François Coulet

François Coulet
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François Coulet, né le 16 janvier 1906 à Montpellier et décédé le 11 juin 1984 (à 78 ans) à Paris, était un diplomate qui a rejoint le général de Gaulle et la France libre dès juin 1940. Lors de la Guerre d'Algérie, il a participé à la mise en place des commandos parachutistes de l'air.

Sommaire

Biographie

Un diplomate en guerre

Affiche de recrutement pour les troupes coloniales, Seconde Guerre mondiale.

Le père de François Coulet étant recteur d'académie, son fils doit renoncer à Saint-Cyr où il voulait entrer, pour ne pas heurter une famille radicale, et se lança dans la diplomatie. En 1936 il fut reçu au concours des Affaires étrangères. Au début de la guerre, il est en poste à Helsinki. Suite à l'arrivée à la tête du gouvernement du maréchal Pétain (16 juin 1940), il décide de rejoindre la France libre et quitte son poste le 19 juin 1940 pour gagner l’Égypte. Ainsi commence un périple avec sa femme et deux compagnons, d'Helsinki à Tallinn, de Moscou à Kiev, Sofia, et Istanbul il atteint Port Saïd, et s'engage aussitôt dans le 1er Bataillon d'Infanterie de Marine. Le général de Gaulle lui confie alors d'importantes missions, notamment de se rendre auprès de Félix Éboué, l'administrateur en chef des colonies à Fort-Lamy, qui malgré bien des obstacles, souhaitait rallier son territoire à la France libre[1].

Il rencontre le général de Gaulle à Jérusalem, le 27 avril 1941, et devient son officier d'ordonnance en remplacement de Geoffroy Chodron de Courcel qui demande à partir au combat. Il occupe ce poste, principalement à Londres, jusqu'en octobre 1942, date à laquelle il reprend un service combattant[1].

Avec le grade de capitaine, il prend le commandement de l’Infanterie française de l’air basée à Camberley, en Angleterre. Du 3 au 15 octobre 1942, il suit d'abord l'entraînement des parachutistes avec la 2e brigade parachutiste polonaise du général Stanisław Sosabowski à Largo, en Écosse. Il obtient son brevet (no 1681 du stage no 45)[2] à Ringway près de Manchester le 6 novembre 1942[3]. Il participe ensuite à quelques missions en Afrique.

En juin 1943, François Coulet quitte ce commandement et est nommé dès septembre, en Corse comme nouveau secrétaire général de la police, son rôle est primordial. Il doit en effet gérer la transition entre l'administration du régime de Vichy, et une administration de la France libre et obtenir ainsi le ralliement des américains à De Gaulle. Puis en juin 1944, il est parachuté sur le front de Normandie pour gérer cette transition dans les territoires libérés dès le débarquement.

Le retour aux fonctions administratives de la France Libre et l'AMGOT

Le 12 juin 1944, il est nommé Commissaire de la République pour la Normandie, en remplacement d’Henri Bourdeau de Fontenay, non disponible. Deux jours plus tard, le 14 juin, il accueille le général de Gaulle qui arrive sur La Combattante pour sa première visite en France libérée à Bayeux et Isigny. François Coulet reste ensuite en Normandie et s'installe d'abord à Bayeux, où une rue porte maintenant son nom.

Il met alors en œuvre la volonté du général de Gaulle de faire échec à l’AMGOT, prévue par le gouvernement américain ; les agents de l'AMGOT, arrivant quelques jours plus tard, n'obtiendront cependant pas de soutien du général Eisenhower, commandant en chef, conscient (contrairement au président Roosevelt, qui dans l'ensemble, a toujours été radicalement opposé à la France libre) qu'il n'est pas question d'imposer aux Français libérés un nouveau régime d'occupation.

François Coulet est cependant confronté au problème de la monnaie instituée par les Alliés pour la France libérée : le billet drapeau, qu'il décrit comme de « drôles de dollars décorés d'un drapeau tricolore », que de Gaulle avait appelés, parlant à Churchill, "votre fausse monnaie". Le 9 juillet 1944, il s'attire les reproches de Montgomery : « Qu'est-ce que c'est que cette histoire concernant les billets de banque que nous avons apportés ? On me dit que la population n'en veut pas ? Il faut qu'ils acceptent. Il faut les forcer. C'est du bon argent. C'est notre argent ! ». Finalement, il demande aux banques locales d'accepter cette monnaie, mais de ne pas la remettre en circulation.

Dès sa prise de fonction, il procède à plusieurs nominations : Raymond Triboulet, résistant, devient sous-préfet de Bayeux ; l'ancien recteur d'université Pierre Daure est nommé préfet du Calvados après la libération de Caen ; Geoffroy Chodron de Courcel, ancien aide de camp du général de Gaulle (en juin 1940), et Pierre Laroque, futur organisateur de la sécurité sociale, sont chargés de mission.

François Coulet s'installe ensuite à Rouen. En août 1944, il est appelé à de nouvelles fonctions par le général de Gaulle : celles de Commissaire de la République aux liaisons interalliés.

