François-Athanase Charette de la Contrie

François-Athanase Charette de la Contrie

François-Athanase de Charette de La Contrie

François-Athanase de Charette de La Contrie
François-Athanase de Charette de La Contrie
Naissance 21 avril 1763
Couffé
Décès 29 mars 1796 33 ans)
Nantes
Origine Français, Breton
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Grade Général
Service 1779 - 1796
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique
Guerre de Vendée
Commandement Armée catholique et royale
Faits d’armes Bataille de Nantes
Bataille de Luçon
Bataille de Tiffauges
Famille Blason famille Charrette de la Contrie.svg Charette de La Contrie
Image : 'François Athanase de Charette de la Contrie par Paulin Guérin

François-Athanase de Charette de la Contrie (21 avril 1763 à Couffé, près d'Ancenis, fusillé le 29 mars 1796 (9 Germinal an IV) à Nantes, militaire qui s'opposa, les armes à la main, à la République dans sa région du Pays de Retz au Sud de la Bretagne et dans le Bas-Poitou en Vendée. Il fut l'un des meilleurs chefs de ce mouvement insurrectionnel appelé la Vendée militaire (1793-1800), durant la Révolution française. Il fut surnommé "Le Roi de La Vendée", et Napoléon Ier écrira de lui : "Il laisse percer du génie".

Sommaire

Biographie

Il entre à l’école des Gardes de la Marine en 1779, sert ensuite sous le comte de de La Motte-Picquet et l'amiral de Guichen, obtient le grade de lieutenant de vaisseau en 1787 et compte en 1790, onze campagnes à son actif, dont quelques-unes en Amérique.

Il épouse le 25 mai 1790 Marie-Angélique Josnet de la Doussetière et s'établit au manoir de Fonteclause, près de La Garnache. Très vite, il s’ennuie, s'éprend de maîtresses, s'adonne à la chasse et ne manque aucun bal des châteaux environnants.

Bien qu’il désapprouve le principe de l’émigration, il part pour Coblence, mais ne tarde pas à revenir en France pour défendre la famille royale aux Tuileries, le 10 août 1792. Il échappe au massacre, mais sur le chemin du retour, il est arrêté à Angers et relâché grâce à l’intervention de Dumouriez.

Le 27 mars 1793 (24 Ventôse an I), dans la région de Machecoul où a lieu le massacre, il accepte de se mettre à la tête de paysans du Marais breton venus chercher son commandement au manoir de Fonteclose. Ceux-ci ne sont armés que de piques et de fusils de chasse et sont fort peu disciplinés. Il parvient ensuite à commander de meilleurs éléments dont des déserteurs républicains, et une cavalerie d’élite composée de nobles et de bourgeois équipés à leurs frais. Le 30 avril 1793 (11 Floréal an I), il parvient à empêcher les Républicains de prendre Legé.

Après la prise de Saumur en juin 1793, il se joint à l'Armée catholique et royale et Lescure lui demande de participer à la prise de Nantes. Le 29 juin 1793, il arrive le premier avec ses troupes dans les faubourgs de la ville. Il lance l'assaut seul aux aurores sans attendre les renforts de Charles de Bonchamps. Il est le dernier à quitter Nantes; le lendemain, après la retraite de l'Armée catholique et royale et voyant que tout était perdu, il aurait fait un pas de danse par dérision. Deux semaines plus tard, il est de nouveau présent sans les autres groupes, alors que l'attaque devait être combinée. Ses pertes sont élevées et après la perte de quatre canons, les Bleus contre-attaquent.

Le jour de la Fête du Travail an I (le 19 septembre 1793), il participe à la victoire de Tiffauges, mais désobéit avec Lescure dans la poursuite de Kléber.

Le 30 septembre 1793 (9 Vendémiaire an II), le canon dans l'île de Noirmoutier fait reculer ses troupes. Mais douze jours plus tard, il les fait entrer par la chaussée du Gois à la marée montante pour les forcer à avancer. Les 800 hommes de la garnison sont rapidement capturés et, malgré ses ordres, un sous-chef les fusiller 200.

Se sentant dédaigné, il se sépare des chefs de la Vendée militaire et poursuit la lutte par une guérilla autonome. En mai 1794 Charette réorganise son armée et confirme Pierre Rezeau comme commandant de la division de Montaigu.

