- Franc-archer
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Dans la France du XVe siècle, le franc-archer est un roturier dispensé du paiement de la taille en échange de son engagement en tant qu'archer dans l'armée royale quand la situation militaire l'exige.
Créé en 1448, les francs-archers ne furent engagés qu'une fois dans une bataille rangée : Guinegatte (1479). Ils y furent sévèrement étrillés, pour ne pas dire taillés en pièces, par les piquiers et autres fantassins burgundo-flamands de l'archiduc Maximilien d'Autriche (défenseur des Etats bourguignons dont son épouse Marie de Bourgogne avait hérités à la mort de son père Charles le Téméraire).
Suite à cette défaite de l'armée royale française, l'institution des francs-archers fut abolie par Louis XI en 1481.Sommaire
Origine
Au cours de la guerre de Cent Ans, les batailles de Crécy et d'Azincourt avaient montré l'insuffisance de l'archerie française face aux arcs longs anglais.
Le modèle des « francs archiers » royaux fut probablement pris sur la milice d'archers que les ducs de Bretagne levaient, par paroisse, depuis 1425[1]. Voir le texte de cette ordonnance.
Pour corriger le problème d'archerie, le roi Charles VII de France promulgue la petite ordonnance (ordonnance du 28 avril 1448). Celle-ci dispose que chaque groupe de cinquante ou quatre-vingts feux doit pouvoir fournir un homme équipé (arc ou arbalète, épée, dague, jaque et salade) qui doit s'entraîner chaque dimanche au tir à l'arc [2]. La taille personnelle étant justifiée par la non-participation des roturiers à l'activité militaire, ces archers occasionnels en sont dispensés, d'où leur nom de francs-archers.
Ils étaient facilement et rapidement mobilisables et en principe, régulièrement entrainés et bien équipés.
Commandement et évolution
À partir de 1451, ils sont encadrés par des capitaines permanents qui ont pour mission de les passer en revue deux ou trois fois par an en temps de paix et de les mener au combat en temps de guerre.
En 1466, Louis XI réforme cette institution en augmentant leurs effectifs, par la constitution de compagnies de vougiers à côté des compagnies de gens de trait mais également en créant quatre circonscriptions pourvues chacune d'un capitaine général commandant 4 000 hommes.
Les francs-archers furent engagés pour la première (et seule) fois au cours de la bataille de Guinegatte, au cours de laquelle ils révélèrent leur inefficacité[3]. Suite à ce fiasco, le corps des francs-archers fut aboli en 1481[4] . Ils furent remplacés par une infanterie permanente organisée sur le modèle suisse.
Culture populaire
Dans l'univers des jeux de rôle, le terme de « franc archer » s'est imposé comme traduction de marksman ou sharpshooter pour les jeux situés dans un environnement médiéval-fantastique.
Notes et références
- Gauvard, Claude (dir.), De Libera, Alain, Zink, Michel, Dictionnaire du Moyen Âge, Paris, Quadrige/PUF, 2002, p.560.
- Georges Duby, Bordas Larousse, 1999, p 346. Michel Mollat, « La reconstruction (1440-1515) » tiré de Histoire de la France des origines à nos jours sous la direction de
- Georges Duby, Bordas Larousse, 1999, p 351. Michel Mollat, « La reconstruction (1440-1515) » tiré de Histoire de la France des origines à nos jours sous la direction de
- Le monologue du franc archier page XVII. Certains auteurs pensent que la farce intitulée Le monologue du franc archier de Baignollet, retrouvée dans le Recueil de Copenhague, a joué un rôle non négligeable dans la disparition des francs-archers. Voir
Bibliographie
- Philippe Contamine, Guerre, État et Société. Etudes sur les armées du roi de France, 1337-1494, Paris-La Haye, 1972.
- Denis Diderot, Jean Le Rond d'Alembert, Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, etc.., vol. 15, p. 310 : article "Franc-Archer".
Voir aussi
Catégories :- Guerre de Cent Ans
- Moyen Âge
- Histoire occitane
- Guerre
- Organisation paramilitaire
- Groupe et type de mercenaires
- Histoire militaire de la France
- Unité militaire
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