La diplomatie de la IVeme république

À la libération, il réintègre le corps diplomatique dès 1945. Il se retrouve directeur du bureau Europe au Quai d'Orsay, puis ministre plénipotentiaire à Helsinki de 1947 à 1950, Ambassadeur de France à Téhéran de 1950 à 1954[4] et enfin Ambassadeur de France en Yougoslavie de 1954 à 1955[1].

La guerre d’Algérie et les commandos parachutistes de l’air

En 1956, François Coulet n'admet pas de voir l'Algérie s'installer dans la rébellion, surtout après la perte récente de l'Indochine. De plus, il estime que sa participation physique à la dernière guerre, vu sa propre préparation, a été insuffisante. Breveté parachutiste, commandant de réserve de l'Armée de l'air, âgé de 49 ans et bien portant, il demande et obtient du ministère des affaires étrangères sa mise en disponibilité. Il a évidemment une arrière-pensée. Sa rencontre avec le général de Maricourt, commandant de l'Air en Algérie qui souhaite créer une unité de « commandos de l'air », lui offre l'opportunité attendue : il redevient officier parachutiste en mai 1956.

Malgré les inévitables difficultés techniques de cette reconversion (nouvelles procédures, nouveaux sigles, nouvelles terminologies...), François Coulet parvient à intégrer ces commandos, aidé à la fois par un bon conseiller, le colonel Sermet, et par son sens diplomatique[5], ses appuis en haut-lieu ou tout simplement l’effet de surprise. Il participe, dès juin 1956, à des stages auprès du Bigeard[6] et du Chateau-Joubert[7]. Le lieutenant-colonel Coulet dit lui-même qu'il apprend pour son propre compte « à souffrir, à se taire et à commander »[8]. Finalement, il est nommé à la tête des commandos parachutistes de l'air (CPA) à l'automne 1956. Du 1er juillet 1957 au 28 février 1960, il dirige le groupement des commandos parachutistes de l'air 00/541 (CGPA). Pour parfaire la formation des commandos, il impose à ses hommes des stages opérationnels conjoints avec les meilleurs régiments parachutistes (de l'Armée de terre). Par une initiation ultra-rapide au combat, il espère un dépassement de soi favorisé par l'esprit de corps.

En mars 1960, il est remplacé à la tête du groupement par le lieutenant-colonel Emery. Devenu colonel, François Coulet retrouve néanmoins des fonctions plus administratives en devenant directeur des affaires politiques de la délégation générale du gouvernement en Algérie. Il prend ce nouveau poste surtout par fidélité au général de Gaulle. Il est alors très gêné de constater que la plupart des commandos participent au putsch des Généraux à Alger (avril 1961). Il assiste impuissant à la dissolution, le mois suivant, du groupement des commandos parachutistes de l'air et à la dispersion de ses éléments[9].

Après la guerre d’Algérie, il est un temps président de la société financière de radiodiffusion (Sofirad), de 1962 à 1965. Il meurt à Paris le 11 juin 1984 .

Voir aussi

Bibliographie

  • François Coulet, Vertu des temps difficiles, Paris, Plon, 1966.
  • Henri Féraud, Les Commandos de l’Air, contribution à l’historique des Commandos parachutistes de l’Air en Algérie (1956-1962), Nouvelles Éditions latines, 1986, 332 p.

Liens internes

Liens externes

Notes, sources et références

  1. a, b et c http://www.france-libre.net/temoignages-documents/temoignages/45-degres-latitude.php
  2. Ce chiffre de 1681 est très élevé. En France, on n'atteignait pas 300 parachutistes. Cela est dû au fait que les parachutistes polonais ne sont pas tous volontaires : ils reçoivent cette affectation en fonction de leurs capacités physiques et morales. Beaucoup d'entre eux deviennent instructeurs de saut d'autres unités alliées.
  3. Forum de l'Union nationale des parachutistes
  4. http://www.ambafrance-ir.org/article.php3?id_article=6
  5. Diplomate de carrière, le commandant Coulet choisit comme indicatif radio « Norpois ». Le marquis de Norpois est, dans l’œuvre de Proust le prototype du « diplomate idiot ». Il s’attache à cet indicatif qu’il réussit à conserver alors que toutes les unités d’Algérie sont tenues d’en changer périodiquement. Ces changements étaient destinés à rendre plus difficile l’identification sur les ondes des messages radio éventuellement captés par l’ennemi.
  6. Bigeard dira de lui qu'il s'imposait « par son courage, sa résistance physique et son parfait esprit de camaraderie ». (Général Bigeard, Pour une parcelle de gloire, Paris, Plon, 1975)
  7. Le capitaine Coulet qui commandait en 1942 à Camberley l'Infanterie de l'Air a eu sous ses ordres pendant quelques semaines Pierre Chateau-Jobert.
  8. François Coulet, Vertu des temps difficiles, Paris, Plon, 1966.
  9. Henri Féraud, Les commandos de l'air, Paris, Nouvelles éditions latines, 1986.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article François Coulet de Wikipédia en français (auteurs)

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