- Agostina Belli
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Agostina Belli, de son vrai nom Agostina Maria Magnoni[1], est une actrice italienne née le 13 avril 1947[2] à Milan (Lombardie).
Sommaire
Biographie
Mariuccia de Giambellino
Agostina naît en 1947 dans une famille modeste de la capitale lombarde. Elle est la fille de Domenico Magnoni, un petit artisan, et d' Adele Margherita Dossena qui tient une pension Via Copernico, près de la gare centrale de Milan. Elle grandit avec sa sœur Armida dans le quartier populaire de Giambellino[3]. Dans un contexte social difficile, la petite Mariuccia[4] doit très tôt se forger un solide caractère et apprendre la débrouillardise. Elle a treize ans quand ses parents se séparent. Elle choisit de vivre auprès de son père de qui elle restera très proche toute sa vie durant[3],[5]. Après des études de secrétaire, elle devient l'assistante du chef du personnel du grand magasin milanais La Rinascente. Mais son tempérament s’accommode mal à la subordination et à la discipline et, après moins de trois ans, elle quitte son emploi. Elle devient alors vendeuse d'encyclopédies en porte-à-porte, une activité qui correspond mieux à son besoin d'indépendance[3]. La jeune femme se rêve alors danseuse professionnelle et c'est presque par hasard que le cinéma vient à sa rencontre[5]. Elle apprend par une amie que Carlo Lizzani cherche des figurants pour un prochain film qui doit être tourner dans sa ville. C'est munie d'une simple photo d'identité qu'elle se présente au réalisateur qui éclate de rire devant sa naïveté et l'incite à faire d'autres clichés, plus professionnels[5]. Avec ou sans « book », celui-ci ne manque pas de remarquer sa beauté et lui donne un petit rôle d'otage, aux côtés de Gian Maria Volonte, dans Bandits à Milan qui sort sur les écrans en 1968[6]. Agostina Belli est née.
Les premiers succès
Après quelques petites participations, Agostina Belli accède à des rôles plus consistants. Mais au moment où sa carrière semble décoller, elle est victime d'un accident de la route qui la contraint à une longue et pénible convalescence[3],[7]. En février 1970, l'horreur et la tragédie s'invite dans la vie privée de l' actrice qui doit faire face à la mort de sa mère, assassinée dans des circonstances aujourd'hui encore non élucidées[3],[7],[8]. Et c'est dans le cinéma d'horreur qu'elle connaît ses premiers succès. On la voit successivement dans Il castello dalle porte di fuoco de José Luis Merino, dans le giallo Giornata nera per l'ariete de Luigi Bazzoni et dans La Notte dei diavoli de Giorgio Ferroni. Sa présence, en 1972, dans la distribution du film Barbe-Bleue d' Edward Dmytryk lui apporte une visibilité internationale. Elle y interprète, avec un mélange de candeur et de sensualité qui sera souvent utilisé par les réalisateurs, une des huit victime du terrible baron incarné par Richard Burton. Sur le tournage de Sepolta viva, l'année suivante, elle fait la connaissance de l'acteur norvégien Fred Robsahm qui partagera sa vie pendant une quinzaine d'années[9],[10]. Le film, dans lequel elle tient pour la première fois le rôle principal, rencontre le succès. Ses compositions dans les comédies sociales Mimi métallo blessé dans son honneur aux côtés de Giancarlo Giannini et Sans famille, sans le sou, en quête d'affection, deux films salués par la critique, sont aussi remarquées. On la retrouve en 1973 avec Oliver Reed et Fabio Testi dans Revolver, un « thriller politique » de Sergio Sollima.
Politique, érotisme et comédie
La politique n'est pas la seule préoccupation du cinéma transalpin et, comme ailleurs en Europe au début des années 1970, l'érotisme s'invite sur les écrans italiens. En 1972, Lucio Fulchi propose un cocktail explosif avec Obsédé malgré lui qui un met en scène un politicien obsédé sexuel interprété par Lando Buzzanca et dénonce les relations entre le pouvoir, l'église, l'armée et la maffia. Le film fait scandale, est retiré de l'affiche puis ressort amputé par la censure[11]. Elle côtoie au générique Francis Blanche, et, pour l'unique fois de sa carrière, Laura Antonelli. Apparaissant souvent dévêtue à l'écran, Agostina Belli ne tard pas à rejoindre son aînée au premier rang des icônes sexy du cinéma transalpin avec des films comme Quando l'amore è sensualità ou Virilità. L'année 1972 est aussi marquée par le début de sa collaboration avec le cinéaste Pasquale Festa Campanile qui la dirige dans La Calandria, une production typique de la comédie érotique à l'italienne. Le réalisateur, spécialiste de la satire des mœurs, lui permet de montrer toute sa « vis comica » dans En 2000, il conviendra de bien faire l'amour en 1975 avec Eleonora Giorgi, puis dans Cara Sposa en 1977 avec Johnny Dorelli, un film où se mêlent férocité et tendresse. Comédienne reconnue, Agostina Belli ne dédaigne pas pour autan le cinéma populaire et tourne des films légers comme Due cuori, una cappella ou Il Piatto piange avec Aldo Maccione. Elle assume aussi parfaitement son image de « sex-symbol » et pose pour le magazine Playmen en septembre 1973 et pour l'édition italienne de Playboy en mars 1976.
