Anthropologie chrétienne

Anthropologie chrétienne

Lanthropologie chrétienne se veut une anthropologie intégrale, selon lexpression de Jean-Paul II. Elle trouve son origine à la fois dans la Révélation faite par Dieu dans la Bible et développée dans les siècles par lÉglise, à la fois dans la raison naturelle sexprimant dans la philosophie. Le développement de la conception chrétienne de lhomme se développe de manière intrinsèque avec la théologie, la compréhension que lhomme a de Dieu. À mesure que dans lÉglise sest approfondi le message de la Révélation, lÉglise a aussi mieux compris la Révélation que Dieu fait de lhomme à lui-même. Lanthropologie chrétienne doit surtout à trois noms : Aristote, Thomas dAquin et Jean-Paul II.

Sommaire

Définition de lhomme

On trouve dans la constitution Gaudium et spes du concile Vatican II, résumée en une phrase, toute la définition chrétienne de lhomme : « Lhomme, seule créature que Dieu a voulue pour elle-même, ne se trouve pleinement que dans le don désintéressé de lui-même.[1] » Pour le chrétien, lhomme est créé à limage de Dieu ; il a été créé en tant que valeur particulière pour Dieu, mais aussi en tant que valeur particulière pour lui-même. Il a été créé par pur amour gratuit de Dieu afin de participer à la vie même de Dieu. Aussi, recevant sa vie comme un don, lhomme ne se réalise et ne se trouve lui-même que par un don de sa personne. Jean-Paul II parle de la vocation sponsale de lhomme qui ne peut se réaliser que de deux manières, le mariage ou le célibat consacré. Au final, seul Dieu, dans la résurrection des corps, peut réellement combler les soifs de lhomme quil a créé afin de se donner à lui.

Cette définition de lhomme que lon trouve dans Gaudium et spes doit beaucoup, selon Yves Semen[2] au cardinal Karol Wojtyla qui participait à lépoque du concile à lélaboration du Schéma 13, qui deviendra la constitution Gaudium et Spes. Aussi, encore selon Semen, trouve-t-on dans la Théologie du corps, le fondement théologique de cette définition de Gaudium et spes 24. Selon Jean-Paul II lui-même, il y a un lien étroit entre « “anthropologie adéquateetthéologie du corps[3] ». Jean-Paul II va même jusquà dire que « la conscience de la signification sponsale du corps constitue lélément fondamental de lexistence humaine[4] ».

Pour Jean-Paul II, la similitude avec Dieu et la vocation au don sponsal, qui constituent lessence même de lhomme, se déploient dans toute la personne, y compris dans le corps qui en est le signe concret et visible.

Dans la Bible

Cest dans les premiers chapitre la Genèse surtout que les Juifs, les Pères de lÉglise saint Irénée, saint Grégoire de Nysse et saint Augustin, et plus tard aussi Jean-Paul II ont trouvé un véritable terreau pour une anthropologie biblique.

La Genèse, dès le chapitre 1, présente lhomme comme étant à limage de Dieu. Jean-Paul II dira que « la vérité révélée sur l'homme comme "image et ressemblance de Dieu" constitue la base immuable de toute l'anthropologie chrétienne »[5]. Ce texte dit aussi l'égale dignité de l'homme et de la femme, tous deux étant du même "souffle" et de la même "chair". Aussi, c'est dans la création du couple humain, comme homme et femme, que la Création est accomplie et que lêtre humain devient véritablement image et ressemblance de Dieu. Pour les catholiques, cest dans lunion de lhomme et de la femme que se réalise le plus parfaitement limage de la Trinité. « L'homme et la femme, créés comme "unité des deux" dans leur commune humanité, sont appelés à vivre une communion d'amour et à refléter ainsi dans le monde la communion d'amour qui est en Dieu »[6]. « Être une personne à l'image et à la ressemblance de Dieu implique donc aussi le fait d'exister en relation, en rapport avec l'autre "moi" »[6]. Dans lunion de lhomme et de la femme, manifestée et vécue par lunion des corps, vient sinscrire aussi lalliance de vie ; lhomme et la femme deviennent ainsi co-créateurs.

