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Ryūnosuke Akutagawa
Ryūnosuke Akutagawa (芥川竜之介, Akutagawa Ryūnosuke?, 1er mars 1892 - 24 juillet 1927) est un écrivain japonais.
Sommaire
Biographie
Akutagawa naquit à Tōkyō, fils de laitier (Toshizoo Niihara). Sa mère (Fuku Niihara) était folle[1]. C'est pourquoi il fut adopté et élevé par son oncle maternel, dont il prit le nom de famille. Il commença à écrire en entrant à l'université impériale de Tōkyō en 1913, où il étudia la littérature anglaise. Il subvenait alors à ses besoins en enseignant l'anglais et en participant à un journal. C'est à cette époque qu'il publia la nouvelle Rashōmon (1915), qui lui permit d'obtenir la reconnaissance et les encouragements de Natsume Sōseki, et entama le Nez, qui ne sera fini que quelques années plus tard. C'est également à cette période qu'il commença à écrire des haiku sous le pseudonyme de Gaki.
Encore étudiant, il fit sa proposition de mariage à une amie d'enfance, Yayoi Yoshida, mais sa famille adoptive n'approuva pas cette union. En 1916, il se fiança avec Fumi Tsukamoto, avec qui il se maria deux ans plus tard. Ils eurent trois enfants, Hiroshi (1920), Takashi (1922) et Yasushi (1925).
En 1921, au sommet de sa popularité, Akutagawa interrompit sa carrière d'écrivain pour passer quatre mois en Chine, en tant que reporter pour le journal Osaka Mainichi Shinbun. Le voyage fut stressant et Akutagawa souffrit de plusieurs maladies, desquelles il ne se remit jamais. Peu de temps après, il publia sa nouvelle la plus connue, Dans le fourré (1922), le récit du meurtre d'un aristocrate par trois personnages différents, dont le cadavre lui-même, chacun réclamant la paternité du crime. Cette nouvelle puissante et baroque est la source d'inspiration principale du film de Kurosawa Rashōmon (1950).
Jusqu'à la fin de sa vie, il souffrit d'hallucinations. En 1927, il attenta lui-même à sa vie, avec un ami de sa femme Fumi, mais échoua. Il se suicida finalement par ingestion de cyanure le 24 juillet 1927, laissant derrière lui seulement deux mots Bonyaritoshita fuan ( ぼんやりとした不安, signifiant « vague inquiétude »). En 1935, son ami de longue date Kikuchi Kan créa le prix littéraire japonais le plus prestigieux, le prix Akutagawa, en son honneur.
Style littéraire
Akutagawa était un homme très cultivé, de la culture japonaise classique (cultures chinoise et japonaise), mais qui connaissait également les auteurs occidentaux (dont Baudelaire, Mérimée, Anatole France)[2] . Même s’il ne connaît que très indirectement Freud et Pirandello, Claude Roy note une convergence historique entre le style précis d’Akutagawa et ces deux auteurs.
Akutagawa n'écrivit jamais de longs romans, les nouvelles courtes, souvent inspirées de contes anciens[3] étant son principal moyen d'expression. Pendant sa courte vie, il écrivit plus de cent cinquante nouvelles, parmi lesquelles Dans le fourré (1922) et Kappa.
Les écrits d’Akutagawa sont empreints, comme son testament l’atteste une dernière fois, de la difficulté d’être japonais[4], à une époque où de riches cultures qui s’étaient longtemps ignorées entrent brutalement en contact (c’est l’ère Meiji, qui voit le Japon se moderniser sur l’exemple occidental). On trouve donc constamment une référence à la tradition, afin de restaurer son identité vacillante[5] sans que cette référence soit du passéisme : il adapte ainsi de très nombreux contes (monogatari) du Moyen Âge japonais.
Bibliographie
- La Vie d'un idiot et autres nouvelles - Gallimard, 1987, ISBN 2-07-071064-5
- La Magicienne (妖婆, Yōba?) - Editions Philippe Picquier, 2003, ISBN 2-87730-677-1
- Rashômon et autres contes (羅生門, Rashōmon?) - Gallimard, 2003, ISBN 2-07-030405-1
- Une vague inquiétude - Editions du Rocher, 2005, ISBN 2-268-05279-6
Notes et références
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