Le temps de la consécration
Si beaucoup de réalisateurs découvrent assez complaisamment le corps de la belle, beaucoup aiment aussi à recouvrir de larmes ses jolis yeux bleus. Le mélodrame L'Ultima neve di primavera obtient un beau succès en Italie en 1973 et l'impose comme actrice dramatique. Mais ne le film ne dépasse guère les frontières du pays. Des larmes, Dino Risi en fait couler sur le visage d'une Sara lumineuse sous le ciel de Naples. Les spectateurs sortent leurs mouchoirs et font, comme les critiques, un excellent accueil à Parfum de femme qui sort fin 1974. La performance unanimement saluée de Vittorio Gassman[12] qui tient un rôle à sa mesure[5] n'écrase nullement la prestation de l'actrice qui accède à la reconnaissance internationale. Risi lui confie ensuite le rôle de Marcella , protagoniste de La Carrière d'une femme de chambre. Le film est fraîchement accueilli en Italie mais vaut tout de même a sa principale interprète de recevoir un David di Donatello spécial[6]. Elle tourne maintenant essentiellement dans des coproductions internationales et donne la réplique à des comédiens de premier plan. On la voit ainsi dans les bras de Kirk Douglas dans Holocauste 2000, un thriller dans la veine de La Malédiction. Elle est aussi a l'affiche de deux productions franco-italiennes : Enquête à l'italienne, un film policier réalisé par Steno avec Marcello Mastroianni, Ursula Andress et Jean-Claude Brialy et L'Enfant de la nuit de Sergio Corbucci avec Stefano Satta Flores et Jean-Claude Bouillon dans lequel elle joue le rôle d'une mère qui ne peut se résoudre à la disparition de son fils.
Une carrière française
La première expérience de travail avec un metteur en scène français arrive très trop dans la carrière d'Agostina Belli grâce à Yves Boisset qui lui confie un petit rôle en 1970 dans Cran d'arrêt. Elle y joue la petite amie du héros interprété par Bruno Cremer. Elle revient à Paris en 1975, auréolée de son nouveau statut de vedette, donner la réplique à Philippe Noiret et Jean-Louis Trintignant dans Le Jeu avec le feu. Anicée Alvina, sa partenaire dans le film d'Alain Robbe-Grillet lui prête sa voix pour le doublage français de plusieurs de ses films. En 1976, elle tourne Le Grand Escogriffe[13], une comédie de Claude Pinoteau avec pour partenaires Yves Montand et Claude Brasseur. La même année elle retrouve Yves Boisset sur le tournage de Un taxi mauve[14]. Elle y est entourée d'un casting prestigieux rassemblant Charlotte Rampling, Philippe Noiret, Peter Ustinov et Fred Astaire. En 1979, elle fait une apparition amicale dans un documentaire consacré par la télévision française à Vittorio Gassman. Au tournant des années 1980, elle se fait plus rare au cinéma et partage son activité professionnelle entre les deux côtés des Alpes. Après quatre ans d'absence sur grand écran, on la revoit en 1982 dans La Guérilléra, un film historique de Pierre Kast avec Jean-Pierre Cassel et Maurice Ronet, mais celui-ci ne rencontre guère d'écho. L'année suivante, elle tourne un téléfilm sous la direction de Philippe Ducrest pour TF1 avec Michel Constantin. Enfin, en 1984, elle est aux côtés de Brigitte Fossey, d'Emmanuelle Béart et de Fernando Rey dans Un amour interdit.
