- Festival international de musique pop de Monterey
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Le Festival international de musique pop de Monterey (Monterey International Pop Music Festival) s'est déroulé du 16 au 18 juin 1967 à Monterey, en Californie.
Le festival a été organisé par le producteur Lou Adler, par John Phillips de The Mamas & The Papas, par le producteur Alan Pariser et par le publicitaire Derek Taylor. Tous les artistes ont joué gratuitement, les recettes du festival ayant été reversées à des œuvres de charité. Plus de 200 000 personnes ont participé au festival de Monterey, généralement considéré comme le début du « Summer of Love » (été de l'amour).
C'est à l'occasion de cette manifestation que Jimi Hendrix et The Who ont joué pour la première fois aux États-Unis et que le grand public a découvert des artistes tels que Janis Joplin et Otis Redding. Le Festival de Monterey a été le premier à incarner les valeurs et les idées de la contreculture naissante et est considéré comme le signal de départ du fameux Summer of Love en 1967[1]. Le festival de Monterey a été le premier grand festival de rock. Il a servi de modèle à des manifestations telles que le festival de Woodstock.
Sommaire
Le festival
Les organisateurs Lou Adler, John Phillips des The Mamas & the Papas, le producteur Alan Pariser, et Derek Taylor planifièrent le festival en seulement sept semaines. Le bureau organisateur comportait des membres des Beatles et des Beach Boys. Monterey était depuis longtemps connu pour le Monterey Jazz Festival et le Monterey Folk Festival ; les organisateurs voyaient donc dans la mise en place du Festival international de musique pop de Monterey comme une manière de faire accepter le rock comme une forme musicale et artistique, au même titre que le jazz et la musique folk[2].
Les artistes se sont produits gratuitement, et tous les revenus ont été redistribués à des fondations et organisations caritatives. Seul Ravi Shankar fut payé, à hauteur de $3,000, pour sa très longue performance au sitar, durant une après-midi complète. Country Joe and the Fish touchèrent $5,000 mais pas par le biais du festival en lui-même, mais grâce aux revenus générés par le documentaire de D.A. Pennebaker, Monterey Pop[3].
Le festival a par la suite été acclamé et salué comme un prodige d'organisation et de coopération, devenant une norme que bien peu de grands festivals parvinrent à respecter par la suite.
Lou Adler déclara par la suite :
« …Notre idée pour Monterey était de proposer le meilleur possible, dans tous les domaines -- l'équipement sonore, l'hébergement, le ravitaillement, le transport -- des services qui n'avaient jusqu'alors jamais été proposés aux artistes avant Monterey…
Nous avions installé un centre de premiers secours sur le site, car nous avions bien imaginé qu'une surveillance médicale serait nécessaire et que nous devrions nous occuper des problèmes liés à la drogue qui y circulerait. Nous ne voulions pas que les gens ayant des problèmes de drogue soient laissés sans soins et sans l'appui d'une équipe médicale. Comme nous ne voulions pas que ce type de problème ne gâche ou ne perturbe les autres spectateurs ou les artistes…
Nos services de sécurité travaillaient avec la police locale de Monterey. Les forces de sécurité locales ne s'attendaient pas à s'entendre aussi bien avec les personnes venues sur place et avec les organisateurs. Ils ne s'attendaient pas à ce que cet esprit du 'Music, Love and Flowers' prenne le pas sur leurs convictions personnelles et les laisse se faire couvrir de fleurs par les participants. »
Presque toutes les caractéristiques du Festival international de musique pop de Monterey furent une première dans le monde des rassemblements musicaux: bien qu'une majorité des spectateurs fût blanche, il y avait une réelle mixité ethnique et raciale, ainsi qu'un mélange musical riche et atypique, associant musique folk, blues, jazz, soul, R&B, rock, rock psychédélique, pop et musiques traditionnelles, permettant à de jeunes artistes novateurs et avant-gardistes arrivant tout droit du Royaume-Uni, des États-Unis, d'Afrique du Sud et d'Inde de jouer aux côtés de stars connues et reconnues tels que The Mamas and the Papas, Simon & Garfunkel et The Byrds.
Performances
The Who
Bien que déjà très connu au Royaume-Uni, et commençant déjà à attirer l'attention des radios et auditeurs américains, Monterey a été le concert qui propulsa réellement The Who sur la scène américaine. La célèbre interprétation du groupe fut décidée sur un Pile-ou-Face, les guitaristes Pete Townshend et Jimi Hendrix refusant de jouer l'un après l'autre.
The Jimi Hendrix Experience
Hendrix acheva son apparition au Festival de Monterey sur une incroyable version de "Wild Thing", qu'il termina en s'agenouillant devant sa guitare, mimant l'acte sexuel avec son instrument, l'aspergeant d'essence à briquet, y mettant le feu et enfin la fracassant sur le sol et la sono[4]. Tout cela produisit un faisceau de sonorités totalement imprévisibles et inconnues et contribua à sa popularité montante aux Etats-Unis[5]. C'est également au cours de ce festival que Hendrix réalise sa double prouesse bien connue d'interpréter le solo de guitare de "Hey Joe" avec les dents puis derrière son dos.
Janis Joplin
Le Festival a également l'occasion d'une des toutes premières interprétations live de Janis Joplin, qui chanta en tant que membre du groupe Big Brother and The Holding Company. On peut y voir Janis prendre une rasade de Southern Comfort durant son interprétation provocante de la chanson "Ball 'n' Chain". Columbia Records signa un contrat avec Big Brother and The Holding Company suite au concert de Monterey[4]. "Je suis devenu un fervent défenseur de la cause féministe après avoir entendu Janis Joplin au Festival de Monterey", déclara John McCleary, l'auteur duThe Hippie Dictionary.