De plus, la Genèse présente lhomme comme corps et esprit, les deux étant indissociables. Déjà pour les Juifs, le terme « chair » désigne, sans distinction véritable, lhomme corps et esprit. Pour le chrétien, lhomme est image de Dieu par son intelligence et sa capacité à aimer, mais cette image se réalise aussi dans le corps, qui est appelé justement à rendre visible linvisible[7].


« En créant l'homme et la femme à son image et à sa ressemblance, Dieu veut pour eux la plénitude du bien, à savoir le bonheur surnaturel qui découle de la participation à sa vie elle-même. En commettant le péché, l'homme repousse ce don et simultanément il veut devenir lui-même "comme un dieu, qui connaît le bien et le mal" »[8] En Genèse 3, on voit que lhomme et la femme, à cause de leur péché, ont perdu la relation unique et intime quils avaient avec Dieu, et ont perdu du même coup la pureté et la profondeur de lunion quils vivaient entre eux, et par suite la relation quils avaient avec la nature. Pour tout homme, le péché rompt aussi l'unité de son être et il ressent soudain une division dans sa chair, entre le corps et l'esprit. Perdant cette communion avec Dieu, la ressemblance qu'il a avec Lui est aussi « amoindrie ». « Si l'homme est déjà, par sa nature de personne, l'image et la ressemblance de Dieu, sa grandeur et sa dignité s'épanouissent dans l'alliance avec Dieu, dans l'union avec lui »[8].


Pour le Chrétien, cest le Christ, la deuxième personne de la Trinité, qui par son Incarnation et sa Résurrection, redonne à lhomme toute sa dignité, et une dignité plus grande encore quà lorigine, « manifestant pleinement l'homme à lui-même et lui découvrant la sublimité de sa vocation[9] » Assumant la nature humaine, le Christ devient du même coup le modèle nouveau de lhumanité. Après la Résurrection, lhomme est appelé à se configurer au Christ, à porter avec le Christ sa propre croix, et la croix des autres hommes, en solidarité avec toute lhumanité ; il devient ainsi co-rédempteur.

Aristote et le Traité de lâme

Lanthropologie chrétienne doit beaucoup aux écrits dAristote, De l'âme et Éthique à Nicomaque. Aristote divise lâme humaine en trois parties (ou trois niveaux de lâme: végétative, passionnelle et intellectuelle. Lâme végétative, quont en commun les plantes, les animaux et les hommes, se caractérise par les facultés propres à la nutrition et à la reproduction. Lâme passionnelle ou sensible, que possèdent tous les animaux, est ce qui par les facultés du concupiscible et de lirascible, leur permet dinteragir avec le monde extérieur et de tendre vers les biens sensibles. Lâme intellectuelle ou spirituelle, que seul possède lhomme, est ce qui lui permet de sautodéterminer et de sauto-penser. Lintelligence et la volonté sont les deux facultés de lâme intellectuelle. Lhomme communique avec le monde par lintermédiaire de son intériorité. Lintelligence lui permet de juger le vrai, de saisir le bien et dapprécier le beau. La volonté est ce qui permet ensuite à lhomme de choisir la vérité et le bien. (Pour Aristote, il y a une profonde unité entre lâme et le corps, contrairement à son maître Platon. Il y a aussi une profonde unité dans lâme ; même sil la divise, pour mieux en distinguer les facultés et différencier ainsi lhomme de lanimal, et lanimal de la plante, Aristote ne la conçoit pas comme compartimentée de même que le serait un organe.)