Retour à l'italienne
Elle montre encore ses talents, comiques en 1982 dans Vai avanti tu che mi vien da ridere[7], ou dramatiques dans Torna en 1984 et amorçe une carrière sur le petit écran, avant de disparaître à nouveau puis de revenir en 1987 pour une poignée de films « alimentaires ». Au cours des années 1990, elle apparaît ponctuellement à la télévision avant de se retirer en 1996. L'actrice, qui veille depuis toujours au respect de sa vie privé[15] et se tient à l'écart des mondanités et du tumulte de la ville, donne peu d'explication sur les motivations de ces allers-retours[3]. Elle a toutefois fait part de sa douleur de ne pas pouvoir devenir mère ainsi que de son intense quête spirituelle qui la conduit à s'intéresser aux phénomènes surnaturels, à la parapsychologie, ainsi qu'aux philosophies orientales[3]. 2006 marque son retour sur grand écran en avec le film Uno su due. En 2007, elle fait une brève apparition dans Natural Born Star[16], un documentaire consacré à son ex-mari Fred Robsham de qui elle est séparée depuis près de vingt ans[3]. L'année suivante, elle tourne Amore che vieni, amore che vai. Même si elle doute de l'accueil du public qui la retrouve changée après une décennie d'éclipse[5], elle se dit à nouveau attirée par un cinéma italien qui connaît un véritable regain de créativité[3]. Enfin, en 2010, elle participe à Vittorio racconta Gassman: Una vita da mattatore qui rend hommage à son grand partenaire. Elle vit aujourd'hui encore près de Rome, dans sa maison sur les rives du lac de Bracciano[3], avec son compagnon, beaucoup d'animaux, toujours sans enfant et toujours avec son père[5].
Filmographie
Cinéma
- 1968 : Bandits à Milan (Banditi a Milano) de Carlo Lizzani :
- 1969 : Il Terribile ispettore de Mario Amendola : Giorgina Lorenzi
- 1970 : Faccia da schiaffi d' Armando Crispino :
- 1970 : Cran d'arrêt d' Yves Boisset
- 1970 : Dans l'enfer de Monza (Formula 1 - Nell'Inferno del Grand Prix) de Guido Malatesta : Lisa
- 1970 : Angeli senza paradiso de Ettore Maria Fizzarotti : Marta
- 1970 : Le Monstre du château (Il castello dalle porte di fuoco ou Ivanna) de José Luis Merino : Cristiana
- 1971 : Ma che musica maestro de Mariano Laurenti : Giulietta Ciova
- 1971 : Journée noire pour un bélier (Giornata nera per l'ariete) de Luigi Bazzoni : Giulia
- 1972 : La Notte dei diavoli de Giorgio Ferroni : Sdenka
- 1972 : La Calandria de Pasquale Festa Campanile : Fulvia
- 1972 : Sans famille, sans le sou, en quête d'affection (Senza famiglia, nullatenenti cercano affetto) de Vittorio Gassman : Giovanna
- 1972 : Mimi métallo blessé dans son honneur (Mimì metallurgico ferito nell'onore) de Lina Wertmüller : Rosalia Capuzzo in Mardocheo
- 1972 : Obsédé malgré lui (All'onorevole piacciono le donne (Nonostante le apparenze... e purché la nazione non lo sappia)) de Lucio Fulci : Sœur Brunhilde
- 1972 : Barbe-Bleue (Bluebeard) d' Edward Dmytryk : Caroline
- 1973 : La Tour du désespoir (La Sepolta viva) d' Aldo Lado : Christine
- 1973 : Quando l'amore è sensualità de Vittorio De Sisti :
- 1973 : Baciamo le mani de Vittorio Schiraldi : Mariuccia Ferrante
- 1973 : La Poursuite implacable (Revolver) de Sergio Sollima : Anna Cipriani
- 1973 : L'Ultima neve di primavera de Raimondo Del Balzo : Veronica
- 1974 : Un parfum d'amour (Virilità) de Paolo Cavara :
- 1974 : Il figlio della sepolta viva de Luciano Ercoli : Christine (non créditée)
- 1974 : Il Lumacone de Paolo Cavara : Elisa
- 1974 : La Governante de Giovanni Grimaldi : Jana
- 1974 : Parfum de femme (Profumo di donna) de Dino Risi : Sara
- 1975 : Due cuori, una cappella de Maurizio Lucidi : Claudia Giliberti
- 1975 : En 2000, il conviendra de bien faire l'amour (Conviene far bene l'amore) de Pasquale Festa Campanile : Francesca De Renzi
- 1975 : Le Jeu avec le feu d' Alain Robbe-Grillet : Maria, la servande des Saxe
- 1975 : Il Piatto piange de Paolo Nuzzi : Ines
- 1976 : La Carrière d'une femme de chambre (Telefoni bianchi) de Dino Risi : Marcella Valmarin