Otis Redding
Monterey fut la première occasion au cours de laquelle la star de la Soul Otis Redding chanta devant un si large parterre de Blancs dans son pays d'origine. Redding, accompagné durant sa performance par Booker T. & The MG's, fut ajouté au programme du festival grâce aux efforts du fondateur Jerry Wexler, qui voyait dans le festival une chance pour développer la carrière de Redding[4]. Redding lança cette phrase célèbre à l'assistance lors de son apparition:" Voici donc la foule de l'amour." L'interprétation de Redding comportait son single Respect (qui devint ensuite un hit encore plus important pour Aretha Franklin quelques semaines plus tard). Bien que le festival donna à Redding une aura nouvelle et une célébrité plus importante, ce fut également l'une de ses dernières apparitions majeures en live. Il mourut six mois plus tard dans un accident d'avion à l'âge de 26 ans.
Ravi Shankar
Ravi Shankar fut également présenté au public américain au cours de ce festival. Dix-huit minutes de Dhun (Dadra and Fast Teental) un bref extrait de la performance live de quatre heures Shankar, termine le film-documentaire Monterey Pop, révélant l'artiste à toute une nouvelle génération d'admirateurs.
The Mamas & the Papas
The Mamas & the Papas proposèrent la dernière performance live du festival, John Phillips faisant partie des organisateurs de l'événement. Ils ont également permis à quelques jeunes artistes de se produire tels Scott McKenzie. Ils jouèrent certains de leurs chansons les plus célèbres, telles Monday, Monday et California Dreamin'.
Annulations et artistes absents
Plusieurs participants ont brillé par leur absence au festival.
The Beach Boys, qui étaient impliqués dans l'organisation du festival et qui devaient au départ clore l'événement, n'ont pas pu venir.
The Kinks étaient invités mais ils ne réussirent pas à obtenir de visa pour les États-Unis, à cause d'une querelle avec l'American Federation of Musicians.
Donovan s'est vu refuser son visa pour les États-Unis à cause d'une affaire de drogue en 1966.
Captain Beefheart & The Magic Band devaient aussi faire partie de la programmation mais, selon le texte de la pochette de la réédition de leur album Safe As Milk, le groupe avait refusé l'invitation, leur guitariste Ry Cooder jugeant qu'ils n'étaient pas encore prêts.
Selon Eric Clapton, Cream n'a pas participé au festival car le manager du groupe voulait un événement plus médiatique pour lancer le groupe aux Etats-Unis.
Dionne Warwick et the Impressions étaient prévus et leurs noms déjà imprimés sur les premières affiches du festival, mais Warwick laissa finalement tomber à cause d'un souci de planning.
Bien que le logo du groupe Kaleidoscope apparaisse dans le film, ils ne jouèrent pas au Festival de Monterey.
Même si les Beatles refusèrent l'invitation, ils firent partie du bureau organisateur de l'événement. George Harrison et Paul McCartney furent cependant aperçus à Monterey ce week end et ont probablement assisté au festival incognito.
Bien que The Rolling Stones ne participèrent pas, le guitariste et fondateur du groupe Brian Jones assista au festival et monta même sur scène pour présenter Hendrix.
Malgré la rumeur selon laquelle Love aurait décliné l'invitation pour Woodstock, Mojo Magazine confirma par la suite que c'était celle pour Monterey qui avait été rejetée.
Les Doors ne vinrent pas, tout simplement car les organisateurs oublièrent de les inviter. John Densmore, le batteur du groupe, dans son livre Riders on the Storm, écrit que selon lui, ils ne furent pas conviés à la fête car leur musique ne reflétait pas les idéaux d'alors, Peace and Love.
Participants
Vendredi 16 juin
- The Association
- The Paupers
- Lou Rawls
- Beverly
- Johnny Rivers
- The Animals
- Simon & Garfunkel
Samedi 17 juin
- Canned Heat
- Big Brother and The Holding Company
- Country Joe and the Fish
- Al Kooper
- The Paul Butterfield Blues Band
- Quicksilver Messenger Service
- Steve Miller Band
- The Electric Flag
- Moby Grape
- Hugh Masekela
- The Byrds
- Laura Nyro
- Jefferson Airplane
- Booker T. & the M.G.'s
- Otis Redding
Dimanche 18 juin
- Ravi Shankar
- The Blues Project
- Big Brother and The Holding Company
- The Group With No Name
- Buffalo Springfield
- The Who
- Grateful Dead
- The Jimi Hendrix Experience
- Scott McKenzie
- The Mamas & The Papas
Références
- Pop III, North America. 3. 1960s, Grove Music Online. Consulté le 2008-01-24
- Lou Adler interview, The Tavis Smiley Show, PBS (2007-06-04). Consulté le 2009-01-08.
- (en) Ellen Sander, Trips: Rock Life in the Sixties, p.93, New York, Charles Scribner's Sons, 1973 (ISBN 978-0-684-12752-1) (LCCN 75037205)
- (en) James Miller, Flowers in the Dustbin: The Rise of Rock and Roll, 1947-1977, New York, Simon & Schuster, 1999 (ISBN 978-0-684-80873-4) (LCCN 99021077) [lire en ligne (page consultée le 2009-01-08)]
- Judith Lochhead, « Hearing Chaos », dans American Music, vol. 19, no 2, Summer 2001, p. 237
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Monterey Pop Festival » (voir la liste des auteurs)
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