Lintelligence et la volonté étant ce qui caractérise lhomme, cest par lusage de celles-ci que lhomme saccomplit et devient véritablement ce quil est. Lhomme a pour finalité le bonheur, et pour Aristote, le bonheur sacquiert par lexercice des vertus qui permettent dordonner nos facultés. (Le concupiscible, par exemple, qui fait tendre l'homme vers telle nourriture désirable, doit être ordonné par la vertu de tempérance qui lui permettra den manger à juste dose, et à tel moment plutôt quun autre.) Cest cette activité de lâme intellectuelle qui permet à lhomme datteindre son bien véritable, soit le bien de toute sa personne, mais aussi le bien de lautre. Pour le Chrétien, cest par la pratique des vertus que lhomme devient véritablement libre, puisquil devient maître de soi. Il devient aussi capable de dépasser ses désirs égoïstes pour entrer dans une attitude de don.

Aussi, pour Aristote lhomme est par nature un être social. La société, pour les catholiques, trouve son origine et son principe dans la personne humaine et doit être au service de celle-ci. Selon eux, comme pour Aristote, lhomme doit travailler au bien commun dont profite chaque personne de la communauté.

Étonnamment proche de la définition du concile Vatican II sur lhomme (qui réalise sa vocation au don sponsal soit dans le mariage ou le célibat consacré), Aristote pense que le bonheur humain ne peut se réaliser que dans lamitié et la vie contemplative.

Thomas dAquin et la Trinité

La vision que Thomas dAquin a de Dieu dans son être intime, aura dimportantes conséquences sur sa vision aussi de lhomme. À la suite du concile de Nicée, Thomas dAquin parle du Père, du Fils et de lEsprit Saint comme de trois personnes de même nature et de même substance (deux personnes humaines sont de même nature, mais non de même substance). Pour Thomas dAquin, cependant, ce qui distingue les trois personnes, ce sont les relations quelles ont entre elles. Pour lui, lessence même de Dieu, cest la relation, et chaque personne en Dieu est une relation ; le Père est la paternité, le Fils est la filiation qui procède du Père, et lEsprit est la spiration qui procède du Père et du Fils ensemble. (Ainsi, Dieu dans son être même est amour, parce quil est don, don constant du Père au Fils, du Fils au Père, du Père et du Fils à lEsprit, et de lEsprit au Fils et au Père.)

Si donc, pour Thomas dAquin, la relation est ce qui définit essentiellement Dieu, lêtre humain qui est à limage de Dieu est profondément aussi un être de relation et est appelé à réaliser cette image.

Le concept de personne, dans la théologie catholique, vient directement de la conception quelle a de Dieu. Dans lIslam, par exemple, qui confesse lunicité de Dieu (tawhid), transcendance absolue, inconnaissable et impénétrable, la notion de personne nexiste pas ni lidée de communion des hommes entre eux et des hommes avec Dieu, mais plutôt celles dindividu et de communauté (oumma) ; lindividu nest pas appelé à une communion mais à une simple soumission à Dieu et à loumma[10].

Jean-Paul II et le personnalisme

Proche de nombreux penseurs personnalistes, Jean-Paul II a véritablement remis la personne au centre de toute sa doctrine. La Théologie du corps en ce sens se veut aussi une véritable anthropologie, une étude de la personne comme être sexué, à la fois spirituel et corporel, créé dans un état de béatitude, déchu et racheté par le Christ, appelé à une nouvelle communion plus profonde avec Dieu et lhumanité sauvée. À la suite de Gaudium et spes, la Théologie du corps se présente comme le fondement théologique dune « anthropologie du don ».

Le respect de la dignité de la personne se retrouve constamment au cœur des enseignements de Jean-Paul II, et se fond avec une véritable théologie de la Rédemption. Selon une expression déjà employée par les philosophes latins, la personne est « incommunicable, inaliénable[11] ». Toutes les manifestations de lhomme dans la société, la famille, le travail, lÉglise, trouvent leur raison dêtre dans la personne et doivent être au service de la personne. Un exemple manifeste de cela est lencyclique Laborem exercens dans laquelle Jean-Paul II propose une véritable anthropologie du travail, lhomme étant reconnu comme véritable sujet de son travail grâce auquel il saccomplit comme personne faite pour le don.

