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François Fabre (militaire)
Pour les articles homonymes, voir Fabre.François Fabre (1755-1827) était un militaire français.
Son père, qui était lieutenant de grenadiers dans le régiment de Soissonnais-Infanterie, et qui avait obtenu par sa bravoure la croix de Saint-Louis, fut tué au siège de Manon en 1756. Son grand-père, gendarme de la Maison du Roi, chevalier de Saint-Louis, a été tué à la bataille d'Etlingen. Son bisaïeul, lieutenant au régiment de Soissonnais, fut tué au siège de Fontarabie. Cette filiation se trouve consignée dans les registres matricules du régiment de Soissonnais.
François Favre naquit dans un cantonnement près de Monaco le 27 septembre 1755; mais le colonel de Soissonnais, voulant- le faire participer immédiatement à la solde d'enfant de troupe, fit antidater l'époque de sa naissance.
Enrôlé dans la brigade d'artillerie de Cosne, devenue régiment de Toul (7e d'artillerie) le 1er janvier 1763, il y devint sergent le 1er octobre 1770. Il fit partie en 1778, du camp de Vaussière, commandé par le maréchal de Broglie. Embarqué au Havre, en juin 1779, pour faire partie de l'expédition dirigée par le maréchal de Vaux, il fut nommé lieutenant le 7 juillet même année. Cette expédition n'ayant pas eu lieu, Favre fut dirigé sur les côtes de Normandie, où il servit de 1780 à 1782.
Le 18 août 1768, le conseil d'administration de son régiment lui confia l'emploi de quartier-maître-trésorier, qu'il occupa avec zèle et probité jusqu'au 1er avril 1791, époque à laquelle il fut promu au grade de capitaine. Passé en 1792 au commandement en troisième de l'École des élèves, il y fut utilement employé pendant deux ans. Il avait reçu, le 1er janvier 1791, la croix de chevalier de Saint-Louis.
Nommé chef de bataillon sous-directeur d'artillerie à Strasbourg, le 10 brumaire an II, et chef de brigade directeur des forges le 15 ventôse même année, Favre a fait les guerres des ans II, III et IV dans la Vendée, où il fut, en outre, employé extraordinairement, pendant cette période, par le Comité de salut public, par le ministre de la guerre et par celui de la marine : il s'est trouvé aux attaques dirigées contre les insurgés aux environs de Gholtet et de Saint-André.
Dans l'incendie de Meudon, en germinal an IV, il fut grièvement blessé au pied droit, en se précipitant au milieu d'une explosion de 164 obus, afin d'intercepter une communication qui allait, porter le feu à 170 mille de ces projectiles et à un magasin contenant 30 milliers de poudre. Ce fait a été considéré comme une action d'éclat par le Comité de salut public, qui le consigna dans le registre de ses délibérations, et en fit faire une mention honorable dans les journaux du temps.
Passé à l'armée de Sambre-et-Meuse, il s'y fit remarquer, en l'an V et en l'an VI, aux batailles de Neuwied, à l'assaut de la redoute d'Esterdorff, au blocus d'Ehrenbreitstein et au blocus de Mayence, et dans toutes les affaires partielles qui eurent lieu devant ces deux places. La campagne d'Allemagne de l'an VII ne lui fit pas moins d'honneur: il s'y signala dans les diverses rencontres avec l'ennemi et reçut les encouragements les plus flatteurs de la part des officiers généraux sous les ordres desquels il servait.
Rentré dans l'intérieur au commencement de l'an VIII, il fut chargé par le ministre de la guerre de l'inspection des forges de la République. Envoyé à l'armée des côtes de l'Océan en l'an XI, il y reçut le 19 frimaire an XII, la croix de la Légion d'honneur et le 25 prairial suivant celle d'officier du même ordre.
Pendant ces dernières campagnes, il s'empara, sur les côtes de Calais, d'une chaloupe canonnière britannique, la Woidlar, armée de 18 caronades de vingt-quatre. Le colonel Fabre était employé à Maestricht à la fin de l'an XIII, lorsqu'il reçut l'ordre de se rendre à la Grande Armée, où il fit les campagnes de l'an XIV à 1807 avec le 1er corps de l'armée de réserve.
Désigné pour faire partie de l'armée d'Espagne, il assista au siège de Gérone en juillet et août 1808, et y fut blessé deux fois. La même année, il fit prendre le large, avec 2 seules pièces de bataille bien dirigées, à une frégate britannique et à 3 chaloupes canonnières espagnoles qui interceptaient le passage des colonnes françaises ; il s'est trouvé dans les combats et affaires partielles qui ont précédé et suivi le blocus et l'attaque de la place de Barcelone; il y reçut une blessure, eut ses habits criblés de balles et un cheval tué sous lui. Le 4 février 1811, il se défendit corps à corps contre trois Espagnols qui cherchaient à le faire prisonnier, et reçut dans cette lutte cinq blessures à la tête et au genou. Vers ce temps, Napoléon Ier le nomma baron de l'Empire. Après les guerres de 1809 à 1811, il passa à l'armée de Catalogne, où il servit jusqu'en 1814.
Rentré en France à la fin de cette année, il adressa sa soumission à Louis XVIII, qui le nomma commandeur de la Légion d'honneur le 17 mars 1815. Mis à la retraite de maréchal de camp le 6 octobre suivant, il reçut, le 11 décembre 1816, le brevet honorifique de ce grade.
Il avait, lors de sa mise à la retraite, cinquante-deux ans de service, non compris huit années d'enfant de troupe. Il est mort le 21 décembre 1827.
Source
« François Fabre (militaire) », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
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