- Fluorure
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Ion fluorure
Un ion fluorure F- est la forme ionique du fluor. Il s'agit d'un atome de fluor qui a gagné un électron pour avoir une couche saturée. En tant qu'halogène, le fluor forme un ion monovalent. Il porte une charge négative : c'est un anion. Le fluorure forme un composé binaire avec un autre élément ou radical. L'ion fluorure est un réducteur extrêmement faible, ses électrons étant fortement liés (potentiel rédox de 2,87 V) à un noyau peu masqué. C'est aussi le plus petit anion ce qui explique sa capacité élevée de fixation et de recombinaison à diverses molécules (y compris celles formant les dents et les os) et, en grande partie, sa toxicité. Exemples de fluorures usuels : l'acide fluorhydrique (HF), et le fluorure de sodium (NaF).
Sommaire
Utilisations
Article détaillé : Fluoration de l'eau.- Agent prophylactique des caries :
- Fluorure de sodium, associations (Code ATC : A01AA51 Fluorure de sodium, associations)
- Monofluorophosphate de sodium (Code ATC : A01AA02 Monofluorophosphate de sodium)
- Olaflur (Code ATC : A01AA03 Olaflur)
- Fluorure stanneux (Code ATC : A01AA04 Fluorure stanneux)
- Associations (Code ATC : A01AA30 Associations)
Fluorures et santé humaine
Fortes concentrations
À haute dose, les composés fluorés sont toxiques et peuvent provoquer la mort. Chez la souris, la DL50 est fixée à 184 mg de fluorure stanneux par kilogramme de masse corporelle[1]. En 1987, G. M. Whitford rapportait le décès d'un enfant[2],[3] consécutif à l'administration accidentelle de fluorures à raison de 5 mg/kg, mais dès 1899 Herbert B. Baldwin avait observé sur lui-même des symptômes d'empoisonnement suite à l'absorption de fluorures à des doses aussi faibles que 0,1-0,3 mg/kg, entre autres des désordres gastro-intestinaux[4].
Par ingestion directe, les composés fluorés sont directement assimilés au niveau des intestins. Au fil des heures, ces substances sont évacuées dans les urines, le temps de rétention dans le corps étant de l'ordre de quelques heures. On considère qu'une partie des fluorures sont toutefois fixés au niveau du squelette. L'analyse d'urine est un moyen fiable de détecter une exposition récente à des composés fluorés.
Le contact cutané ou oculaire de composés fluorés concentrés est généralement dangereux. En cas d'ingestion accidentelle, l'absorption peut être ralentie en buvant du lait, du carbonate de calcium ou du lait de magnésium. On peut éviter le risque de contact cutané en ôtant les vêtements contaminés et en les lavant à l'eau.
Intoxication chronique
Les ions fluorures se substituent aux ions hydroxydes dans l'hydroxyapatite formant l'émail dentaire (de formule brute Ca5[(PO4)3OH]), pour former du calcium fluoroapatite (de formule brute Ca5[(PO4)3F]). Cette dernière molécule est plus stable chimiquement et ne se dissout qu'à un pH de 4,5 (au lieu de 5,5 pour l'émail dentaire). L'industrie du dentifrice en tire argument pour affirmer que les dentifrices fluorés contribuent à la lutte contre les caries[5], puisqu'il faut une ambiance plus acide pour attaquer les dents traitées aux fluorures. Historiquement, c'est en 1951 que deux chercheurs de l'Université Bloomington (Indiana), Joseph C. Muhler et Harry G. Day publièrent leurs recherches sur le fluorure stanneux et ses effets dans la prévention des caries[6]. L'université vendit d'abord leur brevet au groupe Procter & Gamble qui l'utilisa pour produire le dentifrice Crest. Plusieurs organismes, notamment l' American Dental Association (ADA) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), se sont appuyés sur les études épidémiologiques disponibles pour approuver la fluoration systématique de l'eau, et quelques organisations sanitaires recommandent même d'élever la fluoration de l'eau potable jusqu'à des concentrations de 0,7 à 1,2 ppm.
