- Thaler
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Le thaler (ou taler) était une pièce de monnaie allemande en argent, existant à partir de 1518 en Bohême.
Sommaire
Origine du nom
Le nom thaler est une abréviation des termes Joachimsthaler ou Jochenthaler, nom donné à des pièces d'argent fabriquées à partir des minerais des mines du village de Sankt-Joachimsthal en Bohême (aujourd'hui Jáchymov en République tchèque). Les filons furent découvert vers la fin du Moyen Âge et la monnaie commença à être frappée vers 1486 ou 1518[réf. nécessaire].
Histoire du thaler
Article détaillé : Thaler de Marie-Thérèse.Il exista de nombreuses variantes de cette pièce à différentes époques, l'une des plus célèbres étant le thaler de Marie-Thérèse Ire, frappé en Autriche à partir de 1780. Cette pièce connut une grande diffusion. Les thalers furent utilisés dans de nombreux États allemands (Brême, Brunswick, Hanovre, Mecklembourg-Schwerin, Mecklembourg-Strelitz, Oldenbourg, Prusse, Saxe), ainsi qu'en de nombreux cantons suisses. Jusqu'au début du XXe siècle il n'était pas rare de la voir circuler dans les bazars du Moyen-Orient.
À la mort de l'impératrice Marie-Thérèse en 1780, un très important stock de thalers autrichiens, qui venaient d'être frappés, a été vendu à de petites monarchies de la région du Yémen, et furent utilisées comme monnaie d'échange au Yémen du Nord jusqu'en 1960.[réf. nécessaire]
Le thaler a donné son nom au dollar, nom des monnaies des colonies anglaises puis des États-Unis et d'autres pays, ainsi qu'au tolar de Slovénie (tolar signifiant thaler en slovène), monnaie fétiche de l'ancien ministre des finances français Dominique Strauss-Kahn, lequel en aurait toujours eu un sur lui.
Les sous-unités du thaler sont les batzen et les kreutzers.
Jusqu'en 1907, un thaler valait trois marks.
La Suisse
Avant l'apparition du franc suisse en 1850, la Suisse possédait un grand nombre de monnaies cantonales différentes. Nombre d'entre elles sont fondées sur le Thaler (parfois orthographié Taler). On trouve ainsi des Taler, des Batzen, des Halber Batzen, des Rappen, des Kreuzer et des Pfennigs, etc., tous d'origine helvétique.
Divers
- Pour réfuter la preuve ontologique de l'existence de Dieu, Emmanuel Kant évoque, non sans humour, l'idée de cent thalers, et l'oppose à la réalité de posséder cette somme : « Je suis plus riche avec cent thalers qu'avec leur simple concept[1]... »
Notes et références
- Emmanuel Kant, Critique de la Raison Pure, dialectique transcendantale, Livre II, P.U.F., coll. « quadrige » (ISBN 2-13054-558-0), chap. 3 (« L'idéal de la raison pure, 4e section »), p. 429. Cent thalers, Kant pouvait les avoir ou pas, mais il ne fait aucun doute qu'à l'époque "cent thalers" existaient bien quelque part -- c'est même pour ça que ses lecteurs pouvaient comprendre de quoi il s'agissait. Cette boutade ne peut donc en aucune manière "réfuter l'existence" de quoi que ce soit : elle ne fait que rappeler la différence qui existe toujours entre les idées et les choses que celles-ci prétendent désigner, sans aucunement rendre compte de la manière dont on peut, ou non, passer des unes aux autres. A ce propos, la "critique de la raison" par Kant implique de nier que la définition des mots se fonde sur l'expérience de la réalité ; avec pour conséquence que sa réfutation particulière de la preuve ontologique, si elle avait un sens, serait également applicable à tout autre concept abstrait, y compris à tous ceux dont lui-même faisait usage comme désignant quelque chose d'existant : exemple de contradiction que la philosophe réaliste Ayn Rand appelait un "vol de concept"
Voir aussi
Catégories :- Pièce de monnaie allemande
- Monnaie du Moyen Âge
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