- Gaudium et Spes
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La constitution pastorale Gaudium et Spes « sur l'Église dans le monde de ce temps » est l'un des principaux documents de l'Église catholique romaine issus du IIe concile œcuménique du Vatican.
Approuvée par 2 307 des évêques présents, et refusé par 75 d'entre eux, elle est promulguée par le pape Paul VI le 8 décembre 1965, le dernier jour du concile. Le nom « Gaudium et Spes » vient des premiers mots du texte, qui signifient « la joie et l'espoir ».
Dans l'épilogue du livre Principes de la théologie catholique, publié en 1982, le cardinal Ratzinger a déclaré que Gaudium et Spes était largement perçu comme un contre-syllabus, ce qui heurta la sensibilité de Mgr Lefebvre qui vota pourtant en faveur du document.
On peut ajouter que la constitution pastorale GS a tenu une place centrale dans l'enseignement de Jean-Paul II. Jeune évêque, comme en témoignent le P. Congar et le Père De Lubac, tous les deux experts au Concile, il a participé de très près à l'élaboration de ce texte majeur. Si certaines problématiques ont vieilli, les fondements anthropologiques et théologiques restent dignes d'intérêt pour affronter les nouveaux problèmes qui se présentent aujourd'hui.
Selon l'auteur Antonio Socci, Gaudium et Spes a été complétée par l'encyclique Spe Salvi, qui discute davantage sur les fins dernières.
L'élaboration de la constitution pastorale Gaudium et spes fut difficile et marquée par plusieurs controverses. Rédigé à partir d'une thèse faite sur la base des archives du Saint-Siège, l'ouvrage de Giovanni Turbanti, Un concilio per il mondo moderno. La redazione della costituzione pastorale "Gaudium et spes" del Vaticano II[1] retrace dans le détail le chemin par lequel les rédacteurs ont progressé à partir du schéma initial, dit Schéma XIII pour parvenir au texte définitif, en passant par le Schéma de Malines, dit Schéma XVII. Pour s'en faire une idée, le lecteur peut consulter l'article Recherches et publications récentes autour de Vatican II de Gilles Routhier[2].
C'est que Gaudium et spes marque une véritable rupture avec un certain passé[réf. nécessaire], d'où vient qu'elle peut être considérée comme un texte prophétique, mais d'où vient aussi qu'elle a pu être mal reçue à l'époque dans plusieurs cercles de l'Église. Tout au long de l'histoire de celle-ci, un courant a été vivace, souvent même dominant, considérant sans concession les propos de Jésus rapportés par l'Évangile de s. Jean : « vous n'êtes pas du monde » (Jn 15, 18sq) ou ceux de s. Paul : « vous êtes concitoyens des saints, vous êtes habitants de la maison de Dieu » (Eph. 2,19), pour n'accepter aucun dialogue paritaire avec le monde et même, très souvent, pour s'adresser au monde par des propos critiques, des condamnations, des interdits ; le Syllabus en est un exemple. A cette conception largement répandue, Gaudium et spes oppose une tout autre perspective : l'Église est dans le monde et du monde[réf. nécessaire], profondément solidaire de l'histoire humaine, inséparable de la condition humaine au sein de laquelle en vivant l'Évangile elle fait vivre la présence du Christ dans le monde.
Cette intime solidarité avec la condition humaine signifie de la part de l'Église un intérêt profond pour le fait humain, une ambition pour les hommes et les femmes de ce temps, une attention aux signes annonciateurs de la présence divine ; elle exprime sa volonté de partager avec le monde ce qu'elle a reçu et reçoit encore dans l'Esprit-Saint comme voies de réconciliation, de justice, de salut ; elle se révèle aussi par le choix d'une attitude d'écoute du monde, de collaboration au bien de tous, de recherche commune de solutions aux problèmes contemporains. Ainsi la constitution Gaudium et spes apporte-t-elle une contribution spécifique à la doctrine sociale de l'Église[3]
Sommaire
Plan
- Avant-propos
- Première partie - L'Église et la vocation humaine
- Chapitre I - La dignité de la personne humaine
- Chapitre II - La communauté humaine
- Chapitre III - L'activité humaine dans l'univers
- Chapitre IV - Le rôle de l'Église dans le monde de ce temps
- Deuxième partie - De quelques problèmes plus urgents
Voir aussi
Références
- Bologna, Società editrice il Mulino, 2000, 832 p.
- http://www.erudit.org/revue/ltp/2003/v59/n3/008796ar.html Octobre 2003
- Voir à ce sujet le § 96 du Compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, Vatican, 2005 ; et le document de la Congrégation pour l'éducation catholique intitulé Orientations pour l'étude et l'enseignement de la doctrine sociale de l'Eglise dans la formation sacerdotale, Rome, 1988, § 24.
Lien externe
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