François Héron

François Héron
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François Louis Julien Simon Héron, né à Saint-Lunaire le 16 mars 1746, décédé à Versailles le 27 pluviôse an IV (16 février 1796)[1], est un révolutionnaire français, agent du Comité de sûreté générale.

Biographie

Fils de Jean Héron, employé aux fermes du tabac (décrit par la Biographie Michaud comme un fourrier des écuries de Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France), et de Judith Costar, il se marie le 12 août 1777 à Cancale avec Modeste-Anne-Jeanne Desbois (née en 1757), fille d'Étienne-Benoist Desbois et de Modeste-Charlotte Helvant[2]. À son tour, il devient fourrier du comte d’Artois, selon la Biographie Michaud, avant de servir comme officier de marine, de 1778 à 1784[3]. Lieutenant de frégate en 1782, capitaine commandant le Sartine - propriété de Joseph-Denis Goguet, armateur à La Rochelle -, il fait voile en mai 1784 vers La Havane avec pour mission d'acheter un million de piastres pour le compte du ministre Calonne, ce million correspondant à une créance d'un million de piastres due par le gouvernement espagnol à Cabarrus et Lalanne de Madrid en septembre 1782. Rentré en France après un voyage de sept mois, le ministre refuse de lui allouer l'indemnité à laquelle il pensait avoir droit. D'après la Biographie Michaud, il en aurait conservé un vif ressentiment contre le gouvernement royal.

Sous la Révolution, il se lie à Marat et participe aux différentes journées, notamment le 10 août 1792, où il est à la tête du bataillon des Marseillais[1]. Devenu agent du Comité de sûreté générale, il est notamment responsable de l'arrestation de l'ancien ministre Lebrun-Tondu (décembre 1793) et de Fabre d'Églantine. Vadier le charge également, avec son collègue Sénar, d'arrêter Catherine Théot et Dom Gerle. Pour y parvenir, les deux hommes se font admettre au nombre des affiliés, avant de les arrêter lors d'une réunion. À la même époque, il publie un libelle intitulé : Complot d’une banqueroute générale de la France, et par contre-coup de la Hollande et de l’Angleterre, ou les horreurs de l’ancien et du nouveau régime mises au jour par le citoyen Héron, ouvrage rédigé par Marat, l’Ami du peuple, député à la Convention nationale, avec cette épigraphe : Auri sacra fames.

Son principal appui, dans le comité, est Vadier, qui Vadier le défend quand les communes et les autorités de Versailles l'accusent, le 17 décembre 1793, d'être responsable de l'incarcération des vrais patriotes, affirmant : « Héron est un excellent patriote qui nous a été d'un grand secours en beaucoup d'occasions ; c'est lui notamment qui a arrêté le banquier Vendenyver et ses deux fils ». Par la suite, son nom apparaît dans plusieurs pétitions de sociétés populaires, et il est mis en cause à la tribune par Delacroix et Pressavin, pour des violences, des abus d'autorité et avoir confié l'exécution des mandats du comité à des individus peu recommandables, quand Bourdon de l'Oise l'accuse, le 20 mars 1794, d'être responsable de l'incarcération de cultivateurs et d'artisans, pères de familles, victimes de vengeances particulières, la Convention, indignée, ordonne son arrestation. Toutefois, Vadier et Bayle viennent prendre sa défense, suivis par Couthon, qui monte à la tribune pour déclarer : « Je ne connais point Héron, je ne l'ai jamais vu ; mais le Comité de sûreté générale, instruit de l'arrestation que vous aviez décrétée, est venu en faire part au Comité de salut public, et nous a déclaré que la République devait à Héron d'avoir découvert et atteint de grands conspirateurs ». Puis Robespierre, qui, lui non plus, ne connaît pas Héron personnellement, vient expliquer : « Vous venez de voir que ce qui avait été allégué contre Héron est démenti par des témoignages et par des faits certains. Je me contenterai d'ajouter que les comités de salut public et de sûreté générale s'étant informés auprès de l'accusateur public près le tribunal révolutionnaire s'il y avait quelques renseignements contre lui, ils en ont reçu une réponse négative. Le résultat de ce que je viens de dire me conduit à vous demander le rapport du décret qui a été surpris contre Héron ».

Sources partielles

  • Louis Blanc, Histoire de la Révolution française, tome 2, Librairie internationale, 1869, p. 603-604
  • H. Sueur et R., « Héron (Louis-Julien-Simon) », dans Ferdinand Hoefer (dir.), Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours , Paris Firmin Didot frères, 1858, tome XXIV, pp. 449-450.
  • « Héron (François) », dans Biographie universelle, ancienne et moderne, Louis-Gabriel Michaud, 1857, tome 19, pp. 315-316
  • « Héron (François) », dans Biographie universelle ou Dictionnaire de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, Bruxelles, H. Ode, 1845, tome 9, pp. 295-296

Notes et références

  1. a et b Georges Reynaud, Les Marseillais de la Marseillaise: dictionnaire biographique du bataillon du 10 août, Christian, 2001, 384 pages, p. 282 (ISBN 2864960893)
  2. G. Lenotre, Louis Léon Théodore Gosselin, Paris révolutionnaire: Vieilles maisons, vieux papiers, Perrin & Cie, 1914, vol. 1, p. 67.
  3. De 1779 à 1784 selon la Biographie Michaud.

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