- Eugène Lavieille
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Eugène Lavieille, né le 29 novembre 1820 à Paris où il est mort le 8 janvier 1889, est un peintre français.
Biographie
Né d'un père tapissier à façon, et frère cadet du futur graveur sur bois Jacques Adrien Lavieille (1818-1862), Eugène Lavieille commence à travailler comme peintre décorateur. Attiré cependant par l'art, il se présente en 1841 à l’atelier de Corot, qui l’accepte, et dont il devient un des meilleurs et plus fidèles élèves, et, plus tard, un ami. Eugène Lavieille se consacre bientôt exclusivement à la peinture. Il se marie en 1847. Sa femme étant décédée en 1848, peu après la naissance de leur fils Adrien, il se remarie en 1852 et poursuit sa nouvelle carrière malgré les difficultés financières.
Amoureux de la nature, il peint en extérieur, sur le motif, et par tous les temps. Les sujets de ses tableaux sont les arbres, les forêts, les champs et les étangs, les fermes et les rues des hameaux, les bords de rivière, les bateaux sur la grève et les côtes plates de la région de Berck, certains sites comme le château de Pierrefonds (Oise), La Ferté-Milon. Il évoque la vie de la campagne, les paysans travaillant dans les champs ou conduisant des troupeaux, des vaches en train de paître ou traversant un gué, des biches et des chevreuils dans les bois. Il peint en hiver, ou la nuit, et on fera de lui un peintre des cieux tristes et de la neige, car, effectivement, il a un art remarquable pour rendre cette atmosphère des mois de décembre et de janvier, les arbres dépouillés, les cieux gris et les éclairages si particuliers de cette époque de l’année, - et un peintre des nuits, car il capte de façon saisissante les lumières de la nuit. Mais il peint aussi le printemps, les arbres en fleurs, les cieux bleus et clairs que parcourent de légers nuages. Sa palette est en fait très large, et très variée, évoluant au fil des années, et ses tableaux peuvent être très lumineux. Il faut aussi s'arrêter sur ses dessins, de grande qualité, de grande sûreté de trait, réalisés avec beaucoup de finesse.
Vers 1847, Eugène Lavieille peint avec le Groupe de L'Isle-Adam. En 1852, il vient habiter à Barbizon, où il demeure environ quatre ans, et participe au mouvement très riche de l’École de Barbizon. Par la suite, il va peindre à La Ferté-Milon et ses environs, où il vit de 1856 à 1859 (et où il retournera), Ville-d'Avray, dans le Perche en Normandie, sur la côte Basque, en Seine-et-Marne près de Moret-sur-Loing et à la fin de sa vie à Courpalay. Il peint aussi à Montmartre, dès 1848, où il reviendra et s’installera.
Il est en relation étroite avec les peintres de son époque : en dehors de Corot, avec Millet, Rousseau, Daubigny, Diaz de la Peňa, Troyon, Dupré, Ziem, Chintreuil, Léon Brunel-Rocque, Frédéric Henriet, Daumier, et avec l’homme de lettres Charles Asselineau, avec les photographes Nadar et Carjat, qui tous les deux feront un portrait de lui.
Sa première participation au Salon remonte à 1844. Par la suite, il participe à de très nombreux Salons, ou expositions, notamment en province. Un certain nombre de ses tableaux sont acquis, de son vivant ou ultérieurement, par l’État ou des collectivités, et sont désormais dans des musées de la région parisienne ou de province (Marseille, Lille, Moulins, Dijon, Nantes, Melun, Guéret, Alençon, Rouen, Grenoble), et à l'étranger (Cambridge, Metropolitan Museum of Art de New York). Des critiques d’art comme Baudelaire et Théophile Gautier s’intéresseront de plus en plus à lui, et il est de plus en plus reconnu. Ainsi, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1878, après l'exposition de La Nuit à La Celle-sous-Moret, tableau qui sera acquis par l'État, désormais au musée de Melun. Il vit de la vente de ses tableaux, notamment lors de ventes qu’il organise.
Il paiera toutefois de sa santé le fait d’avoir peint à l’extérieur quel que soit le climat, et ses conditions de vie difficiles, et il meurt à l'âge de seulement 69 ans. À sa mort, il reste encore dans son atelier plus de 200 tableaux, une part en fait de toute son œuvre, qui est très vaste.
Sa vocation de peintre sera poursuivie par deux de ses enfants, son fils Adrien Lavieille (1848-1920), peintre paysagiste comme lui, sa fille Marie Ernestine, née en 1852, mariée plus tard au sculpteur Charles Georges Ferville-Suan, et ultérieurement sa petite-fille Andrée Lavieille.
Bibliographie
- Janine Bailly-Herzberg, L'Art du paysage en France au XIXe siècle, Flammarion, Paris (2000)
- Noël Coret, Les Peintres de la vallée de la Marne. Autour de l'impressionnisme, La Renaissance du Livre (2000)
- Frédéric Henriet, « Eugène Lavieille » in L'Art, t. XLVI, p. 62-65 (1889)
- Pierre Miquel, « Eugène Lavieille (1820-1889) » in Le Paysage français au XIXe siècle. 1840-1900. L’école de la nature, Éditions de la Martinelle, vol. IV, p. 85-127 (1985)
- Georges Pillement, « Eugène Lavieille » in Les Pré-impressionnistes, Les clés du temps, Zoug (Suisse), p. 138-145 (1974)
- Claude Royer, Eugène-Samuel Lavieille, paysagiste (1820-1889). Son attachement pour la région du Valois, Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie de l'Aisne, Mémoires, t. XLIII (L'Aisne et l'Art, destins d'artistes), p. 103-112 (1998)
Catégories :- Peintre français du XIXe siècle
- Peintre de l'école de Barbizon
- Peintre paysagiste français
- Montmartre
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Naissance à Paris
- Naissance en 1820
- Décès en 1889
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