La Doctrine sociale de lÉglise ou la société au service de lhomme

La Doctrine sociale de lÉglise met la personne humaine au centre de toutes les questions sociales et de tout son message. Cest pourquoi elle aussi contribue grandement à lanthropologie chrétienne. Si on reprend la définition donnée par Vatican II, « Lhomme, seule créature que Dieu a voulue pour elle-même, ne se trouve pleinement que dans le don désintéressé de lui-même », lhomme est appelée à une communion particulière avec le reste de lhumanité, à commencer par la première société, la famille. « Humanité veut dire appel à la communion interpersonnelle[12] », dira Jean-Paul II. Pour lÉglise, lhomme et létat ne peuvent être dissociés, ni confondus. « La personne ne peut jamais être pensée uniquement comme une individualité absolue », adage de lindividualisme et dun capitalisme exacerbé, ni « comme la pure cellule dun organisme disposé à lui reconnaître, tout au plus, un rôle fonctionnel à lintérieur du système[13] », soit lidée du communisme et de plusieurs courants de pensée modernes (structuralisme, théorie du gène égoïste…). Lhomme est, en fait, à la fois un être individuel et social, fait pour la « communion de personnes ». (Dans la communion subsistent à la fois la personne et une réalité nouvelle qu'est le « nous ».)

Le drame de l'humanisme athée

On a souvent voulu opposer la toute-puissance de Dieu à la liberté de lhomme. Les réformes protestantes de Luther et Calvin, outre leur critique des indulgences et de la richesse de lÉglise, ont voulu redonner à Dieu ce qui avait été donné à lhomme. Pour Luther, il faut séparer Dieu de lhomme ; Dieu est la sainteté même alors que lhomme nest que corruption. Lhomme ne peut rien par lui-même, mais il est mené soit par Dieu, soit par Satan[14]. Luther insiste sur la toute-puissance de Dieu, au profit dun arbitraire de Dieu. Nous sommes sauvés parce que Dieu la choisi. Les hommes sont sous la condamnation de Dieu, et on ne peut être sauvé que par la foi en Jésus-Christ.

Calvin, insiste plus encore sur cet arbitraire de Dieu. Il y a chez lui lidée de double prédestination. Sans quils ne laient mérité, ni par leurs fautes, ni par leurs biens, les hommes sont prédestinés au salut ou à la mort éternelle, avant même leur création. Lhomme ne peut mériter le salut, mais seule une décision arbitraire de Dieu le lui permet. Lhomme ne peut que respecter et accepter avec humilité la volonté de Dieu[15].

Même si ces positions ne sont plus que rarement soutenues par les protestants eux-mêmes, le sentiment de larbitraire de Dieu qui pesait dans certains milieux luthériens et calvinistes ont conduit certains penseurs dont Feuerbach, Nietzsche et Marx à répondre avec violence contre le christianisme. Lhumanisme athée, expression de Feuerbach, reprise par le cardinal Henri de Lubac dans son livre Le drame de lhumanisme athée, a voulu redonner à lhomme ce qui avait été donné à Dieu.

Pour Feuerbach, les théologiens chrétiens ont pensé ce quil y a avait de plus beau, mais en mettant ces valeurs en Dieu, ils en ont dépouillé lhomme. Lathéisme moderne est la volonté de préserver la dignité essentielle de lhomme.

Pour Marx, lidée est encore plus nette, il faut arracher lhomme de la fascination de Dieu. Tant quil aura les yeux tournés vers le ciel, lhomme ne prendra pas sa tâche sur terre au sérieux. Lautorité politique, la famille, la propriété privée sont des aliénations et doivent être abolies. Lhomme devrait vivre pour lui-même, et au lieu de cela, il vit pour Dieu, il vit pour sa famille. Ce sont ces choses qui, selon lui, produisent la tristesse de lhomme[réfnécessaire].