L'un des effets secondaires les plus largement admis de la fluoration de l'eau aujourd'hui est la fluorose[7], une affection liée à la consommation régulière de fluorures pendant plusieurs années, et qui se traduit par un jaunissement des dents. La concentration en fluorures susceptible d'entraîner cette maladie est de l'ordre de quelques ppm, et on admet généralement qu'il faut pour cela dépasser nettement la concentration de 0,7 à 1.2 ppm, les doses recommandées pour la fluoration de l'eau. Pour autant, les pathologies sont essentiellement liées à un mauvais dosage : le fait de savoir si une concentration est toxique pour un individu dépend de la quantité de fluorures qu'il aura ingérés précédemment et de son poids. C'est la raison pour laquelle de nombreux médecins ont protesté contre la fluoration systématique, et recommandent un dosage adapté aux enfants.
Thèses contestées
Certains adversaires de la fluoration de l'eau affirment que les fluorures portent atteinte aux fonctions vitales. Le principal argument est que les fluorures diminuent la résistance des os, et sont à l'origine d'une plus grande fréquence de fractures du col du fémur et du poignet[8]. Parmi les autres méfaits dénoncés par les opposants à la fluoration, il faut mentionner l'action des fluorures sur le cerveau[9], la fonction thyroïdienne[10], et le fait qu'ils seraient responsables d'une plus grande fréquence du cancer des os chez les garçons[11]. Si une enquête récente du US National Research Council confirme que les fluorures sont responsables, du moins à haute dose, d'affections semblables[12], plus d'une centaine d'institutions sanitaires gouvernementales et internationales et d'organisations professionnelles persistent à reconnaître les vertus de la fluoration d'eau potable dans la prévention des caries dentaires[13].
Notes et références
- ↑ Tin(II) Fluoride MSDS
- ↑ Whitford, G. M., « Fluoride in Dental Products », dans Journal of Dental Research, vol. 66, no 5, p. 1056 [texte intégral]
- ↑ Fluoride tablets kill Jason Burton (2)
- ↑ Baldwin, H. B., « The Toxic Action of Sodium Fluoride », dans Journal of the American Chemical Society, vol. 21, no 6, 1899, p. 517-521 [lien DOI]
- ↑ Early dental fluoride preparations (dentifrice, mouthwash, tablets, etc.)
- ↑ Tin fluorides ( stannous fluoride - stannic fluoride - fluorostannate ) for dentifrice
- ↑ McDonagh M S, Whiting P F, Wilson P M, Sutton A J, Chestnutt I, Cooper J, Misso K, Bradley M, Treasure E, & Kleijnen J., « Systematic review of water fluoridation », dans British Medical Journal, vol. 321, no 7265, 2000, p. 855-859 [lien DOI]
- ↑ Colquhoun, John. Why I Changed My Mind about Fluoridation', Perspectives in Biology & Medicine 1997;41,27-44. Page accessed 23 February, 2007.
- ↑ National Research Council. Neurotoxicity and Neurobehavioral effects' Fluoride in Drinking Water: A Scientific Review of EPA's Standards (2006). Page accessed 23 February, 2007.
- ↑ National Research Council. Effects of the Endocrine System' Fluoride in Drinking Water: A Scientific Review of EPA's Standards (2006). Page accessed 23 February, 2007.
- ↑ Environmental Working Group. Harvard Study: Strong Link Between Fluoridated Water and Bone Cancer in Boys' April 5, 2006. Page accessed 23 February, 2007.
- ↑ National Research Council. Fluoride in Drinking Water: A Scientific Review of EPA's Standards Page accessed 23 February, 2007.
- ↑ National and International Organizations that Support Fluoride, from the Massachusetts Coalition for Oral Health website, page accessed March 19, 2006.
Voir aussi
- fluoration de l'eau
- Intoxication aux fluorures
- Chlorure
- Halogénure
Liens externes
- (en) Journal of the International Society for Fluoride Research
- (en) A Bibliography of Scientific Literature on Fluoride
- (en) History of fluorine, fluoride, and fluoridation
- (en)/(fr) Environmental Health Criteria for Fluorides (EHC 227) publié en 2002 par l'OMS (Résumé et conclusions en français)
- (fr) Effets sur la santé des fluorures - un résumé pour non-spécialistes du rapport de l'OMS par GreenFacts
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Catégorie : Fluorure - Agent prophylactique des caries :
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