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Génération Y
Le terme « génération Y » désigne les personnes nées entre la fin des années 1970 et le milieu des années 1990. Il tire son nom de la génération précédente, nommée génération X. D'autres termes équivalents existent : « enfants du millénaire », « net génération », ou “digital natives”. Leurs parents sont souvent des baby boomers.
Sommaire
Le monde qui les a vu grandir
Cette dénomination est essentiellement valable pour les pays occidentaux, bien que certaines caractéristiques soient vraies plus largement, du fait d'éléments géopolitiques majeurs, par exemple :
- Ils n'ont pas eu à subir la menace d'apocalypse de la guerre froide.
- Ils considèrent comme dépassées les transformations morales des années 1960-1970.
- Ils n'ont pas connu le monde sans le SIDA.
D'autres caractéristiques dépendent plus largement du contexte géographique :
Dans tous les pays développés
- Ils étaient suffisamment jeunes lors de l'introduction massive de l'informatique grand-public et de l'électronique portable (téléphonie mobile, photo numérique, GPS) pour en avoir acquis une maîtrise intuitive qui dépasse généralement celle de leurs parents (d'où le nom de "digital natives").
- Ils sont nés avec les débuts de l'intérêt du grand-public pour l'écologisme (qui était précédemment l'affaire d'une minorité, et souvent assimilée à l'extrême-gauche).
En Europe de l'Ouest
- Seuls leurs grands-parents ont connu la guerre sur leur territoire.
- L'appartenance européenne leur a toujours été inculquée : beaucoup ont participé aux programmes d'échanges européens (jumelages de villes, Erasmus, etc.), ceux de la zone euro étaient suffisamment jeunes lors de l'abandon des monnaies nationales pour y être moins attachés que leurs ainés (qui convertissent parfois toujours mentalement dans la monnaie d'origine).
En Europe de l'Est
- Ils étaient enfants, ou n'étaient pas nés, sous l'ère communiste, et ont donc moins de mal à s'adapter à des notions inconnues jusqu'en 1989 : chômage, consumérisme, liberté d'expression, liberté d'entreprendre, inégalités sociales, etc.
- Ils n'ont pas eu à apprendre le russe de façon obligatoire et ont massivement opté pour l'anglais comme langue étrangère.
On peut noter que le rêve américain s'est largement atténué dans cette génération en Europe de l'Ouest en même temps qu'il y est apparu en Europe de l'Est.
En Amérique du Nord
Dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre, leur arrivée dérange certains employeurs : ils sont rares et savent ce qu'ils valent. Pour les membres de la génération Y, l'autorité n'est pas toujours synonyme de compétence[1]. Ils n'ont pas peur de se comparer aux autres. Ils sont autant à l'aise pour communiquer à l'aide des technologies que directement. Contrairement à leurs parents, les jeunes de la génération Y ne placent pas le travail au premier plan. Ils refusent de travailler durant les fêtes et week-ends (sauf en emploi étudiant) et veulent des congés pour décompresser, car la santé mentale et physique s'avère leur priorité. Ils recherchent une meilleure qualité de vie, en conciliant travail et intérêt personnel[2]. Ils pensent à court terme et sont très mobiles[3]. « Progression rapide, horaires plus flexibles, formation continue, liberté et autonomie... Voilà quelques-unes des exigences de cette génération, et les entreprises n'auront d'autre choix que d'en tenir compte »[4].
Culture
Comme toute génération, son identité se construit autour des apports culturels reçus dès le plus jeune âge. Cette génération a largement grandi devant la télévision, et a vu l'arrivée en masse des séries d'animation japonaises. La vente de coffrets vidéos, ou d'article de merchandising concernant les séries datant d'une vingtaine d'années témoigne de la nostalgie de cette génération pour la télévision qui l'a pratiquement élevée.