- 1976 : Le Grand escogriffe de Claude Pinoteau : Amandine
- 1977 : Un taxi mauve d' Yves Boisset : Anne Taubelman
- 1977 : Cara sposa de Pasquale Festa Campanile :
- 1977 : Holocauste 2000 (Holocaust 2000) d' Alberto De Martino : Sara Golan
- 1977 : Enquête à l'italienne (Doppio delitto) de Steno : Teresa Colasanti
- 1978 : Violence à Manaos d' Alberto Vázquez Figueroa : Claudia
- 1978 : L'Enfant de la nuit (ou Les inconnus aux petit pieds ou Enfantasme) de Sergio Gobbi : Claudia Lanza
- 1982 : Vai avanti tu che mi vien da ridere de Giorgio Capitani :
- 1982 : La Guérilléra de Pierre Kast : Caterina
- 1984 : Torna de Stelvio Massi :
- 1984 : Un amour interdit de Jean-Pierre Dougnac : Zaveria
- 1987 : Una Donna da scoprire de Riccardo Sesani : Michela
- 1987 : Soldati - 365 all'alba de Marco Risi : Anna Fili
- 1988 : Fratello dello spazio de Mario Gariazzo : Jenny
- 1989 : Happy end de Milos Radovic :
- 2006 : Uno su due d' Eugenio Cappuccio : Elena, la mère de Tresy
- 2007 : Natural Born Star documentaire de Even Benestad : Elle-même
- 2008 : Amore che vieni, amore che vai de Daniele Costantini : Lina, la mère de Carlo
- 2010 : Vittorio racconta Gassman: Una vita da mattatore documentaire de Giancarlo Scarchilli : Elle-même
Télévision
- 1979 : Portrait de Vittorio Gassman documentaire de Pierre Laforêt : Elle-même
- 1983 : On ne le dira pas aux enfants téléfilm de Philippe Ducrest : Béatrice
- 1984 : Vanita série télévisée : l'hôtesse
- 1984 : Varietà série télévisée : l'hôtesse
- 1993 : La Famiglia Ricordi feuilleton télévisé en quatre épisodes
- 1995 : La Voce del cuore feuilleton télévisé en trois épisodes de Lodovico Gasparini : Cristina
- 1996 : Favola téléfilm de Fabrizio De Angelis : Elide
Notes et Références
- ISBN 978-2-86676-463-0) Le Vrai Nom des stars de Michel Bracquart - M.A. Editions - 1989 - (
- Les Gens du Cinéma. D'autres sources la font naître en 1949 mais son interview dans Le Figaro du 16/07/2008 corrobore plutôt la première version Cf.
- Agostina Belli sur www.movieplayer.it Biographie d'
- Diminutif qui lui est donné par ses proches
- Le Figaro Un parfum venu d'Italie Interview du 16/07/2008 par Dominique Borde dans
- IMDb Cf.
- Agostina Belli sur filmscoop.wordpress.com Biographie d'
- www.misteriditalia.com
- www.dagbladet.no Cf.
- Le Figaro Un parfum venu d'Italie Elle contractera auprès de Fred Robsahm le gout de la navigation à la voile, passera avec lui de longs mois en mer et prendra l'habitude, quelque peu surprenante, de fumer la pipe. Cf. Interview du /16/07/2008 dans
- Paolo Albiero et Giacomo Cacciatore, Il terrorista dei generi : Tutto il cinema di Lucio Fulci, 2004 éd.Un mondo a parte, Rome
- IMDb: Vittorio Gassman reçoit le Prix d'interprétation à Cannes, le David di Donatello de l'académie italienne du cinéma, etc. Cf.
- Pain, amour..., Don Camillo, films de Toto... Dans la version française du film, son personnage est doté d'un fort accent méridionale, reprenant ainsi une assez longue tradition du doublage qui voulait que, dans les comédies populaires, les acteurs italiens soient affublé d'une voix aux intonations « du Sud ». Cf. Séries des
- Pas question de doublage cette fois puisqu' Agositna Belli interprète une jeune femme muette
- Agostina Belli sur www.movieplayer.it Les spéculations sur son mariage avec Fred Robsahm fin 1973 n'ont jamais été confirmées. Cf.
- filmfondet.no Présentation du film sur
Liens externes
- Agostina Belli sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- (fr) Filmographie d'Agostina Belli sur Encyclo-Cine
- (fr) Filmographie d'Agostina Belli sur Les gens du cinema
- (it) Filmographie d'Agostina Belli sur cinematografo.it
- (it) Filmographie et photographies d'Agostina Belli sur filmscoop.wordpress.com
- (it) Biographie d'Agostina Belli sur www.movieplayer.it
- (fr) Un parfum venu d'Italie Interview d'Agostina Belli dans Le Figaro du 16/07/2008
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