Nietzsche, quant à lui, sest fait le héraut de la mort de Dieu. Issu dune longue lignée de pasteurs protestants, il va se rebeller contre cette société. Pour lui, la révolte contre Dieu est la grandeur de lhomme. Il faut entreprendre le combat conscient, volontaire, contre Dieu afin que lhomme devienne Dieu[16].

Selon l'avis de Lubac, ce sont ces prémisses qui conduiront aux horreurs du nazisme, du communisme et du fascisme. Les hommes qui ont voulu construire une idéologie sans Dieu ont construit une idéologie contre lhomme. « Nous constatons que si, contrairement à ce que lon avait pensé jusqualors, on pouvait construire une cité sans Dieu, nous devons aussi constater que cette société se fait contre lhomme »[17].


Paul Evdokimov, dans son livre Lamour fou de Dieu, répond à Luther et Calvin, et aux humanistes athées et résume la position de lÉglise quant à la liberté de lhomme. « Notre époque attend la promotion adulte de lhomme et refuse toute reconnaissance de Dieu qui ne soit en même temps reconnaissance de lhomme »[18]. Pour Evdokimov, la grandeur de lhomme est justement sa liberté de pouvoir accepter ou refuser Dieu, et cette liberté de lhomme est la plus haute manifestation de lamour de Dieu. Pour les catholiques, le bien ne peut simposer sans devenir un mal, et Dieu lui-même ne saurait simposer à lhomme. Dieu fait tout, or lhomme doit au moins dire « oui » à laction que Dieu fait. « Cest parce que lhomme peut dire non que son oui prend une pleine résonance et le place dans le même registre que le oui de Dieu. C'est pourquoi aussi Dieu accepte d'être refusé, méconnu, rejeté, évacué de sa propre création »[19]. « Lenfer nest pas autre chose que lautonomie de lhomme révolté qui lexclut du lieu Dieu est présent. La puissance de refuser Dieu est le point le plus avancé de la liberté humaine ; elle est voulue telle par Dieu »[20].

Ainsi, tout le problème de lhomme se résume dans lamour, dans sa capacité à se donner et à accueillir le don de lautre. La personne devient ce quelle est dans la mesure elle accepte daccueillir lautre ; dans le mariage, accueillir lautre qui est dun autre sexe, ou dès cette vie, accueillir lAutre qui est Dieu, parce que lautre me complète et me donne ce que je ne suis pas.