Cette génération est naturellement plus à l'aise que les précédentes avec les technologies de l'information, et Internet en particulier. Elle peut être associée à l'ensemble des technologies et applications que l’on nomme aujourd’hui le Web 2.0. Chacun a accès à des outils de création et de communication dont les générations précédentes ne pouvaient que rêver. Ainsi, par exemple, écrire un livre dans les années 1970 nécessitait de le taper à l'aide d'une machine à écrire et à démarcher des éditeurs, ce qui rendait la diffusion des ouvrages plutôt incertaine. Aujourd'hui, on peut écrire sur son site web personnel (blog ou autre) depuis n'importe quel ordinateur, la diffusion du contenu étant immédiate.
La génération précédente a pu s'extasier devant les progrès constants réalisés par l'industrie audiovisuelle et ses effets spéciaux. Pour la génération Y, qui est née après des films cultes tels que Star Wars, et était jeune pour d'autres plus récents comme The Matrix, ces progrès vont de soi, et plus rien ne peut être graphiquement « étonnant », dans la mesure où « tout est possible », d'un dinosaure à la destruction d'une planète.
Les dates admises pour la génération Y correspondent à l'arrivée des jeux vidéos dans les foyers des pays développés ; c'est donc la première génération à en avoir profité dès le plus jeune âge. Elle a donc grandi avec les effets positifs et négatifs liés à leur pratique (tous ces effets sont source de débat, que ce soit au niveau de l'agressivité, des réflexes, de la représentation dans l'espace, etc.).
Un titre controversé
L’utilisation du terme de génération Y est controversée. Si la logique veut que l’on choisisse « Y » pour appeler la génération qui suit les « X » (nés entre 1959 et 1977), ce terme de X est péjoratif. Il a été utilisé pour décrire une génération qui n’a pas su trouver ses repères, contrairement à celle de ses parents qui sortait de la Seconde Guerre mondiale et devait reconstruire le pays.
De nombreux termes sont utilisés pour nommer cette génération :
- Les « Millénaires » d’après William Strauss et Neil Howe, les sociologues américains pères des études sur les générations qui considèrent que la génération Y court jusqu’à 2000.
- La génération « pourquoi » par Eric Chester en raison de leur remise en cause systématique des contraintes qu'on peut leur imposer (Y en anglais se prononce comme why, qui signifie pourquoi).
- Les écho boomers, (enfants de Baby boomers ).
- L’ « e-Génération », en référence au « e » de « électronique » comme dans e-mail.
- Les « suivants », pour leur similitudes avec la génération X.
- La « boomerang génération », pour quitter leurs parents assez tôt mais revenir à la fin de leurs études ou suite à un échec.
- « The Generation We » selon les auteurs anglais Greenberg et K. Weber et ce, découlant de l'œuvre portant le même titre. Cette dénomination fait référence à comment la jeunesse « Millénaire » va prendre le dessus sur l'Amérique et changera le monde pour toujours[5].
Notes et références
- ↑ Leduc, Gilbert. « Les 19 à 29 ans, La génération qui fait peur aux employeurs », Le Soleil, Affaires, vendredi, 23 novembre 2007, p. 44
- ↑ Dauray, Chantal, « Recruter et garder vos employés : les stratégies qui rapportent », PME, Vol. 23 No. 5, Septembre 2007, p. 10
- ↑ Picard, Pierre. « Les attentes des jeunes face à leur régime de retraite », Les Affaires, Stratégies, samedi, 13 octobre 2007, p. 37
- ↑ Bergeron, Ulysse. « Les cadres mercenaires », Commerce, Vol. 109, No. 2, Février 2008, p. 21
- ↑ E. Greenberg & K. Weber, Pachatusan. "GENERATION WE", 2008, 247p.
Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
- Tulgan, Bruce et Carolyn A. Martin. Managing Generation Y : global citizens born in the late seventies and early eighties, Amherst, HRD Press, 2001, 105 p.
- Allain, Carol : Génération Y, Les Éditions Logiques, 2008, 208 p.
Précédé de :
Génération X
1959 – 1975Génération Y (Génération millénaire)
1976 - 1994Suivi de :
Nouvelle génération silencieuse
1995 - À déterminer- Portail de la sociologie
Catégorie : Concept sociologique
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