques. Le site est implanté sur un vallon à l'entrée est de la ville et communique avec des installations situées sur le sommet de la montagne "Lalla Moussaad " qui domine la ville.
Tourisme
Les gorges de Palestro attirent beaucoup de touristes nationaux pendant la saison estivale. Une grande partie est constituée de passagers empruntant la route nationale n° 5 qui n'hésitent pas à s'arrêter au bord de la route, émerveillés par la fraicheur des lieux pittoresques couverts de végétation irriguée par des cascades d'eaux tombant dans l'oued Isser. D'autres sont attirés par les fruits exposés ou les rôtisseries sur braises de cailles, oies, canards, pintades , paons, lapins, poulet local que certains gros malins (des jeunes) ont improvisé avec des moyens rudimentaires. Une grande partie des visiteurs est constituée de bambins venus à pieds de Lakhdaria gouter au plaisir des baignades dans l'oued et des douches froides des cascades tombant du haut des rochers. A noter qu'aucun investissement n'a été réalisé dans ce paradis terrestre ni par la wilaya de Bouira ni par celle de Boumerdès limitrophes. D'autre part une source thermale (Hammam Théllath) existe sur les hauteurs des gorges mais qui n'est exploitée ni par l'État ni par des privés.
Vie quotidienne
Enseignement et formation
La ville est dotée d'un Institut national de la formation professionnelle (INSFP). Les étudiants y sortent avec un diplôme de technicien supérieur équivalent à Bac + 3 et perçoivent une bourse d'études équivalente à celle des étudiants de l'université. Un Centre de formation professionnelle et apprentissage existe depuis l'indépendance et forme les élèves recalés de l'enseignement général, aux petits métiers (vacher, trayeur, tailleur sur arbres, greffeur, maçon etc.). L'enseignement général est quant à lui, suffisamment doté d'écoles primaires , de collèges d'enseignement moyens et de lycées .
Culture
- La région compte parmi ses enfants célèbres, Mohamed Bouzid, un peintre de renom mondial qui a créé en 1962 l'emblème de la République algérienne démocratique et populaire, ainsi que Namoune Madani comédien de télévision ayant à son actif beaucoup de films et de feuilletons dont il a incarné le personnage principal.
Sports
Le club de l'Union sportive de Palestro (USP) a été créé en 1929. Après plusieurs changements d'appellation suite à l'indépendance du pays (US Lakhdaria, IR Lakhdaria), on a finalement opté pour IBL, "Itihad Baladiète Lakhdaria". Cette équipe a souvent joué les premiers rôles dans les poules de son évolution. Pour la saison en cours (2010/2011), elle accède en division nationale amateur. L'été passé, la wilaya à accordé à la commune un milliard de centimes pour la réfection du stade de football et l'installation de gazon artificiel (tartan) sur le terrain de jeu. A côté de l'équipe de l'IBL doyenne , les années 70-90 ont vu l'émergence de l'équipe de la SNIC ( l'usine de peinture ) qui a laissé une trace indélébile dans la mémoire collective des lakhdaris du fait des derbies acharnés opposant ces deux équipes inconciliables pour la représentativité de la ville de Lakhdaria. Actuellement l'équipe de la SNIC a été dissoute par manque de subventions.
Un projet de réalisation d'une piscine semi-olympique est en cours d'exécution prés du lycée Bouguerri. Plusieurs salles de body-building sont exploitées par des privés dans la ville.
Loisirs
Une maison de jeunes dépendant du ministère de la Jeunesse et des Sports existe dans la ville. Cette infrastructure culturelle abrite également l'association culturelle "Thaalibia". Les jeunes qui s'y rendent pratiquent de la musique andalouse, du théâtre amateur et autres loisirs.
Lieux de culte
Il existe cinq mosquées dotées d'imams. Un certain nombre d'autres sont en projet de construction. Ces lieux sont réservées exclusivement à la prière ou occasionnellement à l'apprentissage du Coran destiné aux enfants pendant les périodes de vacances scolaires. A noter qu'une partie isolée dans ces mosquées est destinée aux femmes pour la prière collective. Des quètes d'argent sont souvent sollicitées des fidèles à l'occasion des prières pour la construction ou réfection de mosquées ou sous forme de dons aux pauvres.
Patrimoine
Personnalités
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Sources, notes et références
- « Décret no 84-365 du 1er novembre 1984 fixant la composition, la consistance et les limites territoriales des communes », dans Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire, no 67, 19 décembre 1984, p. 1494 [texte intégral (page consultée le 7 juin 2011)].
- D'après Daumas et Fabar, 1847, éd. L. Hachette et Cie
- http://rambert.francis.free.fr/aumale/aumalehisto/aumalefra5.htm Étude historique sur la ville d'Aumale] par Joseph Parrès (1912), avec un chapitre sur les insurrections à Palestro Une statue représentant Bassiti <<Dominique et sa famille a été érigée par les Français. Ce monument a été détruit après l'indépendance par des badauds.
- Commémoration du 48e anniversaire du décès du commandant Si Lakhdar par Ath Mouhoub, dans la Dépêche de Kabylie (7 mars 2006)
Catégorie :- Commune de la wilaya de Bouira
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