Groupe Salafiste pour la Predication et le Combat

Groupe Salafiste pour la Predication et le Combat

Groupe salafiste pour la prédication et le combat

Groupe salafiste
pour la prédication et le combat

Organisation al-Qaïda au Maghreb islamique
Classification
Islamisme
Objectifs
Révolution islamique
Statut
Actif
Victimes
plusieurs centaines
Fondation
Date de formation 1998
Pays d’origine Algérie
Fondateur(s) Hassan Hattab
Force
Nombre 300 à 800 membres[1]
Zone d’opération Algérie et Sahel
Dernière attaque 7 attentats simultanés en Algérie
Financement
Filiation
Chefs principaux
Abu Mussab Abdel Wadoud
Groupes reliés
Groupe islamique armé
Al-Qaida

Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (الجماعة السلفية للدعوة والقتال, el-Jama'a es-Salafiyya li Da'wa wal Qital), ou GSPC, est une organisation islamique armée d'Algérie.

L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada[2], du Royaume-Uni[3] et des Etats-Unis d'Amérique[4].

Le 25 janvier 2007, le GSPC change de nom et devient Al-Qaïda au pays du Maghreb islamique.

Sommaire

Histoire

Années 1998/2002

Il a été fondé en 1998 par Hassan Hattab[5] lors de la guerre civile algérienne ; il se trouvait alors en dissidence du Groupe islamique armé (GIA), qu’il jugeait trop sanguinaire[6], depuis l’année précédente. Le GIA avait lui-même été fondé à partir des groupes de l'insurrection islamiste des années 1990. Le nouveau groupe est composé de 300 à 800 personnes au maximum, essentiellement dans l'est du pays, mais il est aussi présent dans le centre et le sud. Il se démarque du GIA en élargissant la lutte au domaine international : France, Mauritanie. Son chef ne voulait cibler alors que les représentants du Taghout, l'État algérien.

En 1999, il reçoit les émissaires du gouvernement algérien, mais refuse la reddition[7]. Hassan Hattab voyait alors son action comme une réponse politico-militaire à la campagne de réconciliation nationale menée par le président Abdelaziz Bouteflika.

Le groupe fut aussi soupçonné d'avoir préparé un attentat contre la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg et le Marché de Noël en décembre 2000[8].

Années 2003/2005

En juillet 2003, Nabil Sahraoui (Ibrahim Mustapha) remplace Hassan Hattab à la tête du groupe, avant d’être abattu par la police algérienne vers Béjaïa en juillet 2004[7]. Il est remplacé par Abdelmalek Droukdal, qui lance une fatwa contre Hattab, qui lancerait de faux communiqués avec le sceau du GSPC (9 février 2005)[7].

Carte indiquant en castillan la zone d'influence et d'opérations du GSPC.

En 2004, le GSPC avait lancé des menaces contre les étrangers résidant en Algérie. Cette année-là, Abderazzak el Para est arrêté dans le Tibesti par les rebelles tchadiens du MDJT, puis après des pressions remis à la Libye qui le remet ensuite à l'Algérie. Disparaissant avant son procès, cet évènement fait supposer à certains qu'il travaillait pour les services secrets algériens. Son dirigeant serait Abdelmalek Droukdal qui a évincé Hassan Hattab cette année-la.

À partir de 2004, les filières de recrutement pour la guerre en Irak se multiplient, elles s'organisent jusqu'en Espagne et en France où des liens se nouent avec la nébuleuse islamiste des jeunes franco-maghrébins. Selon le rapport d'Europol sur la situation terroriste en Europe : « La plupart des 340 personnes arrêtées dans le cadre d'affaires de terrorisme islamiste entre octobre 2005 et décembre 2006 en Europe venaient d'Algérie, du Maroc et de Tunisie, et beaucoup d'entre elles étaient en relation avec le GSPC ». De plus en plus de Maghrébins se retrouvent dans les phalanges d'Al-Qaida en Irak. L'inquiétude des européens est désormais grande de voir ces soldats perdus du djihad refluer en masse vers l'Europe pour y implanter des réseaux terroristes et mafieux en utilisant le Maghreb comme plate-forme arrière de lancement des attaques contre l'Europe[9].

Le GSPC a perdu une quinzaine de chefs de phalange et de section, notamment en Kabylie. La plus importante de ces pertes reste incontestablement celle de l'émir de phalange Al-Ansar, connu sous le pseudonyme de Selmane et dont le vrai nom était Abbas Boubekeur[10].