En 1794, il s'empare du camp républicain de Saint-Christophe, près de Challans, mais moins d'un mois plus tard, le général Nicolas Haxo avec six mille hommes le force à s'enfuir. Il prend sa revanche peu de temps après en encerclant Haxo, qui est capturé et se voit apparemment contraint au suicide.

A bout de munitions, Charette signe, avec les représentants de la Convention au château de La Jaunaye, près de Vertou, le 17 février 1795 (29 Pluviôse an III) un traité qui établissait la liberté religieuse et exemptait les insurgés du service armé, mais l'armistice ne dure que cinq mois.

En juin 1795, il reprend les armes au moment du débarquement de Quiberon, reçoit de la poudre, des armes et des fonds des Britanniques à Saint-Jean-de-Monts les 10,11 et 12 août 1795, mais est défait par Hoche. En juillet, le futur roi Louis XVIII lui écrit qu'il lui confère le grade de général de l'Armée catholique et royale. Ses faits d'armes dépassent de loin le cadre de la guerre de Vendée : il reçoit les félicitations d'Alexandre Souvorov et Dumouriez tente de le débaucher pour rallier la cause de Louis-Philippe d'Orléans.

En octobre 1795 il tente d'organiser la venue du comte d'Artois, second frère de Louis XVI en Vendée et se porte sur la côte avec 15 000 hommes lorsque le prince se trouve à l'Île d'Yeu. Le futur Charles X ne rejoint pas le continent et Charette est peu à peu abandonné par ses troupes. Charette fait alors le projet de faire jonction avec les bandes de Stofflet qui se battent encore en Anjou.

Les colonnes républicaines viennent quadriller la région et il finit par être capturé par le général Travot le 23 mars 1796 dans les bois de la Chabotterie (commune de Saint-Sulpice-le-Verdon) alors qu'il n'est plus suivi que par 32 derniers fidèles. Pour sa défense Charette prétendra qu'il était en pourparlers pour se rendre. Condamné à mort, il est fusillé le 29 mars 1796 sur la place Viarme à Nantes où on peut aujourd'hui voir sa croix à l'angle de la place viarme et de la rue filibien. Il ordonnera lui-même de faire feu par sa célèbre réplique "lorsque je fermerais les yeux, tirez droit au cœur"[réf. nécessaire]il refusa d'ailleurs de se faire bander les yeux, dans un dernier effort au moment où les soldats ont tiré il s'est jeté en avant.

Sa devise était "Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais". Son souvenir est encore très vivace en Vendée.

Son petit-neveu, Athanase de Charette de la Contrie (1832-1911) fit une carrière militaire en Italie et en Autriche avant de commander de 1860 à 1870 les zouaves pontificaux, puis de participer comme général de brigade à la défense de la France contre les Prussiens en 1870.

Au XXe siècle, Hervé de Charette, de la même famille, fait une carrière politique sous la Ve République : ministre, député, maire, etc.

Vue romanesque

« [...] Il y eut deux Vendées, la Grande qui faisait la guerre des forêts, la Petite qui faisait la guerre des buissons ; là est la nuance qui sépare Charette de Jean Chouan. La Petite Vendée était naïve, la Grande était corrompue ; la Petite valait mieux. Charette fut fait marquis, lieutenant général des armées du Roi et Grand-croix de Saint-Louis ; Jean Chouan resta Jean Chouan. Charette confine au bandit, Jean Chouan au paladin ........ La Rochejaquelein n'est qu'Achille, Jean Chouan est Protée.. [...] »
Victor Hugo, Quatrevingt-Treize[1]

Regards contemporains

« J'ai lu une histoire de la Vendée, si les détails, les portraits sont exacts Charette est le seul grand caractère, le véritable héros de cet épisode marquant de notre révolution, lequel, s'il présente de grands malheurs, n'immole pas du moins notre gloire. On s'y égorge, mais on ne s'y dégrade point, on y reçoit des secours de l'étranger, mais on n'a pas la honte d'être sous sa bannière et d'en recevoir un salaire journalier pour n'être que l'exécuteur de ses volontés. Oui, Charette me laisse l'impression d'un grand caractère, je lui vois faire des choses d'une énergie, d'une audace peu communes, il laisse percer du génie. »
Napoléon Ier, cité par Emmanuel de Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène[2]


Notes et références

  1. T. II, p. 112-113.
  2. Tome VII, p.237

Voir aussi

Céleste Bulkeley

Lien connexe

Lien externe

Bibliographie

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