- Edouard Leclerc
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Édouard Leclerc
Édouard Leclerc, né le 20 novembre 1926 à Landerneau, est un entrepreneur français, fondateur de l'enseigne E.Leclerc. Fils d’Eugène Leclerc et de Marie Kerouanton, né dans une famille de 13 enfants, il est agrégé d’histoire et de lettres.
Sommaire
Biographie
Après des études classiques aux petit et grand séminaires (Prêtres du Sacré-Cœur), il décide de s’investir dans un projet social et part travailler chez un transitaire de Brest. Il découvre les blocages du commerce d’après-guerre, le grand nombre d’intermédiaires et les marges qui grèvent le prix des produits.
En décembre 1949, Edouard Leclerc crée le concept du « circuit court », et ouvre son premier magasin, à Landerneau, rue Bélérit, dans une pièce de 16 m² où il vend des biscuits, achetés directement à un fabricant de Pontivy, 25 à 30 % moins chers que chez les autres commerçants. Il révolutionne le commerce de détail en écoulant sa marchandise au prix de gros. Il s'attire à ce titre les foudres des fabricants et des commerçants qui cumulent alors la marge de gros et la marge de détail.
Le 21 octobre 1950, il épouse Hélène Diquelou avec laquelle il aura 3 enfants. De 1950 à 1954, Edouard Leclerc et son épouse développent leur activité commerciale en vendant de plus en plus de références alimentaires. Ils font partager leur expérience et attirent d’autres commerçants qu’ils approvisionnent.
Dès 1959, 60 magasins portent l’enseigne E. Leclerc et un premier magasin ouvre en région parisienne à Issy-Les-Moulineaux suscitant la colère du mouvement Poujade et, plus tard, celle du CIDUNATI opposé à l’émergence d’une distribution moderne.
Il ouvre son premier véritable supermarché en 1962 à Brest (1 200 m²).
Les polémiques, largement médiatisées (Paris Match, Cinq Colonnes à la Une, France Soir) contribuent à faire connaître le mouvement E. Leclerc qui abrite, à la fin des années 60, près de 400 commerçants. Edouard Leclerc multiplie les interventions publiques au cours desquelles il développe sa philosophie de la distribution et les objectifs du groupement qu’il a constitué :
1.Il s’agit d’abord de rendre accessible aux salariés un maximum de biens qu’ils ont contribué à produire. Le niveau des prix détermine en grande partie celui du pouvoir d’achat. A la notion du commerce qui cherche à vendre le plus cher possible, il oppose celle de la Distribution « acheter le moins cher possible pour vendre le moins cher possible ». Aussi lance-t-il, avec ses adhérents, de nombreux combats pour briser les obstacles corporatistes ou juridiques qui freinent la concurrence et la libre entreprise :
- l’interdiction du refus de vente (circulaire Fontanet) ;
- la loi Royer (1973) qui soumet à autorisation toute nouvelle implantation de plus de 1 000 m² (campagne contre le financement obligé des partis politiques) ;
- le monopole des compagnies pétrolières : liberté d’installation des stations-service (1979) ; liberté du prix des carburants (arrêt E. Leclerc, Cour de justice des communautés européennes 1985) ; implantations sur autoroute (1989)
- la loi Lang (1981) qui impose le prix unique du livre ;
- la distribution sélective des parfums (1983) ;
- la vente des bijoux en or (1986),
- la distribution des produits de parapharmacie (1988)
2. Inciter les commerçants indépendants à se constituer en réseau d’entrepreneurs pour mutualiser les coûts et partager les savoir-faire. Pour leur permettre de survivre, face à la concentration du commerce intégré, Edouard Leclerc préconise un modèle de coopérative. Le modèle E. Leclerc est né. Le Groupement national des Centres E. Leclerc ne prélève ni ne cumule aucun profit. Toutes les conditions d’achat ou de référencement bénéficient, en toute transparence, aux adhérents de la coopérative.
Dans la mouvance des idées préconisées par le Général de Gaulle, Edouard Leclerc a été un militant de la participation et de l’intéressement des salariés qu’il a fait appliquer sous son enseigne (25 % des bénéfices distribués) bien avant les obligations légales.
Mais surtout, Edouard Leclerc a convaincu ses adhérents de parrainer de nouvelles générations d’entrepreneurs en permettant aux cadres les plus méritants d’accéder à la propriété de super et hypermarchés. Un système de cooptation et de cautionnement mutuel permet, chaque année, de créer une quarantaine d’entreprises.
En cinquante ans, plus de 2 000 commerçants indépendants ont ainsi été formés par l’enseigne E. Leclerc, y compris ceux qui, par la suite, ont décidé de créer leur propre groupe (Montlaur, Intermarché, etc…).
Aujourd'hui, l’enseigne E. Leclerc emploie 91 000 salariés, dont 5 000 dans la production industrielle (Kermené en Bretagne) et la logistique (16 entrepôts régionaux). Elle regroupe 490 adhérents qui exploitent 576 magasins dont 69 à l’étranger (Espagne, Italie, Pologne, Portugal, Slovénie). Elle a diversifié son offre (voyages, bijouterie, sport, optique, bricolage, etc…). En termes de part de marché, elle est la 1ère enseigne en France sur les produits de consommation courante, 2ème sur les produits culturels et les carburants. Elle est l’enseigne la moins chère de France[1].
Sous l’impulsion de son fondateur, l’enseigne E. Leclerc s’est engagée dans de nombreux combats : contre la loi Galland, en faveur de l’environnement (action pionnière pour la suppression des sacs en plastique et l’étiquetage CO2), la promotion des produits régionaux et de terroir, et la promotion du commerce équitable pour lequel l'enseigne affirme être leader français (chiffre d'affaires de 14,4 millions d´euros en 2005), alors qu'elle est parmi les plus mal notées par le collectif d´associations et de syndicats Éthique sur l´étiquette quant aux respect des droits fondamentaux[2].
L'enseigne E.Leclerc, aujourd’hui présidée par son fils, Michel-Edouard Leclerc, est citée parmi les cinq entreprises préférées des Français (Ipsos 2007 et 2008).
En 1983, il est élu Breton de l'année par Armor Magazine.
Il a été promu Chevalier de la Légion d'honneur le 1er janvier 2009[3].
Références
- ↑ « Leclerc et Intermarché, enseignes les moins chères au second semestre 2007, Lesechos.fr, 4 février 2008. »
- ↑ « Le commerce équitable, source d´ambiguïté pour la grande distribution », AFP sur euroinvestor.fr, 6 mai 2006
- ↑ Simone Veil, Zidane et Lagardère décorés La Légion d'honneur du Nouvel An, Le Figaro, 1er janvier 2009
Annexes
Articles connexes
Lien externe
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