Notes et références

  1. Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et Spes, n°24, §3.
  2. Yves Semen, « Quest-ce que lhumanisme chrétien ? », Communication donnée à lAcadémie dÉducation et dÉtudes Sociales, Paris, 14 mai 2009.
  3. Jean-Paul II, Audience du 16 janvier 1980, §1, note.
  4. Jean-Paul II, Audience du 16 janvier 1980, §5.
  5. Jean-Paul II, Mulieris dignitatem, n°6.
  6. a et b Jean-Paul II, Mulieris dignitatem, n°7.
  7. Jean-Paul II, Audience du 20 février 1980, §4.
  8. a et b Jean-Paul II, Mulieris dignitatem, n°9
  9. Vatican II, Gaudium et spes, n°22.
  10. « Dieu en son Mystère est inaccessible, "les regards ne sauraient latteindre". On peut donc et lon doit aimer la Loi, le Commandement, le Bienfait de Dieu, non Dieu Lui-même et en Lui-même. La réponse de chrétienté : Dieu élève par don doublement gratuit sa créature intelligente et libre à un état surnaturel elle participe, par ses actes dintelligence et damour, à la Vie et au Mystère divins, sans que puisse aucunement être franchi labîme infini qui sépare, dans lordre de la nature, lIncréé du créé, cette réponse- reste en dehors des perspectives de lIslam. » – Louis Gardet, Dieu et la destinée de lhomme, Paris, Vrin (Études musulmanes), p. 397.
  11. Karol Wojtyla, Amour et responsabilité, Paris, Stock, 1978, p. 16.
  12. Jean-Paul II, Mulieris Dignitatem, n°7.
  13. Compendium de la doctrine sociale de lÉglise, n°125.
  14. « Rien ne peut se produire, si Dieu ne le veut lui-même : cest ce que la raison est forcée de concéder ; et du même coup, au témoignage de la raison précisément il ne peut y avoir aucun libre arbitre dans lhomme ou dans lange. […] Si nous croyons que Satan est le prince du monde, à moins quil ne soit chassé par la vaillance divine de lEsprit, il est encore une fois évident quaucun libre arbitre ne peut être. » – Martin Luther, Du serf arbitre, par. 786.
  15. « À quel propos Dieu se courrouce contre ses créatures, qui ne lont provoqué par aucune offense ; car de perdre et ruiner ceux que bon lui semble, cest chose plus convenable à la cruauté dun tyran, quà la droiture dun Juge. Ainsi il leur semble que les hommes ont bonne cause de se plaindre de Dieu, si par son pur vouloir, sans leur propre mérite, ils sont prédestinés à la mort éternelle. La réponse est simple : Dieu ne fait rien dinjuste car sa volonté est la règle suprême de toute justice. […] La volonté de Dieu est tellement la règle suprême et souveraine de justice, que tout ce quil veut, il le faut tenir pour juste, dautant quil le veut. » – Jean Calvin, Linstitution chrétienne, 1560, Livre III, chapitre XXIII, « Réfutation des calomnies de ceux dont on a toujours à tort blâmé cette doctrine [de la prédestination] », point 2.
  16. « Comment nous consolerons-nous, nous meurtriers entre les meurtriers. […] La grandeur de cet acte est trop grande pour nous. Ne faut-il pas devenir dieux nous-mêmes pour simplement avoir lair digne delle ? Il ny eut jamais action plus grandiose, et, quels quils soient, ceux qui vont naître après nous, appartiendront, à cause delle, à une histoire plus haute que, jusquici, ne fut jamais aucune histoire. » – Friedrich Nietzsche, « Linsensé » dans Le gai savoir, p. 104-105.
  17. Henri de Lubac, Le drame de lhumanisme athée, « Introduction ». – Phrase souvent citée par Jean-Paul II.
  18. Paul Evdokimov, L'amour fou de Dieu, Paris, Seuil, 1901, p 22.
  19. Ibid, p 32.
  20. Ibid, p. 104.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Marc Rouvière, Adam ou l'innocence en personne, L'Harmattan, 2009.
  • Paul Evdokimov, L'amour fou de Dieu, Paris, Seuil, 1901.
  • Henri de Lubac, Le drame de l'humanisme athée, Paris, Cerf, 1998, 450 p.
  • Yves Semen, « Quest-ce que lhumanisme chrétien ? », Communication donnée à lAcadémie dÉducation et dÉtudes Sociales, Paris, 14 mai 2009.
  • Maurice Zundel, L'humble présence, inédits recueillis et commentés par Marc Donzé, Le Sarmant, 2008, 467 p.

Textes du magistère

  • Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, sur l'Église dans le monde de ce temps.
  • Conseil pontifical Justice et paix, Compendium de la Doctrine sociale de l'Église, Bayard - Cerf - Fleureus-Mame, 2005, 530 p.
  • Jean-Paul II, Homme et femme il les créa; une spiritualité du corps, Cerf, 2004, 696 p.
  • Jean-Paul II, Mulieris dignitatem, sur la dignité et la vocation de la femme.

Articles connexes

Liens externes

Philanthropos, Institut européen d'études anthropologiques


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