Année 2006

L'un des fondateurs du GSPC, Ahmed Zarabib a trouvé la mort le 17 janvier 2006 au cours de violents affrontements avec l'armée algérienne dans la région de Toudja. Toujours en janvier, des salafistes tunisiens affrontent des gendarmes près de Tunis, alors que le Maroc connaît une série d'attentats causés par les kamikazes islamistes.

Dans une déclaration vidéo diffusée le 11 septembre 2006 le numéro 2 d'Al-Qaida, Ayman al-Zawahiri, annonce que le GSPC a fait allégeance à Al Qaida et devient le BAQMI. Il renouvelle la déclaration d’Oussama Ben Laden faisant du GSPC « le bras armé d'Al Qaida pour frapper en France[11] ». Le mouvement a désormais pour mission de montrer leur « efficacité » sur le territoire algérien tout en fédérant les organisations salafistes d'Afrique du Nord. Promu émir, Abdelmalek Droukdal, se fait appeler Abou Moussab Abdelwadoud, surnom du jordanien al-Zarqaoui tué près de Bakouba en juin 2006 et la guerre islamiste en Irak devient sa référence. Les militaires algériens, ne sont pas une armée d'occupation, mais sont considérés comme des « apostats, des fils de chiens, des traîtres au service de la France ». Le BAQMI se met à recruter des jeunes prêt à donner leur vie pour le djihad en pilotant des camions-citernes, des voitures bourrées de TNT, en portant une ceinture d'explosifs et en se faisant sauter au milieu de la foule.

Depuis mi-octobre 2006, le GSPC qui souhaitait établir une base arrière au nord du Mali s'est trouvé face à l'opposition des Touaregs de l'Alliance et Démocratie[12].

Année 2007

Le 25 janvier 2007, le GSPC change de nom et devient Al-Qaida au pays du Maghreb islamique [13] (AQMI). Ce changement aurait obtenu l'approbation d'Oussama Ben Laden[14].

Doctrine

Créé sur le refus de la politique de terre brûlée des GIA, le GSPC se limite aux symboles du pouvoir, mais pratique également le racket et la contrebande pour se financer[7].

Absence de soutien des oulémas

Hormis les titres de son discours (État islamique, califat…) et le mot salafiste qui apparait dans le nom du groupe, le GSPC ne fait aucune référence à des oulémas[15]. En d’autres termes, il n’est pas en mesure de fournir une quelconque fatwa justifiant ses actions terroristes. Plus que cela, les chouyoukh d’Arabie saoudite, représentants du courant salafiste pur et dur, dénoncent les actions de cette organisation[16]. C’est, probablement en raison de cette incapacité à trouver des soutiens idéologiques auprès d'oulémas – tout en soutenant la résistance en Irak, en Palestine et au Liban, Youssef Al-Qaradâwî a fermement condamné les attaques perpétrées à Alger qu’il qualifie de terroristes[15] – que le GSPC est allé trouver refuge chez Al-Qaida, acceptant de lui sous-traiter la terreur en Algérie et en France.

Notes et références

  1. 500 selon le général Abderrezak Maïza, chef d’état-major algérien (« Le GSPC confronté à une nouvelle dissidence (journaux) », 5 février 2004)
  2. http://www.publicsafety.gc.ca/prg/ns/le/cle-fr.asp#AIAI
  3. http://security.homeoffice.gov.uk/legislation/current-legislation/terrorism-act-2000/proscribed-groups
  4. http://www.state.gov/s/ct/rls/other/des/123086.htm
  5. Xavier Raufer (directeur), Alain Chouet, Anne-Line Didier, Richard Labévière & Leïla N., Atlas de l’Islam radical, Paris : CNRS éditions, 2007 (ISBN 978-2-271-06577-3)
  6. Émission C dans l'air, 25 septembre 2006 ; Atlas de l'islam radical
  7. a , b , c  et d Atlas de l'islam radical, p 267
  8. erta-trcg.org - Pourquoi l’Europe, et précisément la France, pourrait être une cible pour le G.S.P.C. ?
  9. Un rapport du Stiftung Wissenschaft und Politik SWP, un centre d'études internationales basé à Berlin
  10. «L’émir national» du GSPC abattu, RFI, juin 2004
  11. Dominique Raizon, « Al-Qaïda menace la France », RFI, 14 septembre 2006
  12. Gérard Davet et Piotr Smolar, Enquête : Les maquis algériens inquiètent la France, Le Monde, 13 novembre 2006
  13. Atlas de l'islam radical, p 266
  14. Un groupe allié d'Al-Qaeda annonce changer de nom sur « ordre de ben Laden », Agence France-Presse, vendredi 26 janvier 2007
  15. a  et b Les Débats
  16. http://www.echoroukonline.com/modules.php?name=News&file=article&sid=15574

Liens externes


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